Les 10 événements météorologiques les plus marquants au Canada en 2022

Introduction

Le changement climatique est déjà ici

En matière de météo, l'exceptionnel est devenu l'ordinaire. Partout dans le monde, des tempêtes uniques en leur genre se succèdent. Dans certains cas, les systèmes météorologiques se déplacent plus lentement qu'auparavant, ce qui laisse plus de temps pour faire des ravages. Quand il pleut, il pleut souvent beaucoup plus fort. À l'inverse, le temps auquel nous nous attendions n'est plus aussi régulier. Au Canada, cela se traduit par des saisons de patinage plus courtes, une augmentation du nombre de jours sans gel, des saisons de croissance plus longues et des feux de forêt plus intenses ; ces changements, ainsi que d'autres, remodèlent tout le paysage climatique en quelque chose de difficile à reconnaître.

Notre climat semble être déchaîné. Et ça ne fait qu'empirer. Nous ne vivons plus dans une période de stabilité climatique, mais dans une période de changements climatiques rapides. La planète a déjà connu un réchauffement d'environ 1,2 °C depuis la révolution industrielle. En plus, nous sommes assurés d’un réchauffement supplémentaire, même si les efforts mondiaux réussissent à limiter le réchauffement de la planète aux cibles de l'Accord de Paris. Advenant le succès de ces efforts, le monde pourrait réussir à limiter le réchauffement supplémentaire à quelques dixièmes de degré, sinon nous pourrions nous diriger vers un monde plus chaud de quelques degrés avec des conséquences beaucoup plus graves. Alors, comment en sommes-nous arrivés là ? Les changements climatiques ne se résument pas à des chaleurs spectaculaires, des inondations torrentielles, des super tempêtes et des feux de forêt. Il s'agit également de changements progressifs, mais impitoyables, tels que la poursuite du déclin de la couverture de neige et de glace, ainsi que l'élévation du niveau de la mer. Après des années de changements à petits pas, les choses commencent à s’accélérer.

Alors que les Canadiens continuent de subir un réchauffement de leur climat, la météo déchaînée de 2022 pourrait tout simplement être qualifiée de "normale" dans quelques décennies. Il ne s'agit pas d'un phénomène lointain ou futuriste, mais d'un phénomène qui se déroule dans notre cour, dans nos communautés et dans notre pays. C'est réel et c'est déjà ici, maintenant.

Événements météorologiques significatifs en 2022

En 2022, Mère Nature nous a gelés, enterrés, trempés, étouffés, soufflés ou effrayés à différents moments de l'année.

La météo en 2022 a été beaucoup moins dramatique que celui de l'année précédente. 2021 a été l'année la plus coûteuse, la plus perturbatrice et la plus destructrice de l'histoire du Canada en matière de météo. L'année 2022 a-t-elle été calme ? Essayez de convaincre les résidents du Canada atlantique qui ont dû faire face à la colère de la furieuse Fiona - l'ouragan le plus intense, le plus grand et probablement le plus coûteux jamais entré au Canada. Essayez de le dire à ceux du sud de l'Ontario et du Québec qui ont perdu des millions de grands arbres un samedi après-midi lorsqu'un derecho - une tempête de vent inconnue jusqu’alors - a dévasté la région. Ce fut le phénomène météorologique le plus meurtrier et le plus coûteux de l'année. Ou encore, essayez d'expliquer aux agriculteurs et aux cultivateurs manitobains que les précipitations moyennes des trois dernières années étaient "normales".

Les inondations ont été un autre grand événement météorologique en 2022, y compris les inondations traditionnelles causées par la fonte des neiges et de la glace, les déluges de pluie abondante sur le sol gelé et une nouvelle ère d'inondations urbaines. L'inondation du Manitoba a été l'une des plus vastes et des plus durables de l'histoire, qui a tout simplement épuisé les résidents qui devaient ériger des murs de sacs de sable et activer des pompes pour vider l’eau. Elle n'a pas été provoquée par une seule tempête, mais par une parade de puissants systèmes tout au long de l'hiver et du printemps. Les inondations dans les Prairies ont également été causées par les orages imposants de juillet qui ont déclenché d'énormes supercellules avec de gros grêlons (un grêlon de taille record pour le Canada et l'un des plus gros au monde) et des pluies aveuglantes. Une inondation urbaine s'est produite à Montréal le 13 septembre lorsque l'équivalent d'un mois de pluie est tombé en deux heures, coûtant 166 millions de dollars.

En Colombie-Britannique, le printemps ressemblait plutôt à l'hiver. Dans l'ensemble du pays, l'automne a été tout aussi inexistant, mais contrairement au printemps, il ressemblait plus à l’été au lieu de l’automne typique, venteux et couvert. De manière générale, la saison des feux de forêt a été calme, avec seulement la moitié de la superficie forestière brûlée par rapport à la moyenne des dix dernières années. Cependant, pour les résidents du centre de Terre-Neuve-et-Labrador, il s'agit de la pire saison des incendies depuis plus de 60 ans. Dans l'ensemble du Canada, les dix premiers mois de l'année 2022 ont été en moyenne plus chauds, presque un degré de plus que la normale, ce qui porte à 18 le nombre de périodes consécutives où les conditions ont été plus chaudes que la normale entre 2005 et 2022.

Une autre année record

Au Canada, les dix premiers mois de l'année 2022 ont été en moyenne supérieurs à la normale de près d'un degré, ce qui porte à 18 le nombre d'années consécutives de températures supérieures à la normale. La plus longue série consécutive de températures supérieures à la moyenne avait été enregistrée entre 1983 et 1991. Le Canada a été particulièrement chaud pendant les mois d'été de 2022, la troisième saison la plus chaude en 75 ans. Seuls 2012 et 1998 ont connu des étés plus chauds.

À la fin de l'année 2021 et au début de l'année 2022, les Canadiens de l'Ouest et du Nord-Ouest ont prouvé qu'ils étaient de vraies gens de l’hiver en endurant l'une des périodes des Fêtes les plus froides jamais enregistrées. L'air arctique est resté obstinément en place, et le refroidissement éolien est descendu jusqu'à -55. Les Canadiens de l'Atlantique n'ont pas été moins héroïques, puisqu'ils ont dû résister à trois fins de semaine de tempête en janvier qui ont entraîné des fermetures, des annulations et des pannes de courant. St. John's et Sydney ont établi des records pour le mois de janvier le plus pluvieux de leur histoire. À Charlottetown, ce fut une véritable apocalypse de neige - le mois de janvier le plus enneigé de l'histoire.

Les inondations ont également fait couler beaucoup d'encre cette année, notamment la nouvelle ère des inondations urbaines.

Les tempêtes de vent ont également été importantes en 2022, gagnant les deux premières places de la liste. Le début relativement calme et lent de la saison des ouragans dans l'Atlantique a fait place à un ouragan spectaculaire et catastrophique au cours de la dernière semaine de septembre, lorsque la tempête Fiona a traversé le Canada atlantique et certaines parties de l'est du Québec. Plus coûteux encore, un derecho d'un milliard de dollars, un type de tempête dont la plupart des gens n'avaient jamais entendu parler, a balayé l'Ontario et le Québec et laissé plus d'un million de personnes sans électricité pendant plusieurs jours.

Calculer le coût

En 2022, Mère Nature a gelé, enterré, trempé, étouffé, soufflé ou effrayé tout au long de l'année. D'après les estimations préliminaires compilées par Catastrophe Indices and Quantification Inc. (CatIQ), il y a eu 13 événements météorologiques majeurs, chacun ayant entraîné des pertes en coûts assurés d'au moins 30 millions de dollars et des pertes globales de près de 3 milliards de dollars. Il faudra des mois avant que le Bureau d'assurance du Canada n'établisse les chiffres définitifs, mais ceux-ci ne représenteront qu'une fraction du coût réel pour les propriétés, les entreprises et les infrastructures.

