Pleins feux sur la science : Une carrière dédiée à la qualité de l’air pour la santé des Canadiens

Profil de Elisabeth Galarneau
Une carrière dédiée à la qualité de l’air pour la santé des Canadiens

Elisabeth Galarneau

Ce qui caractérise Elisabeth Galarneau, chercheuse scientifique sur la qualité de l’air à Environnement et Changement climatique Canada (ECCC), c’est certainement sa grande curiosité. Plus jeune, elle a habité à Montréal et à Ottawa, pour officiellement s’installer dans la grande région de Toronto. Cette grande voyageuse, amoureuse de la lecture et des petits plaisirs de la vie, a même eu la chance de s’imprégner de la culture anglaise, puisqu’elle a habité en Angleterre pendant 2 ans.

 

D’ingénieur civil à chercheuse scientifique à ECCC

Comment une titulaire d’un baccalauréat en génie civil de l’Université McGill à Montréal, s’est-elle orientée en science environnementale? Lors de son baccalauréat, les questions relatives à l’eau, aux eaux usées et à la contamination des sols y étaient enseignées. Elle a donc choisi de faire sa maîtrise en génie civil axée sur l’environnement, avant de participer au Programme de stagiaire en gestion du Gouvernement du Canada. Ainsi, en 1996, Elisabeth commence sa carrière de fonctionnaire, comme conseillère scientifique où elle était responsable de faire la liaison entre les scientifiques et les décideurs politiques pour que tous puissent se comprendre et parler le même langage.

C’est lors de son 2e stage au sein du programme, dans l’équipe de la recherche sur la qualité de l’air, qu’elle a eu le déclic : « C’est ici que je veux rester. J’ai demandé si je pouvais officiellement y travailler et ça a été accepté. », mentionne-t-elle. Enfin, à la suite de l’obtention de son doctorat (2007), on lui confie ses propres projets de recherches scientifiques. Elle développe maintenant depuis plusieurs années l’étude de la pollution atmosphérique hivernale à Toronto (EPAHT).

« C’est le plus grand projet de ma carrière »

Elisabeth à une station de mesure de la qualité de l’air du Réseau national de surveillance de la pollution atmosphérique (RNSPA) à Downsview, en Ontario.

Cette étude sur la qualité de l’air en milieu urbain est différente des autres études sur la qualité de l’air faites à ECCC. Ce qui distingue EPAHT, c’est que la recherche ne se concentre pas sur une seule source comme le milieu industriel ou la circulation routière, mais tente plutôt de comprendre les différents mélanges de polluants atmosphériques en milieu urbain (les émissions des voitures ou des cheminées ou la partie des produits ménagers qui se retrouvent dans l’air extérieur, etc.). « On change notre manière de penser parce que normalement quand on construit une étude scientifique, on se concentre sur une source particulière qu’on étudie en profondeur. Mais dans ce cas-ci, c’est complètement différent. Il y a plusieurs facteurs que nous ne connaissons pas. Il ne faut donc pas penser à chaque source de manière individuelle, mais plutôt dans son ensemble. Cette nouvelle approche comporte des défis, mais je les trouve très excitants! », partage Elisabeth.

C’est quoi EPAHT?

Elisabeth avec ses collègues Adriana Mustata et Raj Santheneswaran près du tronçon d’autoroute (401) le plus fréquenté d’Amérique du Nord.

La première phase de l’étude comprend une importante campagne de mesures sur le terrain à plusieurs endroits de Toronto, à l’aide d’unités temporaires, durant l’hiver. Ensuite, les données seront analysées afin de publier les résultats scientifiques. En améliorant les méthodes de mesure et les modèles de prévision, les données récoltées avec cette étude, permettra également à comprendre la qualité de l’air dans d’autres grandes villes canadiennes.

EPAHT est aussi un travail de collaboration scientifique considérable, puisque c’est près de 200 personnes, y compris les clients et les parties prenantes, et environ 100 scientifiques et techniciens, qui profiteront tous des installations pour recueillir des données. Ces données aideront à améliorer leurs systèmes de modélisation chimique ou météorologique en ville par exemple ou encore, découvrir comment la pollution de l’air capturée par la neige peut affecter les grenouilles lorsqu’elle fond.

« C’est un effort collectif pour recueillir le plus de données possible … un peu comme une mission spatiale, » dit-elle.

Étude de la pollution atmosphérique hivernale à Toronto

C’est une étude scientifique hivernale qui examine le mélange de polluants atmosphériques. La pollution atmosphérique a fait l’objet d’une attention particulière au cours des dernières décennies, certains polluants atmosphériques sont encore présents à des niveaux préoccupants pour la santé humaine et l’environnement.

On se préoccupe des interactions entre les polluants atmosphériques et en les considérant ensemble plutôt qu’un à la fois.

L’importance de cette étude

EPAHT est important pour comprendre la manière dont les polluants sont émis et transformés. Ceci aide à concevoir des stratégies de gestion efficaces.

Nous prenons également conscience que certaines communautés sont touchées de manière disproportionnée par la pollution atmosphérique. Pour inverser ces tendances, il faut comprendre l’ensemble du mélange de polluants atmosphériques et la manière dont il évolue d’un quartier à l’autre dans les zones urbaines.

Les mesures de EPAHT et les améliorations qui seront apportées aux outils utilisés pour comprendre les sources et les impacts, permettront de fournir une base scientifique solide pour aller de l’avant dans la protection de la santé humaine et environnementale contre la pollution atmosphérique.

L’ouverture sur le monde et l’humanité

En 2007, le travail d’Elisabeth l’a amené à Taïwan pour y donner une conférence. Afin de profiter de son séjour, et curieuse de nature, elle a voyagé en Chine pendant 2 semaines supplémentaires. Selon elle, ses différents voyages lui permettent d’avoir un esprit ouvert sur le monde. Elle y comprend que malgré certaines différences culturelles, les humains ont de nombreuses similarités, tels l’importance de la famille et les amis proches, le besoin de sécurité, le plaisir que suscite la beauté de la nature. Ces différences et ces ressemblances l’aident dans son travail et dans son approche scientifique, puisqu’elles lui permettent de s’ouvrir aux différentes perspectives qu’elles soient sur les objectifs ou les méthodes.

Le statu quo n’est pas une option

« Je n’accepte pas le statu quo. », déclare-t-elle. Fondamentalement, c’est ce qui motive Elisabeth dans son travail et dans sa vie personnelle. Avec cette philosophie, elle souhaite faire sa part pour réorienter les mentalités pour qu’on s’ouvre à des approches plus intégrées. « L’innovation n’est pas une ligne droite, on commet des erreurs, on fait de bonnes choses et on construit la suite des choses. C’est toujours évolutif. », partage-t-elle.

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2023-12-20