Capacités spatiales

L’espace est un aspect crucial de la sécurité mondiale, et les capacités spatiales sont essentielles aux activités quotidiennes de toute l’humanité. Les capacités spatiales offrent aux Forces armées canadiennes (FAC) un avantage non négligeable dans l’ensemble de leurs opérations grâce à l’accès qu’elles offrent, à leur persistance et à leur nature mondiale.

Les FAC dépendent de l’espace pour une vaste gamme de capacités, comme le commandement et le contrôle, la connaissance de la situation, la surveillance, les données météorologiques, la navigation, les communications, la cartographie et la recherche et le sauvetage.

Voici des domaines dans lesquels les capacités spatiales soutiennent nos activités militaires :

Les systèmes spatiaux permettent la communication sur de longues distances ou dans des régions éloignées, comme l’Arctique, et lors d'opérations de déploiement à l’étranger. Sans les télécommunications par satellite, la transmission efficace des renseignements d’un quartier général supérieur aux unités subordonnées serait grandement réduite, ce qui empêcherait l’exécution opportune des opérations militaires dans le monde entier.

Le centre des opérations SATCOM des FAC surveille et maintient la disponibilité des communications nationales par satellite pour les utilisateurs en déploiement au moyen de satellites commerciaux et militaires. Le maintien et le renforcement de l’interopérabilité dans l’espace avec les principales parties prenantes, y compris le secteur privé, sont des aspects essentiels pour garantir que les FAC disposent des capacités nécessaires pour mener des opérations partout dans le monde.

Les FAC se sont associées au Département de la Défense des États-Unis et à d’autres alliés pour fournir des systèmes de télécommunications militaires par satellite par l’intermédiaire de deux projets.

  1. Le projet du système protégé de télécommunications militaires par satellite (Projet MILSATCOM protégé), utilise un groupe de satellites de la bande des fréquences extrêmement hautes afin d’offrir des télécommunications par satellite fiables et à l’épreuve du brouillage.
  2. Le projet Mercury Global, qui met à profit les satellites du système mondial de télécommunications par satellite à large bande des États-Unis pour fournir un moyen de communication à haut débit aux utilisateurs du monde entier. Le projet Mercury Global a donné lieu à l'établissement de trois stations terrestres, toutes situées au Canada, et à la conclusion d'ententes avec des alliés afin d’avoir recours à des stations terrestres en sol étranger. Ces stations permettent une connexion à nos propres réseaux nationaux utilisés par les terminaux dans les milieux terrestres, aériens et maritimes.

Deux futurs projets visent à soutenir les opérations militaires, à savoir le Projet de télécommunications par satellite tactique à bande étroite – couverture géosynchrone (TNS-GEO) et le Projet de communications par satellite améliorées – Polar (ESCP-P).

  1. Le Projet TNS-GEO, en partenariat avec les États-Unis, fournira des télécommunications mondiales par satellite à bande étroite (UHF), de 65° de latitude nord à 65° de latitude sud.
  2. Le Projet ESCP-P fournira des communications par satellite qui permettront de couvrir l’Arctique de 65° nord à 90° nord.

L’Agence spatiale canadienne

Les Forces armées canadiennes utilisent des données photographiques obtenues par radar à synthèse d’ouverture et d’autres données pour prendre des décisions éclairées en ce qui concerne les opérations au pays et à l’étranger, y compris la surveillance maritime et terrestre dans le monde et aux abords du Canada, et modifier la détection pour appuyer le renseignement dans le cadre des opérations expéditionnaires.

La mission de la constellation RADARSAT (MCR), un projet géré par l’Agence spatiale canadienne, s’appuie sur l’expertise et le leadership du Canada en matière d’observation de la Terre depuis l’espace et se révèle essentielle pour le Canada. Son principal objectif est de fournir des données de radar à synthèse d’ouverture pour répondre aux besoins du gouvernement fédéral. Par exemple, on s’en sert pour améliorer l’identification et le pistage de menaces, mais aussi pour suivre l’état de la circulation à destination du Canada et au pays. Plus d’une douzaine de ministères utilisent déjà les données RADARSAT-2 pour fournir des services aux Canadiens. La MCR, lancée en 2019 en tant que successeure du RADARSAT-2, offre une capacité encore plus grande de connaissance du domaine maritime mondial, y compris de l’Arctique, une capacité qui est renforcée par le Système d’identification automatique intégré du MDN à bord des satellites.

