Réserve nationale de faune de la Pointe-de-l’Est : plan de gestion 2020 (proposition)
Titre officiel : Plan de gestion de la réserve nationale de faune de la Pointe-de-l’Est - (Proposition)
Information sur le document
Remerciements
Ce plan de gestion a été élaboré par Benoît Roberge du Service canadien de la faune d’Environnement et Changement climatique Canada. Des remerciements sont adressés aux employés du Service canadien de la faune qui ont participé à la préparation de ce document ou l’ont commenté : Luc Bélanger, Marielou Verge, Olaf Jensen, David Boivin, Renée Langevin, Martine Benoit, François Shaffer, Josée Tardif, Jean Rodrigue et François Landry. Un merci particulier est adressé à Marie Fortier, à Christiane Foley et à Mélissa Collins pour leur contribution à ce travail. Le Service canadien de la faune désire également remercier toutes les personnes suivantes, qui ont accepté de commenter ce document ou ont participé aux discussions pour son élaboration : Marie-Ève Giroux, Mélanie Bourgeois, Lisa-Marie Mongrain Drolet, Marjolaine De Sinety et Alain Richard de l’organisme Attention FragÎles, Robert Saint-Onge et Mylaine Saint-Onge de l’organisme La Salicorne, Lucie d’Amours et Yves Martinet du comité ZIP des Îles-de-la-Madeleine, Gaétan Arseneault et Donald Leblanc du Club VTT des Îles-de-la-Madeleine, Denise Clarke, Connie Boudreault, Nancy Clark et Chad Clark du East Point Management Committee, Janice Turnbull de la municipalité de Grosse-Île, Benoit Boudreau de la municipalité des Îles-de-la-Madeleine, Serge Jolicoeur de l’Université de Moncton, Stéphane O’Carroll de Geolittoral Consultants, Antony Assels et Élisabeth Tremblay du ministère des Forêts, de la Faune et des Parcs du Québec — direction de la gestion de la faune de la Gaspésie-Îles-de-la-Madeleine, Bruno Boucher et Mathieu Vallières de la Fédération Québécoise des Clubs Quad et Véronique Déraspe de la Société de conservation des Îles-de-la-Madeleine. Enfin, le SCF remercie le Regroupement QuébecOiseaux, Études d’oiseaux Canada et le Cornell Lab of Ornithology pour avoir fourni les données sur le site eBird Québec ainsi que tous les individus qui y ont rapporté leurs observations.
Des exemplaires de ce plan de gestion sont disponibles aux adresses suivantes :
Environnement et Changement climatique Canada
Centre de renseignements à la population
Édifice Fontaine, 12e étage
200, boulevard Sacré-Cœur
Gatineau (Québec) K1A 0H3
Téléphone : 819-938-3860
Numéro sans frais : 1-800-668-6767 (au Canada seulement)
Courriel : ec.enviroinfo.ec@canada.ca
Environnement et Changement climatique Canada – Service canadien de la faune
Région du Québec
801-1550, avenue d’Estimauville
Québec (Québec) G1J 0C3
Site Web des aires protégées d’Environnement et Changement climatique Canada : Réserves nationales de faune
Comment citer ce document : Environnement et Changement climatique Canada. 2020. Plan de gestion de la réserve nationale de faune de la Pointe-de-l’Est — [Proposition]. Environnement et Changement climatique Canada, Service canadien de la faune, Québec, [85] p.
Photo de la page couverture : Benoît Roberge
À propos des aires protégées d’Environnement et Changement climatique Canada et des plans de gestion
Qu’est-ce qu’une aire protégée d’Environnement et Changement climatique Canada?
Environnement et Changement climatique Canada établit des réserves nationales de faune terrestres et marines à des fins de conservation, de recherche et d’interprétation. Les réserves nationales de faune sont créées afin de protéger les oiseaux migrateurs, les espèces en péril ainsi que d’autres espèces sauvages et leurs habitats. Les réserves nationales de faune sont établies aux termes de la Loi sur les espèces sauvages du Canada et visent principalement la protection des espèces sauvages. Des refuges d’oiseaux migrateurs sont établis aux termes de la Loi de 1994 sur la convention concernant les oiseaux migrateurs et offrent un refuge pour les oiseaux migrateurs en milieux marin et terrestre.
Comment les investissements annoncés au budget de 2018 du gouvernement fédéral ont‑ils aidé la gestion et l’expansion des réserves nationales de faune et des refuges d’oiseaux migrateurs d’Environnement et Changement climatique Canada?
Le Fonds de la nature représente un investissement historique de plus de 1,3 milliard de dollars sur cinq ans qui permettra à Environnement et Changement climatique Canada d’étendre ses réserves nationales de faune et ses refuges d’oiseaux migrateurs, de poursuivre ses objectifs de conservation de la biodiversité et d’accroître sa capacité à gérer ses aires protégées.
Selon le budget 2018, Environnement et Changement climatique Canada conservera plus d’aires protégées et aura plus de ressources pour gérer les habitats et les espèces qui s’y trouvent et en assurer le suivi.
Quelle est la superficie du réseau d’aires protégées d’Environnement et Changement climatique Canada?
Le réseau d’aires protégées comprend 55 réserves nationales de faune et 92 refuges d’oiseaux migrateurs couvrant plus de 14 millions d’hectares dans l’ensemble du Canada du Canada.
Qu’est-ce qu’un plan de gestion?
Un plan de gestion procure un cadre de décision en matière de gestion. Il guide la prise de décision par le personnel d’Environnement et Changement climatique Canada, notamment en ce qui concerne l’émission de permis. La gestion s’effectue de façon à maintenir l’intégrité écologique de l’aire protégée et des attributs pour lesquels celle-ci a été désignée. Environnement et Changement climatique Canada élabore un plan de gestion pour chaque aire protégée en consultation avec les Premières Nations, le public et d’autres parties intéressées.
Un plan de gestion précise les activités autorisées et celles qui ne peuvent être menées qu’en vertu d’un permis. Il peut aussi décrire les améliorations qu’il faut apporter à l’habitat et préciser à quel endroit et à quelle période ces améliorations doivent être faites. Un plan de gestion doit identifier les droits des Autochtones et les pratiques admissibles au titre des accords sur les revendications territoriales. De plus, les mesures prises en vue de la conservation des espèces ne doivent pas être incompatibles avec la législation provinciale applicable sur la protection de la faune de la province où se trouve l’aire protégée.
En quoi consiste la gestion d’une aire protégée?
Les activités de gestion comprennent la surveillance des espèces sauvages, la conservation et l’amélioration des habitats fauniques, des inspections régulières, l’application des règlements ainsi que l’entretien des installations et des infrastructures. La recherche est également une importante activité réalisée dans les aires protégées; par conséquent, le personnel d’Environnement et Changement climatique Canadaeffectue ou coordonne des activités de recherche dans certains sites.
Série de Plans de gestion
Toutes les réserves nationales de faune doivent avoir un plan de gestion. Les plans de gestion devront être réexaminés cinq ans après leur approbation initiale et, par la suite, tous les dix ans.
Pour en savoir plus
Pour en savoir plus sur les aires protégées d’Environnement et Changement climatique Canada, veuillez visiter le site Web du ministère à Reserves Nationales Faune ou communiquez avec le Service canadien de la faune.
La réserve nationale de faune de la Pointe-de-l’Est
La réserve nationale de faune de la Pointe-de-l’Est a été créée en 1978 par le Service canadien de la faune (SCF) d’Environnement et Changement climatique Canada (ECCC) afin de protéger des habitats servant de halte à des oiseaux migrateurs, notamment la sauvagine et les oiseaux de rivage, et de lieu de reproduction à des espèces en péril ou à statut précaire telles que le grèbe esclavon et le pluvier siffleur. Ce dernier niche sur les plages voisines de la réserve, mais celle-ci constitue une importante zone de protection adjacente à son habitat de nidification. La valeur de la réserve réside également dans ses écosystèmes dunaires, des milieux rares au Québec qu’il importe de protéger.
Cette aire protégée d’une superficie de 724 hectares établie en milieu maritime est située dans la municipalité de Grosse-Île aux îles de la Madeleine, un archipel du golfe du Saint-Laurent. La pointe de l’Est (aussi appelée l’île de l’Est), est une étendue sablonneuse présentant une grande diversité d’habitats. En plus d’un réseau complexe de mares, d’étangs et de lagunes, elle comprend des dunes de sable fixes et mobiles portant de fragiles groupements à ammophile et des landes à camarine. L’intérieur des terres est occupé par des prairies salines et des forêts de conifères.
La réserve nationale de faune et les milieux adjacents de la pointe de l’Est accueillent plus de 150 espèces d’oiseaux, dont une centaine qui sont nicheuses, notamment le canard noir, le canard pilet, la sarcelle d’hiver, le chevalier grivelé et le grèbe esclavon, une espèce en péril qui niche dans la végétation émergente des étangs. En période de migration automnale, une vingtaine d’espèces de limicoles fréquentent le territoire, entre autres le pluvier argenté, le bécasseau sanderling et le courlis corlieu. Parmi les oiseaux terrestres, le bruant fauve, le bruant des prés et la paruline rayée sont fréquemment observés. Le territoire abrite également de nombreux oiseaux aquatiques, notamment le grand héron, le goéland marin et la sterne pierregarin. Par ailleurs, parmi la douzaine d’espèces de mammifères qui fréquentent l’archipel madelinot, plusieurs sont susceptibles d’être observées à la pointe de l’Est, entre autres la souris sylvestre, le campagnol des champs, le renard roux, l’écureuil roux, le coyote et au moins une espèce de chauve-souris. Enfin, la réserve accueille au moins sept espèces d’animaux et de plantes à statut précaire ou en péril, soit le grèbe esclavon, déjà mentionné, le bruant de Nelson, le quiscale rouilleux, une espèce de chauves-souris du genre Myotis (probablement la petite chauve-souris brune), le bident différent, le corème de Conrad et l’hudsonie tomenteuse.
L’accès à la réserve est autorisé à l’année, mais il est restreint aux endroits prévus à cette fin. Les visiteurs peuvent pratiquer la randonnée pédestre et la raquette, observer la nature et faire de la photographie dans un réseau de sentiers pédestres aménagés d’une longueur d’environ cinq kilomètres ainsi que dans les sentiers de VTT annuels et les sentiers de VTT saisonniers du réseau de sentiers de véhicules tout-terrain (VTT). L’organisme local La Salicorne y offre des visites guidées et des activités de sensibilisation du public avec l’autorisation d’Environnement et Changement climatique Canada. De plus, en vertu du présent plan de gestion, la cueillette de petits fruits est désormais autorisée dans certaines zones de la réserve selon des modalités particulières. La chasse automnale aux oiseaux migrateurs est permise selon la réglementation en vigueur, à l’exception des secteurs de la Camarine et de l’Échouerie pour des raisons de sécurité publique. En 2017 et 2018, la circulation en VTT était autorisée uniquement dans le sentier de VTT identifié par avis public. À compter de 2019, la circulation en VTT dans la réserve sera uniquement autorisée dans le nouveau « réseau minimal de sentiers de VTTNote de bas de page 1 » aménagé et balisé à cette fin, et ce, dans le but d’éviter les impacts écologiques d’une circulation motorisée anarchique et de protéger les habitats fragiles et les espèces fauniques qui en dépendent. De plus, dans le cadre d’un projet pilote, entre 2019 à 2022 et à la demande des résidents, la circulation en camion et en jeep sera autorisée seulement durant la période de chasse aux oiseaux migrateurs dans certains secteurs désignés du réseau, et ce, uniquement pour les détenteurs de permis émis par ECCC pour l’utilisation d’un moyen de transport (camion ou jeep) durant cette période spécifique. Ce projet pilote fera l’objet d’un suivi des impacts écologiques.
La réserve nationale de faune de la Pointe-de-l’Est est exposée à d’importantes menaces et présente plusieurs défis de gestion, notamment la présence humaine et les perturbations d’origine anthropique (p. ex. circulation motorisée), les développements résidentiel et commercialNote de bas de page 2 (présence illégale de chalets), l’exploitation des ressources biologiques, la pollution, les changements climatiques et événements météorologiques extrêmes, la collaboration des gouvernements, des intervenants locaux et des résidents en matière de conservation, les espèces, maladies ou gènes envahissants ou autrement problématiques ainsi que les lacunes des connaissances scientifiques. Dans les prochaines années, la collaboration des gouvernements ainsi que la mobilisation des organisations locales et des résidents, qui connaissent ce territoire et y sont très attachés, seront essentielles pour éviter des impacts irréversibles sur ce milieu naturel très fragile.
Les buts de ce plan de gestion sont : 1) de réduire l’impact des activités humaines sur la réserve; 2) de protéger et d’améliorer les habitats importants pour les espèces en péril, les espèces d’oiseaux prioritaires et d’autres espèces sauvages; 3) de consolider le territoire de la réserve et de promouvoir la conservation des habitats naturels sur les terrains adjacents afin de favoriser la connectivité entre les habitats et de meilleures conditions écologiques; 4) de sensibiliser le public et les communautés locales et régionales à la conservation de la réserve, des espèces sauvages et de leurs habitats; 5) d’assurer la surveillance écologique de la réserve et d’améliorer les connaissances sur les espèces sauvages et leurs habitats.
Ce plan de gestion sera mis en œuvre sur un horizon de 10 ans en fonction des priorités et des ressources disponibles.
Il est entendu que le présent plan de gestion ne porte pas atteinte à la protection des droits existants — ancestraux ou issus de traités — des peuples autochtones du Canada découlant de leur reconnaissance et de leur confirmation au titre de l’article 35 de la Loi constitutionnelle de 1982.
1. Description de l’aire protégée
La réserve nationale de faune (RNF) de la Pointe-de-l’Est est située sur la pointe de l’Est (aussi appelée île de l’Est), dans la municipalité de Grosse-Île, à l’extrémité nord-est des îles de la Madeleine (Figure 1). Cet archipel d’une superficie de 202 km2 s’étend sur environ 65 kilomètres dans la partie méridionale du golfe du Saint-Laurent. La réserve a été créée en 1978 par le Service canadien de la faune (SCF) d’Environnement et Changement climatique Canada (ECCC, à l’époque Environnement Canada) afin de protéger un ensemble d’habitats importants pour les oiseaux migrateurs, notamment la sauvagine et les oiseaux de rivage. Sa création visait également à protéger les habitats d’espèces en péril ou à statut précaire, notamment le grèbe esclavon (Podiceps auritus) et le pluvier siffleur (Charadrius melodus) (Lemieux et De Repentigny, 1986). Le grèbe esclavon niche dans la réserve et le pluvier siffleur niche sur les plages voisines de la réserve, mais celle-ci offre une zone de protection adjacente à son habitat de nidification. En outre, la réserve abrite des écosystèmes dunaires, des milieux rares au Québec qu’il importe de protéger.
Cette aire protégée d’une superficie de 724 hectares est établie dans un environnement maritime sur une péninsule sableuse couverte d’une végétation clairsemée et bordée de plages (qui sont hors réserve et relèvent de la juridiction provinciale). Elle est entrecoupée de terrains de propriété fédérale sans statut légal de protection d’une superficie de 258 hectares et de terres privées qui sont enclavées dans son territoire. Par ailleurs, la réserve est entourée par le refuge faunique de la Pointe-de-l’Est (provincial), qui inclut presque tout le littoral de la pointe. La réserve et la pointe de l’Est présentent une grande diversité de milieux (Figure 2) composés notamment de dunes littorales, de milieux humides, de landes à camarine, de prairies salées et de forêts de conifères qui abritent une faune variée, notamment quelque 150 espèces d’oiseaux (Létourneau et al., 2016) et une dizaine d’espèces de mammifères. Le Tableau 1 résume les informations générales concernant cette réserve nationale de faune.
Note toponymique
Le terme « Îles-de-la-Madeleine » désigne l’entité administrative (p. ex. agglomération, municipalité, comité, club) et le terme « îles de la Madeleine » désigne l’entité géographique, c’est-à-dire l’archipel lui-même.
Désignation de l’aire protégée | Réserve nationale de faune |
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Province ou territoire | Québec – municipalité de Grosse-Île, Communauté maritime des Îles-de-la-Madeleine |
Latitude et longitude | 47° 38’ N. et 61° 27’ O. |
Superficie | 724,07 ha (adjacents à 258,17 ha de terrains de propriété fédérale sans statut légal de protection) |
Critères de sélection de l’aire protégée (Manuel des aires protégéesa) | Critère 1a – L’aire abrite une population d’une espèce ou d’une sous-espèce ou d’un groupe d’espèces qui s’y concentre à un moment ou à un autre de l’année. Critère 3a – L’aire constitue un habitat d’espèces sauvages rare ou inhabituel, d’un type particulier dans une certaine région biogéographique. |
Système de classification des aires protégées | Catégorie A : Conservation des espèces ou des habitats essentiels Catégorie B : Connectivités des sites (relier les sites) |
Classification de l’Union internationale pour la conservation de la nature (UICNb) | Catégorie III : Monument ou élément naturel |
Numéro de décret en conseil | C.P. 1978-1439 |
Numéro du Répertoire des biens immobiliers fédéraux (RBIF) | Bien 67464. Un seul site contaminé est encore actif dans la réserve (site 00002671; en date du 4 février 2015). |
Publication dans la Gazette du Canada | 1978 |
Autres désignations | La réserve nationale de faune fait partie de la Zone importante pour la conservation des oiseaux (ZICO) Île-de-l’Est, qui inclut aussi le refuge faunique de la Pointe-de-l’Est. |
Importance de la faunec et de la flored | La valeur de la réserve réside surtout dans ses écosystèmes dunaires, des milieux rares au Québec. La réserve et la pointe de l’Est constituent une halte recherchée par les oiseaux migrateurs et une aire de reproduction importante pour diverses espèces d’oiseaux, dont la sauvagine. Présence d’espèces en péril. |
Espèces envahissantes | Aucun inventaire des espèces envahissantes n’a été fait dans la réserve. Un microlépidoptère (petit papillon) (Paraswammerdamia conspersella) pourrait ravager les landes à camarine. La salicaire pourpre, une plante exotique considérée envahissante, a été observée à proximité de la réserve (à Grosse-Île) et la renouée du Japon est présente dans l’archipel. |
Espèces en péril | La réserve abrite au moins sept espèces animales et végétales qui sont considérées en péril en vertu de la Loi sur les espèces en péril (LEP) du Canada ou de la Loi sur les espèces menacées ou vulnérables (LEMV) du Québec ou qui sont susceptibles d’être ainsi désignées, soit le grèbe esclavon, le bruant de Nelson et le quiscale rouilleux, au moins une espèce de chauves-souris du genre Myotis (probablement la petite chauve-souris brune) et trois espèces de plantes, soit le bident différent, le corème de Conrad et l’hudsonie tomenteuse. Le pluvier siffleur, qui est considéré comme en voie de disparition selon la LEP et menacé selon la LEMV, niche sur les plages adjacentes à la réserve (hors réserve). |
Organisme de gestion | Environnement et Changement climatique Canada – Service canadien de la faune |
Accès public et utilisation | La réserve est ouverte au public à l’année en tout temps, mais son accès est restreint aux endroits prévus à cette fin. Activités autorisées : randonnée pédestre, raquette, observation de la nature et photographie dans les sentiers aménagés. Des visites guidées et des activités de sensibilisation du public sont offertes par un organisme local autorisé par Environnement et Changement climatique Canada. La chasse aux oiseaux migrateurs est permise à l’automne, sauf dans les secteurs de la Camarine et de l’Échouerie pour des raisons de sécurité publique. La cueillette de petits fruits est maintenant autorisée dans certaines zones de la réserve selon des modalités particulières. À compter de 2019, la circulation motorisée hors des routes d’accès officielles et des stationnements dans la réserve sera uniquement autorisée, selon certaines modalités, dans le nouveau réseau minimal de sentiers de VTT aménagé et balisé à cette fin afin de réduire l’impact de cette activité sur les habitats fragiles et les espèces fauniques qui en dépendent. De plus, dans le cadre d’un projet pilote, entre 2019 à 2022 et à la demande des résidents, la circulation en camion et en jeep sera autorisée seulement durant la période de chasse aux oiseaux migrateurs dans certains secteurs désignés du réseau, et ce, uniquement pour les détenteurs de permis émis par ECCC pour l’utilisation d’un moyen de transport (camion ou jeep) durant cette période spécifique. |
a Environnement Canada, 2005
b UICN, 2008
c Noms d’espèces de la faune vertébrée utilisés par le MFFP, 2019a.
d Noms d’espèces de plantes utilisés par Brouillet et al., 2010+ (VASCAN, noms acceptés).