À partir d'une liste d'au moins 100 événements météorologiques marquants survenus au Canada en 2022, 10 événements ont été classés en fonction de facteurs tels que : le degré d'impact sur le Canada et les Canadiens, l'étendue de la zone touchée, les effets économiques et environnementaux et la longévité de l'événement dans l'actualité.

Lisez la suite pour savoir comment la météo déchaînée de 2022 a touché votre région du pays.

Les 10 phénomènes météorologiques les plus marquants au Canada 2022

1. La fureur de Fiona frappe l’est du Canada

Le début de la saison des ouragans dans l’Atlantique, remarquablement lent et calme, a changé radicalement au cours de la dernière semaine de septembre avec l’arrivée de deux ouragans historiques de grande envergure : Fiona, au Canada, qui a occasionné un milliard de dollars de dommages, et Ian, aux États-Unis.

Fiona a commencé sous forme de dépression tropicale le 14 septembre sur les eaux chaudes du centre des Caraïbes. En tant qu’ouragan de catégorie 1, Fiona a occasionné des pluies diluviennes, des crues soudaines et des vents puissants à Porto Rico et en République dominicaine avant de se renforcer en ouragan de catégorie 3 et de devenir le premier ouragan majeur de la saison. À l’est des Bahamas, Fiona a atteint la catégorie 4. Douze jours plus tard et à 4 000 km de là, Fiona s’est finalement dissipée dans la mer du Labrador sur des eaux beaucoup plus froides, laissant derrière elle un paysage dévasté s’étirant des îles Vierges jusqu’à l’est du Canada.

Le 22 septembre, une tempête distincte de latitude moyenne s’étendant de la baie d’Hudson jusqu’au Labrador a occasionné du temps pluvieux. Au même moment, Fiona a pris de l’ampleur, ses forts vents et ses fortes pluies se sont propagés bien loin du centre de la tempête pour atteindre un diamètre de 800 km. Au cours des deux jours suivants, les tempêtes ont rapidement fusionné en un système post-tropical extrêmement puissant, présentant les caractéristiques à la fois d’un ouragan fort et d’un cyclone d’automne fort.

Bien que Fiona se soit transformée en système post-tropical avant de toucher terre, la tempête n'a guère perdu de sa force lorsqu'elle est arrivée au Canada. Au petit matin du 24 septembre, Fiona a touché terre dans l’est de la Nouvelle-Écosse avec des vents soutenus de 165 km/h d’ouragan de catégorie 2. Elle est arrivée avec une pression minimale de 932,7 millibars près de l’œil, la pression barométrique la plus basse jamais enregistrée pour une tempête sur les terres au Canada. Cette valeur a pulvérisé le précédent record canadien de pression au niveau de la mer qui était de 940,2 millibars et qui datait de 1977, et a été comparable aux ouragans violents passés tels que Sandy et Andrew.

La tempête a poursuivi sa route vers le nord, traversant le Cap-Breton avant l’aube du 24 septembre, puis les eaux plus froides de l’est du golfe du Saint-Laurent jusqu’au sud-ouest de Terre-Neuve au cours de la journée. La tempête a finalement atteint la Basse-Côte-Nord du Québec tôt le 25 septembre avant de traverser le sud-est du Labrador et de s’éloigner sur la mer du Labrador plus tard dans la journée.

Fiona a fait rage au Canada atlantique avec de la forte pluie, des vents puissants, de puissantes ondes de tempête et des vagues incroyablement hautes. De 80 à 150 mm de pluie ou plus sont tombés sur les Maritimes et l’est du Québec. À son apogée, le taux de précipitations de cette tempête dépassait les 30 mm à l’heure, ce qui a provoqué des crues soudaines qui ont occasionné des accumulations d’eau et des affouillements. Les eaux rapides ont créé des inondations partout, remplissant les sous-sols, entrainant l’effondrement de routes, submergeant les ponceaux, déclenchant des glissements de terrain, affaissant le sol et érodant les lits des routes.

D’importantes ondes de tempête atteignant près de deux mètres ont causé d’importants dommages côtiers et de l’érosion, surtout sur les plages de Cavendish-North Rustico, Brackley-Dalvay et Greenwich de l’Île-du-Prince-Édouard, dans le détroit de Northumberland et sur certaines parties de la côte est du Cap-Breton, de la péninsule de la Nouvelle-Écosse et du sud-ouest de Terre-Neuve. Des murs d'eau géants se sont abattus sur le rivage, provoquant une érosion côtière importante qui mettra des décennies à se résorber. Une bouée située au-dessus de Banquereau Bank (à l'est du Cap-Breton) a enregistré des vagues d'une moyenne de 12 à 15 mètres, avec des pointes atteignant le chiffre étonnant de 30 mètres.

Les vents les plus forts occasionnés par Fiona, soit 179 km/h, ont été ressentis le long de la côte nord de la Nouvelle-Écosse, et les parties ouest et sud-ouest de Terre-Neuve-et-Labrador ont enregistré des pointes de 177 km/h dans la région de Wreckhouse. Des rafales dépassant 100 km/h ont soufflé dans cinq provinces et ont duré de 6 à 12 heures consécutives. Les arbres ayant toutes leurs feuilles ont créé un stress supplémentaire et le sol ramolli par les pluies précédentes a fait des arbres des cibles faciles pour les vents de la tempête. Des poteaux électriques et des arbres centenaires sont tombés comme des dominos, tandis que les vents incessants et la puissante onde de tempête ont endommagé et détruit des maisons et des bâtiments, transformant la géographie côtière. Fiona a laissé les rues, les plages et les parcs jonchés de branches et de feuillages tombés au sol. Des pertes structurelles et des dommages considérables aux infrastructures côtières ont été constatés sur les quais, les jetées et les brise-lames. Les forts vents ont arraché des toits de maisons dans certaines régions. La furie de Fiona a également eu raison de plusieurs points d’intérêt touristiques naturels, tels que des arbres patrimoniaux, des formations rocheuses, des statues et des caractéristiques géographiques populaires.

Au Québec, les Îles-de-la-Madeleine ont été le plus durement touchées : les rafales maximales ont atteint 132 km/h. L’archipel a dû procéder à 37 évacuations, fermer des routes et déclarer l’état d’urgence. Le 25 septembre, l’extrémité est de l’île d’Anticosti ainsi que la Basse-Côte-du-Québec, de la Minganie jusqu’à Blanc-Sablon, ont été détrempées par 80 mm de pluie, fouettées par des vents de 100 km/h et pilonnées par des vagues de 10 mètres. Des maisons, des chalets et des bateaux ont été endommagés et des arbres déracinés. Dans certains cas, des chalets et des dépendances ont été arrachés de leurs fondations.

Les ouvriers des services publics du Canada atlantique, aidés par des équipes de l’Ontario, du Québec et du Maine, ont été confrontés à la tâche herculéenne de réparer les systèmes de transmission et de distribution d’électricité. La chute d’arbres a privé d’électricité plus de 600 000 foyers et entreprises, dont certains ont dû subir des pannes pendant plus de deux semaines. Les répercussions ont été importantes et immédiates et il faudra des mois, voire des années, pour nettoyer et restaurer les infrastructures dans cinq provinces. Près de 1 000 soldats et ingénieurs militaires des Forces armées canadiennes sont venus aider à démarrer le processus. Grâce à des prévisions et des avertissements à long terme particulièrement précis, les habitants ont pu se préparer à la tempête en attachant les meubles d’extérieur et en faisant le plein de provisions, de lampes de poche et de piles pendant que les équipes de travail nettoyaient les ponceaux et les bassins collecteurs.

