Comparution de la sous-ministre devant le Comité permanent des comptes publics – 7 novembre 2023

Titre officiel : Comparution par la Ministre des Femmes et de l’Égalité des genres et de la Jeunesse devant le Comité permanent des comptes publics (PACP)

Date : 7 novembre 2023

Étude : Analyse comparative entre les sexes (ACS) plus

La Sous-ministre était aussi présente et a reçu le cartable de la comparution à ce comité parlementaire.

Discours d’ouverture

Avant de commencer, je tiens à souligner que je m’adresse à vous depuis le territoire traditionnel non cédé de la Nation algonquine anishinaabe.

Je vous remercie, monsieur le président et les membres du Comité, de m’avoir invitée à discuter de la collaboration que nous avons entreprise en réponse au rapport de 2022 de la vérificatrice générale sur la mise en œuvre de l’analyse comparative entre les sexes Plus (ACS Plus).

Ma collègue Leila Boussaid, directrice générale de la Direction générale de la recherche, des données et de l’intersectionnalité, se joint à moi aujourd’hui au nom de Femmes et Égalité des genres Canada (FEGC).

Je tiens à remercier la vérificatrice générale et son bureau pour leur travail sur l’ACS Plus. Le Canada est l’un des rares pays qui a profité des vérifications régulières de son approche en matière d’intégration des questions d’égalité entre les genres.

Créé en tant que ministère à part entière en 2018, FEGC joue un rôle double dans le cadre de l’ACS Plus : nous agissons en tant que rassembleur, courtier du savoir et partenaire du renforcement des capacités en ce qui concerne l’égalité des femmes et l’égalité des personnes de diverses identités de genre, ainsi que l’application de l’ACS Plus et son évolution vers des approches intersectionnelles qui tiennent compte des différentes expériences des divers groupes de femmes, d’hommes et de personnes de diverses identités de genre avec les systèmes, les structures et les institutions ainsi que de leur interaction avec ceux-ci.

Comme l’ont noté nos collègues du Bureau du vérificateur général, l’intérêt et la capacité à l’égard de l’ACS Plus n’ont cessé de croître au fil du temps. Le Canada est de plus en plus diversifié, comme nous le savons, ce qui signifie que nous devons continuer à faire évoluer nos approches pour nous assurer que nous restons en phase avec les personnes que nous servons. Statistique Canada estime qu’environ 25 % des Canadiennes et des Canadiens sont des personnes racialisées et que dans 18 ans, en 2041, ce taux atteindra environ 40 %. Cela représente environ 2 Canadiennes ou Canadiens sur 5. Au Canada, environ une personne sur cinq âgée de 15 ans et plus, soit 24 % des femmes et 20 % des hommes, déclare avoir une incapacité, selon l’Enquête canadienne sur l’incapacité de 2017.

Compte tenu de notre responsabilité d’évoluer afin de répondre aux besoins du Canada et des Canadiennes et Canadiens, et en fonction des commentaires reçus à la suite des vérifications du BVG, ainsi que du rapport de mars 2022 du Comité sénatorial permanent des affaires sociales, des sciences et de la technologie sur le rôle de l’ACS Plus dans le processus d’élaboration des politiques, FEGC a mis en œuvre des recommandations pour soutenir l’ACS Plus améliorée.

FEGC a pris des mesures pour promouvoir une meilleure compréhension de l’intersectionnalité, en précisant la méthodologie, en mettant à jour la formation et en élaborant une nouvelle série d’outils pour les fonctionnaires fédéraux. En outre, FEGC a tiré parti des semaines de sensibilisation à l’ACS Plus pour favoriser une meilleure compréhension de l’intersectionnalité. Le thème de l’édition 2023 de la semaine de sensibilisation était « Bâtir un avenir plus inclusif pour toutes et tous ». On a choisi ce thème afin de renforcer la conception intersectionnelle de l’ACS Plus et ses objectifs de promotion de l’égalité et de l’inclusion pour tout le monde. Dans le cadre de ces événements, deux discussions de groupe sur les approches intersectionnelles ont été organisées avec des sous-ministres. Ensemble, ces deux événements ont attiré plus de 2 000 participantes et participants.

Nous continuons de favoriser les possibilités de collaboration et d’apprentissage entre pairs, permettant ainsi aux personnes praticiennes de l’ACS Plus d’échanger les pratiques exemplaires et de devenir des leaders au sein de leurs communautés de pratique. Nous continuons à renforcer les compétences au sein du gouvernement fédéral, notamment en travaillant avec d’autres personnes à l’intérieur et à l’extérieur du gouvernement pour nous assurer que nous faisons connaître l’analyse adaptée à la culture, à l’aide d’outils que les communautés ayant une expérience vécue ont mis au point.