Description longue
Carte montrant les limites de la réserve nationale de faune (RNF) de la Pointe-de-l’Est située dans la municipalité de la Grosse-Île, aux Iles de la Madeleine, dans le Golfe du Saint-Laurent. La RNF ainsi que les autres propriétés du gouvernement du Canada sont indiquées et entourées par le refuge faunique de la Pointe-de-l’Est. Les deux secteurs de la RNF sont indiqués: Le secteur de la Camarine au centre et le secteur de l’Échouerie dans la portion sud de la réserve. La route 199 est indiquée, elle traverse la RNF du sud au nord dans sa portion ouest. Deux médaillons montrent une carte qui situe la RNF. Le premier médaillon montre l’emplacement de la RNF par rapport aux Iles de la Madeleine, de l’ile Biron et le refuge d’oiseaux migrateurs des Rochers-aux-Oiseaux. Le second médaillon montre l’emplacement de la RNF par rapport provinces du Québec, de Terre-Neuve et Labrador, du Nouveau-Brunswick, de l’Ile-du-Prince-Edward, de la Nouvelle-Écosse, de l’Ontario et aux États-Unis. L’Échelle de la carte est en kilomètres et la projection universelle transverse de Mercator de zone 20. Avertissement : Cette carte géographique fournit de l’information à titre indicatif seulement et ne doit pas être utilisée pour des fins d’interprétation et d’application juridiques.
1.1 Contexte régional
La réserve nationale de faune de la Pointe-de-l’Est est située dans la municipalité de Grosse-Île, qui forme, avec la municipalité des Îles-de-la-Madeleine (ou municipalité des Îles), la Communauté maritime des Îles-de-la-Madeleine. Cette communauté d’environ 12 475 habitants (en 2016), qui inclut donc tout l’archipel madelinot, assume les mêmes responsabilités qu’une municipalité régionale de comté (MRC) (Municipalité des Îles-de-la-Madeleine, 2019a). L’archipel compte une quinzaine d’îles et d’îlots dont sept îles principales qui sont reliées entre elles par d’étroits cordons de sable appelés tombolos (AttentionFragÎles, 2010).
La structure économique de l’archipel repose en grande partie sur les petites et moyennes entreprises. L’épine dorsale de l’économie locale demeure l’industrie de la pêche, qui dépend principalement du homard d’Amérique (Homarus americanus) et du crabe des neiges (Chionoecetes opilio). Plusieurs espèces de poissons sont également pêchées. Cette industrie génère annuellement quelque 2 000 emplois et des retombées économiques de plusieurs dizaines de millions de dollars (Portail IDM, 2019). À cette pêche se greffe l’aquaculture de la moule [bleue (Mytilus edulis)], du pétoncle [géant (Placopecten magellanicus], de l’huître [américaine (Crassostrea virginica)] et d’algues (en 2017 : MAPAQ, 2019). Au cours des dernières décennies, des citoyens et des industriels ont travaillé à redémarrer l’industrie du phoque ou « loup-marin » et créé des petites entreprises de transformation des produits du phoque : confection de vêtements, marché de la viande, écotourisme, fourrure et huile. Petit à petit, des emplois ont été créés et les agents du milieu s’affairent à trouver de nouveaux usages et marchés pour cette ressource (ACPIQ, 2019). Le tourisme, qui connaît un essor important depuis plus d’une décennie, est devenu la deuxième industrie en importance dans l’économie de l’archipel. Chaque année, des dizaines de milliers de visiteurs débarquent aux îles (Portail IDM, 2019), attirés par la nature, les plages, la mer et le vent qui permettent la pratique de nombreuses activités de plein air, telles que la randonnée pédestre, le vélo, le kitesurf, la planche à voile, la plongée, le kayak et la pêche. Les îles offrent également de nombreux autres attraits touristiques tels des musées, centres d’interprétation, festivals, sites historiques, théâtres, spectacles, galeries d’art et produits du terroir (le secteur agroalimentaire occupe de plus en plus de place dans l’économie locale) (Portail IDM, 2019 et Tourisme IDM, 2019).
Depuis le début des années 1980, l’entreprise Mines Seleine exploite les dômes de sel constituant le sous-sol de l’archipel. La mine située dans la municipalité de Grosse-Île génère chaque année près de 200 emplois, des retombées d’environ 15 millions de dollars et quelque 1,5 million de tonnes de sel qui est exporté dans l’est du continent pour le déglaçage des routes (Portail IDM, 2019). De plus, la Communauté maritime des Îles-de-la-Madeleine détient la plus grande centrale thermique à moteur diesel du Québec, qui produit l’électricité destinée à l’approvisionnement des insulaires. La centrale est alimentée par un oléoduc d’une longueur de trois kilomètres depuis le port de Cap-aux-Meules.
La municipalité de Grosse-Île compte 490 habitants (Statistique Canada, 2012). Son territoire englobe certains des milieux naturels les mieux préservés de l’archipel. Outre la réserve nationale de faune de la Pointe-de-l’Est, cette municipalité abrite trois autres sites naturels d’importance, soit le refuge d’oiseaux migrateurs des Rochers-aux-Oiseaux (fédéral), la réserve écologique de l’île Brion (provinciale) et le refuge faunique de la Pointe-de-l’Est (provincial). Ce dernier inclut tout le littoral ceinturant la réserve nationale de faune de la Pointe-de-l’Est, notamment la plage de la Pointe de l’Est et la plage de la Grande Échouerie (Figure 1). Cette dernière est très populaire en raison de son étendue et de sa qualité. Son point d’accès est la plage de l’Échouerie de la municipalité de Grosse-île.
La réserve nationale de faune est ouverte au public en tout temps et accueille environ 2 500 visiteurs par année. Son accès est restreint à certains secteurs. La population locale, qui est très attachée au milieu, utilise entre autres le territoire pour la cueillette de petits fruits, la randonnée et la chasse aux oiseaux migrateurs à l’automne. Un organisme non gouvernemental local, La Salicorne, collabore à la mission et aux activités de cette aire protégée depuis près de 30 ans en offrant des randonnées pédestres guidées ainsi que des activités d’ornithologie et d’interprétation des écosystèmes terrestres principalement à une clientèle touristique.
1.2 Aperçu historique
1.2.1 Préhistoire
Les plus anciens artéfacts archéologiques exhumés aux îles de la Madeleine datent vraisemblablement de 8 500 à 2 500 années avant aujourd’hui (périodes du paléolithique tardif et de l’archaïque maritime). Plusieurs vestiges datent de 2 500 à 500 ans avant aujourd’hui (période sylvicole). Ce matériel a été découvert à divers endroits sur la plupart des îles. L’étalement du matériel témoigne-t-il d’une occupation importante de l’archipel par les Amérindiens? Ces îles étaient-elles un carrefour d’échange? Ces questions sont pour l’instant sans réponse, mais on sait que l’archipel madelinot a été longtemps fréquenté par des Amérindiens de façon saisonnière, pour des motifs et selon des modalités qui sont peu documentés (Fortin et Larocque, 2003). Il semble toutefois que bien avant l’arrivée des Européens, le golfe du Saint-Laurent et les îles de la Madeleine étaient pour les Autochtones un vaste territoire de pêche et de chasse aux mammifères marins, entre autres au morse et au phoque (Lemieux et De Repentigny, 1986; voir aussi De Repentigny, 1994).
1.2.2 Histoire
1.2.2.1 Amerindians and European contact
Dans les années 1500, chasseurs et pêcheurs européens (Français, Portugais, Basques) se sont ajoutés aux Autochtones qui fréquentaient le golfe du Saint-Laurent et l’archipel madelinot. Outre le poisson, les pêcheurs recherchaient des littoraux propices au séchage de la morue. Les îles ont aussi attiré l’attention des producteurs d’huile, d’ivoire et de peaux (morse et phoque). La renommée des îles de la Madeleine était grandissante et leur existence a été plus officiellement reconnue avec la venue de Jacques Cartier, qui a été le premier à les décrire. Le 25 juin 1534, Cartier a atteint les rochers aux Oiseaux, qu’il a nommé « isle de Margaulx » (fous de Bassan). Il a ensuite débarqué sur l’île Brion (nommée en l’honneur d’un amiral de France), boisée, d’apparence fertile et entourée de morses. Il a nommé le cap principal de la Grosse Île « Cap Dauphin » en l’honneur du roi de France et donné le nom d’« Allezay » au rocher du Corps-Mort. Lors de son deuxième voyage en 1536, les îles du Havre aux Maisons, du Cap aux Meules et du Havre Aubert lui sont apparues avec netteté, reliées les unes aux autres par des cordons de sable. Il a baptisé l’archipel « Les Araynes » (du latin arena signifiant « sable ») (Fortin et Larocque, 2003).
Au cours de ces voyages, les Français ont rencontré des Autochtones, notamment des Micmacs de la baie des Chaleurs. Ce groupe de la famille algonquienne occupait alors les côtes de la Gaspésie, du Nouveau-Brunswick, du l’Île-du-Prince-Édouard, de la Nouvelle-Écosse et du Maine actuels. Navigateurs aguerris, les Micmacs construisaient des canots de diverses dimensions, les plus longs (huit mètres) leur permettant de circuler en pleine mer. Avant et après la venue de Cartier, les Micmacs ont fréquenté les îles de la Madeleine en période estivale, probablement attirés par le morse, source de graisse et de viande, par les grandes colonies d’oiseaux et par l’ocre rouge, facilement accessible le long des falaises. On croit que l’absence de mammifères terrestres de grande taille a contrecarré toute tentative d’hivernage. Les Micmacs désignaient l’archipel par le toponyme « Memquit » ou « Mewquit » (île flottant sur l’eau) et, ultérieurement, « Menagoesenog » (îles battues par le ressac) (Fortin et Larocque, 2003). Le toponyme « Isle Ramée » (ramifiées) apparaît sur la carte de Champlain (1613) et le nom « Ramées » sous la plume de Nicolas Denys (1672), premier propriétaire de l’archipel. Sur sa carte de 1632, Champlain a utilisé le terme « La Magdalene » pour désigner l’île du Havre Aubert actuelle. En 1663, François Doublet, deuxième propriétaire de l’archipel, a obtenu du roi l’autorisation de changer les noms « Araynes », « Ramea »et « Brion » pour celui d’« îles de la Madeleine », en hommage à sa femme Madeleine Fontaine (Commission de toponymie du Québec, 2019).
1.2.2.2 Colonisation et développement
Après plusieurs tentatives d’établissement, ce n’est qu’en 1761 que des Acadiens de l’Île-du-Prince-Édouard, de l’Île du Cap-Breton et de la baie des Chaleurs se sont installés dans l’archipel madelinot. Ils y ont travaillé comme pêcheurs et chasseurs. En 1867, les îles de la Madeleine ont été définitivement rattachées à la juridiction du Québec. Du point de vue socio-économique, le XIXe siècle a été une période extrêmement pénible pour les Madelinots. La pénurie de bois d’œuvre et les prix élevés des matériaux importés ont influé sur le mode de chauffage et la construction de bateaux (Fortin et Larocque, 2003).
Au début des années 1900, on dénombrait 6 000 personnes dans l’archipel et 13 000 en 1968. La pêche était alors l’activité principale. Elle s’est développée et organisée très efficacement. On a vu apparaître les usines de traitement du poisson et les coopératives de pêcheurs de homards. La chasse aux mammifères marins ayant ralenti ou tout simplement cessée au cours du XIXe et du XXe siècle, on y chassait alors l’oie sauvage [sp.] et le canard noir (Anas rubripes) (Fortin et Larocque, 2003).
1.2.2.3 Chasse au phoque
La chasse au phoque est l’une des plus anciennes traditions des Madelinots. Dans les années 1970, une importante campagne anti-chasse internationale a entraîné la fermeture de la plupart des marchés des produits du phoque. Au cours des dernières décennies, les madelinots se sont efforcés de donner un nouvel essor à cette industrie (ACPIQ, 2019; voir aussi 1.1 Contexte régional).
1.2.2.4 Utilisation de la forêt
Avant la colonisation, les îles de la Madeleine était fort probablement presque entièrement couvertes de forêts (divers auteurs dans Roy-Bolduc, 2010; Attention FragÎles, 2010). Aujourd’hui, les arbres couvrent environ le quart de la superficie de l’archipel. Parmi les causes de cette déforestation, on compte la coupe intensive d’arbres effectuée à des fins domestiques jusqu’au milieu du XXe siècle et, plus récemment, l’expansion domiciliaire, la création de chemins et de sentiers récréatifs de même que le déséquilibre entre l’exploitation et le rétablissement des ressources forestières. En effet, la forêt se renouvelle lentement en raison des conditions environnementales rigoureuses (vent, insectes, rongeurs, maladies, verglas) et de la destruction des arbres rabougris qui forment un manteau protecteur autour d’elle (Attention FragÎles, 2010).
1.2.2.5 Réserve nationale de faune
En 1968, le Service canadien de la faune proposait de créer une réserve nationale de faune à la pointe de l’Est des îles de la Madeleine afin de protéger et de mettre en valeur les habitats d’oiseaux migrateurs (Lemieux et De Repentigny, 1986). Entre 1975 et 1977, le gouvernement du Canada a acquis 23 lots situés sur la pointe de l’Est qui ont reçu le statut officiel de réserve nationale de faune le 27 avril 1978 en vertu du Règlement sur les réserves de faune. En 1992, dans le cadre du Plan d’action Saint-Laurent, l’acquisition d’un nouveau lot d’une superficie de 62,2 hectares (lot 24) a permis de consolider une grande partie de la réserve, réunissant en un seul bloc plus de 429 hectares de territoire (De Repentigny, 1994; Langevin, et al., 1994; R. Langevin, SCF, comm. pers., 2015).
Le présent document constitue le deuxième plan de gestion approuvé de la réserve nationale de faune de la Pointe-de-l’Est. Un premier plan a été publié en 1986 (Lemieux et De Repentigny, 1986). Un plan de conservation de cette aire protégée a aussi été publié en 2005 (SCF, 2005).
1.3 Propriété des terres
La réserve nationale de faune de la Pointe-de-l’Est est la propriété du gouvernement du Canada et est gérée par Environnement et Changement climatique Canada. La superficie totale de la réserve est de 724 hectares. Le gouvernement fédéral possède également des terrains d’une superficie de 258 hectares qui sont adjacents à la réserve, mais n’ont pas de statut légal de protection (R. Langevin, SCF, comm. pers., 2015).
1.4 Installations et infrastructures
La réserve nationale de faune de la Pointe-de-l’Est comprend quelques installations et infrastructures (Tableau 2, Figure 3, Figure 4 et Figure 5). Le secteur de la Camarine (anciennement appelé secteur des Marais-Salés) comprend un kiosque d’information (anciennement appelé kiosque d’interprétation) en bois situé le long de la route 199 (Figure 6), un trottoir en bois menant à deux sentiers de randonnée pédestre (Figure 7) d’une longueur totale d’environ 2,1 km. Ces sentiers donnent accès au sentier de la Mitan, un sentier d’une longueur d’environ 1,1 km qui relie le secteur de la Camarine au secteur de l’Échouerie. Le secteur de l’Échouerie comprend deux sentiers de randonnée d’une longueur totale de 1,4 km. Le sentier de l’Échouerie inclut des panneaux d’interprétation et des trottoirs en bois ainsi qu’un escalier (Figure 8) qui donne accès à la plage de la Grande Échouerie. De plus, chaque secteur compte un stationnement comprenant un bac à déchets.
Par ailleurs, des travaux d’aménagement sont prévus dans la réserve afin d’améliorer l’expérience des visiteurs, notamment l’aménagement de zones d’accueil dans les secteurs de la Camarine et de l’Échouerie, le tracé et la signalisation adéquate de sentiers pédestres et l’ajout d’infrastructures le long des sentiers, telles que des belvédères et des trottoirs en bois (Figure 4, Figure 5 et Tableau 3).
Type d’installation ou d’infrastructure | Dimensions | Secteur | Propriétaire |
---|---|---|---|
Kiosque d’information (anciennement appelé kiosque d’interprétation) | 10 m | La Camarine | Environnement et Changement climatique Canada (SCF) |
Trottoir en bois (menant aux sentiers) | 21 m | La Camarine | Environnement et Changement climatique Canada (SCF) |
Sentiers du secteur de la Camarinee La Camarine (anciennement Les Marais-Salés) |
1288 m | La Camarine | Environnement et Changement climatique Canada (SCF) |
Sentiers du secteur de la Camarinee Le Bol-à-Soupe |
855 m | La Camarine | Environnement et Changement climatique Canada (SCF) |
Stationnement | 6 places | La Camarine | Environnement et Changement climatique Canada (SCF) |
Bac à déchets (dans le stationnement) | Sans objet | La Camarine | Environnement et Changement climatique Canada (SCF) |
Sentier entre les secteurs de la Camarine et de l’Échoueriee Le Mitan |
1127 m | Entre la Camarine et l’Échouerie | Environnement et Changement climatique Canada (SCF) |
Sentiers du secteur de l’Échoueriee L’Échouerie |
616 m | L’Échouerie | Environnement et Changement climatique Canada (SCF) |
Sentiers du secteur de l’Échoueriee La Lande |
259 m | L’Échouerie | Environnement et Changement climatique Canada (SCF) |
Sentiers du secteur de l’Échoueriee Le Rabougri |
499 m | L’Échouerie | Environnement et Changement climatique Canada (SCF) |
Trottoir en bois (sentier de l’Échouerie) | 46 m | L’Échouerie | Environnement et Changement climatique Canada (SCF) |
Trottoir en bois (sentier de l’Échouerie) | 18 m | L’Échouerie | Environnement et Changement climatique Canada (SCF) |
Trottoir en bois (sentier de l’Échouerie, hors RNF) | 25 m | L’Échouerie | Ministère des Forêts, de la Faune et des Parcs du Québec (MFFP) |
Escalier de la dune (sentier de l’Échouerie) | 64 m | L’Échouerie | Environnement et Changement climatique Canada (SCF) |
Stationnement | 6 places | L’Échouerie | Environnement et Changement climatique Canada (SCF) |
Bac à déchets (dans stationnement) | Sans objet | L’Échouerie | Environnement et Changement climatique Canada (SCF) |
e Source : TPSGC, 2016
Description longue
Carte montrant les aménagements et installations situés dans la réserve nationale de faune (RNF) de la Pointe-de-l’Est. La RNF ainsi que les autres propriétés du gouvernement du Canada sont indiquées et entourées par le refuge faunique de la Pointe-de-l’Est. La route 199 est indiquée, elle traverse la RNF du sud au nord dans sa portion ouest. Les deux secteurs de la RNF sont identifiés : le secteur de la Camarine et le secteur de l’Échouerie. Le secteur de la Camarine offre un stationnement, des points d’observation, des sentiers pédestre et un kiosque d’information. Le secteur de l’Échouerie offre un stationnement et des sentiers pédestre. Le réseau de sentier de VTT est indiqué. Un médaillon montre l’emplacement de la RNF par rapport aux provinces du Québec, de Terre-Neuve et Labrador, du Nouveau-Brunswick, de l’Ile-du-Prince-Edward, de la Nouvelle-Écosse, de l’Ontario et aux États-Unis. L’Échelle de la carte est en kilomètres et la projection universelle transverse de Mercator de zone 20. Avertissement : Cette carte géographique fournit de l’information à titre indicatif seulement et ne doit pas être utilisée pour des fins d’interprétation et d’application juridiques.
Description longue
Carte montrant les aménagement et installations actuelles et planifiées dans le secteur de la Camarine dans la réserve nationale de faune (RNF) de la Pointe-de-l’Est. La route, les sentiers pédestres, le réseau de sentier de VTT, les points d’observation et le stationnement sont indiqués. Deux médaillons apparaissent sur la carte. Le premier médaillon montre les limites du secteur du stationnement, les toilettes, le stationnement, l’aire d’accueil et le kiosque d’information. L’échelle de ce médaillon est en mètre. Le deuxième médaillon montre l’emplacement de la RNF par rapport aux provinces du Québec, de Terre-Neuve et Labrador, du Nouveau-Brunswick, de l’Ile-du-Prince-Edward, de la Nouvelle-Écosse, de l’Ontario et aux États-Unis. L’Échelle de la carte est en mètres et la projection universelle transverse de Mercator de zone 20. Avertissement : Cette carte géographique fournit de l’information à titre indicatif seulement et ne doit pas être utilisée pour des fins d’interprétation et d’application juridiques.
Description longue
Carte montrant les installations et infrastructures actuelles et projetées du secteur de l’Échourie dans la réserve nationale de faune (RNF) de la Pointe-de-l’Est. La carte montre le secteur de la RNF relativement aux autres propriétés du gouvernement et à une portion du refuge faunique de la Pointe-de-l’Est situés à proximité. Le stationnement, les sentiers pédestres, le réseau minimal de sentiers de VTT ainsi que des trottoirs en bois se trouvant dans la RNF sont indiqués. Deux médaillons sont présents sur la carte. Le premier médaillon montre les limites du secteur du stationnement, les toilettes, l’aire d’accueil ainsi que la route et le sentier pédestre. Le deuxième médaillon montre l’emplacement de la RNF par rapport aux provinces du Québec, de Terre-Neuve et Labrador, du Nouveau-Brunswick, de l’Ile-du-Prince-Edward, de la Nouvelle-Écosse, de l’Ontario et des États-Unis. L’Échelle de la carte est en mètres et la projection universelle transverse de Mercator de zone 20. Avertissement : Cette carte géographique fournit de l’information à titre indicatif seulement et ne doit pas être utilisée pour des fins d’interprétation et d’application juridiques.
