Transformer sa curiosité en métier
Profil de Frank Seglenieks
Transformer sa curiosité en métier

Frank Seglenieks est ingénieur des ressources en eau au sein des Services hydrologiques nationaux d’Environnement et Changement climatique Canada. Alors que nous célébrons la Semaine canadienne de l’eau, qui se déroulera du 20 au 27 mars 2025, soulignons son travail essentiel en matière de compréhension et de protection des Grands Lacs. Frank, dont les domaines d’expertise sont la modélisation hydrologique et la recherche sur l’équilibre hydrique, s’intéresse particulièrement aux répercussions des changements climatiques sur les niveaux d’eau des Grands Lacs.
D’une émission de télévision à la « vraie » vie
Frank a commencé à développer une curiosité insatiable et un amour pour la science dès l’âge de dix ans. Il se souvient avec émotion de la première fois où il a compris que la science était bien plus qu’une émission de télévision : il pouvait en faire son métier.
« Tout enfant qui a grandi en Ontario a connu la chaîne TVO, et l’émission Understanding the Earth. On y parlait de géologie, de volcans… Je me souviens l’avoir regardée en me disant que ça avait l’air très cool. »
Cette curiosité précoce a motivé Frank à obtenir un baccalauréat en génie géologique, une maîtrise avec spécialisation dans la fonte des neiges et les satellites, et un doctorat en génie des ressources en eau de l’Université de Waterloo. Grâce au programme d’alternance travail-études, Frank a voyagé à l’étranger et a pu explorer les différents domaines scientifiques qui l’ont mené à sa spécialisation.
Une question d’équilibre de l’eau
Au sein des Services hydrologiques nationaux, Frank dirige une équipe d’ingénieurs qui élabore des outils et mène des recherches visant à comprendre les répercussions des changements climatiques sur les Grands Lacs. Une des tâches qu’il préfère dans son travail est d’élaborer des graphiques mensuels qui représentent l’évolution de l’équilibre hydrique. De fait, c’est un projet qu’il a lancé il y a plus de dix ans, à une époque où les écarts de données entre les différents organismes étaient très importants.
À mesure que les températures mondiales augmentent, les changements des conditions météorologiques saisonnières et les phénomènes extrêmes ont une incidence sur l’équilibre hydrique des Grands Lacs. Depuis plus d’une décennie, l’équilibre hydrique des Grands Lacs est calculé mensuellement, en tenant compte des volumes d’eau qui pénètrent dans les lacs par les précipitations et le ruissellement, et des volumes d’eau qui en sortent par évaporation.

Les Grands Lacs contiennent plus de 20 % de l’eau douce de surface de la planète. Cette eau de surface est importante, dans la mesure où les humains et de nombreux autres êtres vivants peuvent s’en servir. C’est la raison pour laquelle il est essentiel d’analyser les tendances historiques et d’élaborer des modèles prédictifs qui peuvent aider les Canadiens à comprendre comment les changements climatiques et les actions humaines peuvent influer sur le niveau et l’utilisation des lacs à l’avenir.
Dans le cadre de son travail, Frank collabore avec les industries, les communautés autochtones, les offices de protection de la nature et les administrations municipales de la région des Grands Lacs. « Grâce à cette collaboration, nous avons la possibilité d’aborder et d’examiner de près n’importe quel problème sous de multiples angles », explique-t-il. C’est en discutant des défis et en élaborant collectivement des solutions que son équipe contribue à des décisions plus judicieuses en matière de gestion de l’eau. Au début de sa carrière à Environnement et Changement climatique Canada, Frank a travaillé avec le Conseil international de contrôle de la rivière Niagara, dans le cadre d’un projet visant à mesurer l’épaisseur de la glace sur le lac Érié.

« Ces collaborations font progresser l’hydrologie et la science du climat. »
Dans sa publication la plus récente, intitulée Future water levels of the Great Lakes under 1.5 °C to 3 °C warmer climates. [en anglais seulement], Frank étudie les effets des changements climatiques sur les niveaux d’eau des Grands Lacs laurentiens, et, par contrecoup, sur les personnes, les entreprises et l’environnement. Les niveaux d’eau sont susceptibles de connaître plus d’extrêmes, c’est-à-dire des niveaux supérieurs et inférieurs, qui se produiront plus souvent et seront plus imprévisibles. Les infrastructures futures devront être adaptables à une multitude de niveaux d’eau possibles.
Élargir son champ de connaissances

Frank a vu ses domaines d’expertise évoluer tout au long de sa carrière, notamment du fait de l’apparition de nouvelles ressources informatiques et de l’accessibilité des données. Auparavant, il fallait de nombreuses semaines pour configurer manuellement des modèles hydrologiques, en dessinant des carrés sur des cartes en papier au moyen de données fournies sur CD-ROM. « Aujourd’hui, nous sommes en mesure de configurer des modèles pour l’ensemble du continent à l’aide de données accessibles au public, téléchargeables en quelques heures. Cela nous permet de nous concentrer sur l’exécution des modèles, plutôt que sur leur configuration. » Qu’il s’agisse de s’adapter aux nouvelles méthodologies ou de se tenir à jour en matière de formation à la sécurité, élargir son champ de connaissances est essentiel pour se perfectionner.
Frank estime que toute personne intéressée par les sciences et l’ingénierie doit trouver sa voie, et qu’elle doit découvrir ce qui la passionne en étudiant les types d’emplois offerts dans ce domaine. Comprendre ce que font les scientifiques et les chercheurs au quotidien peut contribuer à tracer son propre parcours professionnel.
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