Déclaration de la ministre Ien, cheffe de la délégation canadienne, à la 67e session de la Commission de la condition de la femme à l’ONU

Discours

Le 9 mars 2023 - New York (New York) – Femmes et Égalité des genres Canada

– Le texte prononcé fait foi – 

Je tiens d’abord à souligner que nous nous réunissons aujourd’hui sur le territoire traditionnel de la nation Munsee Lenape. Comme de nombreuses personnes issues de territoires autochtones traditionnels du monde entier assistent à la réunion, je vous encourage à prendre un moment pour penser à la terre sur laquelle vous vivez et travaillez.

Je tiens à remercier la Commission de la condition de la femme d’avoir organisé l’édition de cette année. Je suis honorée de faire la présente déclaration au nom du Canada.

La relation entre la technologie, l’éducation, l’innovation et leur rôle dans l’atteinte de l’égalité entre les sexes soulève bon nombre de questions, de défis et de possibilités.

Nous avons vu comment les communautés, les organisations, les États membres et les réseaux mondiaux peuvent s’unir dans certaines des périodes les plus difficiles que nous ayons connues. Mais ces crises, aggravées par l’ère numérique, ont exploité des pratiques préexistantes, systémiques et discriminatoires.

Dans bien des régions du monde, les femmes et les filles n’ont pas le même accès aux technologies, ce qui influe directement sur leur capacité à réussir dans les sphères sociales, économiques et politiques.

Les femmes et les filles en situation de handicap ainsi que les femmes racisées et autochtones sont également victimes de discrimination et exclues de la technologie. Leur capacité à réussir dans un monde de plus en plus concurrentiel se trouve donc réduite.

Malheureusement, nous avons également constaté une augmentation de la désinformation, de la violence et des discours haineux qui touchent de façon disproportionnée les femmes et les communautés LGBTI dans des contextes en ligne et hors ligne. L’utilisation généralisée de la technologie pour propager la haine et le harcèlement à l’égard de ces groupes, en particulier dans les médias et sur la scène politique, a eu des effets dévastateurs sur leur sécurité et leur représentation dans le discours public.

Il devrait être clair pour tout le monde que la violence en ligne ne reste tout simplement pas en ligne.

Tant à l’échelle nationale qu’internationale, nous devons travailler ensemble pour éliminer ces obstacles et permettre à toutes et à tous de relever ces défis, et d’exceller dans un monde où l'innovation et la technologie jouent un rôle prépondérant.

À l’échelle nationale, le Canada continue d’investir dans l’éducation, l’entrepreneuriat et le leadership de manière à refléter la diversité de sa population. Il faut notamment assurer un salaire égal pour un travail de valeur égale. Il faut aussi offrir des services de garde et les rendre abordables. Cela signifie qu'il faut veiller à ce que les femmes et les jeunes filles soient soutenues par la Stratégie pour les femmes en entrepreneuriat, qui améliorera l'accès des entreprises détenues par des femmes au financement, au talent et à l'expertise.

À l’échelle mondiale, la Politique d’aide internationale féministe du Canada contribue à bâtir un monde plus inclusif et prospère en accordant la priorité à l’innovation au moyen d’une approche intersectionnelle féministe. Nous encourageons l’adoption de solutions novatrices pour relever les défis en matière de développement et nous établissons des partenariats avec des organismes de défense des droits des femmes dans le cadre du programme Voix et leadership des femmes.

Le Canada prend également des mesures pour s’attaquer au contenu en ligne préjudiciable. Il a d’ailleurs l’intention de se doter d’une législation dans ce domaine. De plus, la Stratégie fédérale contre la violence fondée sur le sexe du Canada et le Plan d’action national sur 10 ans pour mettre fin à la violence fondée sur le sexe sont des cadres conçus pour s’adapter, évoluer et traiter des nouveaux enjeux afin de créer un Canada exempt de violence fondée sur le sexe.

À ces initiatives s’ajoutent d’autres efforts, par exemple…

-        le Plan d’action fédéral 2ELGBTQI+;

-        le Plan d’action national pour les femmes, les filles et les personnes 2ELGBTQQIA+ autochtones disparues et assassinées;

-        et la Voie fédérale concernant les femmes, les filles et les personnes 2ELGBTQQIA+ autochtones disparues et assassinées.

Le Canada continue de mettre en œuvre des approches dirigées par les Autochtones pour lutter contre la violence fondée sur le sexe. Il travaille aussi en étroite collaboration avec des organismes communautaires, des spécialistes et des partenaires internationaux. 

Notre approche menée par les Autochtones est guidée par des dirigeants comme la cheffe RoseAnne Archibald, première femme cheffe nationale de l'Assemblée des Premières Nations du Canada. Elle m’a demandé de vous transmettre un message.

La cheffe Archibald demande à la communauté internationale de se tenir aux côtés des peuples autochtones du Canada pour honorer les droits et les aspirations des femmes, des filles et des personnes de diverses identités de genre. Elle a également parlé de l'héritage colonial de certains pays, dont le Canada. Elle demande que justice soit rendue aux proches disparus, que leurs familles guérissent et que les prochaines générations bénéficient de mesures de prévention. 

Nous prenons au sérieux les appels de la cheffe Archibald et d'autres dirigeantes et dirigeants autochtones du pays. Nous continuerons à amplifier les expériences vécues et l'expertise des personnes, et ce, dans toutes les intersections de leurs identités. Nous voulons aussi garantir un accès égal aux atouts d'un monde qui devient de plus en plus numérique.

Nous devons reconnaître les rôles essentiels que jouent les femmes issues de la diversité. Elles contribuent activement à l’ère numérique. Nous devons les soutenir dans leurs revendications, et nous défendre contre les forces qui cherchent à supprimer ces progrès durement acquis.

Nous, États membres, nous pouvons en faire plus pour que l’apprentissage appuyé par la technologie devienne accessible, sûr et efficace, ce qui réduira la pauvreté, améliorera les déterminants sociaux de la santé et soutiendra la croissance économique.

Dans le cadre de la session de cette année de la Commission de la condition de la femme et dans la foulée de la Journée internationale des femmes, je me réjouis à l’idée de travailler avec la société civile et les États membres pour réaliser des gains concrets pour les femmes et les filles dans le domaine de l’accès numérique, de l’innovation et de l’éducation. 

Merci.

 

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