Type d’installation ou d’infrastructure | Dimensions | Secteur | Propriétaire |
---|---|---|---|
Plateforme d’accueil en bois
|
30 m2 | La Camarine | Environnement et Changement climatique Canada (SCF) |
Enclos à poubelle | Sans objet | La Camarine | Environnement et Changement climatique Canada (SCF) |
Table à pique-nique | Sans objet | La Camarine | Environnement et Changement climatique Canada (SCF) |
Réfection du stationnement
|
Sans objet | La Camarine | Environnement et Changement climatique Canada (SCF) |
Toilette à compost | Sans objet | La Camarine | Environnement et Changement climatique Canada (SCF) |
Plateforme d’accueil en bois
|
30 m2 | L’Échouerie | Environnement et Changement climatique Canada (SCF) |
Enclos à poubelle | Sans objet | ||
Table à pique-nique | Sans objet | L’Échouerie | Environnement et Changement climatique Canada (SCF) |
Trottoir en bois | 10 m | L’Échouerie | Environnement et Changement climatique Canada (SCF) |
Trottoirs en bois | 21 m | L’Échouerie | Environnement et Changement climatique Canada (SCF) |
Banc de type chaise longue au haut de l’escalier | Sans objet | L’Échouerie | Environnement et Changement climatique Canada (SCF) |
Toilette à compost | Sans objet | L’Échouerie | Environnement et Changement climatique Canada (SCF) |
Réfection du stationnement
|
Sans objet | L’Échouerie | Environnement et Changement climatique Canada (SCF) |
2. Ressources écologiques
2.1 Habitats terrestres et aquatiques
2.1.1 Topographie et physiographie
L’archipel des îles de la Madeleine fait partie de la plaine des Maritimes, une région des Appalaches qui comprend le centre-nord de la Nouvelle-Écosse, la moitié du Nouveau-Brunswick de même que la totalité de l’île du Prince-Édouard, se prolonge sous les eaux du golfe du Saint-Laurent et englobe la plateforme des îles de la Madeleine (Rastoul et Rousseau, 1979 dans Lemieux et De Repentigny, 1986). Les îlots rocheux qui constituent l’archipel sont formés de roches métasédimentaires (sédiments métamorphisés) et volcaniques qui ont été soulevées par d’épais dépôts de sel. L’érosion de ces roches a libéré le sable et le gravier qui forment la plateforme des îles (Ouranos, 2008). Les plus hauts sommets de l’archipel sont des buttes composées de roches volcaniques, qui atteignent une altitude maximale de 170 mètres (MRNF, 2006).
La réserve nationale de faune est située sur l’île de l’Est, ou pointe de l’Est, qui est en fait une grande flècheNote de bas de page 3 de sable située entre la Grosse Île et l’île de la Grande Entrée, deux îles basses composées surtout de schiste et de grès et d’une altitude maximale de 90 mètres et de 31 mètres respectivement (Owens et McCann, 1980). La majeure partie de la pointe est composée de sable littoral et dunaire. Le sol est constitué de sable quartzeux gris que l’action de la mer a détaché du plateau gréseux entourant les îles. Cette érosion apporte constamment de ce matériau meuble qui, par les forces éoliennes, forme de nouvelles dunes et crêtes de plage. Le territoire de la pointe de l’Est comprend des dunes, des landes, deux grandes lagunes, des prés salés, des marais et d’immenses plages (Lemieux et De Repentigny, 1986). La lagune nord, appelée baie Clarke, est soumise à l’influence quotidienne des marées, par le havre de la Grande Entrée. La lagune sud s’est refermée et forme aujourd’hui l’étang de l’Est, un milieu saumâtre qui est envahi par la mer seulement lors des grandes marées d’équinoxes, au printemps et à l’automne (Létourneau et al., 2016). Toutefois, des brèches dunaires se sont récemment formées le long du littoral à la suite de grandes tempêtes survenues en 2010 à la baie Clarke. De telles brèches peuvent entraîner la pénétration d’eau salée et ainsi modifier les écosystèmes aquatiques et provoquer la perte d’habitats à l’étang de l’Est.
2.1.2 Climat et marées
L’environnement maritime contribue à faire de l’archipel l’endroit le plus tempéré du Québec. Les écarts de température sont peu marqués et l’hiver est beaucoup plus doux qu’à Montréal. Par rapport au cœur du Québec, les saisons sont décalées d’environ un mois (Rastoul et Rousseau, 1979 dans Lemieux et De Repentigny, 1986). La température moyenne annuelle est de 4,4 °C et les températures moyennes mensuelles varient de -6,3 °C en janvier à 16,6 °C en juillet. Les précipitations annuelles totales sont de 89,8 cm. La saison sans gel est de plus de 160 jours (AAC, 2012).
L’archipel des îles de la Madeleine fait partie de l’écozone maritime de l’Atlantique et de l’écorégion des Îles-de-la-Madeleine (GTSÉ, 1995). Selon le système de classification phytosociologique de Braun-Blanquet, il appartient à la zone de végétation boréale et au domaine bioclimatique de la sapinière baumière à bouleau blanc (Roy-Bolduc, 2010). Grandtner (1967 dans Roy-Bolduc, 2010), quant à lui, associe l’archipel au domaine de la sapinière à épinette blanche. L’amplitude moyenne des marées y est plus faible que dans les autres régions du Saint-Laurent, soit de 0,60 mètre, car les îles de la Madeleine sont situées à proximité du point de propagation de la marée (point amphidromique) dans le golfe. Pour la même raison, la côte nord des îles est soumise à des marées de type diurne (une marée haute et une marée basse par jour) tandis que ses autres côtes sont soumises à des marées de type diurne et semi-diurne (deux marées hautes et deux marées basses par jour) à la différence des autres régions du Saint-Laurent, où les marées sont de type semi-diurne seulement (Comité ZIP des Îles-de-la-Madeleine, 2002; Attention FragÎles, 2010).
2.1.3 Végétation
Il existe peu de données sur la flore et les milieux forestiers de la réserve nationale de faune ou de la pointe de l’Est. En outre, la plupart des ouvrages effectués sur le sujet remontent à plusieurs décennies (SCF, 2005). La description suivante de la végétation de la pointe de l’Est est tirée des travaux de Grandtner (1967 dans SCF, 2005).
La pointe de l’Est est formée de très grandes plages sablonneuses d’une largeur de 10 à 50 mètres et de dunes littorales entrecoupées de milieux humides. Selon Grandtner (1967 dans SCF, 2005), presque toute la couverture végétale de la pointe de l’Est appartient au groupement des plantes maritimes et sols salés. Les espèces pionnières colonisent le haut de plage et les ammophiles dominent la dune mobile. Viennent ensuite la lande à camarines puis les peuplements d’épinettes rabougries avec les lichens et les prés salés. Le reste de la superficie est couvert de bas marais (marais d’eau douce ou saumâtre) dans lesquels les hydrophytes dominent.
Le milieu dunaire comporte une zone dite « active » qui est formée du haut de plage, de l’avant-dune et de la dune mobile. Cette zone est colonisée par des plantes pionnières qui tolèrent bien les embruns salés et l’enfouissement dans le sable et permettent la formation des dunes. Sur le haut de plage (au-delà de la zone intertidale), le caquillier édentulé (Cakile edentula) et la honckénye faux-pourpier (Honckenya peploides) sont les deux premières espèces colonisatrices. Sur la pente de l’avant-dune faisant face à la mer et sur la crête de la dune mobile, l’ammophile à ligule courte (Ammophila breviliculata) domine. Au haut et sur la pente intérieure de la dune mobile, on trouve aussi des espèces comme la gesse maritime (Lathyrus japonicus), l’armoise de Steller (Artemisia stelleriana), le cirier (myrique) de Pennsylvanie (Morella pensylvanica) et le jonc de la Baltique (Juncus balticus). La dune mobile ne présente ni horizon pédologique ni couche d’humus. Sa surface est sèche, le sable s’y déplace constamment sous l’action du vent et le sol y est acide et généralement pauvre en éléments nutritifs, présentant parfois des degrés élevés de sel provenant des embruns (Grandtner, 1967dans SCF, 2005).
Le milieu dunaire comporte également une zone dite « stable », qui est formée de la dune fixée et se caractérise par la présence de plantes éricacées. La camarine noire (Empetrum nigrum), la camarine noire-pourprée(Empetrum atropurpureum) et le raisin d’ours (Arctostaphylos uva-ursi) y dominent. On y trouve aussi d’autres espèces comme le genévrier commun (Juniperus communis), le genévrier horizontal (Juniperus horizontalis), l’airelle rouge (Vaccinium vitis-idaea), le bleuet à feuilles étroites (Vaccinium angustifolium), le bleuet fausse-myrtille (Vaccinium myrtilloides), le corème de Conrad (Corema conradii,) et l’hudsonie tomenteuse (Hudsonia tomentosa) (pour ces deux dernières espèces, voir la section 2.3 Espèces en péril). Enfin, d’épaisses forêts d’épinette [blanche] (Picea glauca) rabougrie et de sapin baumier (Abies balsamea) peuplent les crêtes des dunes les plus stables (Figure 9), ce qui représente le dernier stade de cette série végétale (Grandtner, 1967 dans SCF, 2005; Giles et King, 2001 dans SCF, 2005). On y trouve également l’épinette blanche et quelques feuillus, comme le bouleau blanc (Betula papyrifera), le peuplier faux-tremble (Populus tremuloides) et le cerisier de Pennsylvanie (Prunus pensylvanica). Les arbres rabougris, qui s’installent en périphérie des peuplements matures, constituent une barrière naturelle contre les effets du vent et des embruns salés (Attention FragÎles, 2010). La dune fixée présente des horizons podzoliques évidents et une couche d’humus à la surface. Le sol y est plus humide et modérément acide (Grandtner, 1967dans SCF, 2005).
D’autres formes géologiques d’intérêt sont présentes en milieu dunaire. La dune parabolique, en forme de dôme ou parabole, est dominée par l’ammophile. Elle se développe selon la quantité de sable disponible et traverse des périodes actives et des périodes stables. Une très grande dune parabolique présente au sud de la baie Clarke serait l’une des plus importantes en Amérique du Nord (Serge Jolicoeur, Université de Moncton, comm. pers., 2015).
La caoudeyre est un creux de déflation formé par l’action du vent dans les dunes. De taille variable, il est parfois assez profond pour atteindre la nappe phréatique. L’hudsonie tomenteuse colonise souvent ses pentes tandis que le jonc de la Baltique et la canneberge à gros fruits (Vaccinium macrocarpon) croissent souvent à sa base (SCF, 2005).
Enfin, une bonne partie de la pointe de l’Est est couverte de milieux humides, notamment de marais intertidaux, de prés salés, de bas marais, d’étangs d’eau douce (Figure 10) ou saumâtre, de marécages et de tourbières. Le marais salé intertidal, qui couvre la plus grande partie de la baie Clarke et est régulièrement inondé par les marées, est peuplé de plantes halophytes. Le sable à forte teneur en sel du littoral est colonisé par des espèces pionnières telles la salicorne de Virginie (Salicornia depressa), la glaux maritime (Lysimachia maritima) et la spartine alterniflore (Spartina alterniflora). Plus loin de la mer, le pré salé, inondé seulement par les grandes marées, est dominé par le jonc de la Baltique. La spartine étalée (Spartina patens) et la spartine pectinée (Spartina pectinata) y sont communes (Grandtner, 1967 dans SCF, 2005; Beaumont et Chamberland, 1976 dans SCF, 2005).
Les bas marais se trouvent dans les dépressions de la plaine littorale et dans les zones où il y a de l’eau douce ou saumâtre en surface. Sur la pointe de l’Est, ils sont d’orientation nord-est–sud-ouest et s’étendent depuis l’arrière du cap de l’Est [ou cap Nord-Est] jusqu’à la limite sud-ouest de la réserve. On trouve d’autres petits marais entre la baie Clarke et l’étang de l’Est. Les plantes hydrophiles y dominent, notamment le grand nénuphar jaune (Nuphar variegata), qui croît dans les parties les plus profondes des étangs ainsi que les scirpes (Scirpus spp.), la quenouille à feuilles larges (Typha latifolia), l’iris versicolore (Iris versicolor), le trèfle d’eau (Menyanthes trifoliata) et le calamagrostide du Canada (Calamagrostis canadensis), présents dans les parties moins inondées. L’aulne rugueux (Alnus incana) est considéré comme l’étape finale de la série de végétation (Grandtner, 1967 et Beaumont et Chamberland, 1976 dans SCF, 2005). Les tourbières où les sphaignes (Sphagnum spp.) dominent abritent le calopogon tubéreux (Calopogon tuberosus) ainsi que la sarracénie pourpre (Sarracenia purpurea) et le droséra à feuilles rondes (Drosera rotundifolia), deux plantes carnivores (SCF, 2005).
2.2 Faune
2.2.1 Invertébrés
Le Service canadien de la faune n’a fait aucun inventaire d’invertébrés dans la réserve nationale de faune de la Pointe-de-l’Est.
2.2.2 Poissons
Le Service canadien de la faune n’a fait aucun inventaire de poissons dans cette aire protégée.
2.2.3 Amphibiens et reptiles
La diversité et la répartition de l’herpétofaune aux îles de la Madeleine sont mal connues. Des recherches récentes et des entrevues avec des observateurs appuient l’hypothèse selon laquelle seule la grenouille verte (Lithobates clamitans) est présente dans l’archipel. Il semble que l’espèce est bien établie sur les trois îles du sud de l’archipel, soit les îles du Havre Aubert, du Cap aux Meules et du Havre aux Maisons et qu’elle est absente de la partie nord de l’archipel, soit au nord de l’île du Havre aux Maisons (Pouliot et al., 2009 dans Létourneau et al., 2016; M. Bourgeois, Attention FragÎles, comm. pers, 2019).
Par ailleurs, une tortue à oreilles rouges (Trachemys scripta [elegans]) et une tortue peinte de l’Est (Chrysemys picta picta) ont déjà été observées dans l’archipel, mais il s’agirait d’animaux de compagnie relâchés dans la nature (Bider et Matte, 1991 dans Létourneau et al., 2016). Malgré ces mentions anecdotiques, aucune espèce de reptiles ne semble établie dans l’archipel (Létourneau et al., 2016).
En raison du faible potentiel de présence d’amphibiens et de reptiles dans la réserve (environnement maritime isolé peu favorable), le Service canadien de la faune n’a effectué aucun inventaire ciblé de l’herpétofaune dans cette aire protégée. Il a cependant porté une attention particulière à la détection de l’herpétofaune lors de ses travaux d’inventaires d’autres espèces réalisés en 2007 (Létourneau et al., 2016). En dépit de ces efforts, aucun amphibien ou reptile n’a été observé dans la réserve.
2.2.4 Oiseaux
Les données et descriptions ci-dessous portent sur la pointe de l’Est en général, car les inventaires et observations d’oiseaux effectués jusqu’à maintenant sur ce territoire ont essentiellement porté sur la pointe de l’Est sans distinction avec la réserve nationale de faune. Des précisions sont données sur la réserve lorsque cela est possible.
Bien que la protection d’habitats importants pour les oiseaux migrateurs, particulièrement la sauvagine et les limicoles, ait en partie motivé la création de la réserve nationale de faune et que celle-ci offre de nombreux habitats propices à la faune ailée, les inventaires réalisés sur la pointe de l’Est depuis les années 1970 montrent que la réserve n’englobe qu’une faible proportion des sites importants pour les oiseaux. En effet, plusieurs espèces d’oiseaux fréquentent les habitats adjacents à la réserve, notamment le Pluvier siffleur (voir 2.3 Espèces en péril), un oiseau de rivage qui était une source de préoccupation lors de l’établissement de cette aire protégée (Lemieux et De Repentigny, 1986).
Environ 215 espèces d’oiseaux ont été observées à la pointe de l’Est par des ornithologues amateurs entre 1993 et 2012 (Larivée, 2012 : données ÉPOQ; compilations de feuillets d’observations d’ornithologues amateurs). Lors d’inventaires effectués par le SCF en 2007 (Létourneau et al., 2016) dans la réserve nationale de faune et les milieux adjacents de la pointe de l’Est, 144 espèces d’oiseaux ont été recensées, dont de nombreuses espèces d’oiseaux terrestres, de sauvagine, d’oiseaux de rivage et d’oiseaux aquatiques et coloniaux. Parmi celles-ci, une centaine sont considérées nicheuses (Létourneau et al, 2016).
Lors de ces inventaires, le bruant fauve (Passerella iliaca), la paruline rayée (Setophaga striata), le bruant des prés (Passerculus sandwichensis)et le bruant à gorge blanche (Zonotrichia albicollis) ont été observés dans plus de 50 % des stations, suivis du merle d’Amérique (Turdus migratorius), du bruant des marais (Melospiza georgiana), de la corneille d’Amérique (Corvus brachyrhynchos), de la bécassine de Wilson (Gallinago delicata), de la marouette de Caroline (Porzana carolina), du goéland marin (Larus marinus), de la paruline masquée (Geothlypis trichas), de la paruline à croupion jaune (Setophaga coronata)et du troglodyte des forêts (Troglodytes hiemalis)(observés dans 30 % à 50 % des stations). Parmi les espèces abondantes figuraient des espèces généralement coloniales, telles que le fou de Bassan (Morus bassanus), le cormoran à aigrettes (Phalacrocorax auritus) et certaines espèces de laridés (p. ex. goélands, mouettes et sternes). Parmi les autres espèces abondantes figuraient le jaseur d’Amérique (Bombycilla cedrorum) et le bec-croisé bifascié (Loxia leucoptera). Sept espèces ont été rapportées sur tous les feuillets d’observations quotidiennes, soit le grand héron (Ardea herodias), le goéland marin, la sterne pierregarin (Sterna hirundo), la corneille d’Amérique, le grand Corbeau (Corvus corax), le merle d’Amérique et le bruant des prés (Létourneau et al, 2016).
2.2.4.1 Sauvagine
L’étang de l’Est et les nombreux autres étangs de la pointe de l’Est servent d’aires d’élevage ou d’alimentation à plusieurs espèces de sauvagine. Seize espèces de sauvagine ont été observées à la pointe de l’Est lors d’inventaires menés par le SCF en 2007 (Létourneau et al, 2016), dont quatorze espèces nicheuses et deux espèces considérées comme des estivantes non reproductrices (le garrot à œil d’or, Bucephala clangula, et le petit garrot, Bucephala albeola). Parmi tous les anatidés susceptibles de nicher dans la zone d’étude, seul le grand harle (Mergus merganser)n’a pas été détecté en 2007. Cinq espèces ont été confirmées nicheuses grâce à l’observation de couvées, soit le canard noir, le canard pilet (Anas acuta), la sarcelle d’hiver (Anas crecca), le canard d’Amérique (Anas americana) et le fuligule à collier (Aythya collaris). Les trois premières espèces représentaient près de 61 % de la sauvagine nicheuse de la pointe de l’Est. Six espèces sont des nicheuses probables, soit le canard branchu (Aix sponsa) [confirmé selon M. Bourgeois, Attention FragÎles, comm. pers., 2018), le canard chipeau (Anas strepera), le canard colvert (Anas platyrhyncos), la sarcelle à ailes bleues (Anas discors) et l’eider à duvet (Somateria mollissima) tandis que trois espèces sont des nicheuses possibles, soit la bernache du Canada (Branta canadensis), le canard souchet (Anas clypeata) et le fuligule milouinan (Aythya marila) (Létourneau et al, 2016).
