Phénologie de nidification des oiseaux : résumé technique

Découvrez la science soutenant les périodes de nidification des oiseaux migrateurs. (Rapport technique : La phénologie de nidification des oiseaux au Canada [PDF; 38.52 MB])

Résumé

Le présent rapport technique est la première tentative de description unifiée de la phénologie de nidification des oiseaux couvrant l’ensemble des provinces et territoires du Canada. Elle fournit des prédictions par espèce de la phénologie de nidification de 311 espèces d’oiseaux (71 % des espèces nichant au Canada), en décrivant leurs périodes et intensités de nidification. Des prédictions ont pu être établies pour les régions boréales et arctiques grâce à une méthode normalisée qui a été appliquée à l’ensemble des régions.

Premier objectif

Le premier objectif était de programmer un ensemble d’algorithmes capable de traiter automatiquement les centaines de milliers d’observations de terrain contenues dans les relevés de nids consignés dans la base de données du Programme de suivi des nids d’oiseaux (Project NestWatch, Études d’Oiseaux Canada). Une procédure a été établie pour reconstruire la chronologie la plus probable pour chaque nid avec la plus grande exactitude possible. Nous avons considéré que la chronologie d’un nid débutait avec la ponte du premier œuf et se terminait avec le départ du nid du dernier jeune. Les algorithmes de rétrocalcul ont été appliqués à 85 % des relevés de nids originaux (n = 202 407), qui totalisaient 478 419 visites de nids.

Deuxième objectif

Le deuxième objectif était d’utiliser les chronologies de nid estimées pour élaborer des modèles permettant de prédire la phénologie de nidification des oiseaux dans l’ensemble du Canada. La température moyenne annuelle (TMA) était la principale variable prédictive pour la période de nidification. La pente de la relation entre la TMA et la phénologie de nidification était déterminée par la stratégie migratoire, la tendance à nicher hâtivement ou tardivement et la capacité de pondre plus d’une couvée, tandis que l’ordonnée à l’origine (ou la hauteur sur l’axe des y) des courbes de prédiction était déterminée par l’espèce. La régression quantile a été utilisée pour définir le début, le milieu et la fin de la période de nidification pour chaque espèce. Les prédictions ont été tirées de ces trois modèles et limitées à la plage de TMA à laquelle se trouve exposée l’espèce concernée dans son aire de reproduction normale. Pour la plupart des espèces, les prédictions des modèles vont dans le sens des deux principales prémisses de départ, à savoir que la période de nidification devait débuter plus tôt dans les régions plus chaudes, et que la durée de la période de nidification devait demeurer la même ou décroître progressivement avec la diminution des températures. La codification des algorithmes de rétrocalcul est disponible sur Internet sous la forme d’une suite de fonctions en langage R, nommée rNid.

Troisième objectif

Le troisième objectif était de déterminer si l’utilisation de la procédure de rétrocalcul était justifiable et si elle introduisait des biais dans la prédiction de la phénologie de nidification, ainsi que de fournir des estimations de l’incertitude concernant les prédictions. En général, le biais introduit dans les prédictions par le rétrocalcul était faible pour la plupart des espèces, et négligeable comparativement à l’incertitude dans les prédictions des phénologies de nidification, même pour les espèces chez lesquelles la période active de nidification est longue. Pour une espèce donnée, le nombre variable de relevés de nids entre régions, la qualité des données et les contraintes associées à la méthode utilisée, couplés à la variabilité des dates des évènements de nidification entre régions, individus et années, contribuent à faire en sorte que les estimations présentent des niveaux variables d’incertitude. Pour plusieurs intervalles de TMA, le nombre de relevés de nids était suffisant pour permettre des prédictions satisfaisantes des phénologies de nidification fondées sur les observations locales, mais pour d’autres intervalles de TMA, l’incertitude des prédictions était probablement plus élevée en raison de la plus faible quantité de données disponibles. En général, l’incertitude entourant les dates de nidification estimées peut varier d’une période allant jusqu’à 10 jours, ou peut-être plus dans certains cas, en raison de la variabilité naturelle de la chronologie des évènements de nidification entre régions, individus et années, et de l’échantillonnage et des contraintes associées à la méthode utilisée.

Quatrième objectif

Le quatrième objectif était de réunir les résultats des deux premiers objectifs dans une analyse plurispécifique pour proposer des calendriers de nidification régionaux pouvant aider à déterminer, par région, les périodes où il est probable qu’il y ait nidification, et pour donner un portrait général de la phénologie de nidification des espèces d’oiseaux protégées au niveau fédéral dans l’ensemble du Canada. Pour décrire la période générale de nidification des oiseaux migrateurs dans une région donnée, la proportion d’espèces en nidification active a été calculée pour chaque jour du début de mars à la fin d’août. Les calendriers de nidification régionaux ont été associés à de vastes aires géographiques réparties dans l’ensemble du Canada, appelées zones de nidification.

Cinquième objectif

Enfin, le cinquième objectif était de fournir un recueil de toute l’information utilisée ou produite dans le cadre de l’analyse de la base de données du Programme de suivi des nids d’oiseaux. Ce recueil est présenté sous la forme de comptes rendus sur les espèces. Nous voulions ainsi offrir un accès facile et pratique à cette information de façon à ce que toutes les personnes intéressées puissent évaluer la quantité et la qualité de l’information de base sur la nidification qui était disponible pour telle ou telle espèce, ainsi que les estimations des périodes de nidification proposées pour l’espèce et l’incertitude entourant les prédictions. Les estimations des périodes de nidification pour chaque espèce et pour chacun des 1021 écodistricts sont disponibles sur le site Internet d’Études d’Oiseaux Canada sous la forme d’un outil interactif offrant la possibilité de créer des calendriers de nidification personnalisés en sélectionnant des espèces et des régions d’intérêts.

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