Fiona était une tempête de grande ampleur et à forte incidence, probablement l’ouragan le plus destructeur de l’histoire du Canada. Tragiquement, trois décès liés à la tempête ont été enregistrés. La vitesse de déplacement inhabituellement lente de cette tempête a grandement contribué à la destruction. À ce jour, les pertes d'assurance s'élèvent à 846 millions de dollars.

Dommages causés par l’ouragan Fiona en Nouvelle‑Écosse, dont des lignes électriques tombées en travers d’une rue. Mention de source : Chris Fogarty

2. Un derecho occasionnant un milliard de dollars de dommages balaie l’Ontario et le Québec

Tout juste avant la longue fin de semaine de mai, deux jours de chaleur et d’humidité intenses ont propulsé une ligne d’orages extrêmement puissante sur le centre de l’Ontario et du Québec, occasionnant des pluies diluviennes, de la grosse grêle et de nombreux éclairs. Toutefois, la bande de vents descendants a causé le plus de dommages. Les météorologues appellent ce type de système un derecho – un groupe d’orages qui se déplace en ligne droite, un peu comme la ligne de front des soldats qui avancent sur un champ de bataille. Les derechos peuvent causer autant de dommages qu’un ouragan ou qu’une tornade, mais couvrent généralement une zone plus vaste qu’une tornade.

Pour la première fois dans l’histoire du service météorologique d’Environnement et Changement climatique Canada, celui-ci a diffusé une alerte immédiate d’orage violent par l’intermédiaire du système national d’alertes au public du Canada (En Alerte) comme moyen d’atteindre directement les personnes proches de la région touchée par le biais de leurs appareils mobiles, de leurs radios et de leurs téléviseurs. Ces alertes ne sont émises que lorsqu’un orage observé répond aux critères d’une tempête pouvant mettre la vie en danger. Les gens ont été priés de se mettre immédiatement à l’abri.

Vers midi, le 21 mai, le ciel est passé d’un ciel clair et ensoleillé à un ciel sombre et menaçant. La grappe d’orages s’est déplacée rapidement, parcourant 1 000 km depuis Sarnia jusqu’à Québec en neuf heures, et causant des dommages sur plus de 100 km de large. De forts vents en altitude ont soufflé vers le centre de la tempête, poussant les vents horizontaux en ligne droite vers l’avant.

Imbriquée à la partie avant du système, une tornade a frappé Uxbridge avec une vitesse de vent maximale de 195 km/h. Deux autres tornades ont été documentées au sud de London. Une rafale descendante intense dans le sud d’Ottawa a atteint des vitesses de 190 km/h.

Alors que l’Ontario et le Québec ont déjà connu des derechos, c’était l’un des rares, de mémoire, à traverser de grandes villes. Le derecho a longé le corridor de l’autoroute 401 jusqu’à Ottawa avant de gagner le Québec. Montréal a été essentiellement épargnée alors que la tempête s’est déplacée à l’est d’Ottawa et au nord du fleuve Saint-Laurent, vers Trois-Rivières, Québec et les Cantons-de-l’Est.

Les vents ont cassé des branches et parfois arraché des arbres entiers du sol, exposant ainsi leurs racines. Les vents ont facilement emporté des lignes entières d’arbres, bloquant les routes et ralentissant la circulation. Des centaines de milliers d’arbres d’ombrage majestueux et matures, certains centenaires, ont été perdus dans la tempête. Les vents ont transformé des objets non fixés en projectiles volants, renversé des véhicules, démoli des échafaudages de construction et arraché des bardeaux de toiture. D’innombrables maisons et porches ont été fissurés, déformés et cassés par la chute d’arbres.

Les passagers des trains, des compagnies aériennes et des services de transport collectif ont dû faire face à des retards de plusieurs heures en raison de la chute de lignes électriques et de fils sous tension sur les routes et les voies. Dans les régions rurales, les vents ont aplati des granges centenaires, démoli des silos, soufflé des équipements agricoles et aplati les premières récoltes. Plus d’un million de clients ont été privés d’électricité en Ontario et au Québec. Une semaine plus tard, près de 30 000 foyers étaient toujours privés d’électricité. Ottawa Hydro a affirmé que les dommages et les perturbations du réseau électrique étaient pires que lors de la tempête de verglas de janvier 1998 et de la série de tornades de septembre 2018.

Tragiquement, 11 personnes sont décédées à la suite des événements, principalement à cause de la chute d’arbres. Au moins 13 collectivités ont déclaré l’état d’urgence, dont les villes d’Uxbridge et de Clarence-Rockland, à l’est d’Ottawa. La tempête a occasionné plus d’un million de demandes d’indemnisation et plus d’un milliard de dollars de dommages, ce qui fait de cet événement le sixième plus important de l’histoire du Canada en termes de pertes assurées.

Arbres qui se cambrent en raison des pluies diluviennes et des vents causés par le derecho. Mention de source : Arnold Ashton

3. Le printemps pluvieux du Manitoba

À mi-chemin de la saison des inondations de 2022, le débit de la rivière Rouge dans le sud du Manitoba ne semblait pas constituer une menace. Toutefois, le 1er mai, à la suite d’un défilé de cinq systèmes dépressionnaires humides provenant du Colorado, le Manitoba a été confronté à certaines des inondations les plus importantes et les plus longues depuis des années. Les rivières Pembina, Assiniboine, Souris, Fisher, Roseau, Rat, Winnipeg et Rouge risquaient toutes de déborder.

Au cours de l’hiver, la plupart des régions du sud du Manitoba ont reçu plus de 150 cm de neige, ce qui en fait la troisième plus importante accumulation de neige depuis 1872. Au printemps, Winnipeg a enregistré un total de 331,4 mm de précipitations, soit le record de pluie le plus élevé jamais enregistré (le précédent record de 325,4 mm avait été établi en 1896). Il s’agit également de 3,6 fois la normale sur 30 ans; une quantité jamais atteinte depuis le début des enregistrements en 1872.

Des quantités record de neige et de pluie sont tombées en avril et en mai, atteignant de 30 à 60 mm à un moment. Comme cela s’est produit alors que la majeure partie du sol était encore gelée et saturée d’eau, le sol n’a pas pu absorber les pluies de forte intensité et de courte durée. Les fortes rafales qui ont atteint jusqu’à 80 km/h n’ont fait qu’aggraver les inondations, faisant monter le niveau de l’eau dans les lacs et les champs, entraînant des débordements sur les routes et l’érosion de digues.

Les niveaux d’eau de la rivière Rouge ont approché ceux de la crue de 2009, la plus élevée depuis la crue du siècle de 1997. Et en 2022, la rivière a atteint son sixième volume le plus élevé depuis le début des relevés.

Au plus fort des inondations, 45 municipalités et neuf collectivités des Premières Nations de la province ont déclaré l’état d’urgence local en raison des routes endommagées et emportées, des fossés gonflés, des propriétés inondées et des dommages causés aux infrastructures de traitement des eaux. Partout, les habitants s’affairaient à faire fonctionner les pompes à eau, à inspecter les digues et à remplir des sacs de sable. Les eaux de crue ont entouré des villes entières. La province a fermé des parcs provinciaux, des terrains de camping et des sentiers de randonnée. Les terrains détrempés ont forcé l’annulation des pratiques sportives, des jeux et des tournois pendant des semaines.