Nous avons également mis en place des structures de gouvernance plus solides, notamment des collègues clés à l’échelle des sous-ministres dont les mandats organisationnels comprennent le leadership intergouvernemental dans des domaines comme la lutte contre le racisme, l’inclusion des personnes handicapées et les relations avec les peuples autochtones, afin de faciliter la coordination stratégique entre les ministères et les organismes.

FEGC est en train de réviser l’Enquête sur la mise en œuvre de l’ACS Plus à l’échelle du gouvernement pour tenir compte des limites méthodologiques – y compris celles soulevées par le Bureau du vérificateur général, le Comité sénatorial et d’autres spécialistes – afin d’améliorer notre suivi et nos rapports publics sur l’application et l’incidence de l’ACS Plus.

Le Canada apprend d’autres pays qui font également évoluer leurs approches, tout comme de nombreux autres pays qui en sont à des stades plus précoces de leur réflexion sur l’équité, la diversité et l’inclusion apprennent du Canada.

Nous avançons dans la bonne direction et nous nous engageons à poursuivre ce travail, car l’objectif est de mieux servir les Canadiennes et les Canadiens, aujourd’hui et demain.

Merci.

État des recommandations de la vérificatrice générale depuis mai 2022

Enjeu ou question

Quelles ont été les mesures prises par FEGC pour donner suite aux recommandations de la vérificatrice générale depuis le rapport du printemps 2022 concernant la mise en œuvre de l’ACS Plus?

Réponse proposée

Pour répondre aux recommandations de la vérificatrice générale, depuis mai 2022, FEGC a réalisé les mesures suivantes :

FEGC s’engage à continuer à travailler avec les parties prenantes suivantes :

 FEGC continuera à mettre en œuvre les mesures suivantes :

Contexte

Le Rapport de la vérificatrice générale de 2022 sur la mise en œuvre de l’ACS Plus fait suite à certaines recommandations du Rapport du vérificateur général de l’ACS Plus de 2015, mais il est axé particulièrement sur le ministère de Femmes et Égalité des genres, le Secrétariat du Conseil du Trésor et le Bureau du Conseil privé. Le Rapport de 2022 a également examiné l’utilisation et la disponibilité des données à l’appui de l’ACS Plus.

Depuis, Femmes et Égalité des genres Canada a progressé dans le cadre de son mandat et de son rôle pour donner suite aux conclusions de la vérificatrice générale. Par exemple, dans le rapport au Parlement du printemps 2022, la vérificatrice générale a formulé des recommandations auxquelles FEGC a répondu :

  1. Recommandation 3.33 : Le Bureau du Conseil privé et le Secrétariat du Conseil du Trésor du Canada devraient fournir des commentaires en temps opportun aux ministères et aux organismes sur l’application de l’analyse comparative entre les sexes plus (ACS Plus) dans leurs mémoires au Cabinet et leurs présentations au Conseil du Trésor et transmettre ces commentaires à Femmes et Égalité des genres Canada. Les ministères et organismes devraient ensuite apporter des améliorations aux cycles futurs afin de renforcer l’application de l’ACS Plus.

En réponse, FEGC s’est engagé à déterminer les lacunes persistantes dans l’application de l’ACS Plus en fonction des commentaires du BCP et du SCT aux ministères et organismes à l’égard de leurs mémoires au Cabinet et leurs présentations au Conseil du Trésor et à intégrer ces commentaires dans l’élaboration d’outils et de ressources.

  1. Recommandation 3.45: Femmes et Égalité des genres Canada devrait faire en sorte que ses efforts en tant que chef de file et centre d’expertise contribuent à faire progresser l’application de l’analyse comparative entre les sexes plus dans l’ensemble de l’administration fédérale.

En réponse, FEGC s’est engagé à renforcer ses efforts en tant que leader et centre d’expertise en revenant à ses rôles fondamentaux suivants :

  1. Recommandation 3.57: Le Bureau du Conseil privé, le Secrétariat du Conseil du Trésor du Canada et Femmes et Égalité des genres Canada devraient, dans le cadre de leur mandat respectif, collaborer avec les ministères et les organismes pour veiller à ce que des données désagrégées soient recueillies, compilées et utilisées dans la conception, la mise en œuvre et l’évaluation de tous les programmes, politiques et initiatives.

En réponse, FEGC travaille avec Statistique Canada pour mettre en œuvre le Plan d’action sur les données désagrégées (PADD), une approche pangouvernementale, afin de révéler les défis auxquels sont confrontées les populations les plus vulnérables du pays et contribuer à créer un Canada davantage équitable. Pour mieux comprendre les inégalités de divers groupes de population, le PADD adopte une perspective de l’ACS Plus pour analyser de manière critique tous les facteurs identitaires qui se recoupent.