2.2.4.2 Oiseaux de rivage
Au total, 23 espèces de limicoles ont été recensées à la pointe de l’Est en 2007 (Létourneau et al, 2016), dont 20 des espèces régulières de l’archipel madelinot mentionnées par David (1996, dans Létourneau et al, 2016). Lors des migrations automnales, le pluvier argenté (Pluvialis squatarola) et le bécasseau sanderling (Calidris alba) étaient les espèces les plus abondantes tandis que le pluvier semipalmé (Charadrius semipalmatus), le courlis corlieu (Numenius phaeopus), le bécasseau semipalmé (Calidris pusilla), le bécasseau minuscule (Calidris minutilla), le tournepierre à collier (Arenaria interpres)et le grand chevalier (Tringa melanoleuca) ont été régulièrement observés. Seule la nidification du chevalier grivelé (Actitis macularius)a pu être confirmée, mais d’autres espèces observées peuvent être considérées comme nicheuses à la pointe de l’Est, soit la bécassine de Wilson, le pluvier kildir (Charadrius vociferus), le pluvier siffleur (voir 2.3 Espèces en péril) et le bécasseau minuscule. Le chevalier semipalmé (Tringa semipalmata) était jusqu’à récemment considéré comme un migrateur visiteur et un estivant inusité dans l’archipel (Létourneau et al., 2016), mais un nid de l’espèce a été trouvé à quelques kilomètres de la pointe de l’Est (sur la dune du Nord, entre Pointe-aux-Loups et Grosse-Île) en 2011 ainsi que dans la partie sud de l’archipel en 2013, lors des travaux de terrain du Deuxième atlas des oiseaux nicheurs du Québec méridional (Robert et al, 2019). Parmi les autres espèces de limicoles observées à la pointe de l’Est, on compte le bécasseau maubèche (Calidris canutus), un migrateur régulièrement observé en période de migration dans ce secteur, mais non nicheur dans l’archipel (voir 2.3 Espèces en péril), ainsi que le bécasseau de Baird (Calidris bairdii) et le bécasseau roussâtre (Calidris subruficollis), qui sont considérés comme des migrateurs rares dans les îles (Létourneau et al, 2016).
2.2.4.3 Oiseaux aquatiques et coloniaux
2.2.4.3.1 Laridés
Lors d’inventaires effectués entre 1995 et 2003 sur la pointe de l’Est dans le cadre d’un suivi de la présence de la sterne de Dougall(Sterna dougallii; voir 2.3 Espèces en péril), la sterne arctique (Sterna paradisaea) et la sterne pierregarin ont été observées (SCF, 2005). Lors d’inventaires menés dans ce secteur en 2007 (Létourneau et al, 2016), neuf espèces de laridés ont été recensées, dont cinq espèces coloniales nicheuses. Une colonie mixte de sternes pierregarins et de sternes arctiques à dominance de sterne pierregarins été repérée sur un îlot de l’étang principal [le Flat Sand]. On y a dénombré 351 nids. Une sterne de Dougall a également été vue lors de ces inventaires (Rail, 2009). Par la suite, toujours à la pointe de l’Est mais hors réserve, le nombre de sternes pierregarins nicheuses parfois accompagnées de sternes arctiques a varié de 39 à 130 (J.F. Rail, SCF, comm. pers., 2019) : 50 en 2008 à 2009, (F. Shaffer, SCF, comm. pers. 2011), 130 en 2011 (A. Richard, comm. pers., 2017), aucune en 2012 (J.F. Rail, SCF, comm. pers., 2019) et 39 en 2017 (A. Richard, comm. pers., 2017). Les sternes sont parmi les espèces emblématiques des îles de la Madeleine en raison des nombreux habitats de nidification et d’alimentation qu’elles y trouvent (Létourneau et al, 2016).
Une petite colonie de mouettes rieuses (Chroicocephalus ridibundus), une espèce d’origine européenne, niche dans l’archipel depuis 1981. Sa nidification à la pointe de l’Est a été notée pour la première fois en 2000, où six couples ont niché sur deux îlots situés dans un étang bordant la réserve nationale de faune. Entre 2001 et 2006, la petite colonie de 14 à 25 individus se trouvait dans la réserve (Rail, 2009; BIOMQ, 2015). En 2007, la colonie était sur un îlot situé hors de la réserve, mais à proximité de celle-ci et comptait 17 nids, un nombre record pour la pointe de l’Est (Rail, 2009). En 2014, la colonie se trouvait hors de la réserve et comptait 9 nids (J. F. Rail, SCF, comm. pers., 2016). En 2017, quelques individus en vol au‑dessus de la réserve ont été observés, mais on n’a pu confirmer s’ils y nichaient (A. Richard, comm. pers., 2017).
Les inventaires menés à la pointe de l’Est ont également permis de repérer deux couples nicheurs de goélands marins (Larus marinus) en 2007 (Rail, 2009), un couple de cette espèce à l’étang de l’Est en 2014 (BIOMQ, 2015) et un autre sur un îlot de l’étang principal en 2017 (A. Richard, comm. pers., 2017). La mouette tridactyle (Rissa tridactyla) fréquente aussi la pointe de l’Est (jusqu’à 400 individus observés en juin 2007, Létourneau et al, 2016) ainsi que le goéland argenté (Larus argentatus) (dernière mention de nidification : un couple en 1990; BIOMQ 2015), le goéland à bec cerclé (Larus delawarensis) et le goéland arctique (Larus glaucoides)(Létourneau et al, 2016).
2.2.4.3.2 Fou de Bassan
Le fou de Bassan a été observé en très grand nombre le long des côtes de la pointe de l’Est lors des inventaires de 2007 (Létourneau et al, 2016). Cette abondance s’explique par la présence d’une colonie aux rochers aux Oiseaux qui comptait quelque 26 758 couples en 2018 (J.F. Rail, SCF, comm. pers., 2019). Ces rochers étant situés à seulement 32 kilomètres de la pointe, de nombreux fous de Bassan peuvent être observés depuis la pointe (Létourneau et al, 2016).
2.2.4.3.3 Grand héron
Le grand héron fréquente les plans d’eau et les lagunes de l’archipel, notamment sur la pointe de l’Est (SCF, 2005). Il compte parmi les espèces qui ont été rapportées sur tous les feuillets d’observations quotidiennes lors d’inventaires d’oiseaux menés à la pointe de l’Est en 2007 (Létourneau et al, 2016). En 2002, il y avait une héronnière dans le secteur du mont Moore adjacent à la réserve (Pêche et Océans Canada, SIGHAP, 2002 dans SCF, 2005). Elle n’y était plus en 2006 et le site n’a pas été visité lors des inventaires de 2007 (Létourneau et al, 2016). En outre, aucun héron n’y a été vu lors de survols du site effectués en juin 2012 et 2017 (J.-F. Rail, SCF, comm. pers., 2019). Par ailleurs, une colonie de l’espèce était présente à moins de cinq kilomètres à l’ouest de la réserve, soit à la pointe Rockhill, en 2012 (12 nids) et en 2017 (26 nids) (J.F. Rail, SCF, comm. pers., 2019).
2.2.5 Mammifères
L’archipel abrite plus d’une dizaine d’espèces de mammifères, notamment la souris sylvestre (Peromyscus maniculatus),le campagnol des champs (Microtus pennsylvanicus), le lièvre d’Amérique (Lepus americanus), l’écureuil roux (Tamiasciurus hudsonicus), le renard roux (Vulpes vulpes rubricosa) et deux espèces qui s’associent à l’être humain, soit la souris commune (Mus musculus) et le rat surmulot (Rattus norvegicus). Le lièvre de la sous-espèce struthopus, présent ailleurs dans les provinces de l’Atlantique, aurait été introduit il y a plus d’un siècle (Burton, 1976 dans Lemieux et De Repentigny, 1986). Il semble qu’il a été décimé depuis. En 1994, 91 lièvres provenant du Bas-Saint-Laurent ont été réintroduits sur l’île du Havre Aubert (Pelletier, 2013). L’écureuil roux a été introduit à l’automne 1975 et s’est reproduit depuis. Quant au renard roux, qui appartient lui aussi à une sous-espèce connue dans les provinces de l’Atlantique (rubricosa), il occupe les îles depuis fort longtemps, puisqu’il figure dans les récits de Cartier en 1534 (Burton, 1976 dans Lemieux et De Repentigny, 1986).
Des inventaires ciblés de micromammifères effectués par le SCF à la pointe de l’Est en 2007 (Létourneau et al, 2016) ont permis de recenser deux des espèces mentionnées ci-dessus, soit la souris sylvestre et le campagnol des champs, qui sont omniprésentes dans la réserve. De plus, des enregistrements de chauves-souris effectués dans la réserve dans le cadre de ces inventaires ont permis d’identifier exclusivement des individus du genre Myotis. Il pourrait s’agir de la petite chauve-souris brune (Myotis lucifugus) ou de la chauve-souris nordique (Myotis septentrionalis), deux espèces en voie de disparition (voir 2.3 Espèces en péril), mais compte tenu du fort chevauchement qui existe entre les caractéristiques des émissions sonores de ces deux espèces, il n’a pas été possible de les distinguer avec certitude à l’aide des appareils utilisés (Létourneau et al., 2016). Ailleurs dans l’archipel, la présence de de chauves-souris a été documentée au cours de relevés sonores effectués en 2015 au site des Sillons (île du Havre aux Maisons) et au site de la Pointe-aux-Canots (île du Havre Aubert) par Attention FragÎles (Atlantic Coastal Action Program Cape Breton, 2015 à 2016). La principale espèce de chauve-souris détectée a été la petite chauve-souris brune, qui est présente à l’année. Trois autres espèces (migratrices) ont été détectées, soit la chauve-souris rousse (Lasiurus borealis), la chauve-souris nordique et la chauve-souris cendrée (Lasiurus cinereus) (M. Bourgeois et A. Richard, Attention FragÎles, comm. pers., 2019).
Depuis les années 2000, on rapporte également la présence du coyote (Canis latrans) dans l’archipel. Quelques individus ont été aperçus surtout en forêt, mais aussi en milieu dunaire, où ils se nourrissent de charognes, d’oiseaux, de rongeurs et même de renards (Attention FragÎles, 2010). L’espèce a également été observée à au moins trois reprises à la pointe de l’Est ces dernières années (deux observations d’A. Richard, Attention FragÎles, comme. pers., 2019 et observations de R. Scott rapportées par M. Bourgeois, Attention FragÎles, comm. pers., 2019). La prédation de sternes adultes et de nids de sternes par le renard roux et le coyote a été observée dans l’archipel (Rail, 2009).
2.3 Espèces en péril
La réserve nationale de faune de la Pointe-de-l’Est abrite au moins sept espèces animales et végétales en péril ou susceptibles d’être ainsi désignées selon la Loi sur les espèces en péril (LEP) du Canada ou la Loi sur les espèces menacées ou vulnérables (LEMV) du Québec, soit le bruant de Nelson (Ammodramus nelsoni), le grèbe esclavon et le quiscale rouilleux (Euphagus carolinus), au moins une espèce de chauve-souris (probablement la petite chauve-souris brune,Myotis lucifugus) ainsi que le bident différent (Bidens heterodoxa), le corème de Conrad (Corema conradii) et l’hudsonie tomenteuse (Hudsonia tomentosa).
2.3.1 Oiseaux
La réserve abrite au moins trois espèces d’oiseaux en péril ou susceptibles d’être ainsi désignées : deux qui sont confirmées nicheuses, soit le bruant de Nelson et le grèbe esclavon, et une espèce qui y niche fort probablement, soit le quiscale rouilleux (Tableau 4).
Par ailleurs, des inventaires fauniques menés à la pointe de l’Est (sans distinction avec la réserve) en 2007 ont permis d’y recenser onze espèces d’oiseaux en péril ou susceptibles d’être ainsi désignées, dont les trois espèces précédemment mentionnées et le pluvier siffleur (sous-espèce melodus), qui niche sur les plages adjacentes à la réserve, ainsi que la sterne de Dougall, pour laquelle il y a des sites de nidification potentiels dans le secteur (Létourneau et al, 2016). Six autres espèces d’oiseaux en péril ont été observées à la pointe de l’Est lors de ces inventaires : le moucherolle à côtés olives (Contopus cooperi) et le pioui de l’Est, qui sont des estivants inusités dans l’archipel; le goglu des prés (Dolichonyx oryzivorus), nicheur reconnu de l’archipel dont la présence est inusitée à la pointe de l’Est; l’hirondelle de rivage, nicheuse potentielle dont la présence est inusitée à la pointe de l’Est, ainsi que le bécasseau maubèche (sous-espèce rufa) et le faucon pèlerin (Falco peregrinus), observés en période de migration (Létourneau et al, 2016). Plus récemment, l’hirondelle de rivage a été observée à quelques reprises dans la réserve en juin 2014 et 2015 (jusqu’à 30 individus en 2015; eBird Québec, 2019) et le bécasseau maubèche a été vu assez régulièrement dans ce secteur en période de migration (eBird Québec, 2019). Par ailleurs, en raison des mentions historiques de la grive de Bicknell (Catharus bicknelli)et du hibou des marais (Asio flammeus)sur le territoire (CDPNQ, 2016; SOS-POP, 2016), des efforts substantiels ont été faits pour détecter ces espèces lors des travaux de 2007, mais aucun individu n’a été observé (Létourneau et al, 2016). Ces deux espèces ont toutefois été observées ultérieurement à la pointe de l’Est et dans la réserve (eBird Québec, 2019).
2.3.1.1 Bruant de Nelson
Bien que le bruant de Nelson, une espèce susceptible d’être désignée menacée ou vulnérable au Québec, soit considéré comme un nicheur régulier aux îles de la Madeleine (Fradette, 1990 et David, 1996 dans Létourneau et al, 2016), il semble peu commun. Des inventaires effectués dans l’archipel en juin 2005 ont permis de recenser 14 mâles chanteurs au barachois de Fatima et au nord du havre aux Basques (Rivard et al, 2006). D’autres inventaires réalisés à la pointe de l’Est en 2007 ont permis de compter huit mâles chanteurs, dont certains dans la réserve nationale de faune, résultats qui indiquent l’existence d’une petite population probablement nicheuse dans cette aire protégée (Létourneau et al, 2016). La présence d’un individu a également été rapportée au cap Nord-Est (ou cap de l’Est) dans la réserve, en 2013 (SOS-POP, 2016) et en 2015 (eBird Québec, 2019).
2.3.1.2 Grèbe esclavon
Une petite population du grèbe esclavon se reproduit aux îles de la Madeleine depuis une centaine d’années (Environnement Canada, 2013a). Cette population a été désignée en voie de disparition au Canada en 2011, en vertu de la Loi sur les espèces en péril, et menacée au Québec en 2000, en vertu de la Loi sur les espèces menacées ou vulnérables. Jusque dans les années 1990, l’espèce était présente dans plusieurs secteurs de l’archipel, mais depuis 2005, elle est présente essentiellement à l’île Brion et à la pointe de l’Est. De 1993 à 2007, au plus 25 adultes ont été observés au cours d’une même saison de nidification; en moyenne, 15 adultes y étaient présents chaque année. Les données indiquent que la population a chuté d’environ 22 % au cours des trois dernières générations (COSEPAC, 2009 dans Environnement Canada, 2013a). Au cours des travaux de terrain 2010 à 2014 du Deuxième atlas des oiseaux nicheurs du Québec méridional (Robert et al, 2019), les indices de la présence de l’espèce ont été recueillis à quelques étangs seulement : un situé à Fatima et les autres à la pointe de l’Est et à l’île Brion. Les données d’un inventaire conduit en 2014 (SCF, données inédites) font état de sept nids seulement répartis dans cinq étangs (Robert et al, 2019).
À la pointe de l’Est, l’espèce fréquente entre autres l’étang de l’Est et des petits étangs adjacents, qui sont situés en partie dans la réserve nationale de faune et en partie dans le refuge faunique provincial, et ce, pendant et après la période de reproduction (données 1988 à 2015 : CDPNQ, 2016 et SOS POP, 2016). Des nids ont été observés dans la réserve, mais pas nécessairement chaque année (F. Shaffer, SCF, comm. pers., 2016). Lors d’inventaires effectués par le SCF dans l’archipel en 2007, huit nids ont été observés, dont sept à l’étang de l’Est et un nid à un étang adjacent à celui-ci (tous hors réserve, mais à proximité de celle-ci) (Létourneau et al, 2016). L’étang de l’Est est utilisé comme aire de nidification, mais est aussi un site de rassemblement très important du Grèbe esclavon en période postnuptiale (repos, alimentation et mue) (Richard, 2018; Shaffer et Laporte, 2003). Le dernier inventaire réalisé à cet endroit en 2018 fait état d’un nombre maximal de quatre oiseaux. Il s’agit de la moitié du nombre maximal observé en 2017. De plus, le nombre de grèbes observés à l’étang de l’Est en 2018 est inférieur à la moyenne des années 2004 à 2007 et 2012 à 2017 (12,6 grèbes). (Richard, 2018).
2.3.1.3 Quiscale rouilleux
Le quiscale rouilleux est un nicheur reconnu dans l’archipel et sa nidification est confirmée à la pointe de l’Est. Lors d’inventaires menés à la pointe de l’Est en juin 2007, cette espèce était assez commune et a été détectée à 12 % des stations d’écoute, dont une bonne partie se trouvait dans la réserve (Létourneau et al, 2016). Par ailleurs, deux adultes présentant un comportement de reproduction (agités, transport de nourriture) ont été observés dans un rayon de 30 à 50 m de la réserve en 2010. Deux adultes ont également été observés à proximité de la réserve en juin 2013 dans le cadre des travaux d’inventaire du Deuxième atlas des oiseaux nicheurs du Québec méridional (SOS-POP, 2016). Plusieurs observations de l’espèce ont été rapportées dans la réserve entre 2011 et 2017 (eBird Québec, 2019).
2.3.1.4 Hibou des marais
La nidification du hibou des marais a déjà été rapportée sur la pointe de l’Est (mention historique d’un nid avec œufs en 1907). De plus, un adulte a été observé dans la réserve ou en bordure de celle-ci en 1989 (SOS POP, 2016). La précision des données (rayon de 1,5 km) ne permettait pas de confirmer la position exacte de l’individu observé. Des inventaires effectués à la pointe de l’Est en 2007 n’ont permis de détecter aucun hibou des marais malgré des efforts substantiels à cet effet (Létourneau et al, 2016). Toutefois, l’espèce a été observée à trois reprises dans la réserve ces dernières années, soit en juillet et août 2016 et en septembre 2018 (A. Richard, comm. pers., 2019; voir SOS-POP, 2016 et eBird Québec, 2019). L’oiseau observé en juillet 2016 effectuait un vol circulaire très haut et poussait des cris que l’observateur a associé à une parade aérienne. Le hibou des marais a le statut d’espèce préoccupante au Canada et est susceptible d’être désigné menacé ou vulnérable au Québec.
2.3.1.5 Pluvier siffleur
Le pluvier siffleur de la sous-espèce melodus est considéré comme en voie de disparition au Canada et menacé au Québec. La dernière population nicheuse au Québec se trouve aux îles de la Madeleine, où quelques dizaines de couples se reproduisent chaque année. Chaque longue plage de l’archipel abrite des nids, mais leur répartition n’est pas uniforme (Robert et al., 2019). Depuis 1987, cette population fait l’objet d’un suivi annuel par le SCF et l’organisme Attention FragÎles. Les comptes révèlent que l’effectif de la population a atteint un maximum de 53 couples en 1995 et un minimum de 23 couples en 2017 (SCF, données inédites dans Robert et al., 2019). À la pointe de l’Est, le pluvier siffleur niche hors de la réserve nationale de faune sur des plages situées dans le refuge faunique de la Pointe-de-l’Est (de juridiction provinciale). Plusieurs de ces sites de nidification se trouvent toutefois à proximité de la réserve (CDPNQ, 2016 et SOS-POP, 2016).
2.3.1.6 Sterne de Dougall
La sterne de Dougall a été rapportée pour la première fois aux îles de la Madeleine en 1972 (David, 1996 dans Létourneau et al, 2016). Au Québec, l’espèce niche exclusivement dans l’archipel, sur des petites îles herbeuses situées dans les lagunes (Robert et al, 2019). Alors qu’elle avait été confirmée nicheuse dans deux parcelles lors des travaux de terrain du premier Atlas des oiseaux nicheurs (1984 à 1989), elle n’a été détectée que dans une seule parcelle du Deuxième atlas (2010 à 2014) et aucun indice ne confirmant sa nidification n’y a été obtenu. De plus, elle n’est plus observée chaque année comme c’était le cas entre 1987 et 2010. Elle était d’ailleurs absente de l’archipel en 2011, 2014, 2015 et 2016 (Robert et al, 2019). Un des sites de nidification potentiels de l’espèce est situé au sein de la colonie de sternes pierregarins et arctiques de la pointe de l’Est (à l’étang Flat Sand, hors RNF). Un individu y a été aperçu en 2006 (SOS-POP, 2016) et un autre en 2007 durant la saison de nidification, mais aucun nid de l’espèce n’a été trouvé (Létourneau et al, 2016). Le site a été visité à cinq reprises entre 2008 et 2015 sans que l’espèce y soit observée (SOS-POP, 2016). La sterne de Dougall est considérée en voie de disparition au Canada et menacée auQuébec.