Plus de 1 000 résidents de la Première Nation de Peguis ont été contraints de fuir leurs maisons en raison de graves inondations et d’un embâcle, le pire depuis 2000.

Le Manitoba a une longue histoire d’inondations printanières, mais en 2022, elles ont été occasionnées par des séries de journées pluvieuses consécutives. Les gens ont dû faire face à la fatigue causée par les inondations, au stress et à l’épuisement dans un contexte de catastrophe qui a persisté pendant huit semaines. L’ampleur géographique des inondations de cette année était sans précédent; le résultat de plusieurs tempêtes de forte intensité, plutôt que d’une seule fonte des neiges ou d’une seule tempête comme en 1997. Bien qu’il ne s’agisse peut-être pas des pires inondations de l’histoire, l’étendue et la durée des inondations ont certainement eu un caractère historique, les coûts liés aux inondations étant estimés à près de 10 millions de dollars.

Bancs et lampadaires entourés d’eau lors d’une inondation dans un parc du Manitoba

4. Retour de conditions chaudes et sèches sous le dôme!

L’été 2022 a été le troisième été le plus chaud jamais enregistré au Canada, éclipsé seulement par ceux de 2012 et de 1998. Dans tout le pays, la chaleur a été constante – près de 1,6 °C au-dessus de la normale. Dans de nombreux endroits, le temps estival s’est étendu sur cinq ou six mois - de mai à octobre dans certains cas, et de juillet à novembre dans d’autres.

En 2021, sous le fameux dôme de chaleur, l’ouest du Canada a connu une chaleur de mai à juillet. Cette année, le dôme obstructif est revenu dans l’Ouest à partir de la fin août à octobre. Dans l’Est, un anticyclone stationnaire a maintenu l’été jusqu’à la mi-novembre. De nombreux sites météorologiques de l’Ouest ont battu des records vieux d’un siècle pour la période d’août à octobre la plus chaude jamais enregistrée. En raison d’un printemps anormalement frais et humide, les agriculteurs ont été particulièrement reconnaissants pour l’incroyable temps de récolte après l’Action de grâce, qui a contribué à équilibrer ce qui avait été un début de saison de croissance tardive record.

Dans l’Ouest

Un dôme tentaculaire et inhabituellement persistant au-dessus de la moitié occidentale de l’Amérique du Nord, souvent qualifié de crête de haute pression subtropicale hawaïenne, est responsable de la longue période de chaleur record de part et d’autre de la frontière. Les veilles et les avertissements de chaleur excessive ont touché des millions de Nord-Américains dans trois provinces, trois territoires et huit États. Bien que ce dôme de chaleur anticyclonique ait été moins intense que les conditions météorologiques prévalant l’année dernière, il a duré plusieurs semaines de plus. L’immense zone de sécheresse de l’ouest de l’Amérique du Nord a contribué à la sécheresse de l’hémisphère Nord.

De la mi-août à la mi-octobre, plus de 500 records de température maximale quotidienne ont été dépassés sur une période de 70 jours. La Colombie-Britannique a connu l’un des mois d’août les plus chauds jamais enregistrés. Dans la ville de Lytton, où un record national de température a tragiquement fait des ravages en 2021, on a de nouveau atteint une température maximale de 39,6 °C le 2 septembre. Il s’agit de la température la plus élevée jamais observée en Colombie-Britannique au cours du mois de septembre.

Les limitations d'eau d'urgence ont touché les gros utilisateurs d'eau commerciaux tels que les brasseries, les embouteilleurs d'eau, les entreprises de béton et de ciment, et les cultivateurs de cannabis. Les animaux de ferme et les cultures ont souffert de l'arrêt de l'irrigation. La sécheresse a poussé les arbres au bord de l’agonie, faisant craindre qu'ils ne s'effondrent lors des tempêtes de vent hivernales. L'arrosage des jardins a été limité et le remplissage des piscines, le lavage des voitures et des bateaux ont été interdits à grande échelle. On a demandé à des millions de résidents et de clients commerciaux de conserver la précieuse eau potable traitée, notamment en prenant des douches plus courtes. La sécheresse et la chaleur ont mis à l'épreuve le système de production d'électricité de la Colombie-Britannique et ont causé des problèmes de gestion des réserves d'eau en diminution dans les réservoirs.

Avec des températures atteignant 38 °C dans le sud de l’Alberta et de la Saskatchewan, août a été l’un des mois les plus chauds jamais enregistrés dans la province. La chaleur s’est poursuivie en septembre; à Medicine Hat, on a enregistré un maximum de 38,3 °C le 3 septembre, soit la journée la plus chaude de septembre dans les annales de la collectivité. Non loin de là, à Swift Current, la température a grimpé à 36,4 °C, battant un autre record mensuel. Après le troisième été le plus chaud en 75 ans, l’automne en Alberta a été sec et enfumé. Les Albertains habitués à des automnes plus frais et plus enneigés seraient susceptibles de penser que le temps ressemblait davantage à juin qu’à octobre.

Il ne faisait pas seulement chaud, il y avait aussi une sécheresse record. Du 19 juillet au 19 octobre, la Colombie-Britannique a été le point sec de l’Amérique du Nord. À Vancouver, on a seulement enregistré 13 mm de pluie. Ce chiffre contraste avec le total normal de 176 mm et le total de 294 mm de 2021 pour la même période. La situation était pire à Victoria, où il y a eu moins de 2 mm de pluie, alors que la normale est de 120 mm. Cela a fait de cette période la plus sèche pour la ville depuis le début des relevés en 1898. Des villes réputées sèches comme Las Vegas, Los Angeles et Phoenix ont reçu plus de pluie pendant ces 100 jours que l’île de Vancouver, le Lower Mainland et les îles Gulf.

La combinaison d’une chaleur et d’une sécheresse record a eu des répercussions énormes sur presque tous les aspects de l’économie et de l’environnement dans le nord et l’ouest du Canada. La chaleur et la sécheresse persistantes ont maintenu la saison des feux de forêt active jusqu’à neuf semaines de plus que la normale. Les cieux sont restés viciés et enfumés pendant 12 semaines au-delà du pic de la saison des feux de forêt. Avec peu ou pas de pluie pendant huit semaines, les rivières et les ruisseaux ont commencé à s’assécher. Avec la diminution des réserves d’eau, il faisait trop chaud pour que les poissons puissent survivre et l’appauvrissement en oxygène a entraîné la mort massive de milliers de saumons qui revenaient à la rivière le long des cours d’eau côtiers.

La sécheresse prolongée et persistante a incité plusieurs collectivités, désespérément en quête de pluie, à déclarer l’état d’urgence local, notamment sur la Sunshine Coast. Pour ajouter à l’anxiété et à la chaleur insupportable, des millions de résidents et d’entreprises ont été contraints de conserver l’eau potable et d’observer des restrictions strictes.

Dans l’Est

Dans l’est du Canada, on a eu droit à quatre semaines de chaleur estivale, avec beaucoup de soleil, des vents légers et peu de pluie entre l’Action de grâce et le jour du Souvenir. En novembre, dans tout l’Est, plus de 200 records de chaleur ont été enregistrés et de nombreuses températures diurnes ont dépassé 20 °C. Les villes de St Catharines (ON), Saint-Anicet (QC), Fredericton (N.-B.) et Kentville (N.-É.) ont toutes enregistré les températures les plus élevées de leur histoire pour le mois. Les quelques matins brumeux n’ont pas pu gâcher ce cadeau de la nature.