Le guide L’ACS Plus : étape par étape de FEGC souligne l’importance d’utiliser des données désagrégées dans toutes les phases du processus d’élaboration des politiques – de la détermination du problème à l’analyse des besoins simultanés, des différences et des inégalités entre les groupes, à l’élaboration d’options, et à la mise en œuvre, au suivi et à l’évaluation d’une initiative. 

  1. Recommandation 3.66: Femmes et Égalité des genres Canada, avec l’appui du Bureau du Conseil privé et du Secrétariat du Conseil du Trésor Canada, devrait régulièrement surveiller de près l’état de la mise en œuvre de l’analyse comparative entre les sexes plus (ACS Plus) au sein de l’administration fédérale, y compris les plans pour faire progresser la mise en œuvre de l’ACS Plus, et publier des rapports à cet égard.

En réponse, FEGC rencontre particulièrement chaque année le SCT et le BCP pour discuter de la surveillance et des rapports sur la mise en œuvre de l’ACS Plus, des plans à venir, ainsi que pour contribuer à l’Enquête sur la mise en œuvre de l’Analyse comparative entre les sexes Plus.

FEGC, en consultation avec le SCT, le BCP et d’autres ministères fédéraux, révise et met à jour continuellement, au besoin, le questionnaire de l’Enquête afin d’améliorer sa méthodologie. La nouvelle et dernière enquête sera lancée en novembre 2023. Les résultats seront publiés sur le site de FEGC d’ici juin 2024.

Les résultats de toutes les précédentes enquêtes sur la mise en œuvre de l’Analyse comparative entre les sexes Plus sont actuellement disponibles sur le site Web de FEGC afin de suivre à la fois les répercussions, la croissance et l’amélioration.

Cette recommandation s’harmonise également davantage avec la récente réponse du gouvernement à la recommandation du Comité sénatorial permanent des affaires sociales, des sciences et de la technologie (SOCI) concernant les rapports publics sur la mise en œuvre de l’ACS Plus.

FEGC a été un partenaire à part entière dans l’établissement de l’ACS Plus comme outil clé pour la budgétisation sensible au genre au Canada. Pour le budget de 2023, la portée de ces soutiens comprenait la collaboration avec les ministères et organismes en vue de faire avancer les priorités clés. Il s’agit de garantir que les initiatives prennent en compte l’égalité, l’équité et l’inclusion dans leur conception et d’exploiter les données pour mieux suivre les répercussions de ces initiatives au fil du temps. Ces efforts de collaboration ont renforcé l’ACS Plus dans tous les aspects de l’élaboration des politiques gouvernementales et des processus décisionnels, conformément aux récentes recommandations du BVG.

  1. Recommandation 3.88: Femmes et Égalité des genres Canada, en collaboration avec d’autres ministères et organismes responsables ainsi que des organismes centraux, devrait : établir des buts précis et mesurables pour les cadres de résultats qu’il dirige et auxquels il contribue; élaborer et mettre en œuvre un plan et surveiller les résultats afin d’améliorer la disponibilité des données relatives aux facteurs identitaires croisés qui sont pertinentes à tous les indicateurs utilisés dans les cadres connexes.

En réponse, FEGC en collaboration avec d’autres ministères, organismes et organismes centraux, poursuivent leur travail pour élaborer des cibles particulières et mesurables pour les cadres de résultats et explorent actuellement des options pour rendre le cadre de résultats en matière de genre plus intersectionnel.

Analyse comparative entre les sexes plus (ACS Plus)

Enjeu ou question

Que fait le gouvernement afin d’améliorer la mise en œuvre de l’ACS Plus?

Réponse proposée

Contexte

L’ACS Plus est un outil d’analyse visant à soutenir l’élaboration d’initiatives réactives et inclusives, notamment des politiques, des programmes et d’autres initiatives. L’ACS Plus est un processus permettant de comprendre qui est touché par la question ou la possibilité abordée par l’initiative et de quelle manière; de déterminer comment l’initiative pourrait être adaptée pour répondre aux divers besoins des personnes les plus touchées; et d’anticiper et d’atténuer tous les obstacles qui empêchent les gens d’accéder à l’initiative ou d’en bénéficier. L’ACS Plus est une analyse intersectionnelle qui va au-delà des différences biologiques (sexe) et socioculturelles (genre) pour prendre en compte d’autres facteurs, tels que l’âge, le handicap, l’éducation, l’origine ethnique, la situation économique, la géographie, la langue, la race, la religion et l’orientation sexuelle.

