Le noyer cendré : l’étincelle d’une nouvelle collaboration en Ontario

Même si le personnel d’ECCC était au courant de la présence de noyers cendrés dans la réserve nationale de faune du Lac-Mississippi, il n’avait pas réalisé l’ampleur de ce qui allait être découvert sur la propriété, jusqu’au jour où Rose Fleguel est entrée en scène

Madame Fleguel est une spécialiste du rétablissement du noyer cendré, et elle s’est donné comme mission personnelle d’étudier et de protéger le noyer cendré dans l’est de l’Ontario. Elle a consacré la majorité de sa longue et fructueuse carrière à cette espèce, et son travail a laissé de nombreux legs [en anglais seulement].

Elle travaille maintenant avec ECCC, et toute son attention est désormais portée sur l’une de nos réserves nationales de faune. À la suite d’un inventaire exhaustif de quatre jours dans la réserve nationale de faune, madame Fleguel n’en revenait tout simplement pas : elle avait trouvé une population naturelle de 59 noyers cendrés composée de semis et d’arbres en santé, dont deux énormes arbres matures en parfaite santé. Ces derniers figurent d’ailleurs parmi les plus gros arbres semenciers répertoriés jusqu’à présent dans la base de données des noyers cendrés semenciers de l’OPNVR.

« J’étais très emballée de découvrir des noyers cendrés de toutes les catégories d’âge, malgré la présence du chancre partout sur le site », affirme madame Fleguel. « Selon mon expérience, il est très rare de voir des populations de noyers cendrés composées de semis, de gaules et de jeunes arbres « semenciers en devenir » qui remplaceront les arbres plus vieux lorsque ces derniers mourront. Ces caractéristiques signifient que cette population a la capacité de se renouveler, ce qui nous permet de la gérer. Il s’agit d’un scénario idéal, et je suis déterminée à faire tout en mon pouvoir pour que cette population de noyers cendrés subsiste encore bien des années! »

Grâce à leur collaboration, ECCC et l’OPNVR disposent maintenant d’un plan pluriannuel exhaustif pour prendre soin de cette population de noyers cendrés. Dès ce printemps, madame Fleguel et son équipe recueilleront des semences pour assurer une régénération hors site; enlèveront la végétation concurrente de la zone entourant un certain nombre de semis issus de la régénération naturelle; et planteront des semis vigoureux et en santé au cours des quatre prochaines années. Ces nouveaux semis aideront à combler les trous qui se formeront dans la canopée de la forêt décidue à mesure que les vieux feuillus mourront et tomberont, créant ainsi des percées de soleil où le noyer cendré pourra prospérer.

Les semis proviennent d’arbres parents sauvages qui montrent des signes de tolérance au chancre – habituellement les seuls arbres en santé qui subsistent alors que le reste de la population est décimé. L’espoir réside dans le fait que nous pouvons favoriser le rétablissement du noyer cendré à long terme, en repeuplant l’endroit avec des semis vigoureux et en santé issus d’arbres parents tolérants.

« Ce projet est un véritable rêve de conservation », selon Graham Howell, agent responsable des zones protégées pour la région de l’Ontario d’ECCC. « Lorsque vous parvenez à réunir les meilleures personnes pour travailler à un objectif commun, vous pouvez réaliser de grandes choses. »

Comme d’autres espèces de noyers, le noyer cendré constitue une importante source de nourriture pour un grand nombre de mammifères qui consomment ses fruits nutritifs. De nombreuses espèces de coléoptères, de charançons et de papillons diurnes et nocturnes dépendent des noyers (y compris le noyer cendré), et certaines espèces dépendent même totalement du noyer cendré puisqu’il est irremplaçable pour elles, de sorte que le destin du noyer centré a une incidence directe sur toutes ces espèces. En tant qu’espèce d’arbre indigène, le noyer cendré revêt une importance traditionnelle pour les peuples autochtones, qui l’utilisaient à des fins alimentaires, médicinales et culturelles, ce qui a probablement contribué à accroître l’aire de répartition où l’on trouve l’espèce de nos jours.

La biodiversité s’appauvrit plus vite que jamais, au Canada et partout dans le monde. Ce projet illustre bien le genre de travail que le gouvernement du Canada effectue dans l’ensemble du pays pour soutenir les espèces en péril, dans le cadre des efforts visant à faire cesser et à inverser l’appauvrissement de la biodiversité au Canada.

« La collaboration avec Rose et l’OPNVR nous donne de l’espoir pour la survie du noyer cendré sur ce site », ajoute M. Howell. « Nous espérons créer une poche d’arbres résistants au chancre. Si nous parvenons à changer les choses ici, il est permis d’espérer que les mesures que nous prenons aideront d’autres populations prometteuses de noyers cendrés ailleurs en Ontario et au Canada. »

Cliquez sur les liens suivants pour en savoir plus sur le programme de rétablissement du noyer cendré de l’OPNVR [en anglais seulement] et le Programme de rétablissement du noyer cendré d’Environnement et Changement climatique Canada.