Plan de gestion de la réserve nationale de faune des Îles-de-la-Paix

Sommaire exécutif

La réserve nationale de faune des Îles-de-la-Paix est un archipel qui s’étend sur environ cinq kilomètres dans le lac Saint-Louis, un élargissement naturel du Saint-Laurent situé au sud-ouest de Montréal, dans une région fortement urbanisée et industrialisée. Ces îles côtoient l’une des plus importantes voies navigables en Amérique du Nord, la voie maritime du Saint-Laurent. Créée en 1977 par Environnement Canada, cette réserve a pour but de protéger des habitats qui sont importants pour la reproduction de la sauvagine et pour le repos et l’alimentation des oiseaux migrateurs.

Cette aire protégée d’une superficie de 120 hectares est constituée d’îles basses bordées de plages et de milieux humides et couvertes de milieux ouverts et d’érablières argentées peu denses. Malgré sa faible superficie, ce territoire offre une diversité d’habitats qui sont fréquentés par près de 130 espèces d’oiseaux. Les îles fournissent des sites de nidification à des dizaines de couples de canards, de la nourriture et des abris à quelque 5 000 canards au printemps et à près de 30 000 canards à l’automne lors des migrations. Elles accueillent plus de 150 espèces animales et de 50 espèces végétales, dont quelques espèces en péril.

Plusieurs oiseaux utilisent les îles de la Paix en période de nidification. Le Canard noir, le Canard colvert, la Sarcelle à ailes bleues, la Sarcelle d’hiver et le Canard pilet nichent en bordure des îles et parfois dans les fourches d’arbres quand les niveaux d’eau sont élevés. Les arbres morts des îles offrent un habitat de nidification pour l’Hirondelle bicolore. La Guifette noire forme des colonies importantes dans les marais insulaires. Quelques mammifères utilisent également ce milieu, dont le rat musqué, qui fréquente les berges et les herbiers de quenouilles, le castor, le vison d’Amérique et parfois, en hiver, le coyote et le renard roux.

La réserve est exposée à d’importantes menaces et présente des défis de gestion liés notamment à la proximité d’une grande métropole et aux activités humaines actuelles et passées. Les principales menaces sont l’érosion des rives, l’impact des activités humaines sur la réserve et l’envahissement par des espèces végétales. De plus, la chasse et le braconnage, les lacunes des connaissances scientifiques, la contamination des sédiments du lac Saint-Louis et les déversements accidentels constituent d’autres menaces et défis de gestion de cette aire protégée.

En raison de la fragilité des espèces sauvages et des milieux insulaires, l’accès à la réserve nationale de faune des Îles-de-la-Paix et la pratique d’activités dans celle-ci sont interdits, sauf si un permis a été délivré à cette fin par le ministre. Un permis peut être émis pour des activités de recherche qui cadrent avec les priorités établies dans le plan de gestion, telles que des inventaires, des aménagements ou la restauration d’habitats.

Les buts de ce plan de gestion sont : 1) de réduire les impacts des activités humaines sur la réserve; 2) de protéger et d’améliorer les habitats importants pour les espèces en péril, les espèces d’oiseaux prioritaires et d’autres espèces sauvages; 3) de réduire les effets de l’érosion des rives; 4) d’assurer la surveillance écologique de la réserve et d’améliorer les connaissances sur les espèces sauvages et leurs habitats.

Ce plan sera mis en œuvre sur un horizon de 10 ans en fonction des priorités et des ressources disponibles.

Il est entendu que le présent plan de gestion ne porte pas atteinte à la protection des droits existants — ancestraux ou issus de traités — des peuples autochtones du Canada découlant de leur reconnaissance et de leur confirmation au titre de l’article 35 de la Loi constitutionnelle de 1982.

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