En tant que centre d’expertise, FEGC joue le rôle de rassembleur, de courtier de connaissances et de renforcement des capacités. Dans ce contexte, les efforts de FEGC se concentrent sur ce qui suit :

Renforcement de l’ACS Plus

L’ACS Plus est le résultat d’un engagement soutenu depuis plus de 30 ans. Elle a évolué au fil du temps et est guidée par un processus d’amélioration continue. Les changements ont été éclairés par un large éventail de preuves et de commentaires.

Les engagements de la lettre de mandat 2021 ont chargé la ministre Ien de diriger le processus d’évaluation de l’ACS Plus dans le but d’améliorer le cadrage et les paramètres de cet outil analytique, en accordant une attention particulière à l’analyse intersectionnelle, afin qu’il reflète mieux les expériences vécues par l’ensemble de la population canadienne.

Pour faire avancer les travaux sur cet engagement du mandat, FEGC a travaillé avec des partenaires fédéraux clés et s’est largement mobilisé. Ce processus a confirmé des occasions d’amélioration, dont beaucoup sont possibles avec les ressources existantes. Cela implique une meilleure coordination et consolidation des efforts, ce qui peut grandement contribuer à répondre aux recommandations formulées par la vérificatrice générale et par celles du Comité sénatorial permanent des affaires sociales, des sciences et de la technologie (SOCI).

Ce travail a également permis une compréhension plus nuancée de certains des obstacles à la mise en œuvre complète de l’ACS Plus. Par exemple :

Budgétisation sensible au genre

Même si le ministère des Finances ne faisait pas partie des entités auditées, il contribue de plus en plus activement aux efforts visant à accroître la cohérence et les répercussions de l’ACS Plus en se concentrant sur le processus budgétaire du Canada. La Loi canadienne sur la budgétisation sensible aux sexes, qui est entrée en vigueur en décembre 2018, offre une occasion sans précédent d’inscrire les considérations de genre et d’égalité, d’équité et d’inclusion comme un élément permanent du processus de gestion budgétaire et financière du gouvernement fédéral.

La Loi comporte trois exigences clés :

  1. Rapport sur les nouvelles mesures budgétaires : Le ministre des Finances doit déposer, devant chaque chambre du Parlement, dans l’un des 30 premiers jours de séance de cette chambre après le jour du dépôt d’un plan budgétaire au Parlement, un rapport sur les répercussions en termes de genre et de diversité de toutes les nouvelles mesures budgétaires décrites dans le plan, si une évaluation des répercussions n’est pas incluse dans le plan budgétaire ou tout document connexe rendu public par les ministres.
  2. Analyse des dépenses fiscales : Le ministre des Finances doit mettre annuellement à la disposition du public une analyse des répercussions en termes de genre et de diversité des dépenses fiscales, telles que les exonérations fiscales, les déductions ou les crédits que le ministre estime appropriés.
  3. Examen des programmes et des dépenses existants : En plus des exigences obligatoires en matière d’ACS Plus relatives aux nouvelles initiatives gouvernementales, la Loi exige que la présidente du Conseil du Trésor rende publiques, sur une base annuelle, des informations sur les programmes de dépenses existants en ce qui concerne leurs répercussions sur le genre et la diversité.

Depuis l’entrée en vigueur de la Loi en 2018, des améliorations ont été apportées à chaque budget. Alors que les élections de l’automne 2021 ont imposé un cycle budgétaire court pour le budget de 2022, ce qui a limité le soutien que FEGC pouvait apporter à ce budget, le budget de 2023 a offert à FEGC la possibilité de soutenir le processus budgétaire dès le début et de manière plus substantielle, y compris une présentation préalable au budget aux membres du Comité interministériel sur l’ACS Plus, le soutien à la formation ACS Plus à Finances Canada, la mise à jour du modèle budgétaire ACS Plus et un examen de près de deux douzaines d’ACS Plus sélectionnées entreprises dans le cadre du budget.

En conséquence, le budget de 2023 comprend une déclaration budgétaire sensible au genre et la publication de plus de 200 résumés de mesures budgétaires portant sur l’ACS Plus, poursuivant ainsi une pratique introduite dans le budget de 2019. En ce qui concerne l’ACS Plus du budget de 2023 :

L’ACS Plus dans le cadre de la mise en œuvre de la Loi sur l’évaluation d’impact

FEGC soutient l’Agence d’évaluation d’impact du Canada et les ministères partenaires dans la mise en œuvre de la Loi sur l’évaluation d’impact de 2019. Cette Loi oblige les promoteurs d’initiatives importantes, y compris les projets de ressources, à appliquer l’ACS Plus à la planification et à la mise en œuvre de projets afin d’évaluer les répercussions potentielles des projets sur différents groupes de personnes.