2.3.1.7 Grive de Bicknell
La grive de Bicknell, une espèce menacée au Canada et vulnérable au Québec, a déjà été observée à la pointe de l’Est, près de la réserve ou peut-être même dans la réserve (mentions historiques en 1901, 1972 et 1989; CDPNQ, 2016). La précision des données (rayon de 1,5 km) ne permet pas de confirmer la position exacte des oiseaux observés. Aucune grive de Bicknell n’a été détectée lors d’inventaires ciblés menés à la pointe de l’Est par le SCF en 2007 (Létourneau et al, 2016). L’espèce n’a pas été revue dans l’archipel depuis 1989 (CDPNQ, 2016), notamment lors des travaux de terrain menés entre 2010 et 2014 dans le cadre du Deuxième atlas des oiseaux nicheurs du Québec méridional (Robert et al, 2019).
2.3.2 Mammifères
La réserve nationale de faune et la pointe de l’Est accueillent au moins une espèce de mammifères en péril. Des enregistrements de chauves-souris effectués dans la réserve en 2007 ont permis d’identifier des individus du genre Myotis. Il pourrait s’agir de la petite chauve-souris brune ou de la chauve-souris nordique, mais plus probablement de la première. Ces deux espèces sont considérées en voie de disparition au Canada (voir 2.2.5 Mammifères) (Létourneau et al., 2016).
2.3.3 Plantes
Enfin, la réserve et la pointe de l’Est abritent aussi trois espèces de plantes vasculaires en péril ou susceptibles de l’être selon la LEMV du Québec. Il s’agit du bident différent, du corème de Conrad et de l’hudsonie tomenteuse (Gagnon et al, 1995 dans SCF, 2005; CDPNQ, 2016). Une autre espèce de plante en péril est présente à la pointe de l’Est, mais à l’extérieur de la réserve. Il s’agit de l’aster du golfe Saint-Laurent (Symphyotrichum laurentianum), qui est menacé en vertu de la LEP du Canada et de la LEMV du Québec. Dans la province, l’espèce ne se trouve qu’aux îles de la Madeleine, en grande partie autour de la lagune du Havre aux Basques. À la pointe de l’Est, elle se trouve à l’étang de l’Est et à la baie Clarke, dans le refuge faunique de la Pointe-de-l’Est, sur des terrains appartenant au gouvernement provincial (Couillard et Jolicoeur, 2008).
Type d'espèce | Noms commun et scientifique de l’espèce | Statut Canada LEPf |
Statut Canada COSEPACg |
Statut Québec LEMVh |
Présence |
---|---|---|---|---|---|
Oiseaux | Bruant de Nelson Ammodramus nelsoni |
Aucun | Non en péril | ESDMVi | Mâles chanteurs recensés dans la RNF et à la pointe de l’Est en 2007. Petite population probablement nicheuse. Dernières observations dans la réserve en 2013 (SOS-POP, 2016) et 2015 (eBird, 2019). |
Oiseaux | Grèbe esclavon Podiceps auritus Population des îles de la Madeleine |
En voie de disparition (annexe 1) |
En voie de disparition | Menacée | Utilise les étangs de la RNF et de la pointe de l’Est comme site de nidification et lieu de rassemblement post-reproduction (F. Shaffer, SCF, comm. pers., 2016; SOS-POP, 2016). |
Oiseaux | Quiscale rouilleux Euphagus carolinus |
Préoccupante (annexe 1) |
Préoccupante | ESDMVi | Espèce commune lors d’un inventaire mené dans la RNF en juin 2007 (Létourneau et al, 2016). Deux adultes reproducteurs vus très près de la RNF en 2010 et deux adultes vus près de la RNF en juin 2013 (SOS-POP, 2016). Plusieurs observations rapportées dans la réserve entre 2011 et 2017 (eBird, 2019). |
Mammifères | Myotis sp. Petite chauve-souris brune, M. lucifugus, et/ou chauve-souris nordique, M. septentrionalis) |
En voie de disparition (annexe 1) |
En voie de disparition | Aucun statut | Individus enregistrés dans la RNF en 2007 (Létourneau et al, 2016). Identification non confirmée : plus probablement la petite chauve-souris brune. |
Plantes vasculaires | Bident différent Bidens heterodoxa |
Aucun | Aucun | ESDMVj | Présente dans la RNF (CDPNQ, 2016). |
Plantes vasculaires | Corème de Conrad Corema conradii |
Aucun | Aucun | Menacée | Présente dans la RNF (CDPNQ, 2016). |
Plantes vasculaires | Hudsonie tomenteuse Hudsonia tomentosa |
Aucun | Aucun | ESDMVj | Présente dans la RNF (CDPNQ, 2016). |
f Loi sur les espèces en péril du Canada (Registre public des espèces en péril, 2019)
g Comité sur la situation des espèces en péril au Canada (Registre public des espèces en péril, 2019)
h Loi sur les espèces menacées ou vulnérables du Québec (MFFP, 2019b)
i Espèce faunique susceptible d’être désignée menacée ou vulnérable au Québec (MFFP, 2019b)
j Espèce floristique susceptible d’être désignée menacée ou vulnérable au Québec (MELCC, 2019)
2.4 Espèces envahissantes
Aucun inventaire de plantes envahissantes ou exotiques n’a été réalisé dans la RNF de la Pointe-de-l’Est, mais la présence d’espèces végétales exotiques a été notée à proximité de cette aire protégée. La salicaire commune (Lythrum salicaria) a été observée au bout du chemin Jerry dans la municipalité de Grosse-Île et la renouée du Japon (Reynoutria japonica) ainsi que l’alpiste roseau (Phalaris arundinacea) ont été vus dans la municipalité des Îles-de-la-Madeleine (SCIM, 2017). De plus, les larves d’un petit papillon, le Paraswammerdamia conspersella, ravagent les landes à camarine à plusieurs endroits de l’archipel, entre autres sur l’île de la Grande Entrée et l’île aux Loups. Cette infestation a été rapportée pour la première fois en 1999 par des citoyens qui ont mentionné avoir observé des landes « brûlées ». Ce micropapillon serait originaire de la Scandinavie et aurait été introduit par des oiseaux migrateurs ou par l’être humain (involontairement par les chaussures). Cette espèce exotique était probablement en latence jusqu’à l’arrivée de conditions climatiques propices à son invasion (SCF, 2005). Par ailleurs, de la camarine « brûlée » a été observée dans la RNF de la Pointe-de-l’Est lors d’inventaires du grèbe esclavon en 2010, mais la camarine semble s’être rétablie, car les dommages dus au papillon n’étaient plus apparents en 2015 (F. Shaffer, SCF, comm. pers., 2015).
3. Menaces et défis de gestion
La réserve nationale de faune de la Pointe-de-l’Est est l’un des derniers grands espaces de nature sauvage aux îles de la Madeleine. Cependant, la croissance des activités locales et l’essor du tourisme peuvent représenter une menace pour ce territoire de plus en plus convoité. Cette réserve nationale de faune est exposée à plusieurs menaces et présente divers défis de gestion, notamment la présence humaine et les perturbations d’origine anthropique (dont la circulation motorisée), les développements résidentiel et commercial (présence illégale de chalets), l’exploitation des ressources biologiques, la pollution, les changements climatiques et événements météorologiques extrêmes, la collaboration des gouvernements, des intervenants locaux et des résidents en matière de conservation, les espèces, maladies ou gènes envahissants ou autrement problématiques ainsi que les lacunes des connaissances scientifiques. Dans les prochaines années, la collaboration des gouvernements ainsi que la mobilisation des organisations locales et des résidents, qui connaissent ce territoire et y sont très attachés, seront essentielles pour éviter des impacts irréversibles sur ce milieu naturel très fragile. Les menaces et défis de gestion liés à cette réserve sont décrits ci-dessous en ordre relatif d’importance fondé sur les connaissances actuelles et établi à l’aide d’un outil d’analyse créé par le SCF (Baril, 2014). La nomenclature et la classification des menaces ainsi que l’évaluation de leur importance sont basées sur le système de classification des menaces de l’Union internationale pour la conservation de la nature (UICN, 2015; Salafsky et al., 2008).
3.1 Présence humaine et perturbations d’origine anthropique
3.1.1 Activités récréatives
3.1.1.1 Véhicules motorisés
Les perturbations d’origine anthropique constituent des sources importantes de stress environnemental dans la réserve. La circulation motorisée hors des routes d’accès officielles et des stationnements représente un problème majeur dans cette aire protégée. En effet, depuis trois décennies, la circulation de véhicules tout-terrain (VTT) ou de véhicules à quatre roues motrices (camions et jeeps) menace l’intégrité du système de dunes littorales de la pointe de l’Est. Depuis les années 1980, la circulation motorisée a été tolérée dans des sentiers réservés à cette fin (sentiers VTT) entre autres parce que certains propriétaires de terrains enclavés dans la réserve doivent passer par celle-ci pour accéder à leur propriété. Bien que l’utilisation récréative de tout moyen de transport dans la réserve soit officiellement interdite en vertu du Règlement sur les réserves d’espèces sauvages et n’ait jamais été encouragée, elle s’est accrue au fil des ans. De plus, les sentiers de VTT récréatifs non officiels se sont multipliés, ce qui a causé des impacts environnementaux importants. En 2016, ECCC a fait réaliser deux études sur les impacts de la circulation en VTT dans la réserve nationale de faune de la Pointe-de-l’Est (O’Carroll et Jolicoeur, 2017). La première est une synthèse des données biophysiques et sociales faite par le groupe Géo Littoral Consultants et l’Université de Moncton qui a révélé la présence de plus de 111 kilomètres de sentiers actifs et de traces dans la réserve et de plus de 302 kilomètres de sentiers actifs et de traces à la pointe de l’Est. La seconde est une caractérisation environnementale réalisée par Attention FragÎles qui montre que les milieux naturels de la pointe de l’Est sont particulièrement dégradés, principalement en raison de la très grande circulation motorisée, et que plusieurs milieux fragiles et espèces en péril se trouvent aux abords des sentiers de VTT existants (Attention FragÎles, 2017). La circulation motorisée dans la réserve laisse des cicatrices permanentes dans les milieux dunaires, modifie le paysage et les groupements végétaux et peut entraîner la destruction de la végétation et des plantes en péril. En outre, les passages répétés des véhicules motorisés dans les dunes favorisent l’érosion du sol (SCF, 2005). Celle-ci, qui est accrue par l’action du vent, se traduit par de profonds sillons et de larges cuvettes dans les dunes. De plus, dans les milieux humides, les véhicules motorisés entraînent la compaction du sol, l’altération physique de la végétation de même que la création d’ornières et de bourbiers qui peuvent modifier le drainage et causer l’assèchement de certaines zones (SCF, 2005). Or, les dunes sont essentielles à l’équilibre écologique de l’archipel madelinot, car elles protègent les nappes souterraines d’eau potable, atténuent l’érosion des côtes, relient les îles entre elles et fournissent un habitat précieux à de nombreuses espèces animales et végétales (Attention FragÎles, 2010).
En 2007, pour limiter les effets des véhicules motorisés sur l’environnement, le ministère des Ressources Naturelles et de la Faune (MRNF) (aujourd’hui ministère des Forêts, de la Faune et des Parcs, MFFP) du Québec a établi et balisé un sentier principal de VTT dans le refuge faunique de la Pointe-de-l’Est et la réserve nationale de faune de la Pointe-de-l’Est. À cette époque, ECCC n’avait pas été consulté pour ce projet. Malgré cette initiative, le manque de concertation des intervenants locaux de même que le manque de surveillance, d’entretien et de signalisation de ces sentiers a entraîné la création de nouveaux sentiers de VTT et l’altération de ces milieux naturels. En 2009, la municipalité des Îles-de-la-Madeleine a adopté un règlement qui encadre la circulation motorisée sur les plages, les dunes, le littoral et les milieux humides. Ce règlement interdit la circulation dans les dunes où il y a de la végétation afin de protéger le milieu dunaire. Il autorise toutefois la circulation dans les corridors d’accès à la plage identifiés et balisés à cette fin (Attention FragÎles, 2010; Municipalité des Îles-de-la-Madeleine, 2019b). Cependant, il n’existe encore aucun règlement de ce genre dans la municipalité de Grosse-Île. Or, il semble y avoir un intérêt pour étendre le réseau de sentiers VTT à la pointe de l’Est. La présence d’un réseau de sentiers de VTT sur l’ensemble de l’archipel pourrait susciter l’intérêt de certains adeptes et clubs de VTT au Québec et les inciter à venir pratiquer cette activité aux îles et dans la réserve, ce qui pourrait accroître les impacts anthropiques sur l’environnement.
En 2015, le Comité de travail de la Pointe-de-l’Est a été formé à l’initiative d’Attention FragÎles en collaboration avec Environnement et Changement climatique Canada. Le but du comité était de mettre en place pour 2018 un réseau officiel de sentiers de VTT balisé et surveillé afin d’encadrer la circulation motorisée à la pointe de l’Est et de limiter les impacts de cette activité sur les milieux naturels de la réserve nationale de faune et des terres adjacentes. Ce comité aujourd’hui dissous regroupait les organismes suivants : Attention FragÎles, le Comité ZIP des Îles-de-la-Madeleine, Conservation de la nature Canada, le East Point Management Committee (Comité de gestion de la Pointe-de-l’Est), le Service canadien de la faune d’Environnement et Changement climatique Canada, l’Université de Moncton, la municipalité de Grosse-Île, la municipalité des Îles-de-la-Madeleine, La Salicorne, la Société de conservation des Îles-de-la-Madeleine et le groupe Géo Littoral Consultants. Des ateliers de travail, des rencontres d’information et des consultations publiques sur ce projet ont été tenues à Grosse-Île et à Grande-Entrée en mars, juin et décembre 2016 par le Comité de travail de la Pointe-de-l’Est, la municipalité de Grosse-Île et Environnement et Changement climatique Canada respectivement. Ces séances visaient aussi à recueillir de l’information sur la pratique de certaines activités dans le cadre de la mise à jour du plan de gestion de la réserve nationale de faune. Ces consultations ont montré que les résidents sont dans l’ensemble favorables à l’établissement d’un sentier officiel de VTT à la pointe de l’Est. Elles ont cependant soulevé des problématiques relatives aux accès et aux tracés de ce sentier dans la réserve, à la circulation sur la plage en regard de la protection du pluvier siffleur, à l’utilisation de camions et de jeeps pour la chasse aux oiseaux migrateurs, à la pratique d’autres activités dans la réserve (chasse aux oiseaux migrateurs et cueillette de petits fruits) et aux impacts possibles de ces activités sur les habitats fragiles ainsi que sur les plantes et les oiseaux en péril tels que le grèbe esclavon. Par ailleurs, lors d’une rencontre d’information sur le projet d’établissement d’un réseau officiel de sentiers de VTT à la pointe de l’Est qui s’est tenue à Grosse-Île en avril 2017, la quinzaine de participants présents ont dit souhaiter la mise en place d’un sentier officiel de VTT géré localement plutôt que par une fédération. Les participants craignaient qu’un sentier fédéré attire des adeptes de VTT provenant de l’extérieur des îles et entraîne une fréquentation accrue du réseau par les résidents de la municipalité des Îles-de-la-Madeleine.
À l’été 2016, Environnement et Changement climatique Canada a diffusé dans les journaux locaux et affiché sur le terrain des avis publics pour informer la population que la circulation en VTT était permise dans le sentier principal de VTT établi et balisé par le MRNF du Québec en 2007. En 2019, le Comité de travail de la Pointe-de-l’Est a mis en place un nouveau modèle de réseau de sentiers de VTT et une structure de gestion de celui‑ci qui seront adaptés au contexte régional et favoriseront un encadrement approprié et durable de la circulation motorisée hors route ainsi que la protection de l’environnement à la pointe de l’Est.
Par conséquent, en vertu du présent plan de gestion, la circulation en VTT, en camion et en jeep sera dorénavant une activité autorisée dans la réserve selon les modalités présentées à la section 6.2.2, et ce, dans le nouveau réseau minimal de sentiers de VTT désigné à cette fin en 2019 (voir Figure 11). Cependant, l’utilisation des camions et des jeeps et les impacts environnementaux de ceux-ci seront étudiés dans le cadre d’un projet pilote qui se déroulera entre 2019 et 2022 afin de vérifier si cette activité peut être maintenue à moyen ou long terme dans la réserve sans nuire à la conservation des habitats. L’établissement de ce réseau à la pointe de l’Est permettra d’encadrer cette pratique, de limiter ses impacts sur le territoire et de mieux protéger les habitats et les espèces qui y vivent. Des efforts importants seront toutefois nécessaires afin d’informer les résidents à ce sujet, de les impliquer dans ce dossier et de les sensibiliser aux nouvelles modalités d’une circulation motorisée plus respectueuse de l’environnement, de fermer et de restaurer certains sentiers VTT non officiels, d’effectuer le suivi des impacts de la circulation motorisée sur le milieu et la faune, d’effectuer la surveillance du territoire et de faire respecter la réglementation par les usagers.
3.1.1.2 Visiteurs
Les visiteurs de la réserve peuvent également occasionner certains impacts environnementaux par les activités qu’ils pratiquent. Par exemple, les randonneurs qui circulent parfois hors des sentiers pédestres officiels peuvent créer de nouveaux sentiers, piétiner les habitats fragiles et les plantes en péril, déranger la faune et causer des problèmes d’érosion dans les dunes. De plus, certains visiteurs ne respectent pas la réglementation, font des feux et laissent des déchets dans la réserve. Enfin, les visiteurs peuvent également prélever illégalement des ressources dans la réserve (p. ex. cueillette de plantes en péril).
3.2 Développements résidentiel et commercial
3.2.1 Zones touristiques et récréatives
Le territoire de la réserve nationale de faune est très morcelé. Il est entrecoupé de terrains privés et de terrains de propriété fédérale sans statut légal de protection. De plus, la réserve est entourée par le refuge faunique de la Pointe-de-l’Est, de propriété provinciale, où la pratique d’activités récréatives est autorisée. Les terrains privés qui entrecoupent la réserve sont à l’origine de la création de sentiers d’accès de VTT qui se sont étendus à la réserve et ont des impacts environnementaux importants sur les dunes et les milieux humides. Les terrains fédéraux sans statut subissent diverses pressions environnantes, mais ils ne sont pas soumis à la réglementation qui s’applique aux réserves nationales de faune et protège les espèces sauvages et leurs habitats. Puisque le territoire provincial du refuge faunique fait l’objet d’une réglementation particulière qui permet la pratique d’activités récréatives qui ne sont pas autorisées dans la réserve nationale de faune, il faut harmoniser le plus possible les modes de gestion du refuge et de la réserve afin de favoriser le respect des lois et la conservation des milieux naturels de la pointe de l’Est.
Par ailleurs, au cours des années passées, il y a eu construction illégale de chalets dans la réserve, principalement de petits chalets. La construction non autorisée de ces habitations et de leurs dépendances (toilettes) entraîne la coupe d’arbres, l’accumulation de déchets et des risques de pollution du sol et de la nappe phréatique. La présence de ces bâtiments dans la réserve occasionne aussi la création de nouveaux sentiers d’accès ainsi que la dégradation des dunes et des milieux humides et peut parfois entraîner l’utilisation intensive des ressources biologiques à proximité. Encore aujourd’hui, des interventions sont menées au besoin pour remédier à ce problème et assurer le respect de la réglementation.
Enfin, le développement touristique de l’archipel peut entraîner la création d’infrastructures d’accueil (hôtels, auberges, restaurants) et de nouvelles attractions (musées, festivals) ainsi que la pratique de nouvelles activités récréatives (buggy à voile [kite buggy], vélos à pneus surdimensionnés [fat bike] et autres) dans la région qui pourrait accroître la fréquentation de la réserve et les pressions exercées sur celle-ci.
3.3 Exploitation des ressources biologiques
3.3.1 Chasse et prélèvement faunique en milieu terrestre
3.3.1.1 Chasse
La chasse automnale à la sauvagine est autorisée dans la réserve (voir 6.2.3 Chasse aux oiseaux migrateurs et Figure 13). La pratique inadéquate de cette activité peut entraîner la création de nouveaux sentiers par les chasseurs qui accèdent aux sites de chasse en véhicule motorisé, la destruction de la végétation pour la confection de caches, la propagation des espèces végétales exotiques envahissantes utilisées pour confectionner les caches, le piétinement des plantes et des milieux fragiles ainsi que l’accumulation de déchets. Dès le mois de juillet, les chasseurs se rendent fréquemment aux sites de chasse pour effectuer l’appâtage (dépôt de grains), ce qui entraîne une importante circulation motorisée, l’altération des habitats ainsi que le dérangement de la faune, notamment près des étangs utilisés par le grèbe esclavon pour la nidification et l’élevage de ses petits. De plus, la chasse peut avoir des impacts sur l’habitat essentiel du grèbe esclavon, dont la population des îles de la Madeleine est considérée comme en voie de disparition en vertu de la LEP, entre autres par l’accès aux étangs à pied ou en véhicule motorisé, la création de sentiers non officiels, le piétinement de la végétation et l’utilisation de plantes et d’arbres pour la confection des caches. Cet habitat essentiel, qui a été désigné en mars 2013 dans le plan de rétablissement de l’espèce (Environnement Canada, 2013a), offre des sites importants à la survie de l’espèce dans l’est de l’Amérique du Nord.
