Rivière Détroit : secteur préoccupant

Les contributions des organismes binationaux, fédéraux, provinciaux et locaux, des industries locales et d'autres intervenants continuent d’avoir un effet positif sur la qualité de l'eau et la santé de l'écosystème du secteur préoccupant (SP) de la rivière Détroit.

Pourquoi a-t-on attribué à ce lieu la désignation de secteur préoccupant?

On a attribué la désignation de secteur préoccupant à la rivière Détroit en 1986 car un examen des données existantes avait indiqué une grave dégradation de la qualité de l’eau et de la santé de l’environnement à cet endroit. Des activités de surveillance plus poussées ont révélé que les antécédents d’activités d’industrialisation, d’urbanisation et d’utilisation agricole des terres sur la rivière Détroit, le long de ses rives et dans ses affluents avaient entraîné l’altération de 12 des 14 indicateurs d’utilisations bénéfiques établis en vertu de l’Accord relatif à la qualité de l’eau dans les Grands Lacs. Les principales sources de contaminants dans cette rivière sont les rejets des municipalités et des bassins versants, comme les biphényles polychlorés (BPC) dans le ruisseau Turkey. Les eaux pluviales urbaines et les eaux de ruissellement d’origine agricole dans les régions rurales du bassin versant contribuent aussi à la détérioration environnementale de la rivière. L’affectation des sols a entraîné une perte d’habitats de poissons et d’animaux sauvages, de même qu’une diminution des populations de poissons et d’animaux.

Quels ont été les accomplissements jusqu’ici?

De nombreuses améliorations ont eu cours jusqu’ici en vue de la restauration de la section canadienne du secteur préoccupant de la rivière Détroit. Grâce à ces mesures, cinq indicateurs d’utilisations bénéfiques (soit les restrictions de la consommation d’eau potable [2011], la majoration des coûts pour l’agriculture ou l’industrie [en 2011], l’altération de la saveur de la chair des poissons et des espèces sauvages [en 2014], les fermetures de plages [2016] et l’enlaidissement du paysage [2016]) sont désormais rétablis et sont redevenus « non altérés ». Les efforts en vue du rétablissement des sept utilisations bénéfiques altérées restantes (restrictions de la consommation de poissons et d’espèces sauvages, dégradation des populations de poissons et d’espèces sauvages, tumeurs ou autres malformations chez les poissons, malformations ou problèmes de reproduction chez les oiseaux ou chez d’autres animaux, dégradation des organismes benthiques, restrictions des activités de dragage et disparition des habitats de poissons et d’espèces sauvages) se poursuivent. Les paragraphes qui suivent présentent certaines des principales activités de restauration de la section canadienne de la rivière Détroit.

La mise en œuvre du règlement provincial sur la Stratégie municipale et industrielle de dépollution au milieu des années 1990 a réussi à éliminer pratiquement les substances toxiques et à régler d’autres problèmes causés par les rejets industriels déversés dans la rivière Détroit.

En 2014, la localité d’Amherstburg a construit son usine de traitement secondaire des eaux usées municipales à partir des normes de traitement primaire. Ce plus récent projet d’infrastructure, d’une valeur de 34 M$, porte à 212 M$ l’investissement total en matière de traitement des eaux municipales depuis 2008. En 2008, la modernisation de l’usine de traitement des eaux municipales Lou Romano selon les normes de traitement secondaire, un projet de 110 M$, a pris fin. En 2011, un nouveau bassin de rétention aux fins de traitement a été construit au coût de 68 M$ dans le secteur riverain de Windsor. Cet ouvrage empêche la majeure partie des eaux résiduaires brutes diluées en provenance des déversoirs de trop-pleins de se déverser dans la rivière Détroit. Ces améliorations ont permis de diviser par dix la quantité de polluants libérés dans le secteur préoccupant depuis la mise en œuvre du plan d’assainissement. Les travaux ont été financés par les gouvernements fédéral et provincial, ainsi que par les municipalités.