Grâce à cette Loi, FEGC veille à ce que les effets néfastes des projets tels que l’extraction des ressources soient atténués, y compris ceux relatifs à la violence fondée sur le sexe, et que les avantages de ces projets se fassent sentir de manière égale dans les différents groupes de personnes.

Services aux Autochtones Canada et Relations Couronne-Autochtones Canada sont des partenaires importants dans la mise en œuvre de cette loi et dans l’application de l’ACS Plus d’un point de vue autochtone.

Aperçu des progrès réalisés dans le cadre des audits antérieurs du BVG et des recommandations du Comité sénatorial permanent des affaires sociales, des sciences et de la technologie (SOCI) concernant l’ACS Plus

Enjeu ou question

Que fait le gouvernement pour répondre aux recommandations en vue d’améliorer l’ACS Plus?

Réponse proposée

Contexte

Recommandations dans les rapports précédents

La vérification de 2009 de la vérificatrice générale du Canada a examiné les pratiques d’ACS dans neuf ministères et a révélé une mise en œuvre inégale de l’ACS et peu de données probantes relatives à son influence sur la prise de décision. La vérificatrice générale a formulé plusieurs recommandations afin d’améliorer l’application de l’ACS Plus, notamment :

Le Rapport de 2015 du vérificateur général du Canada, « Mise en œuvre de l’analyse comparative entre les sexes », a souligné la nécessité d’en faire davantage pour mettre pleinement en œuvre l’ACS en tant que pratique rigoureuse à l’échelle du gouvernement. Le vérificateur général a notamment formulé plusieurs recommandations, notamment :

À la suite de l’audit de 2015, le Comité permanent des comptes publics (PACP) et le Comité permanent de la condition féminine (FEWO) ont publié des rapports distincts sur l’état de l’ACS Plus au sein du gouvernement du Canada. Les recommandations du FEWO comprenaient des appels à une gouvernance améliorée, des exigences législatives pour l’ACS Plus, la promotion de l’ACS Plus intersectionnelle, une formation obligatoire portant sur l’ACS Plus et des exigences selon lesquelles l’ACS Plus doit être intégrée dans les documents du Cabinet ainsi que dans les plans et rapports ministériels. Les recommandations du PACP ont souligné la nécessité d’exiger des exigences obligatoires pour intégrer l’ACS Plus dans les MC et les présentations au CT et pour lui faire rapport au sujet des progrès. Des rapports d’étape intermédiaires et finaux ont été fournis aux deux comités respectivement en mars 2017 et 2018. En réponse aux rapports du PACP et du FEWO concernant la mise en œuvre de l’ACS Plus, le gouvernement s’est engagé à informer les deux comités des progrès réalisés. Le ministère l’a fait en fournissant des mises à jour concernant les engagements du Plan d’action au moyen d’un rapport intermédiaire en 2017 et d’un rapport final en 2018.

Le gouvernement du Canada a chargé l’OCDE d’entreprendre un examen de l’écosystème de l’égalité des genres, y compris l’application de l’ACS Plus, la gouvernance et les pratiques budgétaires. L’examen, publié en juin 2018, a formulé un certain nombre de recommandations concernant l’ACS Plus, notamment :

Le Rapport de 2022 de la vérificatrice générale du Canada sur l’ACS Plus a souligné des lacunes persistantes et la nécessité d’en faire davantage pour mettre pleinement en œuvre l’ACS en tant que pratique rigoureuse à l’échelle du gouvernement. Le vérificateur général a notamment formulé plusieurs recommandations, notamment :

Progrès réalisés par rapport aux recommandations du rapport précédent

FEGC, en collaboration avec les organismes centraux, les ministères responsables et d’autres partenaires de prestation de l’ACS Plus, a réalisé des progrès importants par rapport à toutes les recommandations précédentes relatives à l’ACS Plus mentionnées ci-dessus. En particulier :

De plus, au cours des dernières années, le gouvernement a mis en place plusieurs exigences non législatives pour l’application de l’ACS Plus (rapport du FEWO de 2015; rapport du PACP de 2015), notamment :

En 2019, le SCT a publié des lignes directrices à l’intention des ministères responsables qui communiquent leurs attentes concernant l’application de l’ACS Plus aux évaluations de programmes (rapport du FEWO de 2015; rapport du PACP de 2015; rapport de l’OCDE de 2018).