C’est une autre crête de haute pression connue sous le nom d’anticyclone des Bermudes, une caractéristique semi-permanente qui s’est établie plus au nord et à l’ouest que sa position estivale, qui a continué à faire affluer l’air du sud vers le nord. Dans le Canada atlantique, les températures de surface de la mer étaient également de 3 à 4 °C supérieures à la normale.

Il ne s’agissait pas d’une vague de chaleur d’un ou deux jours, mais d’une période exceptionnelle de quatre semaines que les habitants ne se souvenaient pas d’avoir connue aussi tard dans l’année. Les foules ont afflué vers les parcs, les fronts de mer et les terrains de golf pour profiter des températures de septembre en novembre. La nature semblait perplexe et s’éveillait à nouveau pour la croissance. De nombreux habitants de l’Est, satisfaits de la prolongation de l’été, espéraient que cela pourrait signifier un hiver plus court que la normale.

Photo d’un soleil voilé sur fond de ciel orangé

5. Feux de forêt sur les deux côtes

La saison 2022 des feux de forêt au Canada a démarré doucement grâce à un printemps plus frais et plus humide que d’habitude. En juillet, la situation s’est rapidement enflammée.

La saison des feux de forêt en Colombie-Britannique a connu un début de saison calme, en partie grâce à un printemps et un début d’été toujours frais et pluvieux, ainsi qu’à un solide manteau neigeux. Il y a également eu beaucoup moins d’éclairs et la plupart de ceux qui se sont produits ont touché les crêtes montagneuses enneigées sans s’enflammer. Un renforcement inhabituel du phénomène météorologique La Niña a maintenu des températures basses pour l’eau et l’air. En juin, les feux n’avaient touché que 5 % de la superficie par rapport à la moyenne des 25 dernières années. L’activité quotidienne de lutte contre les incendies consistait davantage à écoper et à ensacher pour éviter les risques d’inondation qu’à arroser les braises et les feux dormants enterrés.

À la mi-juillet, plus de trois semaines après le début de l’été, le premier grand feu de forêt en Colombie-Britannique s’est déclaré près d’un endroit que les Canadiens ne connaissent que trop bien : Lytton. L’année dernière, le 29 juin, après trois jours de records de température au Canada, 90 % du village a tragiquement brûlé. L’incendie de cette année, baptisé Nohomin Creek Fire, a éclaté le 14 juillet, juste à l’ouest de Lytton, de l’autre côté du fleuve Fraser. Au début, les vents n’étaient pas un problème, mais la lutte contre les flammes sur un terrain escarpé était un défi constant. Les résidents de la communauté des Premières Nations de Lytton, située à proximité, ont subi de lourdes pertes. Le 27 juillet, plus de 100 personnes avaient quitté leur domicile et au moins 10 structures avaient été détruites. Le ciel enfumé a donné lieu à un avis sur la qualité de l’air lorsque la fumée a envahi la vallée voisine de Stein.

Une semaine plus tard, un avis sur la qualité de l’air était en vigueur pour la partie est du Grand Vancouver et de la vallée du Fraser, alors qu’une forte crête commençait à s’installer sur la province, avec des températures dépassant les 40 °C à l’intérieur des terres. Les inquiétudes concernant les feux incontrôlés s’intensifiaient, car près de 4 000 coups de foudre se sont produits en deux jours, principalement dans la partie sud de l’intérieur de la province.

À la fin du mois de juillet, un autre brasier important, le feu de forêt de Keremeos Creek, s’est déclaré en face de Penticton puis s’est propagé à travers la région. Sous l’effet de la chaleur extrême et des vents violents, le feu a rapidement pris de l’ampleur sur un terrain escarpé. Un jour plus tard, les occupants de 375 propriétés du village d’Olalla et du centre de villégiature du mont Apex ont reçu l’ordre d’évacuer. En moins d’une journée, le feu était devenu trois fois plus gros. Les vents changeants ont tenu les pompiers en haleine et les résidents de plusieurs collectivités du sud de l’Okanagan et du Fraser étaient sur le qui-vive. À la fin du mois de juillet, d’autres feux au nord-ouest de Kamloops et au nord de Nelson ont suscité d’autres alertes d’évacuation. Des centaines de coups de foudre ont déclenché plusieurs nouveaux feux sur l’île de Vancouver. Le 4 août, le gouvernement provincial a ordonné l’évacuation de 1 000 propriétés, soit moins qu’en 2021, où 25 000 ordres d’évacuation avaient été donnés.

Le 11 août, des pluies sont enfin tombées. Des vents plus légers, une humidité accrue et des températures plus clémentes ont affaibli les feux. Toutefois, cette situation n’a pas durée puisqu’en septembre et en octobre, la fumée des feux de forêt provenant du sud de la Colombie-Britannique et de l’État de Washington a continué à occasionner un ciel brumeux et des conditions enfumées dans la moitié inférieure de la province. Un automne exceptionnellement long, chaud et historiquement sec a maintenu la menace d'incendie de forêt à un niveau élevé qui semblait sans fin jusqu’à la fin octobre.

Le 21 octobre, plus de 200 feux de forêt actifs brûlaient dans la province, soit cinq fois plus que le nombre moyen pour cette période de l’année. En 2022, la région du Grand Vancouver a totalisé 18 jours avec des avis sur la qualité de l’air, dont 12 après la mi-septembre. La saison des feux incontrôlés en Colombie-Britannique a néanmoins été nettement inférieure en termes de superficie moyenne brûlée, avec 1 050 km2 affectés comparativement à la moyenne sur dix ans de 4 232 km2.

En revanche, certaines parties du centre de Terre-Neuve ont connu les pires feux de forêt que la province ait connus depuis plus de 60 ans. Les températures estivales ont été plus élevées de 2 à 3 °C et les précipitations dans toute la province étaient systématiquement de 60 à 70 % inférieures à la normale. Les conditions étaient encore plus chaudes et plus sèches dans le centre et le nord-est de la province. L’activité de la foudre était également nettement supérieure à la normale, avec le troisième mois de juillet le plus actif depuis le début de la tenue des registres en 2002. Les rivières étaient à sec et les tourbières s’asséchaient.

Une série d’orages s’est abattue dans le centre de Terre-Neuve et du Labrador au cours de la dernière semaine de juillet. Deux incendies se sont déclarés simultanément et de façon incontrôlée : l’incendie de Paradise Lake, au sud de Grand Falls-Windsor, et un deuxième incendie, plus petit mais plus grave, de part et d’autre de la route de baie d’Espoir. Les intervenants craignaient que les deux incendies ne fusionnent.

Le 6 août, le gouvernement de Terre-Neuve-et-Labrador a déclaré un état d’urgence d’une semaine dans la région et a interdit les feux à l’aire libre en forêt dans le centre et l’est de la province. Des bombardiers à eau ont été amenés du Québec pour aider à combattre les feux et les Forces armées canadiennes étaient prêtes à intervenir.

Les feux n’ont finalement pas atteint les collectivités, mais les routes ont été fermées par intermittence sur un tronçon de 200 km, bloquant les résidents et les personnes qui assistaient aux célébrations et festivals à l’occasion de « Come Home ». Pendant plus de deux semaines, des centaines de résidents à proximité des feux ont été sur le qui-vive, prêts à évacuer à tout moment. De plus, l’acheminement de fournitures vers certaines collectivités s’est avéré complexe et la fumée excessive est devenue plus préoccupante. Les produits de première nécessité ont également commencé à manquer dans certaines des petites collectivités situées le long de la route de baie d’Espoir.

