Pleins feux sur la science : La passion au service de la conservation - Greg Mitchell
Profil de Greg Mitchell
La passion au service de la conservation
Greg Mitchell est une de ces personnes impliquées dans plusieurs projets pour qui l’été est une période plus qu’occupée. Nous avons réussi à attraper ce chercheur à la Division de la recherche sur la faune sauvage de la Direction générale des sciences et de la technologie d’ECCC à l’issue d’une conférence en ornithologie qu’il a codirigé, pour découvrir ses passions, ses motivations et sa philosophie de travail.
Un ornithologue devenu spécialiste du papillon monarque
Un papillon monarque dans son aire d’hivernage à Piedra Herrada au Mexique, photographié par Greg.
Greg est un passionné d’écologie, et sa soif d’apprendre est palpable. Diplômé de premier cycle à l’Université de Guelph, il a complété sa maîtrise à l’Université Acadia en Nouvelle-Écosse en étudiant l’écologie postnuptiale des oiseaux chanteurs de la forêt boréale dans la région de Terre-Neuve.
Déjà passionné d’oiseaux migrateurs, Greg a complété un doctorat à l’Université de Guelph en étudiant la migration du bruant des prés dans la Baie de Fundy. Enfin, il obtient son postdoctorat à l’Université de Western Ontario en analysant l’effet des maladies sur la capacité migratoire des oiseaux.
Ces recherches en écologie, physiologie et épidémiologie ont mené Greg au travail qu’il réalise aujourd’hui à ECCC : comprendre les menaces qui pèsent sur les espèces en péril et sur les oiseaux migrateurs du Canada, ainsi que sur leurs habitats. Mais s’il passe la majeure partie de son temps à l’étude de la biodiversité dans les écosystèmes agricoles, un autre sujet le préoccupe : le déclin du papillon monarque.
Dévoué pour le rétablissement d’une espèce en péril
Greg et ses collègues sur le point de monter vers la colonie d’hivernage du papillon monarque de Piedra Herrada, au Mexique.
Greg a eu la piqûre pour le papillon monarque au doctorat alors qu’il partageait son bureau avec un étudiant dont les travaux ciblaient cette espèce. Au cours des hivers 2014 et 2015, la population de papillons monarques migrateurs de l’Est a atteint un niveau historiquement bas. En 2016, les gouvernements du Mexique, des États-Unis et du Canada ont décidé de former le groupe trinational pour la conservation du monarque dans le but de combler d’importantes lacunes en matière de données scientifiques sur cette espèce. L’intérêt de Greg étant bien connu, on lui a donc confié le mandat de coprésider ce groupe, qu’il a accepté avec bonheur. Aujourd’hui, il travaille, avec le soutien du Service canadien de la faune de la région de l’Ontario et de la Commission de coopération environnementale pour mieux comprendre les menaces qui pèsent sur cette espèce en péril et à mettre en place des solutions afin de favoriser son rétablissement.
La collaboration au service de la conservation
Les défis à relever dans le domaine de la conservation des espèces sauvages sont nombreux, et Greg s’assure de prioriser la coopération pour atteindre ses objectifs. « Il est essentiel de s’entourer de personnes qui possèdent différentes expertises afin d’être efficace. Mon approche consiste à être le plus respectueux, aimable et conciliant que possible avec mes pairs, et à rester optimiste pour atteindre nos objectifs en tant qu’équipes, que ce soit au sein d’ECCC ou avec le Partenariat scientifique trinational pour le papillon monarque, » précise-t-il.
Greg et son fils Tyler dans un champs d’asclépiades participant au Blitz Monarque.
Cette collaboration permet justement à Greg d’être impliqué dans de nombreux projets pour acquérir des connaissances sur le papillon monarque et son habitat. Un de ces projets consiste à estimer le nombre de plants d’asclépiades disponibles et évaluer la fluctuation de la population de monarques au Canada. Comme les asclépiades sont les seules plantes sur lesquelles les papillons monarques pondent leurs œufs, il s’agit de déterminer s’il y a suffisamment d’asclépiades pour que la population de papillons monarques puisse se rétablir. Le projet étant sur le point d’être complété, Greg et son équipe suggèrent qu’il y aurait un manque à combler et qu’il faut planter davantage d’asclépiades.
« J’aime me rappeler qu’il ne faut pas sous-estimer l’importance et le pouvoir des petites actions. Par exemple, si nous étions plus nombreux à planter des fleurs indigènes dans nos jardins, nous pourrions faire une énorme différence pour ces papillons ! » précise Greg. Cet avis est d’ailleurs lié à une autre étude collaborative qui lui tient à cœur : avec un collègue de l’Université d’Ottawa, Greg étudie les apports nutritionnels des plantes pour le papillon monarque selon qu’elles sont indigènes ou non. « Nos résultats préliminaires laissent croire que certaines fleurs sont plus nutritives que d’autres en matière d’énergie pour les papillons monarques qui migrent vers le sud à l’automne. C’est passionnant, car nous pourrons éventuellement suggérer aux gens le type de fleur à planter dans leurs jardins pour aider les papillons monarques » explique le chercheur.
« C’est le travail de mes rêves : j’assouvis ma passion pour la recherche scientifique, et je contribue du même coup à la conservation de la faune et de la flore, en établissant des mesures de rétablissement du papillon monarque au Canada », conclut Greg avec un enthousiasme contagieux.
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