En 2019, FEGC a collaboré avec le BCP et le SCT afin d’élaborer des critères d’évaluation de la qualité de l’ACS Plus (rapport de l’OCDE de 2018). Ces critères ont permis à FEGC et aux organismes centraux de procéder à des évaluations formelles de la qualité de l’ACS Plus dans les documents décisionnels (audit 2009). Ces critères ont également permis d’élaborer des orientations par les organismes centraux concernant les attentes relatives à l’application de l’ACS Plus dans les documents décisionnels (audit de 2009).

En 2016, FEGC a établi des structures de gouvernance pangouvernementales et d’autres mécanismes afin de déterminer les obstacles à l’application de l’ACS Plus, ainsi que pour surveiller et rendre compte de sa mise en œuvre et de ses répercussions. Par exemple, FEGC a établi un réseau interministériel de championnes et champions de l’ACS Plus à l’échelle de la haute direction, ainsi qu’un comité de personnes-ressources de l’ACS Plus, qui se réunissent tous les trimestres pour discuter des pratiques prometteuses, des obstacles à la mise en œuvre et des stratégies pour surmonter les obstacles. De plus, FEGC et l’École de la fonction publique du Canada ont créé un groupe de travail consultatif interministériel sur l’apprentissage, ainsi qu’un groupe de travail sur le renforcement des capacités afin de fournir des conseils à FEGC, à l’EFPC et aux organismes centraux sur la façon d’éliminer les obstacles et de renforcer la capacité ministérielle (audit de 2015; rapport du FEWO de 2015; rapport de l’OCDE de 2018).

FEGC évalue et rend compte de l’application de l’ACS Plus chaque année grâce aux informations recueillies auprès de ces comités de gouvernance, ainsi que de l’Enquête sur la mise en œuvre de l’Analyse comparative entre les sexes Plus, lancée en 2016.

Les résultats sont communiqués chaque année à tous les sous-ministres par l’intermédiaire du Comité sur la responsabilisation de gestion de la fonction publique. De plus, FEGC a communiqué les résultats des premières enquêtes sur la mise en œuvre de l’Analyse comparative entre les sexes Plus au moyen de son site Web ministériel. Enfin, le BCP et le SCT entreprennent chacun un examen annuel d’un échantillon de MC et de présentations au CT afin d’évaluer la qualité des demandes relatives à l’ACS Plus. Les rapports sont produits et communiqués à FEGC (audit de 2015).

Afin de soutenir les ministères dans l’application précoce de l’ACS Plus dans le cycle politique, d’éliminer les obstacles persistants à l’application de l’ACS Plus et de renforcer les considérations de l’ACS Plus et de l’intersectionnalité dans le cabinet et dans d’autres documents décisionnels, FEGC a élaboré une série d’outils, de ressources et de formations depuis 2012. En particulier :

En décembre 2018, au moyen de la Loi sur le ministère des Femmes et de l’Égalité des genres, le gouvernement du Canada a élargi le mandat de l’ancien ministère Condition féminine au-delà de l’égalité des femmes, pour inclure des considérations plus larges sur l’égalité des genres ainsi que des considérations intersectionnelles (rapport de l’OCDE de 2018). De plus, la législation a clarifié l’autorité de FEGC afin de renforcer l’application de l’ACS Plus et en vue de promouvoir une meilleure compréhension de l’intersectionnalité (rapport de l’OCDE de 2018).

Ayant déterminé la disponibilité des données comme un obstacle persistant à leur application optimale (audit de 2015, audit de 2022), le gouvernement du Canada a réalisé des investissements importants afin d’améliorer la disponibilité et l’accès aux données désagrégées (rapport de l’OCDE de 2018).

De plus, en 2018, le gouvernement du Canada a annoncé des investissements dans un nouveau Centre des statistiques sur le genre, la diversité et l’inclusion à Statistique Canada. En 2019, ce Centre a lancé le Carrefour des statistiques sur le genre, la diversité et l’inclusion où toutes les données désagrégées sont hébergées, catégorisées et rendues accessibles dans divers formats analytiques.

En réponse aux recommandations plus récentes formulées par la vérificatrice générale ou le SOCI, FEGC a pris plusieurs mesures afin de renforcer les capacités et améliorer la qualité des données probantes intersectionnelles en vue de mieux éclairer les politiques, initiatives et programmes gouvernementaux, notamment :

Analyse comparative entre les sexes plus : rôles, responsabilités et outils

Enjeu ou question

Qui est responsable de l’application de l’ACS Plus dans le processus décisionnel au sein du gouvernement fédéral et quelles ressources sont en place afin de soutenir son application?