Le blocage a coupé les villes de la péninsule de Connaigre de leur principale voie d’approvisionnement en produits alimentaires, et les rayons des magasins se sont rapidement vidés. La nourriture et les fournitures ont dû être acheminées par hélicoptère. Pendant ce temps, la fumée et la qualité de l’air ont incité les autorités provinciales à déclarer l’état d’urgence à Grand Falls-Windsor et dans plusieurs collectivités environnantes. Des averses généralisées au cours de la deuxième semaine d’août ont contribué à calmer les flammes. De plus, des vents plus légers ont apaisé le feu et les températures ont chuté, ce qui a aidé les équipes de lutte contre les incendies.

La saison des feux de forêt de 2022 a certes été moins importante en Colombie-Britannique, toutefois les habitants de Terre-Neuve ont ressenti les effets généralisés de cet événement de chaleur d’une manière inédite depuis des décennies.

Vue aérienne de gros nuages de fumée causés par un feu de forêt sur la côte Est du Canada. Mention de source : Communications Nouvelle‑Écosse

6. Printemps hivernal en Colombie-Britannique (sans les inondations)

Pour les résidents de la Colombie-Britannique, l’année 2021 a été la plus destructrice, la plus perturbatrice, la plus coûteuse et la plus meurtrière de tous les temps. Ils espéraient donc un hiver facile pour commencer l’année 2022, mais au lieu de cela, ils ont eu de la neige précoce et du froid. Le printemps était le prochain grand espoir, mais le temps a été semblable à celui de l’hiver jusqu’au premier jour de l’été.

Plusieurs collectivités de la province ont connu des records de froid au cours de la fin de semaine de Pâques. Vingt-sept records de température minimale ont été enregistrés le 16 avril, dont Vancouver, qui a connu sa journée la plus froide pour le mois depuis le début des relevés en 1896. Nanaimo a connu son mois d’avril le plus pluvieux depuis 1892. À Victoria, 23 jours sur 30 ont été pluvieux entre le 20 mai et le 18 juin. Et c’était censé être la saison sèche. À Vancouver, aucun record n'a été établi en juin, mais les chiffres sont déprimants : plus de pluie (40 % de plus que la moyenne avec 19 jours de pluie), des températures plus basses et un ensoleillement bien inférieur à la moyenne, avec six jours sans une seule minute de soleil, appelés « juinvier » par les habitants.

Un défilé constant de dépressions froides en provenance de l’océan Pacifique Nord, ainsi que les effets secondaires du phénomène La Niña qui dure depuis deux ans, sont à l’origine de ce temps maussade. Avec des semaines de retard sur la saison, c’était une période tendue pour les cultivateurs et les jardiniers. Les agriculteurs, encore en train de se remettre de la chaleur et des inondations de 2021, se sont heurtés à un printemps exceptionnellement difficile.

Les températures froides du sol ont menacé les cultures horticoles avant même la formation des fruits. Les champs étaient trop humides pour être labourés ou plantés. Certains arboriculteurs ont eu recours à des hélicoptères pour forcer l’air plus chaud à plus haute altitude à descendre vers le couvert des arbres fruitiers afin d’empêcher le gel. Les équipements agricoles sont restés coincés dans la boue. Les arbres ont pris du temps à se couvrir de feuilles. Les jardiniers ont dit que c’était le pire printemps depuis 20 ans et ont passé beaucoup de temps à lutter contre les limaces. Les abeilles domestiques étaient réticentes à quitter leurs ruches pour se consacrer à la pollinisation. Les premières cultures des champs ont pourri dans le sol. Les buissons de bleuets n’avaient pas de fleurs et les champs de framboises en pleine floraison étaient stériles. À la récolte, les fruits étaient rabougris, deux fois moins gros que la normale, et pas très sucrés.

Ironiquement, cependant, il y a eu quelques résultats positifs à cette misère printanière. Le temps frais et humide a contribué à réduire le risque de feux de forêt précoces dans la province. Le 1er juin, le lent démarrage de la saison des feux de forêt était visible, puisque seulement 600 hectares de forêt avaient été consumés, soit seulement 5 % de la normale des 25 dernières années. En outre, le printemps plus frais que la normale a retardé la menace d’inondation immédiate, en retardant la crue printanière (dégel) de trois ou quatre semaines.

Au cours d’une année moyenne, environ 18 % du manteau neigeux des montagnes de la Colombie-Britannique a disparu au 15 mai. En 2022, moins de 3 % de la couverture neigeuse avait fondu à la fin du mois de mai. À l’inverse, au 1er juin, l’accumulation de neige en montagne dans toute la province était supérieure de 165 % à la normale, contre 128 % à la mi-mai. Le 20 juin, les accumulations de neige dans les montagnes représentaient 200 % de la normale dans toute la province. En juin, les niveaux de la rivière à Kamloops n’avaient pas encore atteint les niveaux habituellement observés en mai.

L’inquiétude s’est désormais déplacée d’une fonte tardive et des crues des rivières vers un réchauffement soudain, intense et prolongé. Ce changement a entraîné une fonte soudaine, ce que les experts appellent une « fonte de choc » – une fonte de la couverture neigeuse simultanée, des fonds de la vallée aux sommets des montagnes alpines. La possibilité d’orages en juin était une préoccupation supplémentaire. Heureusement, le réchauffement important a été retardé jusqu’à la troisième et quatrième semaine de juillet. À la mi-juillet, en raison de l’atténuation du risque d’inondation, les veilles d’inondation sont devenues des avis de débit élevé et les crises potentielles ont été évitées.

Banc au milieu d’arbres dans un parc de Vancouver en hiver, où la verdure commence à faire son apparition

7. Des super-tempêtes traversent les Prairies en juillet

Pour les Prairies, le mois de juin était pluvieux, mais juillet était orageux. Au moins quatre orages puissants et dangereux ont balayé la région, des contreforts de l’Alberta à l’est du Manitoba. Ces orages ont provoqué de fortes pluies, de la grêle, des rafales destructrices et des tornades, provoquant des millions de dollars de dommages matériels.

La pluie a été une bonne nouvelle pour les agriculteurs et les éleveurs qui ont souffert de la sécheresse pendant plusieurs années, mais elle a également entraîné des intempéries qui ont nui aux cultures en croissance. Si la chaleur et la forte humidité ont offert des conditions de croissance idéales, elles ont également alimenté de violents orages qui ont assombri le ciel, inquiétant les agriculteurs comme les citadins. Pendant la plupart de la fin juin, tout le mois de juillet et une partie du mois d’août, une crête atmosphérique de longue durée située au centre des États-Unis a apporté de la chaleur dans les Prairies.

Dans l’après-midi du 7 juillet, le premier super orage violent s’est formé dans le centre et le sud de l’Alberta. Une tornade de catégorie EF-2, accompagnée de vents entre 180 et 190 km/h, a émergé et touché terre à Bergen, avant d’occasionner de la pluie forte, de la grêle de la taille d’une bille et de fortes rafales dans certains secteurs de Calgary. La tornade a endommagé ou détruit plusieurs maisons à l’ouest d’Olds, mais n’a fait ni morts ni blessés. Les zones boisées autour des maisons ont été nivelées et plusieurs dépendances ont été détruites. Le lendemain, la même chose s’est produite dans une grande partie de la même région, avec de la grêle de la taille d’une balle de golf et quatre tornades dans certaines parties de la Saskatchewan. Le 9 juillet, une petite tornade non destructrice s’est formée près d’Argyle, au Manitoba.