3.3.1.2 Prises accidentelles
Des prises accidentelles d’oiseaux, telles que le grèbe esclavon, risquent aussi de survenir durant les activités de chasse. Le grèbe esclavon est particulièrement exposé aux risques de prises accidentelles durant la période de chasse automnale, notamment à l’Étang de l’Est, car de nombreux individus de l’espèce s’y regroupent en septembre pour la mue, période où ils sont incapables de voler (F. Shaffer, SCF, comm. pers., 2017).
3.3.1.3 Braconnage
Le braconnage de la sauvagine et l’appâtage effectué hors de la période réglementaire autorisée peuvent entraîner des récoltes excessives et avoir un impact sur la faune de la réserve. Il est difficile d’évaluer l’impact réel du braconnage sur les populations de canards.
3.3.2 Cueillette de plantes terrestres
La cueillette de petits fruits, tels que la camarine noire, l’airelle rouge, la canneberge commune (Vaccinium oxycoccos), la canneberge à gros fruit, le raisin d’ours, le bleuet à feuilles étroites, le bleuet fausse-myrtille (Vaccinium myrtilloides), la chicouté (Rubus chamaemorus) et le petit thé (Gaultheria hispidula), est une activité traditionnelle qui était jadis pratiquée chaque automne par certains résidents sur le territoire qui fait maintenant partie de la réserve. En vertu du présent plan de gestion, la cueillette traditionnelle de petits fruits est dorénavant une activité autorisée aux endroits désignés de la réserve (voir 6.2.4 Cueillette des petits fruits et Figure 14), mais la récolte commerciale ou à des fins de vente demeure strictement interdite. La cueillette à petite échelle a probablement peu d’incidence sur les ressources et les habitats de la réserve si les cueilleurs évitent de piétiner les habitats fragiles (p. ex. groupements à hudsonie tomenteuse, landes, plants du corème de Conrad) et ne se rendent pas aux sites de cueillette en véhicules motorisés. Cependant, une cueillette intensive pourrait altérer les milieux fragiles de la réserve et nuire à la reproduction des plantes. De plus, la récolte précoce de petits fruits (fruits non mûrs) suivie de récoltes plus tardives peut entraîner la surexploitation. La cueillette fera donc l’objet d’une surveillance visant à éviter des effets négatifs sur l’environnement. Des inventaires pourraient permettre de désigner des habitats fragiles où la cueillette de petits fruits serait restreinte ou interdite à des fins de conservation.
3.3.3 Coupe d’arbres
La coupe illégale d’arbres ou de branches se fait de manière ponctuelle dans la réserve pour la création de sentiers de VTT et la construction et la dissimulation des caches de chasse. Ces prélèvements non autorisés, qui sont effectués dans des habitats forestiers à croissance très lente, occasionnent une perte de biomasse et de biodiversité, peuvent détruire des sites de nidification d’oiseaux et endommager les milieux fragiles, surtout si des véhicules motorisés sont utilisés pour accéder aux sites de coupe. L’ampleur de cette activité et ses effets exacts sur les écosystèmes de la réserve ne sont pas connus.
3.4 Pollution
3.4.1 Ordures et déchets solides
Des ordures sont souvent jetées en bordure des sentiers de la réserve. De plus, des vestiges de feux de camp illégaux et des déchets divers sont parfois laissés dans la réserve après des rassemblements nocturnes. Les cannettes de métal, les bouteilles de verre, les contenants en plastique, les douilles de fusils ainsi que divers papiers qui jonchent le sol sont une source de pollution et peuvent nuire à la faune.
3.4.2 Déversements accidentels
Un grand nombre de bateaux circulent dans les eaux du golfe du Saint-Laurent. Un déversement accidentel d’hydrocarbures ou d’autres produits chimiques par ces bateaux pourrait souiller les eaux et les plages entourant la réserve et affecter les oiseaux qui les fréquentent. Environnement et Changement climatique Canada et ses collaborateurs se sont dotés d’un plan d’intervention d’urgence (PIU) afin de mettre en place les mesures pertinentes de protection des oiseaux en cas de déversement.
3.4.3 Contamination aux billes de plomb
Les billes de plomb qui étaient auparavant utilisées dans les cartouches de chasse sont encore une source de pollution au fond des étangs et des marais de la réserve. Les animaux qui se nourrissent dans ces milieux, entre autres la sauvagine et les oiseaux aquatiques —notamment le grèbe esclavon, dont la population est en péril dans l’archipel —, risquent d’ingérer ces billes de plomb. Un cas d’intoxication au plomb a d’ailleurs été documenté dans la réserve : une femelle de grèbe esclavon qui avait ingéré six billes de plomb a été trouvée morte en 1995 dans un étang situé au sud-ouest de l’étang de l’Est (Shaffer et Laporte, 2003 dans SCF, 2005). Ce type de contamination par le plomb n’est probablement pas rare dans ce secteur, étant donné l’importance de la chasse à la pointe de l’Est, les nombreuses années pendant lesquelles le plomb a été utilisé comme grenailles dans les cartouches et le grand nombre d’oiseaux qui s’alimentent au fond des étangs. Il est difficile d’effectuer un suivi des effets de l’intoxication aux billes de plomb en raison de la grande mobilité des oiseaux, qui peuvent succomber à une intoxication loin de la réserve (SCF, 2005). Toutefois, depuis 1997, l’application de la réglementation interdisant l’utilisation de la grenaille de plomb pour la chasse à la sauvagine a probablement contribué à réduire ce risque (Environnement Canada, 2013a; Gouvernement du Canada, 2019).
3.5 Corridors de transport et de services
3.5.1 Routes et voies ferrées
La route 199 qui traverse la partie ouest de la réserve, du nord au sud, entre le Cap Nord-Est (ou cap de l’Est) et Old-Harry, peut nuire à la dynamique naturelle des écosystèmes. Cette route fragmente le territoire de la réserve et peut réduire la connectivité des écosystèmes. Elle peut également entraver la libre circulation des animaux à grand déplacement (p. ex. le renard) et entraîner des mortalités accidentelles d’oiseaux et de mammifères provenant de la réserve dues aux collisions avec les véhicules.
3.6 Changements climatiques et événements météorologiques extrêmes
3.6.1 Érosion côtière
3.6.1.1 Archipel
Les îles de la Madeleine sont aux prises avec une sérieuse problématique d’érosion côtière liée notamment aux changements climatiques et à l’élévation relative du niveau de la mer. Ce phénomène entraîne des pertes de terrain, des dommages aux infrastructures et aux routes ainsi que des pertes économiques dans l’archipel madelinot (Bernatchez et al., 2008). En 2006, 68 % des côtes de l’archipel étaient touchées par des processus d’érosion (LDGIZC, 2006 dans Drejza et al., 2014a; Bernatchez et al, 2012). Dans ces îles fortement soumises aux ondes de tempêtes (Drejza et al., 2014a), on a enregistré des reculs du littoral pouvant atteindre 15 m à la suite d’un seul événement de tempête (Drejza et al., 2014b). De plus, la hausse du niveau marin relatif s’est accrue, passant de 1,6 mm/an au cours des 600 dernières années à 3,5 mm/an depuis 1950 (Juneau, 2012).
Or, on prévoit que les problèmes d’érosion côtière s’accroîtront dans l’archipel compte tenu des changements climatiques appréhendés et des phénomènes déjà observés tels que la diminution de 60 à 70 % du couvert de glace de mer (Senneville et Saucier, 2007 dans Drejza et al, 2014a), l’augmentation des tempêtes, l’accélération de la hausse du niveau marin (Vermeer et Rahmstorf, 2009 et Koohzare et al., 2008 dans Drejza et al, 2014a) et l’augmentation des cycles gel-dégel et des redoux hivernaux. Les scénarios futurs pour l’archipel madelinot en lien avec les changements climatiques prévoient pour 2050 un recul moyen d’environ 80 mètres (1,62 m/an) des côtes basses sablonneuses et de 38 mètres (0,77 m/an) des falaises rocheuses (Bernatchez et al., 2008). De plus, d’ici 2060, 81 % de la longueur de côte devraient subir une érosion et 14 % seulement devraient connaître une accumulation (Bernatchez et al, 2012).
3.6.1.2 Pointe de l’Est
Une étude effectuée sur l’évolution de la côte de la pointe de l’Est entre 1833 et 1977 a montré que la partie nord de la pointe de l’Est était en érosion, que la partie sud était en accrétion littorale et que la tendance était à l’équilibre hydrodynamique, car l’érosion se faisait presque au même rythme que la sédimentation (Drapeau, 1980 dans SCF, 2005). Cette tendance s’est poursuivie entre 1963 à 2008, puisqu’on a observé que la dominance des tempêtes du NO et du NNE entraînait une forte érosion du côté nord de la pointe et un fort déplacement de sédiments qui engendrait une forte accumulation du côté sud. Pour cette période, le secteur sud de la pointe a présenté le plus fort bilan sédimentaire positif (accumulation) de l’archipel (Bernatchez et al, 2012).
3.6.1.3 Réserve nationale de faune
Le territoire de la réserve nationale de faune de la Pointe-de-l’Est comprend peu de littoral, sauf dans sa partie ouest, laquelle est abritée par le havre de la Grande Entrée. Toutefois, ces dernières années, une importante érosion du côté nord de la pointe de l’Est a fait reculer la plage jusque dans les limites de la réserve. De plus, des brèches dunaires se sont formées le long du littoral, entre autres à la baie Clarke (Denise Clark, East Point Management Committee, comm. pers., 2015), à la suite de grandes tempêtes survenues en 2010. De telles brèches peuvent favoriser la pénétration d’eau salée et ainsi causer la modification des écosystèmes aquatiques et la perte d’habitats dans l’étang de l’Est. Par ailleurs, depuis une dizaine d’années, des accumulations importantes d’eau ont été observées dans des dépressions de la partie sud-es
3.7 Collaboration des gouvernements, des intervenants locaux et des résidents en matière de conservation
La collaboration du Service canadien de la faune avec les divers organismes gouvernementaux, les intervenants locaux et les résidents pour favoriser la conservation de la réserve nationale de faune de la Pointe-de-l’Est demeure un défi. Les difficultés et les coûts élevés de transport liés à l’isolement de la réserve et à son éloignement du bureau administratif du SCF à Québec compliquent davantage les efforts de collaboration.
La réserve nationale de faune (fédérale) côtoie des terrains privés, le refuge faunique de la Pointe-de-l’Est (provincial) et la plage de la Grande Échouerie (municipale) sur la pointe de l’Est, et les modalités de gestion de ces entités voisines ne cadrent pas toujours avec les impératifs de conservation de la réserve. Les divers organismes gouvernementaux doivent adopter des approches de conservation concertées et cohérentes qui sont efficaces et durables.
La collaboration de divers organismes locaux œuvrant dans le domaine de la conservation, de l’interprétation et de l’environnement peut certainement favoriser la protection de la pointe de l’Est et de la réserve. Cependant, en raison des approches parfois différentes, il importe de développer avec ces organismes une vision commune et de mettre à profit les expertises de manière coordonnée, complémentaire et collaborative.
Dans le passé, compte tenu des ressources réduites, le SCF a eu un nombre limité d’interactions et de collaborations avec les intervenants locaux et les résidents, mis à part l’octroi de contrats à certains organismes pour la réalisation d’activités d’interprétation et de restauration des habitats. Dans les prochaines années, une collaboration accrue du SCF avec les intervenants locaux devrait permettre de réaliser plusieurs projets, de mieux expliquer aux résidents la raison d’être de la réserve et de les faire participer activement à sa protection.
3.8 Espèces, maladies ou gènes envahissants ou autrement problématiques
Il n’y a pas d’informations précises sur la présence d’espèces envahissantes ou exotiques dans la réserve (SCF, 2005), mais la présence d’espèces exotiques a été notée à proximité de cette aire protégée. La salicaire commune a été observée au bout du chemin Jerry, dans la municipalité de Grosse-Île, et la renouée du Japon ainsi que l’alpiste roseau ont été vus dans la municipalité des Îles-de-la-Madeleine (SCIM, 2017).
3.9 Lacunes des connaissances scientifiques
Les connaissances sur plusieurs des ressources naturelles de la réserve sont insuffisantes, notamment sur les plantes vasculaires et les groupements végétaux, l’utilisation du territoire par la sauvagine, les oiseaux de rivage et les oiseaux coloniaux, les effets exacts de l’érosion côtière et des changements climatiques, la présence d’espèces envahissantes ou exotiques ainsi que la présence de certaines espèces en péril. Des connaissances additionnelles permettraient de mieux évaluer l’état de santé écologique de cette aire protégée et favoriseraient la prise de décision en matière de gestion.
4. Buts et objectifs
4.1 Vision
La réserve nationale de faune de la Pointe-de-l’Est protège des habitats importants pour les espèces en péril, les espèces d’oiseaux prioritaires et d’autres espèces sauvages. Les espèces d’oiseaux prioritaires sont celles mentionnées dans la Stratégie de conservation des oiseaux pour la région de conservation des oiseaux 14 de la région du Québec : Forêt septentrionale de l’Atlantique (Environnement Canada, 2013b).
4.2 Buts et objectifs
Les buts et objectifs ci-dessous servent à préciser la vision du plan de gestion et tiennent compte des menaces et des défis de gestion. L’atteinte de ces buts et objectifs sera concrétisée par la réalisation des actions présentées au Tableau 5 (Approches de gestion de la réserve nationale de faune de la Pointe-de-l’Est), lesquelles seront mises en œuvre en fonction des ressources disponibles.
But 1 : Réduire l’impact des activités humaines sur la réserve.
Objectifs :
1.1 Compléter la signalisation et l’affichage des limites de la réserve afin de protéger la faune et la flore de l’impact des activités humaines.
1.2 Sensibiliser la population régionale et locale à la mission de la réserve et à la réglementation qui s’y applique et obtenir son appui et sa collaboration.
1.3 Réduire les impacts de la circulation motorisée dans la réserve.
1.4 Assurer une surveillance annuelle régulière du territoire afin de réduire le nombre d’incidents liés au non-respect de la réglementation.
1.5 Limiter les impacts liés aux prélèvements des ressources dans la réserve.
1.6 Réduire la pollution de la réserve.
1.7 Évaluer les effets de la route 199 sur les écosystèmes et la faune de la réserve et les mesures d’atténuation possibles.
But 2 : Protéger et améliorer les habitats importants pour les espèces en péril, les espèces d’oiseaux prioritaires et d’autres espèces sauvages.
Objectifs :
2.1 Protéger les espèces d’oiseaux prioritaires de la réserve, notamment les populations de sauvagine et de limicoles.
2.2 Préserver les populations d’espèces en péril et à statut précaire et leurs habitats en mettant en œuvre les recommandations et les actions mentionnées dans les documents de rétablissement fédéraux et provinciaux.
2.3 Déterminer et préserver les habitats sensibles les plus représentatifs et les plus importants pour la conservation de la réserve.
2.4 Restaurer les habitats perturbés par la circulation motorisée.
2.5 Réduire les effets de l’érosion côtière et des événements météorologiques extrêmes sur les habitats et restaurer les habitats perturbés, si possible.
2.6 Prévenir la prolifération des espèces envahissantes ou exotiques.
But 3 : Consolider le territoire de la réserve et promouvoir la conservation des habitats naturels sur les terrains adjacents afin de favoriser la connectivité entre les habitats et de meilleures conditions écologiques.
Objectifs :
3.1 Déterminer les terrains de propriété fédérale adjacents à la réserve qu’il est important de conserver.
3.2 Intégrer à la réserve les terrains de propriété fédérale adjacents qui présentent un intérêt écologique.
3.3 Protéger les habitats naturels des terrains de propriété fédérale adjacents à la réserve qui présentent un intérêt écologique.
3.4 Limiter les effets possibles des activités anthropiques sur les terrains adjacents à la réserve.
But 4 : Sensibiliser le public et les communautés régionales et locales à la conservation de la réserve, des espèces sauvages et de leurs habitats.
Objectifs :
4.1 Encourager la réalisation d’activités de sensibilisation et de communication auprès du public et des communautés régionales et locales sur l’importance de la conservation et le rôle de la réserve.
4.2 S’assurer que les installations et les infrastructures d’accueil de la réserve sont en bon état et sûres pour le public.
4.3 Favoriser la sensibilisation et la collaboration des communautés locales en matière de conservation de la réserve et des terrains adjacents.
But 5 : Assurer la surveillance écologique de la réserve et améliorer les connaissances sur les espèces sauvages et leurs habitats.
Objectifs :
5.1 Élaborer et mettre en œuvre un plan de surveillance écologique.
5.2 Déterminer les lacunes des connaissances scientifiques et combler celles qui sont jugées prioritaires.
4.3 Évaluation
Un suivi annuel des actions mises en œuvre et des résultats obtenus sera effectué en fonction des ressources humaines et financières disponibles. Ce suivi servira à établir les priorités futures en matière d’actions et d’investissement des ressources. Le plan de gestion lui-même sera réévalué cinq ans après son approbation initiale et sera révisé et mis à jour tous les dix ans par la suite.
Buts | Objectifs | Actions (niveau de prioriték) |
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But 1 : Réduire l’impact des activités humaines sur la réserve. Menaces et défis :
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Objectif 1.1 : Compléter la signalisation et l’affichage des limites de la réserve afin de protéger la faune et la flore de l’impact des activités humaines. |
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But 1 : Réduire l’impact des activités humaines sur la réserve. Menaces et défis :
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Objectif 1.2 : Sensibiliser la population régionale et locale à la mission de la réserve et à la réglementation qui s’y applique et obtenir son appui et sa collaboration. |
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But 1 : Réduire l’impact des activités humaines sur la réserve. Menaces et défis :
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Objectif 1.3 : Réduire les impacts de la circulation motorisée dans la réserve. |
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But 1 : Réduire l’impact des activités humaines sur la réserve. Menaces et défis :
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Objectif 1.4 : Assurer une surveillance annuelle régulière du territoire afin de réduire le nombre d’incidents liés au non-respect de la réglementation. |
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But 1 : Réduire l’impact des activités humaines sur la réserve. Menaces et défis :
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Objectif 1.5 : Limiter les impacts liés aux prélèvements des ressources dans la réserve. |
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But 1 : Réduire l’impact des activités humaines sur la réserve. Menaces et défis :
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Objectif 1.6 : Réduire la pollution de la réserve. |
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But 1 : Réduire l’impact des activités humaines sur la réserve. Menaces et défis :
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Objectif 1.7 : Évaluer les effets de la route 199 sur les écosystèmes et la faune de la réserve et les mesures d’atténuation possibles. |
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But 2 : Protéger et améliorer les habitats importants pour les espèces en péril, les espèces d’oiseaux prioritaires et d’autres espèces sauvages. Menaces et défis :
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Objectif 2.1 : Protéger les espèces d’oiseaux prioritaires de la réserve, notamment les populations de sauvagine et de limicoles. |
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But 2 : Protéger et améliorer les habitats importants pour les espèces en péril, les espèces d’oiseaux prioritaires et d’autres espèces sauvages. Menaces et défis :
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Objectif 2.2 : Préserver les populations d’espèces en péril et à statut précaire et leurs habitats en mettant en œuvre les recommandations et les actions mentionnées dans les documents de rétablissement fédéraux et provinciaux. |
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But 2 : Protéger et améliorer les habitats importants pour les espèces en péril, les espèces d’oiseaux prioritaires et d’autres espèces sauvages. Menaces et défis :
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Objectif 2.3 : Déterminer et préserver les habitats sensibles les plus représentatifs et les plus importants pour la conservation de la réserve. |
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But 2 : Protéger et améliorer les habitats importants pour les espèces en péril, les espèces d’oiseaux prioritaires et d’autres espèces sauvages. Menaces et défis
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Objectif 2.4 : Restaurer les habitats perturbés par la circulation motorisée. |
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But 2 : Protéger et améliorer les habitats importants pour les espèces en péril, les espèces d’oiseaux prioritaires et d’autres espèces sauvages. Menaces et défis
|
Objectif 2.5 : Réduire les effets de l’érosion côtière et des événements météorologiques extrêmes sur les habitats et restaurer les habitats perturbés si possible. |
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But 2 : Protéger et améliorer les habitats importants pour les espèces en péril, les espèces d’oiseaux prioritaires et d’autres espèces sauvages. Menaces et défis
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Objectif 2.6 : Prévenir la prolifération des espèces envahissantes ou exotiques. |
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But 3 : Consolider le territoire de la réserve et promouvoir la conservation des habitats naturels sur les terrains adjacents afin de favoriser la connectivité et de meilleures conditions écologiques. Menaces et défis :
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Objectif 3.1 : Déterminer les terrains de propriété fédérale adjacents à la réserve qu’il est important de conserver. |
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But 3 : Consolider le territoire de la réserve et promouvoir la conservation des habitats naturels sur les terrains adjacents afin de favoriser la connectivité et de meilleures conditions écologiques. Menaces et défis :
|
Objectif 3.2 : Intégrer à la réserve les terrains de propriété fédérale adjacents qui présentent un intérêt écologique. |
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But 3 : Consolider le territoire de la réserve et promouvoir la conservation des habitats naturels sur les terrains adjacents afin de favoriser la connectivité et de meilleures conditions écologiques. Menaces et défis :
|
Objectif 3.3 : Protéger les habitats naturels des terrains de propriété fédérale adjacents à la réserve qui présentent un intérêt écologique. |
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But 3 : Consolider le territoire de la réserve et promouvoir la conservation des habitats naturels sur les terrains adjacents afin de favoriser la connectivité et de meilleures conditions écologiques. Menaces et défis :
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Objectif 3.4 : Limiter les effets possibles des activités anthropiques sur les terrains adjacents à la réserve. |
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But 4 : Sensibiliser le public et les communautés régionales et locales à la conservation de la réserve, des espèces sauvages et de leurs habitats. Menaces et défis :
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Objectif 4.1 : Encourager la réalisation d’activités de sensibilisation et de communication auprès du public et des communautés régionales et locales sur l’importance de la conservation et le rôle de la réserve. |
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But 4 : Sensibiliser le public et les communautés régionales et locales à la conservation de la réserve, des espèces sauvages et de leurs habitats. Menaces et défis :
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Objectif 4.2 : S’assurer que les installations et les infrastructures d’accueil de la réserve sont en bon état et sûres pour le public. |
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But 4 : Sensibiliser le public et les communautés régionales et locales à la conservation de la réserve, des espèces sauvages et de leurs habitats. Menaces et défis :
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Objectif 4.3 : Favoriser la sensibilisation et la collaboration des communautés locales en matière de conservation de la réserve et des terrains adjacents. |
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But 5 : Assurer la surveillance écologique de la réserve et améliorer les connaissances sur les espèces sauvages et leurs habitats. Menaces et défis :
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Objectif 5.1 : Élaborer et mettre en œuvre un plan de surveillance écologique. |
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But 5 : Assurer la surveillance écologique de la réserve et améliorer les connaissances sur les espèces sauvages et leurs habitats. Menaces et défis :
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Objectif 5.2 : Déterminer les lacunes des connaissances scientifiques et combler celles qui sont jugées prioritaires. |
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k Calendrier de réalisation : 1 (De 0 à 3 ans), 2 (De 4 à 6 ans), 3 (De 7 à 10 ans et plus)
Note : Les niveaux de priorité accordés aux actions se rapportent au calendrier de réalisation et non à l’importance pour la conservation des ressources. Ils peuvent changer selon le contexte et les ressources disponibles.