Réponse proposée

Contexte

Rôles dans le cadre de l’ACS Plus

Femmes et Égalité des genres Canada (FEGC) soutient la mise en œuvre pangouvernementale de l’ACS Plus grâce à l’élaboration de formations et d’outils pour aider les ministères et organismes fédéraux à appliquer l’ACS Plus. Le ministère est également chargé de surveiller la mise en œuvre de l’ACS Plus par le gouvernement et de fournir des conseils et des orientations techniques aux organismes centraux et aux ministères responsables sur l’application de l’ACS Plus.

Le Bureau du Conseil privé, le Secrétariat du Conseil du Trésor du Canada et d’autres ministères peuvent consulter directement Femmes et Égalité des genres Canada en tant que centre d’expertise lors de l’application de l’ACS Plus ou de l’élaboration de politiques, d’orientations et de plans internes connexes.

Le Bureau du Conseil privé (BCP) a la responsabilité d’examiner les présentations des ministères et des organismes, comme les mémoires au Cabinet, qui sont présentés au Cabinet pour approbation. Ces présentations constituent des étapes importantes dans le cycle de vie des politiques du gouvernement. Les analystes du Bureau du Conseil privé guident le personnel des ministères et des organismes dans l’ajout et l’ajustement du contenu lorsqu’ils soumettent des demandes de financement ou d’autres propositions. Ce rôle des organismes centraux est de veiller à ce que les ministères et organismes appliquent l’ACS Plus dans le cadre de leurs initiatives politiques, législatives et de programmes proposés.

Le Secrétariat du Conseil du Trésor du Canada (SCT) a la responsabilité d’examiner les présentations au Conseil du Trésor des ministères et organismes, qui sont présentées au Cabinet pour approbation. Ces présentations constituent des étapes importantes dans le cycle de vie des politiques du gouvernement, car elles fournissent des détails sur la conception, la mise en œuvre et le suivi des initiatives fédérales.

Finances Canada est un chef de file en matière de budgétisation sensible au genre en vertu de la Loi canadienne sur la budgétisation sensible aux sexes. En vertu de la Loi, le ministre des Finances doit déposer devant chaque chambre du Parlement un rapport sur les impacts en termes de genre et de diversité de toute nouvelle mesure budgétaire, si une évaluation des répercussions n’est pas incluse dans le plan budgétaire ou tout document connexe qui rendu public par les ministres. De plus, le ministre des Finances doit annuellement rendre disponible public une analyse des répercussions en termes de genre et de diversité des dépenses fiscales. En tant que centre d’expertise du gouvernement du Canada en matière d’égalité des genres, FEGC travaille avec le ministère des Finances à la mise en œuvre de la Loi canadienne sur la budgétisation sensible aux sexes et à la rédaction de l’Énoncé sur l’égalité des genres, la diversité et l’inclusion.

Les ministères et organismes fédéraux sont actuellement tenus d’intégrer l’ACS Plus dans tous les processus décisionnels, y compris les mémoires au Cabinet, les présentations au Conseil du Trésor, les propositions budgétaires fédérales et les règlements.

Ressources disponibles pour les ministères et organismes fédéraux

Formation
Ressources

Depuis 2017, les outils et ressources suivants sont mis à la disposition des fonctionnaires fédéraux et du grand public, au moyen du site Internet de FEGC :

De plus, en juin 2021, une nouvelle suite d’outils visant à aider les fonctionnaires à appliquer une ACS Plus intersectionnelle rigoureuse a été mise à l’essai. Les outils comprennent le guide L’ACS Plus : étape par étape et un outil de référence rapide avec des questions clés à prendre en compte lors de la réalisation de l’ACS Plus, ainsi qu’un recueil d’outils portant sur chacun des facteurs d’identité individuels à prendre en compte lors de la réalisation de l’ACS Plus. Ces outils comprenaient des statistiques clés et des éléments à prendre en considération pour chaque facteur. Ces outils sont actuellement mis à jour à la suite d’une activité de mobilisation portant leurs forces et faiblesses. Ceux-ci continueront d’être améliorés au fil du temps afin que les fonctionnaires disposent des conseils nécessaires pour appliquer l’ACS Plus dans une perspective intersectionnelle.

Application de l’ACS Plus

Enjeu ou question

Comment le gouvernement du Canada soutient-il la capacité des fonctionnaires à appliquer l’ACS Plus à la prise de décision?