La deuxième tempête s’est formée le 15 juillet dans les contreforts de l’Alberta. Elle a occasionné de la grosse grêle entre Calgary et Edmonton, infligeant des pertes importantes aux propriétés et aux cultures avant d’entrer en Saskatchewan le lendemain. La grosse grêle a percé des trous dans le revêtement des murs et brisé des fenêtres et des moustiquaires. À Ponoka, la grêle s’est transformée en amas de billes de glace, bouchant les grilles d’égout et provoquant des inondations dans les rues. De la grosse grêle a endommagé des voitures et des toits et abîmé des arbres à Avonhurst. Des rafales de plus de 90 km/h ont fait des ravages à Grenfell, écrasant des silos à grains et renversant des semi-remorques. Le toit de la patinoire locale s’est arraché, tout comme le dessus d’un grand silo à grains commercial.

Un troisième système complexe de tempêtes a débuté en Alberta le 18 juillet. Une cellule particulièrement violente est passée juste à l’ouest de Medicine Hat, déclenchant une tornade EF-2 avec une vitesse maximale de 190 km/h. Le derechos a atteint des pointes de 100 à 115 km/h, laissant des milliers de résidents sans électricité pendant plusieurs jours. Les précipitations totales ont varié de 60 mm à Brooks à 90 mm à Patricia et ont provoqué des inondations localisées dans de nombreuses régions de l’Alberta et de la Saskatchewan avant de se diriger vers le Manitoba. Un site d’observation à l’est de Regina a enregistré plus de 100 mm de pluie et des vents à 60 km/h.

Lors d’un festival de musique country populaire à Craven, il est tombé 50 mm de pluie, ce qui a occasionné une mare de boue nécessitant un long nettoyage. Les barbecues se sont envolés des terrasses et les revêtements des habitations ont été arrachés. Les fossés ont été remplis à ras bord et les trois quarts des sous-sols de Teulon ont été inondés après avoir reçu 168 mm de pluie en 24 heures. La ville de Libau a été la plus durement touchée au Manitoba avec 140 mm de pluie.

La quatrième tempête a conclu le mois de juillet sur une note orageuse, avec de la chaleur et de l’humidité présentes. En Alberta, 25 records de températures maximales élevées ont été établis le 30 juillet, les températures atteignant jusqu’à 35 °C. Entre le 29 et le 31 juillet, la météo a été marquée par des grappes d’orages violents, constitués de quelques tornades, des vents violents, tourbillonnants ou droits, et de pluies torrentielles. Près de Markerville, un grêlon massif pesant plus de 292 grammes a battu le précédent record canadien de 290 grammes, établi en 1973.

La grêle a atteint la taille d’un œuf de poule en Alberta et la taille d’une balle de baseball en Saskatchewan. Au Big Valley Jamboree de Camrose, des vents violents ont dépassé 80 km/h, soit une force assez forte pour déchirer les tentes et les auvents. Une tornade a touché le sol à Coronation le 31 juillet. Plus tard, une autre tornade faible et non destructrice a frappé entre Kindersley et Swift Current, occasionnant les dégâts habituels des tempêtes : toits arrachés, objets dans les cours arrière projetés et arbres et lignes électriques abattus. Partout, les rues étaient inondées. Selon le Northern Tornado Project de l’Université Western, près de la moitié des tornades survenues dans les Prairies cette année ont eu lieu en juillet, dont onze en Saskatchewan, six en Alberta et une au Manitoba. La Saskatchewan a connu l’une des saisons de tornades les plus actives jamais enregistrées, avec 25 tornades au total, dont sept le 29 juillet seulement.

Après les quatre grandes tempêtes de juillet, certaines récoltes et maisons ont été détruites, tandis que d’autres ont eu la chance d’être épargnés. Les vents ont renversé et endommagé des équipements agricoles et des silos de céréales, y compris d’énormes barils de céréales contenant 100 000 boisseaux de récolte. Les tempêtes ont également tué de nombreux animaux, détruit des cultures et arraché la grange d’un agriculteur. Un incident tragique s’est produit dans une ferme près de Mankota le 8 juillet, lorsque la foudre a frappé et tué 28 bovins.

Les dommages liés à l’assurance des biens en juillet, sans compter les pertes de récoltes, s’élevaient à près d’un quart de milliard de dollars dans les Prairies, l’Alberta subissant la majorité des pertes.

Nuages orageux très sombres se formant au‑dessus d’un champ en Saskatchewan. Mention de source : Darren Dyck

8. Montréal submergée par un gigantesque système de pluie

En septembre dernier, Montréal a connu un différent type d’inondation canadienne – l’inondation urbaine – un phénomène de plus en plus fréquent et dont les conséquences sont de plus en plus importantes à mesure que les villes se développent et que le climat change.

Le 13 septembre, la pluie a commencé à tomber sur Montréal tout juste avant midi. Vers 16 heures les précipitations se sont intensifiées lorsque deux orages ont convergé sur la Rive-Sud, submergeant l’île une heure plus tard.

Un important système météorologique, composé d’orages et de charges d’humidité provenant du golfe du Mexique et de l’océan Atlantique, a occasionné de la forte pluie et des crues soudaines dans la région métropolitaine de Montréal. Le centre-ville et la banlieue est ont reçu entre 80 et 110 mm de pluie, soit l’équivalent d’un mois de pluie, en seulement deux heures. Jusqu’à 120 mm de pluie sont également tombés dans les villes environnantes de L’Assomption, Longueuil et Joliette.

Les fortes pluies ont rempli les intersections et les passages inférieurs avec jusqu’à un mètre d’eau. Plusieurs autoroutes et rues ont été fermées. Le métro de Montréal a dû faire face à de longues interruptions aux heures de pointe alors que l’eau s’écoulait dans plusieurs stations. Les canalisations et les égouts ont déversé de grandes quantités d’eau, projetant les plaques d’égout en l’air. Les vagues occasionnées par le passage des véhicules ont projeté de l’eau dans les rues et sur les trottoirs. Deux écoles de la Rive-Sud ont été fermées en raison des dommages causés par les inondations. Des centaines de Montréalais ont dû faire face à des inondations causées par des toits qui fuyaient, des rues inondées et des sous-sols remplis d’eau.

La forte pluie a également été mise en cause dans l’effondrement d’une route à St-Henri-de-Taillon, près du Lac-Saint-Jean, qui a malheureusement fait un mort.

Les pertes liées aux assurances pour les biens personnels et commerciaux ont atteint un montant total de 166 millions de dollars, ce qui en fait la troisième catastrophe météorologique extrême la plus coûteuse en 2022 après le derecho qui a frappé l’Ontario et le Québec et l’ouragan Fiona.

Pont au loin, la nuit, à Montréal, lors de fortes pluies

9. Froid record juste à temps pour les Fêtes

Avec un automne aussi doux en 2021, les Canadiens de l'Ouest n'étaient pas préparés à ce que la période entre Noël et le Jour de l’An soit l’une des plus froides à l’aube de la nouvelle année 2022. À la fin décembre 2021, une masse d’air extrêmement froid de la Sibérie a envahi la majorité du nord et de l’ouest du Canada. À la veille de Noël, dans les Territoires du Nord-Ouest, la vallée Deadman a enregistré des températures minimales extrêmes de - 45 °C. Le seul endroit sur la planète qui était plus froid était Yakutsk, en Russie, avec des températures de - 48 °C.

Dans les Prairies, les températures maximales diurnes ont à peine atteint – 27 °C ou dans les – 30 °C. Par moments, toutes les régions, de la Colombie-Britannique au nord de l’Ontario, étaient assujetties à un avertissement de températures froides extrêmes, alors que le refroidissement éolien oscillait entre - 40 et - 55.