5. Approches de gestion
Cette section résume les approches et les actions qui sont présentées au Tableau 5 et sont susceptibles d’être utilisées dans la gestion de la réserve nationale de faune de la Pointe-de-l’Est. Les actions de gestion seront toutefois précisées lors du processus de planification annuelle et seront mises en œuvre en fonction des ressources financières et humaines disponibles et selon les approches décrites ci-dessous.
5.1 Gestion de l’habitat
La gestion de l’habitat sera orientée vers la conservation d’habitats importants pour la sauvagine, notamment le canard noir, le canard pilet et la sarcelle d’hiver, vers le rétablissement des espèces en péril comme le grèbe esclavon, le bruant de Nelson, le quiscale rouilleux, le pluvier siffleur (hors de la réserve), le bident différent, le corème de Conrad et l’hudsonie tomenteuse, ainsi que vers la protection de l’habitat essentiel de certaines de ces espèces et d’habitats importants pour d’autres espèces sauvages. La réalisation d’études et d’inventaires permettra aussi de mieux connaître les associations végétales, de déterminer les habitats sensibles et d’intérêt ainsi que d’identifier les plantes rares et en péril de la réserve.
Les écosystèmes de la réserve étant affectés par la circulation motorisée, des efforts seront déployés afin de mieux encadrer cette activité avec les organismes locaux, d’en atténuer les effets et de restaurer les habitats dégradés. Des efforts seront également faits pour documenter et limiter si possible les effets de l’érosion côtière et des changements climatiques sur le milieu, atténuer les perturbations anthropiques et les effets de la pollution et surveiller la présence d’espèces exotiques ou envahissantes dans la réserve. La surveillance du territoire par la Direction de l’application de la loi sur la faune (DALF) sera aussi favorisée afin de limiter le nombre d’incidents liés au non-respect de la réglementation. Enfin, le SCF misera sur une plus grande collaboration avec les gestionnaires des territoires adjacents à la réserve et avec les groupes locaux œuvrant dans le domaine de la conservation et de l’environnement afin d’harmoniser les approches de gestion des terres et de développer des initiatives de conservation convergentes et complémentaires.
5.2 Gestion de la faune
La gestion de la faune sera basée sur les connaissances acquises lors d’inventaires et de diverses études. Ces connaissances permettront de faire le point sur plusieurs éléments de la biodiversité de la réserve. Des efforts de suivi pourraient être consentis pour mieux connaître et gérer les populations de sauvagine, d’oiseaux aquatiques et d’oiseaux de rivage qui utilisent la réserve de même que les espèces d’oiseaux en péril recensées dans la réserve telles que le grèbe esclavon. Il faudra également mieux documenter la présence du bruant de Nelson, du quiscale rouilleux et des chauves-souris du genre Myotis. Des inventaires de certains groupes fauniques peu connus dans la réserve pourraient aussi être menés, notamment les poissons et les invertébrés. De plus, la collaboration avec divers spécialistes des milieux gouvernemental et universitaire pour des projets de recherche ou des suivis sera privilégiée afin d’assurer la meilleure protection possible aux espèces en péril. Les orientations données dans le cadre des programmes de rétablissement des espèces en péril guideront la protection de l’habitat essentiel dans la réserve et en périphérie.
5.3 Surveillance
La mise en place d’un programme de surveillance écologique est envisagée au cours des cinq prochaines années afin d’évaluer l’état écologique de la réserve et de recueillir des informations utiles à la prise de décision de gestion. Ce programme sera basé sur les suivis biologiques faits à l’interne et les suivis faits en collaboration avec des collaborateurs locaux, régionaux et provinciaux. Des efforts de surveillance écologique pourraient entre autres porter sur les habitats, les espèces en péril et les espèces prioritaires ou représentatives de la réserve (p. ex. la sauvagine) ainsi que sur les stress écologiques et anthropiques auxquels le territoire est soumis (p. ex. la circulation motorisée). Une collaboration avec divers intervenants locaux pourrait être établie afin d’augmenter l’efficacité et la durabilité du programme de surveillance.
5.4 Recherche
Des besoins en matière d’acquisition de connaissances et de recherche ont été établis pour plusieurs espèces fauniques et végétales ainsi que pour les menaces et les défis de gestion liés à la réserve nationale de la Pointe-de-l’Est. La mise à jour d’un plan d’acquisition de connaissances fondé sur le plan actuel de conservation de la réserve (SCF, 2005) et sur les inventaires et études effectués depuis la rédaction de ce plan est d’abord envisagée à cet effet. Une des priorités est de mieux documenter l’utilisation de la réserve par la sauvagine, dont le canard noir, le canard pilet, la sarcelle d’hiver, le canard d’Amérique, les oiseaux de rivage et les oiseaux aquatiques ainsi que la présence de certaines espèces en péril ou à statut précaire, dont le bruant de Nelson, le quiscale rouilleux, les chauves-souris du genre Myotis, le bident différent, la hudsonie tomenteuse et le corème de Conrad. Il sera très important de mieux connaître l’ampleur des menaces écologiques qui peuvent affecter la réserve, notamment la circulation motorisée, l’érosion côtière et les changements climatiques, les effets et pressions des activités anthropiques périphériques, les espèces envahissantes ou exotiques et la fragmentation du paysage liée à la présence d’infrastructures routières. Enfin, il serait aussi souhaitable d’acquérir des connaissances sur les habitats, les plantes, les insectes et le benthos.
Pour obtenir une autorisation de mener une recherche dans la réserve nationale de faune de la Pointe-de-l’Est et pour recevoir des instructions concernant les lignes directrices des propositions de recherche, veuillez communiquer avec :
Réserve nationale de faune – Demande de permis
Environnement et Changement climatique Canada – Service canadien de la faune
801-1550, avenue d’Estimauville
Québec (Québec) G1J 0C3
Courriel : ec.permisscfquebec-cwsquebecpermit.ec@canada.ca
5.5 Information et sensibilisation du public
Puisque la réserve nationale de faune de la Pointe-de-l’Est est accessible au public, Environnement et Changement climatique Canada peut y autoriser des activités de sensibilisation. Ces activités pourraient être réalisées par des municipalités et des organismes locaux et régionaux de conservation.
Depuis près de 30 ans, l’organisme La Salicorne propose des activités d’interprétation dans la réserve, principalement à une clientèle touristique. Bien que la réserve existe depuis près de 40 ans, elle est encore peu connue des résidents de l’archipel, notamment en ce qui concerne sa mission et son rôle de conservation. Des efforts seront déployés en collaboration avec les intervenants locaux pour informer et sensibiliser le public et les communautés locales à la mission de cette aire protégée et à la réglementation qui s’y applique. D’ailleurs, l’organisme La Salicorne élabore actuellement un plan d’interprétation qui pourra répondre aux objectifs de sensibilisation établis pour la réserve.
6. Autorisations et interdictions
Dans l’intérêt des espèces sauvages et de leurs habitats, les activités humaines dans les réserves nationales de faune sont restreintes et contrôlées en vertu du Règlement sur les réserves d’espèces sauvages. Ce règlement établit les activités qui sont interdites (paragraphe 3[1]) dans les réserves nationales de faune et fournit au ministre de l’Environnement et du Changement climatique des mécanismes d’autorisation de certaines activités qui y sont autrement interdites. Le règlement confère également au ministre le pouvoir d’interdire l’accès aux réserves nationales de faune.
La pratique d’activités dans les réserves nationales de faune n’est autorisée que si un avis émanant du ministre est publié dans un journal local ou affiché à l’entrée de la réserve ou à ses limites et sous réserve des conditions dudit avis (voir Annexe I). Toutefois, le ministre de l’Environnement et du Changement climatique peut délivrer un permis autorisant certaines activités.
6.1 Interdiction d’accès
En vertu du Règlement sur les réserves d’espèces sauvages, le ministre peut interdire l’accès à une réserve nationale de faune en émettant un avis qui sera publié dans un journal local ou affiché à l’entrée de la réserve ou à ses limites (voir Annexe I). Le ministre peut émettre un tel avis s’il croit que l’accès pose un problème de santé et de sécurité publique ou qu’il est susceptible de perturber les espèces sauvages et leurs habitats.
À la réserve nationale de faune de la Pointe-de-l’Est, un tel avis serait affiché aux entrées de la réserve, dans les deux stationnements des secteurs d’accès, soit le secteur de la Camarine et le secteur de l’Échouerie.
L’accès à la réserve nationale de faune de la Pointe-de-l’Est est interdit dans les situations suivantes :
- en véhicule motorisé hors du réseau minimal de sentiers de VTT et des périodes désignées (voir les véhicules autorisés et autres spécifications à la section 6.2.2), en motoneige ou avec tout autre moyen de transport (p. ex. buggy des dunes ou motodune [dune buggy], véhicule tout-terrain amphibie, motocyclette, vélo, vélo à pneus surdimensionnés [fat bike], cheval, buggy à voile [kite buggy]) (pour les VTT, camions et jeeps, voir les spécifications à la section 6.2.2).
6.2 Activités autorisées
La réserve nationale de faune est ouverte au public à l’année et en tout temps, mais son accès est restreint aux endroits désignés à cette fin, à moins d’indication contraire dans les avis publiés dans les journaux locaux ou affichés à l’entrée de la réserve ou à ses limites. De plus, les détenteurs de permis de chasse aux oiseaux migrateurs peuvent accéder aux zones de chasse aux oiseaux migrateurs dans la réserve selon les dates en vigueur dans la réglementation concernant la chasse aux oiseaux migrateurs, généralement de la fin de septembre à la fin de décembre, aux endroits désignés à cette fin et pouvant être indiqués par des affiches sur le site. Les visiteurs doivent se conformer à toute autre restriction à moins de détenir un permis délivré par le ministre.
Parce qu’elles sont compatibles avec les buts et les objectifs de conservation énoncés dans le présent plan de gestion, les activités suivantes sont permises dans la réserve : la randonnée pédestre, la raquette, l’observation de la nature et la photographie dans les sentiers pédestres et les sentiers annuels et saisonniers du réseau de sentiers de VTT, le pique-nique aux endroits autorisés ainsi que la chasse aux oiseaux migrateurs considérés comme gibier (sauvagine) aux endroits désignés à cette fin.
6.2.1 Randonnée pédestre, raquette, observation de la nature, photographie et pique-nique
Ces activités sont autorisées uniquement dans les sentiers aménagés de la réserve (sentiers pédestres et sentiers de VTT annuels et saisonniers) ainsi qu’aux installations et infrastructures prévues à cette fin, telles que les belvédères et les aires de services, et ce, à l’année. Les animaux domestiques (uniquement chiens et chats) sont autorisés, mais ils doivent être tenus en laisse. Le pique-nique est autorisé aux endroits désignés à cette fin soit sur les bancs, aux tables et aux belvédères.
6.2.2 Circulation motorisée
À compter de l’été 2019, à la demande des communautés locales, la circulation motorisée dans la réserve sera uniquement autorisée dans le nouveau réseau minimal de sentiers de VTT balisé (Figure 11 et Figure 12). Cette mesure vise à canaliser ces véhicules dans des endroits précis, loin des ressources naturelles fragiles, et d’éviter leurs impacts environnementaux ailleurs dans ce territoire protégé. Les utilisateurs de véhicules motorisés qui désireront circuler dans ce réseau de sentiers devront se conformer aux règlements municipaux et provinciaux en vigueur, s’il y a lieu, ainsi qu’aux règlements de la réserve. Ceux-ci stipulent que les véhicules tout-terrain (VTT), soit les quads (incluant les véhicules de type côte à côte), sont autorisés à circuler dans les sentiers VTT du réseau dits « accessibles à l’année » (Figure 11). Lors de la période de chasse automnale aux oiseaux migrateurs, les VTT sont également autorisés à circuler dans des sentiers dits « saisonniers », qui seront clairement identifiés sur le terrain. La période d’utilisation des sentiers saisonniers est du 15 septembre au 31 décembre. De plus, pendant cette période de chasse automnale, les camions et les jeeps sont autorisés à circuler dans les sentiers VTT accessibles à l’année ainsi que dans les sentiers saisonniers, mais seulement pour la chasse aux oiseaux migrateurs et durant la période de chasse aux oiseaux migrateurs (Figure 11) dans le cadre d’un projet pilote qui sera mené de 2019 à 2022. Les utilisateurs de ces véhicules devront détenir un permis émis à cette fin par ECCC. Ce projet pilote pourrait ou non être reconduit ou pourrait être annulé à tout moment en fonction des comportements des utilisateurs et des impacts de ces véhicules sur les habitats de la réserve et la conservation des ressources. La circulation motorisée est interdite hors de ce réseau minimal de sentiers de VTT, y compris dans les sentiers fermés et en régénération. Tout autre moyen de transport, motorisé ou non, est interdit dans la réserve. Par ailleurs, des zones de conservation du grèbe esclavon (une espèce d’oiseau en voie de disparition) ont été établies dans la réserve afin de limiter la circulation en véhicule motorisé ou à pied à moins de 50 m des étangs où cette espèce niche et élève ses petits, soit entre le 1er mai et le 31 août, et ce, afin d’éviter le dérangement de l’espèce (Figure 12). Ces zones de conservation du grèbe ne sont pas interdites d’accès, mais elles ont été considérées dans la planification du réseau minimal de sentiers VTT à la pointe de l’Est dans le but de protéger cette espèce en péril. Le stationnement des véhicules motorisés sera permis dans les zones qui seront identifiées à cette fin. Des agents désignés d’ECCC ou d’autres organisations veilleront à la surveillance et à l’application de la réglementation relative à la circulation motorisée dans la réserve.
Description longue
Carte montrant le réseau minimal de sentiers de VTT à la pointe de l’Est, incluant la réserve nationale de faune (RNF) de la Pointe-de-l’Est. La RNF est localisée en fonction des autres propriétés du gouvernement du Canada et du Refuge faunique de la Pointe-de-l’Est. Les sentiers de VTT accessible à l’année et saisonniers, les sentiers piétonniers et pédestres ainsi que les routes sont indiqués. L’utilisation saisonière des sentiers de VTT et piétonniers est dédié à la chasse aux oiseaux migrateurs, du 15 septembre au 31 décembre. L’échelle de la carte est en kilomètres.
Description longue
Carte montrant les zones de conservation du grèbe esclavon dans les limites de la réserve nationale de faune de la Pointe-de-l’Est, des autres propriétés du gouvernement du Canada ainsi qu’au refuge faunique de la Pointe-de-l’Est. Carte montrant les aires où les véhicules motorisés et l’accès pédestre est limité du 1ier mai au 31 août à moins de 50 mètres des étangs utilises par le grèbe esclavon en période de reproduction, situés principalement au nord-nord-est de la région. De plus, le réseau de sentiers de VTT les sentiers piétonniers, les sentiers pédestres ainsi que les routes sont indiqués. Un médaillon montre l’emplacement de la RNF par rapport aux provinces du Québec, de Terre-Neuve et Labrador, du Nouveau-Brunswick, de l’Ile-du-Prince-Edward, de la Nouvelle-Écosse, de l’Ontario et des États-Unis. L’Échelle de la carte est en kilomètres et la projection universelle transverse de Mercator de zone 20. Avertissement : Cette carte géographique fournit de l’information à titre indicatif seulement et ne doit pas être utilisée pour des fins d’interprétation et d’application juridiques.
6.2.3 Chasse aux oiseaux migrateurs
La chasse à la sauvagine est une activité traditionnelle pratiquée depuis plusieurs décennies à la pointe de l’Est. La chasse aux oiseaux migrateurs est autorisée dans la réserve aux périodes, aux conditions, aux endroits et avec les engins de chasse autorisés selon la réglementation en vigueur (Figure 13). Pour des raisons de conservation et de sécurité publique, la chasse aux oiseaux migrateurs est interdite dans certaines zones désignées de la réserve, notamment dans les secteurs de la Camarine et de l’Échouerie à moins de 150 mètres des sentiers pédestres. De plus, par souci de sécurité des usagers, il est recommandé de ne pas chasser dans le réseau de sentiers de VTT et à moins de 150 mètres de celui-ci dans la réserve. Par ailleurs, l’utilisation d’arbres ou de branches afin de confectionner des caches pour la chasse aux oiseaux migrateurs n’est pas permise dans la réserve. En 2018, ECCC a fait des démarches afin d’interdire la pratique de l’appâtage dans cette aire protégée avant la saison de chasse aux oiseaux migrateurs pour éviter les déplacements fréquents en véhicules motorisés de même que les risques de dérangement de la faune, de dégradation du milieu et de braconnage. Cette demande n’a cependant pas été retenue, car il faudrait également interdire l’appâtage ailleurs dans l’archipel, ce qui semble difficile. ECCC prévoyait aussi reporter le début de la période de chasse aux oiseaux migrateurs au 1er octobre de chaque année afin d’éviter les prises accidentelles de grèbes esclavons, une population en péril dans l’archipel. Ces oiseaux se regroupent notamment à l’étang de l’Est du début à la fin de septembre pour la mue, période à laquelle ils sont très vulnérables puisqu’ils sont incapables de voler. Toutefois, les chasseurs se sont montrés réticents à l’idée d’un report du début de la saison de chasse dans la réserve et dans l’archipel, surtout que la saison de chasse débute plus tôt dans les provinces maritimes, ce qui pourrait les priver de prises potentielles de sauvagine.
Description longue
Carte montrant les zones où la chasse est interdite dans la réserve nationale de faune (RNF) de la Pointe-de-l’Est et dans les environs. Les autres propriétés du gouvernement du Canada, le refuge faunique de la Pointe de l’Est, le réseau minimal de sentiers de VTT les sentiers piétonniers, les sentiers pédestres et les routes sont indiquées. Un médaillon montre l’emplacement de la RNF par rapport aux provinces du Québec, de Terre-Neuve et Labrador, du Nouveau-Brunswick, de l’Ile-du-Prince-Edward, de la Nouvelle-Écosse, de l’Ontario et des États-Unis. L’Échelle de la carte est en kilomètres et la projection universelle transverse de Mercator de zone 20. Avertissement : Cette carte géographique fournit de l’information à titre indicatif seulement et ne doit pas être utilisée pour des fins d’interprétation et d’application juridiques.