Réponse proposée

Le gouvernement du Canada accroît sa capacité à prendre davantage en compte l’ACS Plus dans le processus décisionnel au moyen des mesures suivantes :

FEGC a également redoublé d’efforts pour accroître les capacités particulières aux processus décisionnels, notamment au moyen des mesures suivantes :

Contexte

L’ACS Plus est un outil d’analyse visant à soutenir l’élaboration d’initiatives réactives et inclusives, notamment des politiques, des programmes et d’autres initiatives. Il s’agit d’un processus qui permet de comprendre qui est touché par le problème que nous cherchons à résoudre; de déterminer comment les initiatives pourraient être adaptées pour répondre aux divers besoins des personnes les plus touchées; et d’anticiper et d’atténuer tous les obstacles à l’accès aux initiatives gouvernementales ou à leur mise à profit.

L’ACS Plus est de conception intersectionnelle, ce qui signifie qu’elle va au-delà des différences biologiques (sexe) et socioculturelles (genre) afin de prendre en compte d’autres facteurs, tels que l’âge, le handicap, l’éducation, l’origine ethnique, le statut économique, la géographie, la langue, la race, la religion et l’orientation sexuelle, ainsi que le contexte social, y compris les normes sociales, les attitudes et la discrimination systémique.

Efforts visant à renforcer la capacité à l’échelle du gouvernement pour une ACS Plus robuste

L’évaluation de l’ACS Plus au sein du gouvernement du Canada

1995 : Engagement du gouvernement envers l’ACS

2007 : Les présentations au SCT doivent obligatoirement faire l'objet d'une ACS

2011 : L'ACS rebaptisée «ACS Plus»

2015 : Vérification de l'ACS Plus par le Bureau de la vérificatrice générale

2016 : Plan d'action de l'ACS Plus

2018 : Budget 2018

2019: Mainstreaming GBA Plus

2021-2022 : Strengthening GBA Plus

Vue d’ensemble du Comité

Mandat du Comité

Lorsque le rapport du vérificateur général est déposé à la Chambre des communes par le Président, il est renvoyé d’office au Comité des comptes publics. Le Comité choisit les chapitres du rapport sur lesquels il souhaite se pencher et convoque le vérificateur général et de hauts fonctionnaires des organisations ayant fait l’objet de la vérification pour qu’ils viennent répondre aux conclusions du vérificateur général. Le Comité étudie également les états financiers consolidés du gouvernement fédéral (les Comptes publics du Canada) et examine les failles de nature financière et comptable soulevées dans le rapport du vérificateur général. Au terme d’une étude, le Comité peut faire ses recommandations au gouvernement en vue d’améliorer les méthodes et les contrôles administratifs et financiers des ministères et des organismes fédéraux.

Le Comité n’a généralement pas à étudier la politique gouvernementale. Il se préoccupe plutôt de l’administration gouvernementale, à savoir de l’économie et de l’efficience de la prestation des programmes ainsi que du respect des politiques, directives et normes du gouvernement. Le Comité cherche à obliger le gouvernement à rendre des comptes sur l’efficacité de son administration publique et sur l’utilisation qu’il fait des fonds publics.

En vertu du paragraphe 108(3) du Règlement de la Chambre des communes, le Comité permanent des comptes publics a pour mandat de faire des études et de présenter des rapports sur ce qui suit :

Le Comité étudie également :

Autres responsabilités

Membres du Comité permanent des comptes publics

Parti conservateur du Canada

Parti libéral du Canada

Bloc Québécois

Nathalie Sinclair-Desgagné – 2e vice-présidente (Québec)
Nathalie Sinclair-Desgagné

Nathalie Sinclair-Desgagné a été élue comme députée du Bloc Québécois dans Terrebonne en 2021.

Elle est porte-parole du Bloc en matière des comptes publics, des Programmes de lutte contre la pandémie et des Agences fédérales de développement économique.

Elle est également vice-présidente du sous-comité du programme et de la procédure du Comité permanent des comptes publics.

Avant d’être élue, Nathalie Sinclair-Desgagné a travaillé à la Banque européenne d’investissement et chez PWC à Londres.

Elle est retournée au Québec en 2017 pour continuer sa carrière dans le monde des affaires.

Nouveau Parti démocratique

Blake Desjarlais (Alberta)
Blake Desjarlais

Blake Desjarlais a été élu député dans Edmonton Greisbach en 2021.

Blake Desjarlais est porte-parole du NPD pour le Conseil du Trésor, la diversité et l’inclusion, l’éducation post-secondaire, la jeunesse et le sport. Il est également porte-parole en matière d’immigration, de réfugiés et de citoyenneté, et en ce qui a trait aux personnes 2ELGBTQI+.

Il est également membre du sous-comité du programme et de la procédure du Comité permanent des comptes publics.

Blake Desjarlais est la première personne élue députée ouvertement bispirituelle, et le seul député autochtone de l’Alberta.

Informations connexes

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