En Colombie-Britannique, un avertissement de poussée d’air arctique était en vigueur pour la majeure partie de la province, y compris le Grand Vancouver et l’intérieur. Le refroidissement éolien est descendu à - 20 et même plus bas à Vancouver, dans la vallée du Fraser et à Whistler. Les pannes d’électricité ont touché des milliers de clients le long de la côte sud. L’aéroport international de Vancouver a connu des retards et des annulations de vols. BC Ferries a annulé de nombreuses traversées en raison de conduites d’eau gelées et de conditions dangereuses sur les ponts pour véhicules.

Le 26 décembre en Saskatchewan, Val Marie était l’endroit le plus chaud avec - 21 °C (refroidissement éolien de - 33), tandis que Key Lake a été le plus froid, enregistrant - 42,1 °C (refroidissement éolien de - 50). Le 28 décembre, la température à Regina est tombée à - 38,6 °C, battant de plus d’un degré le précédent record établi en 1884 (- 37,2 °C). Le froid prolongé a épuisé les batteries des voitures, avec des rapports faisant état de 40 heures d’attente pour les recharges de batterie et de 70 heures pour le remorquage.

En Alberta, les habitants d’Edmonton se sont réveillés le 28 décembre avec une température incroyablement basse, de - 42,1 °C. Cela a battu le record quotidien de - 38,6 °C établi en 1880. Trois des cinq derniers jours de décembre ont connu des températures minimales inférieures à - 40 °C, avec huit heures de refroidissement éolien égal ou inférieur à - 50. D’innombrables événements en plein air ont été annulés, notamment un tournoi annuel de hockey sur glace naturelle et des activités de vacances au zoo de Calgary et au Parc olympique du Canada.

Le gel des fêtes de fin d’année a poussé la demande d’électricité à un niveau proche ou supérieur aux records, et de nombreuses villes de l’Ouest canadien ont été contraintes de maintenir ouverts les abris et les lieux de réchauffement pendant toute la durée des Fêtes. En raison de la longue vague de froid, plusieurs entreprises sont revenues après le Nouvel An avec des tuyaux éclatés et des dégâts causés par les inondations.

Le froid à couper le souffle n’a fait que s’accentuer au début du mois de janvier 2022, le souffle d’air arctique restant obstinément en place pendant plusieurs jours. Une partie de l'air le plus froid du monde s'est stationnée au-dessus du Nord-Ouest canadien à la fin de 2021 et au début de la nouvelle année. On ne pouvait tout simplement pas échapper à ce froid persistant et dangereux, surtout dans les Territoires du Nord-Ouest. Entre le 5 et le 7 janvier, la température à Whitehorse a chuté à - 44,8 °C, la température la plus froide en près de 17 ans. À Watson Lake, le 6 janvier, la température a atteint un niveau record de - 52,2 °C.

En raison de ces températures glaciales, le club de ski de fond de Whitehorse et la réserve faunique du Yukon ont été fermés pendant deux jours. Les entreprises n’ont pas ouvert leurs portes. Tous les bus scolaires du territoire ont été annulés pour la première fois dans la plupart des mémoires. Un épais brouillard glacé a recouvert la ville pendant une semaine ou plus, causant une étrange claustrophobie au centre-ville.

Après avoir connu la douceur de l’automne 2021, les Canadiens du nord et de l’ouest du pays ont sans doute été désagréablement surpris par l’une des périodes des fêtes les plus froides jamais enregistrées.

Arbres et clôtures couverts de givre dans les Prairies

10. Trois fins de semaine stressantes de tempête en janvier pour les Canadiens de l’Atlantique

Au début de l’année 2022, un cocktail de neige, de vent et de pluie sur trois fins de semaine a suscité l’inquiétude des habitants du Canada atlantique.

La première tempête s’est développée sur le sud des États-Unis au cours de la première semaine de janvier et s’est rapidement intensifiée pour devenir une bombe météorologique le long de la côte Est avant d’arriver dans les Maritimes. Des vents forts avec des rafales allant jusqu’à 80 km/h ont accompagné la neige, et le nord du Cap-Breton a été le plus touché par la tempête avec 30 à 50 cm de neige. Des accumulations moindres ont été enregistrées au Nouveau-Brunswick, mais les fortes rafales de vent et les conditions de voile blanc ont rendu les routes dangereuses. Le long de la côte, les ondes de tempête ont constitué une menace supplémentaire. Le lendemain, le puissant nordet a occasionné plus de 45 cm de neige lourde et humide ainsi que des vents violents sur la côte sud de Terre-Neuve.

Le 15 janvier, une tempête similaire provenant du milieu de l’Atlantique s’est dirigée vers le nord-ouest. Une fois encore, le Cap-Breton a été directement touché. Les précipitations sont principalement tombées sous forme de pluie sur la côte de la Nouvelle-Écosse et de Terre-Neuve avant de se transformer en neige. Sur la côte du Labrador, le puissant système a provoqué des conditions de blizzard généralisé. La neige lourde et humide accumulée sur les arbres a provoqué des pannes de courant prolongées chez des milliers de résidents.

Fin janvier, une nouvelle tempête de fin de semaine s’est formée dans le sud avant de toucher la Nouvelle-Angleterre et de s’intensifier à l’approche du Canada. Au Nouveau-Brunswick, la neige et les vents violents ont augmenté les accumulations de neige déjà considérables et ont rendu la visibilité nulle. La vallée de l’Annapolis et le nord de la Nouvelle-Écosse ont également été durement touchés avec plus de 40 cm de neige. Une fois de plus, la tempête n’a pas épargné l’île du Cap-Breton avec 84 mm de pluie et 11 cm de neige. Au cours de la troisième fin de semaine de tempête, près de 60 000 clients de Nova Scotia Power se sont retrouvés sans électricité.

Cette succession de tempêtes a entraîné des fermetures, des annulations et des pannes d’électricité pendant presque toutes les fins de semaine de janvier, ce qui a donné lieu à un long mois de mauvais temps hivernal. La neige lourde et humide et la glace ont provoqué des chutes d’arbres, ce qui a entraîné des pannes de courant. Au plus fort de la première tempête, 200 000 clients des Maritimes étaient privés d’électricité, et l’Île-du-Prince-Édouard a dû faire face à des pannes de courant généralisées, surtout pendant la deuxième fin de semaine de tempête. La poudrerie haute et basse a occasionné de nombreux problèmes de transport et a fait vivre des moments pénibles aux personnes qui circulaient sur les routes et les trottoirs glacés. Le pont de la Confédération a été fermé à la circulation. Les services de transport en commun ont supprimé les autobus. Plusieurs vols à destination ou en provenance des aéroports des grandes villes ont été annulés ou retardés et les tempêtes ont obligé Marine Atlantique à suspendre les services de traversiers vers Terre-Neuve la plupart des fins de semaine. Plusieurs universités et collèges ont fermé leurs campus. De nombreux commerces, bibliothèques, musées et cliniques de vaccination ont fermé leurs portes.

Après trois tempêtes rapprochées, le sujet des inondations a commencé à devenir préoccupant. Les fortes pluies ont incité les autorités régionales et municipales à émettre des avertissements d’inondation dans plusieurs quartiers peu élevés et ont poussé les habitants à surveiller nerveusement les pompes de puisard de leurs maisons.

Parmi les records météorologiques notables établis en janvier, on trouve :

Rangée de maisons et d’allées au Canada atlantique, à peine visibles en raison de gros bancs de neige Mention de source : David Robins

Événements météorologiques marquants par région et événements finalistes en 2022

National

Canada atlantique

Québec

Ontario

Provinces des Prairies

Colombie-Britannique

Le Nord

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