Installations de préservation du bois, pentachlorophénol sous pression : chapitre E-10


10. Surveillance de l'environnement et du milieu de travail

10.1 Évaluation environnementale de référence

Le pentachlorophénol (PCP) a été décelé dans la neige, l'eau, le lixiviat des sites d'enfouissement, les effluents d'eaux usées, les sédiments et dans des organismes aquatiques et terrestres (2, 11). Il existe de nombreuses sources possibles de rejet de PCP, notamment les sites d'élimination utilisés pour différentes formulations commerciales employées historiquement comme bactéricides et fongicides, les zones d'entreposage de produits traités au PCP (y compris l'ancien procédé de trempage ou d'arrosage avec des solutions aqueuses de chlorophénates pour prévenir la tache colorée de l'aubier), les rejets accidentels ou incontrôlés des installations de préservation du bois et les eaux usées chlorées, en particulier celles provenant des usines de pâtes et papiers et des stations municipales d'épuration des eaux usées (11).

Le PCP n'est pas un composé naturel et sa concentration de fond dans l'environnement devrait être nulle. Cependant, des sources anthropiques ont entraîné la présence de traces, même dans des endroits très isolés. Par exemple, des concentrations de 0,003 mg/L à 23 mg/L ont été décelées dans nombre de tributaires et baies de chacun des Grands Lacs. Des zones apparemment « isolées » ont fréquemment présenté des concentrations de 0,01 mg/L. Une étude du fleuve Fraser a révélé des concentrations de PCP variant de 0,002 à 0,0037 mg/L dans les échantillons d'eau prélevés en amont des zones industrielles (10). Les concentrations traces mesurées illustrent le haut degré de détection possible, soit une fraction d'un milliardième de gramme de PCP dans un litre d'eau. Ces concentrations sont beaucoup plus faibles que celles produisant des effets sur le biote aquatique ou la santé humaine (11). Les restrictions d'utilisation du PCP mises en œuvre au début des années 1980 ainsi que l'arrêt de l'utilisation du chlorophénate pour le traitement de la tache colorée de l'aubier peuvent avoir eu des répercussions positives sur les concentrations actuelles de PCP dans l'environnement au Canada.

10.2 Surveillance de l'environnement

On doit considérer la possibilité que les eaux de ruissellement provenant des aires d’entreposage du bois traité soient contaminées par le PCP. Même si le PCP a une faible tendance à la bioaccumulation et à la persistance dans l'environnement, son effet sur l'environnement peut avoir une grande conséquence. Des études de surveillance (tels que les rejets d'eaux de surface, les eaux souterraines et la contamination du sol) sont recommandés pour détecter et évaluer correctement le degré de ces rejets toxiques potentiels.

10.3 Surveillance de l'exposition en milieu de travail

La surveillance du milieu de travail relève généralement de la province concernée. Les programmes de surveillance de la santé des travailleurs devraient être élaborés avec les organismes de réglementation provinciaux ou locaux en consultation avec une commission de la santé et de la sécurité au travail provinciale, un ministère du Travail, un spécialiste en médecine du travail ou un hygiéniste industriel.

Les composantes appropriées d’un programme de surveillance de l’exposition de l'environnement et des travailleurs sont présentées au tableau 25, « Recommandations en matière de surveillance courante de l'environnement », et au tableau 26, « Recommandations en matière de surveillance courante du milieu de travail », de la section 10.2 du chapitre A, « Recommandations générales pour tous les agents de préservation du bois », de la Partie I.

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