La surveillance, en 2014, des sédiments, des eaux et des poissons dans le ruisseau Turkey a révélé une diminution considérable des niveaux de BPC, prouvant ainsi la réussite des travaux d’assainissement de 2008, dans le cadre desquels 975 mètres cubes de sols des berges du ruisseau et de sédiments contaminés ont été éliminés de la rigole Grand Marais à l’est du chemin Walker, dont l’objectif consistait à retirer 1 ppm de BPC. Les sédiments contaminés aux BPC ont été éliminés par l’entremise d’un partenariat entre Environnement et Changement climatique Canada, la province de l’Ontario, les industries et les municipalités locales au coût de 1,2 M$.

En 2013, 0,3 kilometres de littoral industriel a été naturalisé dans le cadre d’un projet de collaboration avec des partenaires de l’industrie, l’administration portuaire de Windsor et Lafarge Canada. Des projets de restauration du littoral naturel sur une distance de 10 kilometres ont permis de remplacer des structures peu conviviales pour les poissons, comme les murs de palplanches verticaux, pour réduire l’érosion et de créer des habitats pour les poissons et d’autres espèces sauvages à Windsor, LaSalle et Amherstburg.  

En 2008, des organismes canadiens et américains ont travaillé en collaboration à la construction d’un récif destiné à servir de frayère pour l’esturgeon de lac à l’île Fighting, dans la rivière Détroit. Ce projet s’est révélé un succès immédiat, la frayère étant utilisée non seulement par l’esturgeon jaune, mais également par d’autres espèces, comme le grand corégone et le doré jaune. En 2014, une deuxième frayère du même type a été construite à côté de l’autre, à l’île Fighting, par le même partenariat binational avec des organismes des États-Unis. Le récif ainsi prolongé continue à attirer des espèces de poissons très prisées, dont l’esturgeon jaune et une vingtaine d’autres espèces. La plupart utilisent le récif pour frayer.

En 2015, un jardin pluvial a été aménagé au Centre de la nature Ojibway, dans le SP de la rivière Détroit, pour en promouvoir les bienfaits et pour inciter les propriétaires à s’en aménager un chez eux pour gérer les eaux de pluie et pour réduire la pression exercée sur les égouts pluviaux et les usines de traitement des eaux usées.

Le fonds de durabilité des Grands Lacs d’Environnement et Changement climatique Canada a soutenu la restauration de plus de 351 hectares d’habitats terrestres et de 8,5 hectares d’habitats dans les milieux humides et d’habitats de poissons dans le comté d’Essex. Les sommes ainsi investies ont permis d’accroître le pourcentage d’habitats sur le territoire de 5 % en 1981 à 8 % en 2015.

Que reste-t-il à faire?

Bien que des améliorations mesurables aient été réalisées, il reste encore beaucoup de travail à faire. Le rapport du plan d’assainissement de 2010 fait état des mesures qu’il reste à mettre en œuvre pour rétablir les sept utilisations bénéfiques qui demeurent altérées. D’autres travaux de remise en état des habitats, particulièrement dans les milieux humides côtiers, l’aménagement d’habitats riverains pour les poissons et la mise en œuvre de projets de naturalisation du littoral revêtent également un caractère hautement prioritaire en vue de l’assainissement du secteur. De plus, une surveillance continue de la qualité des poissons, des espèces sauvages, de l’eau et des sédiments s’imposera afin d’assurer le suivi des progrès découlant des efforts de restauration, ainsi que de déterminer les mesures nécessaires au rétablissement des utilisations bénéfiques qui demeurent altérées.

Aperçu

En vertu de l’Accord Canada-Ontario pour la qualité de l’eau et la santé de l’écosystème du bassin des Grands Lacs, le Canada et l’Ontario continueront à faire des progrès considérables dans la mise en œuvre de mesures d’assainissement, de rétablissement environnemental et de restauration des utilisations bénéfiques dans le SP de la rivière Détroit. Ces mesures devraient être complétées d’ici 2020.

Partenaires

Les efforts déployés dans la section canadienne de la rivière Détroit sont le fruit d’un partenariat entre le gouvernement du Canada, d’autres gouvernements et des groupes non gouvernementaux, y compris des membres de la population. 

La mise en œuvre de travaux d’assainissement environnemental requiert beaucoup d’expertise scientifique et technique, de connaissances du milieu et de travail acharné. Une tâche aussi colossale ne saurait être l’œuvre d’une seule organisation et doit être réalisée en collaboration. 

Voici les participants qui contribuent aux efforts déployés dans la section canadienne de la rivière Détroit :

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