6.2.4 Cueillette des petits fruits
En vertu du présent plan de gestion, la cueillette des petits fruits est une activité traditionnelle qui est maintenant officiellement autorisée dans la réserve, mais, à la suite d’inventaires, pourrait être restreinte ou interdite dans certains habitats de l’aire de distribution de plantes en péril ou à statut précaire (Figure 14) telles que le corème de Conrad, le bident différent et l’hudsonie tomenteuse et peut-être aussi l’aster du golfe Saint-Laurent (espèce jusqu’à maintenant inventoriée hors réserve seulement), et ce, afin d’assurer la survie de ces espèces et de leurs habitats. Dans ce cas, ces zones seraient indiquées sur le terrain. La récolte des espèces suivantes est permise dans la réserve : la camarine noire, l’airelle rouge, la canneberge commune, la canneberge à gros fruits, le raisin d’ours, le bleuet à feuilles étroites, le bleuet fausse-myrtille, la chicouté et le petit thé. Toutefois, la récolte commerciale ou à des fins de vente demeure strictement interdite dans cette aire protégée. De plus, la cueillette des petits fruits doit être faite manuellement et sans l’utilisation d’outils (p. ex. peignes, râteaux) ou d’équipements mécaniques ou motorisés. La récolte maximale journalière autorisée est de 20 litres (5 gallons) de petits fruits (toutes espèces confondues) par personne par jour, et ce, pour réduire les risques d’exploitation intensive et de vente commerciale.
Un avis stipulant les activités permises et interdites dans la réserve nationale de faune de la Pointe-de-l’Est est affiché aux entrées de la réserve, soit dans les deux stationnements des secteurs d’accès. Cet avis a aussi été publié dans les journaux locaux.
Remarque : En cas d’incompatibilité entre les renseignements présentés dans ce document et l’avis, ce dernier prévaudra à titre d’instrument juridique autorisant l’activité.
Toute autre activité est interdite dans cette réserve nationale de faune, notamment la chasse au petit et au gros gibier, le colletage et le trappage, la pêche, le camping, le vélo ainsi que la circulation en véhicule motorisé hors des routes d’accès officielles et des stationnements et du réseau minimal de sentiers de VTT.
6.2.5 Terrains de propriété fédérale adjacents à la réserve
Il n’y a actuellement aucune installation ou infrastructure d’accueil sur les terrains de propriétés fédérales adjacents à la réserve. L’autorisation d’accès public et d’activités récréatives fera l’objet d’une analyse ultérieure.
Description longue
Carte montrant les zones où la cueillette des petits fruits pourrait être restreinte ou interdite à la réserve nationale de faune de la Pointe-de-l’Est et dans les environs. Les autres propriétés du gouvernement du Canada, le refuge faunique de la Pointe-de-l’Est, les zone où la cueillette de petits fruits pourrait être restreinte ou interdite, la distribution d’espèces végétales en péril ou à statut précaire, le réseau minimal de sentiers de VTT les sentiers piétonniers, les sentiers pédestres et les routes sont indiquées. Un médaillon montre l’emplacement de la RNF par rapport aux provinces du Québec, de Terre-Neuve et Labrador, du Nouveau-Brunswick, de l’Ile-du-Prince-Edward, de la Nouvelle-Écosse, de l’Ontario et des États-Unis. L’Échelle de la carte est en kilomètres et la projection universelle transverse de Mercator de zone 20. Avertissement : Cette carte géographique fournit de l’information à titre indicatif seulement et ne doit pas être utilisée pour des fins d’interprétation et d’application juridiques.
6.3 Autorisations
Des permis et des avis autorisant une activité peuvent être émis si le ministre est d’avis que l’activité relève d’une recherche scientifique liée à la conservation des espèces sauvages ou de leurs habitats, est dans l’intérêt des espèces sauvages et de leurs habitats ou contribuera à la conservation de ceux-ci, ou est autrement conforme aux critères et au but de création de la réserve nationale de faune énoncés dans le plus récent plan de gestion.
Le ministre peut poser à l’émission de permis toute condition qu’il estime nécessaire pour atténuer les impacts possibles de l’activité sur les espèces sauvages et leurs habitats et pour protéger ceux-ci.
Pour plus d’informations, veuillez consulter la « Politique relative à la délivrance de permis ou à l’autorisation pour la tenue d’activités interdites dans des aires protégées désignées en vertu de la Loi sur les espèces sauvages du Canada et de la Loi de 1994 sur la convention concernant les oiseaux migrateurs » (décembre 2011). Cette politique d’Environnement et Changement climatique Canada est disponible sur le site Web des aires protégées au Réserves nationales de faune existantes.
Toutes les demandes de permis ou d’autorisations doivent être effectuées par écrit à l’adresse suivante :
Environnement et Changement climatique Canada – Service canadien de la faune
Région du Québec
801-1550, avenue d’Estimauville
Québec (Québec) G1J 0C3
Courriel : ec.permisscfquebec-cwsquebecpermit.ec@canada.ca
6.4 Exceptions
Les activités suivantes ne nécessitent pas de permis ou d’autorisation :
- les activités liées à la sécurité publique, à la santé publique ou à la sécurité nationale et qui sont autorisées en vertu d’une autre loi du Parlement ou des activités qui sont autorisées en vertu de la Loi sur la santé des animaux et de la Loi sur la protection des végétaux afin de protéger la santé d’animaux ou de végétaux;
- les activités liées à l’entretien de routine des réserves nationales de faune, à la mise en œuvre des plans de gestion et aux activités d’application de la loi et qui sont menées par un agent ou un employé d’Environnement et Changement climatique Canada ou par du personnel délégué.
6.5 Autres autorisations fédérales et provinciales
Selon la nature de l’activité, d’autres autorisations et permis fédéraux ou provinciaux peuvent être nécessaires pour mener une activité dans cette réserve nationale de faune.
Pour de plus amples renseignements, veuillez communiquer avec le bureau régional de l’autorité fédérale ou provinciale compétente.
7. Santé et sécurité
Tous les efforts raisonnables seront faits pour protéger la santé et la sécurité du public, y compris la communication aux visiteurs de tout renseignement pertinent concernant tout risque ou danger connu ou anticipé. De plus, le personnel d’Environnement et Changement climatique Canada prendra toutes les mesures de précaution raisonnables et nécessaires afin de protéger sa propre santé et d’assurer sa sécurité ainsi que celle de ses collègues. Toutefois, les visiteurs (y compris les chercheurs et les entrepreneurs) doivent faire tous les efforts raisonnables pour s’informer des risques, bien se préparer et être autonomes. Puisque les milieux naturels comportent certains dangers, les visiteurs doivent prendre les mesures de précaution appropriées pour assurer leur propre sécurité. Il n’y a pas de personnel d’Environnement et Changement climatique Canada présent en permanence dans cette réserve nationale de faune ni de services permettant d’assurer la sécurité des visiteurs en continu. Environnement et Changement climatique Canada prévoit réaliser un plan de sécurité publique afin de limiter les risques d’incidents et d’assurer la sécurité du public sur le territoire de la réserve.
Pour signaler une urgence environnementale, du braconnage ou le non-respect de la règlementation, veuillez communiquer avec le Centre national des urgences environnementales aux numéros de téléphone suivants :
514-283-2333 ou 1-866-283-2333
Les incidents ou situations d’urgence peuvent être signalés à :
- Sauvetage maritime (Garde côtière canadienne) : 1-800-463-4393/cellulaire : *16
- Sûreté du Québec : 310-4141/cellulaire : *4141
- Sécurité civile : 1-866-776-8345/cellulaire : 911
- Urgence environnementale : Environnement et Changement climatique Canada : 1-866-283-2333 ou Ministère de l’Environnement et de la Lutte contre les changements climatiques : 1-866-694-5454
- Feux de forêt : SOPFEU : 1-800-463-FEUX (3389)
- Autorités locales (police ou service d’incendie) : 911
8. Application de la loi
La gestion des réserves nationales de faune repose sur trois lois et les règlements qui en découlent :
- la Loi de 1994 sur la convention concernant les oiseaux migrateurs et le Règlement sur les oiseaux migrateurs;
- la Loi sur les espèces sauvages du Canada et le Règlement sur les réserves d’espèces sauvages;
- la Loi sur les espèces en péril.
Les agents d’application de la loi sur la faune d’Environnement et Changement climatique Canada ont le mandat de surveiller la conformité aux lois et aux règlements en continu et de procéder à des investigations, le cas échéant.
Voici des exemples d’activités qui, si elles sont exécutées sans autorisation dans des réserves nationales de faune, peuvent constituer des infractions :
- accéder au site hors des endroits désignés;
- détruire ou déranger des oiseaux migrateurs, leurs nids ou leurs œufs;
- avoir en sa possession une arme ou un autre instrument qui pourrait servir à la chasse hors des périodes et des endroits désignés;
- pique-niquer, camper ou se livrer à toute autre activité récréative hors des endroits désignés;
- allumer un feu;
- enlever ou endommager tout artéfact naturel, tout édifice, toute clôture, toute affiche, toute enseigne ou toute autre structure;
- jeter ou laisser des déchets ou des substances susceptibles de diminuer la qualité de l’environnement naturel;
- laisser un animal domestique en liberté;
- utiliser tout moyen de transport (hors des routes d’accès officielles, des stationnements et du réseau minimal de sentiers de VTT, où certains véhicules sont autorisés; voir 6.2.2).
9. Mise en œuvre du plan
Le plan de gestion sera mis en œuvre sur un horizon de 10 ans. Des plans de travail annuels seront établis selon les priorités et le cadre budgétaire. Selon les ressources disponibles et les possibilités, certaines actions pourront être devancées, reportées ou annulées. Environnement et Changement climatique Canada favorisera une approche de gestion adaptative. La mise en œuvre du plan sera évaluée cinq ans après la publication de celui-ci et sera fondée sur les actions présentées au Tableau 5.
10. Collaborateurs
Une collaboration avec des agences et des organismes du milieu sera privilégiée afin de favoriser la protection et la conservation des espèces sauvages et de leurs habitats dans la réserve nationale de faune de la Pointe-de-l’Est. Par exemple, des collaborations peuvent être établies ou poursuivies avec des universités et des centres de recherche pour combler les lacunes des connaissances scientifiques, avec la province pour mettre en œuvre les mesures de rétablissement des espèces en péril, particulièrement celles qui relèvent de la juridiction provinciale, ainsi qu’avec des organismes non gouvernementaux et les autorités municipales pour sensibiliser la population aux objectifs de conservation de la réserve.
Voici une liste des principaux organismes pouvant collaborer à la mission et aux activités de la réserve nationale de faune de la Pointe-de-l’Est.
Attention FragÎles
350 chemin Principal, bureau 202
Cap-aux-Meules (Québec) G4T 1C9
Téléphone : 418-986-6644
Télécopieur : 418-986-6083
Courriel général : attention.fragiles@tlb.sympatico.ca
Marie-Ève Giroux, directrice
Mélanie Bourgeois, chargée de projet, biodiversité et milieu naturel
Courriel : action@attentionfragiles.org
CEGEP de la Gaspésie et des îles (Campus des Îles-de-la-Madeleine)
15, chemin de la Piscine
L'Étang-du-Nord (Québec) G4T 3X4
Téléphone : 418-986-5187
Télécopieur : 418-986-6788
Club d’ornithologie des îles de la Madeleine
202-350 chemin Principal
Cap-aux-Meules (Québec) G4T 1C9
Téléphone : 418-986-5772
Courriel : lecorbijou@yahoo.fr
Comité ZIP des Îles-de-la-Madeleine
330 chemin Principal, bureau 209
Cap-aux-Meules (Québec) G4T 1C9
Téléphone : 418 986-6633 (Yves Martinet, directeur, poste 1)
Télécopieur : 418 986-6633
Courriel : martinet@zipdesiles.org
Communauté maritime des Îles-de-la-Madeleine
460, chemin Principal
Cap-aux-Meules (Québec) G4T 1A1
Téléphone : 418-986-3100
Télécopieur : 418-986-6962
Conservation de la nature Canada
870, av. de Salaberry, bureau R26
Québec (Québec) G1R 2T9
Téléphone : 581-741-9627
Courriel : quebec@conservationdelanature.ca
Camille Bolduc, chargé de projet Gaspésie—Îles-de-la-Madeleine
Téléphone : 418-368-5215
Courriel : Camille.Bolduc@natureconservancy.ca
East Point Management Committee (Comité de gestion de la Pointe-de-l’Est)
2A-006 chemin Jerry
Grosse-Ile (Québec) G4T 6B9
Nancy Clark
Téléphone : 418-937-3703
Courriel : Nancy.Clark@essb.qc.ca
Géo Littoral Consultants
419, avenue Acadie
Dieppe (Nouveau-Brunswick) E1A 1H4
Téléphone : 506-382-6766
Courriel : Geolittoral@gmail.com
Stéphane O’Caroll
La Salicorne
377, Route 199
Grande-Entrée (Québec) G4T 7A5
Téléphone : 418-985-2833
Numéro sans frais : 1-888-537-4537
Télécopieur: 418-985-2226
Courriel : info@salicorne.ca
Robert St-Onge, directeur
Courriel : direction@salicorne.ca
Ministère de la Faune, des Forêts et des Parcs (MFFP)
Direction générale du secteur sud-est
195, boulevard Perron Est
Caplan (Québec) G0C 1H0
Téléphone : 418 388-2125
Télécopieur : 418 388-2444
Courriel : gaspesie-iles-de-la-madeleine@mffp.gouv.qc.ca
Ministère de la Faune, des Forêts et des Parcs (MFFP)
Direction de la gestion de la faune de la Gaspésie-Îles-de-la-Madeleine
124, 1re Avenue Ouest
Sainte-Anne-des-Monts (Québec) G4V 1C5
Téléphone : 418-763-3302
Télécopieur : 418-764-2378
Courriel : gaspesie-iles-de-la-madeleine@mffp.gouv.qc.ca
Élisabeth Tremblay
Téléphone : 418-763-3302 poste 248
Courriel : Elisabeth.Tremblay@mrnf.gouv.qc.ca
Ministère de l’Environnement et de la Lutte contre les changements climatiques (MDDELCC)
Îles-de-la-Madeleine (Point de service)
125, chemin du Parc, bureau 104
Cap-aux-Meules (Québec) G4T 1B3
Téléphone : 418-986-6116
Télécopieur : 418-986-2884
Courriel : gaspesie-iles-de-la-madeleine@environnement.gouv.qc.ca
Municipalité de Grosse-Île
1-006 chemin Jerry
Grosse-Île (Québec) G4T 6B9
Téléphone : 418-985-2510
Télécopieur : 418-985-2297
Courriel : dg.mungi@tlb.sympatico.ca
Janice Turnbull, directrice
Municipalité des Îles-de-la-Madeleine
460, chemin Principal
Cap-aux-Meules (Québec) G4T 1A1
Téléphone : 418-986-3100
Courriel : communications@muniles.ca
Benoît Boudreau, coordonnateur forêt et géomatique
Téléphone : 418-986-3100, poste 114
Courriel : bboudreau@muniles.ca
Université du Québec à Rimouski (UQAR)
300, allée des Ursulines, C.P. 3300, succ. A
Rimouski (Québec) G5L 3A1
Téléphone : 418-723-1986
Numéro sans frais : 1-800-511-3382
Courriel : uqar@uqar.ca
Université de Moncton
18, avenue Antonine-Maillet
Moncton (Nouveau-Brunswick) E1A 3E9
Téléphone : 506-858-4000
Numéro sans frais (Canada et États-Unis) :1-800-363-8336
Courriel : servcomm@umonction.ca
Serge Jolicoeur, professeur
Courriel : serge.jolicoeur@umoncton.ca
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Annexe I : avis d’Environnement et changement climatique Canada publié en 2018
Description longue
Réserve nationale de faune de la Pointe-de-l’Est
Environnement et Changement climatique Canada désire informer le public que la réserve nationale de faune (RNF) de la Pointe-de-l’Est, située dans la municipalité de Grosse-Île dans la région administrative Gaspésie−Îles-de-la-Madeleine, est un territoire protégé. La RNF a été créée en 1978 afin de protéger la faune et ses habitats, particulièrement ceux des oiseaux migrateurs et des espèces en péril présentes sur ce territoire.
Afin de protéger ce territoire, le Ministère informe les personnes qui circulent dans la RNF de leur obligation de se conformer aux règles dictées par la Loi sur les espèces sauvages du Canada et les règlements qui en découlent. Toute personne qui omet de se conformer à ces règles ou aux lois en vigueur est passible d’une amende et de poursuites.
La randonnée pédestre, la raquette, l’observation de la nature et la photographie sont autorisées dans les sentiers pédestres de la réserve (en pointillés sur la carte), ainsi que dans les sentiers de VTT accessibles à l’année (en bleu sur la carte) et les sentiers saisonniers (en vert sur la carte). Les sentiers piétonniers (en orange sur la carte) sont accessibles, sans véhicule, pour la chasse du 15 septembre au 31 décembre.
À moins de détenir un permis à cet égard, délivré par le ministre, il est notamment interdit à quiconque se trouve sur la réserve nationale de faune de :
- pêcher
- chasser, sauf les oiseaux migrateursl
- détruire ou enlever un végétalm
- laisser un animal domestique en libertén
- nager, camper ou allumer un feu
- pique-niquer, sauf aux endroits désignés (tables, bancs)
- se livrer à une activité non autorisée
- utiliser tout moyen de transport hors des sentiers
- autoriséso
- enlever, endommager ou détruire une affiche,
- une enseigne ou toute autre structure
- jeter ou laisser des déchets.
l aux périodes, aux conditions, aux endroits et avec les engins de chasse autorisés selon la règlementation en vigueur. Les chasseurs peuvent se rendre à pied à leur emplacement de chasse.
m à l’exception de la cueillette manuelle et non commerciale de petits fruits qui est autorisée, à pied uniquement. L’utilisation d’outils ou d’équipements pour leur récolte est interdite. La récolte maximale journalière autorisée (toutes espèces confondues) est de 20 litres (5 gallons) par personne. La revente est interdite.
n Les chiens sans laisse sont autorisés pour la chasse uniquement.
o Seuls les véhicules tout-terrain (VTT), soit les quads (incluant les véhicules de type côte à côte), sont autorisés sur les sentiers VTT accessibles à l’année. Lors de la période de chasse automnale aux oiseaux migrateurs, les VTT sont autorisés à circuler sur les sentiers saisonniers; les camions et les jeeps peuvent circuler sur les sentiers VTT accessibles à l’année et saisonniers durant cette période (voir NOTE ci-dessous). La période d’utilisation des sentiers saisonniers est du 15 septembre au 31 décembre. La circulation motorisée est interdite hors de ce réseau minimal de sentiers de VTT, y compris dans les sentiers fermés et en régénération. Tout autre moyen de transport, motorisé ou non, est interdit dans la réserve.
Note : L’utilisation de camionnettes et de véhicules utilitaires sport (VUS) sur les sentiers VTT accessibles à l’année et saisonniers a été autorisée uniquement pour la période de chasse automnale aux oiseaux migrateurs 2018. De 2019 à 2022, un projet pilote sera mis en place afin d’évaluer les impacts environnementaux
Ces interdictions constituent une version abrégée de la règlementation qui s’applique. Pour plus de détails, veuillez consulter la Loi sur les espèces sauvages du Canada, la Loi de 1994 sur la convention concernant les oiseaux migrateurs et leurs règlements en visitant le site Web suivant : www.laws-lois.justice.gc.ca.
Pour obtenir des informations générales ou rapporter une infraction, contactez le Centre de renseignements du ministère au 1-800-668-6767 ou à ec.enviroinfo.ec@canada.ca.
Rien dans le présent avis ne porte atteinte aux droits ancestraux ni à ceux issus de traités autochtones.
La carte montre la réserve nationale de faune de la Pointe-de-l'Est qui est adjacente à certaines zones désignées comme «autre propriété du gouvernement du Canada». Le sentier de VTT accessible à l'année (permanent) débute au sud-ouest de l’île (situé à en bas à gauche de la carte) et se rend jusqu’au nord-ouest de l’île (en haut à gauche de la carte) en passant par la partie méridionale de l’île (au centre de la carte). Des sentiers saisonniers de VTT sont répartis dans la partie nord de l’île (moitié supérieure de la carte) où ils sont connectés au sentier permanent de VTT ou à des sentiers piétonniers. Les sentiers piétonniers sont distribués dans la partie nord de l’île (sur la moitié supérieure de la carte), connectés au sentier permanent de VTT ou à des sentiers saisonniers. Un sentier de randonnée pédestre est situé au sud de l’île (en bas à gauche de la carte) et est connecté au sentier permanent de VTT.
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