La configuration à trois satellites de la MCR produira des améliorations en matière de latence, car les satellites reviendront au même emplacement dans un délai de quatre jours, alors que le délai dans le cas du projet RADARSAT-2 toujours actif était de 24 jours.

Associée au projet Polar Epsilon 2 (installations de traitement des données et de réception de l’imagerie de la MCR), une image maritime forte est utilisée par les FAC pour soutenir les forces opérationnelles déployées et par un certain nombre d’autres ministères gouvernementaux par l’intermédiaire des Centres des opérations de la sécurité maritime.

Polar Epsilon (PE) constituait le projet initial du MDN et des FAC visant à bâtir deux stations terrestres qui téléchargeraient les images de RADARSAT-2 et fourniraient des produits améliorés qui seraient utilisés par les FAC et dans le cadre d’opérations maritimes d’autres ministères. Les stations du projet PE sont toujours pleinement opérationnelles et exploitées aujourd’hui.

Le projet Polar Epsilon 2 (PE2) a vu le jour afin de mettre en place deux stations terrestres supplémentaires, pour commander, traiter et recevoir des données de la MCR pour les Forces armées canadiennes, ainsi que pour continuer à appuyer les Centres des opérations de la sécurité maritime.

En mai 2020, des opérations limitées ont été entamées dans le cadre du projet PE2 afin de fournir à la communauté opérationnelle des services photo pour appuyer les opérations des FAC et une capacité immédiate de surveillance des approches maritimes du Canada. Le projet PE2 devrait être pleinement opérationnel en 2021.

Ministère de la Défense nationale

Le Système non classifié de connaissance de la situation par télédétection (URSA) est un système mobile, déployable, qui peut télécharger des images satellitaires directement lorsqu’il passe au-dessus de zones d’intérêt, ce qui permet d’assurer une cartographie et une surveillance à jour dans les théâtres opérationnels.

Cette capacité soutient les commandants de forces déployées dans la planification des missions et dans la prise de décisions tactiques lorsque le temps est un facteur crucial. Les Forces armées canadiennes disposent de deux systèmes URSA.

Les images à haute résolution obtenues par les systèmes URSA ne sont pas classifiées et peuvent être communiquées à d’autres organismes pour aider en cas de catastrophe et contribuer à la sécurité ainsi qu’à d’autres activités gouvernementales nécessitant un accès rapide aux renseignements provenant de l’espace.

Les systèmes URSA sont capables de télécharger rapidement des images d’un satellite passant au-dessus du territoire et permettent aux commandants de prendre des décisions et de planifier des opérations en ayant à leur disposition les renseignements les plus récents.

Le Projet de renforcement des capacités de surveillance spatiale aux fins de défense succédera à la mission de la Constellation RADARSAT du MDN. Il est conçu pour fournir des capacités supplémentaires, qui ne sont actuellement pas fournies par la MCR pour répondre aux besoins du Canada en matière de sécurité.

MDA

Pour garantir la défense et la production de nos capacités spatiales contre les collisions dans l’espace avec d’autres satellites ou des débris, la première étape consiste à maintenir une vaste connaissance de la situation sur l’immensité de l’espace. La connaissance du domaine spatial contribue à un milieu spatial plus sûr et plus sûr en faisant mieux connaître l’emplacement des objets dans l’espace, ce qui réduit le risque de perte de capacités spatiales essentielles pour tous.

Le satellite Sapphire est entré en service à son lancement en 2013. Il contribue au Space Surveillance Network (en anglais seulment) des États-Unis, un réseau mondial de capteurs optiques et radar terrestres et spatiaux. Le satellite, ses opérateurs et ses analystes contribuent au processus d’identification et de suivi des objets artificiels dans l’espace (y compris les débris) qui pourraient menacer les systèmes spatiaux canadiens et alliés.

Le microsatellite de surveillance des objets circumterrestres (NEOSSat), lancé avec le satellite Sapphire en 2013, effectue la recherche et le développement en matière de surveillance spatiale dans le cadre d’une mission mixte du MDN et de l’Agence spatiale canadienne (ASC).

NEOSSat effectue un suivi dans l’espace lointain semblable à celui de Sapphire, mais il a également la capacité d’observer des objets spatiaux artificiels dans d’autres orbites.

La politique de défense du Canada confirme la nécessité de maintenir la capacité fournie par Sapphire. L’équipe du projet subséquent de Surveillance de l’espace 2 travaille à la mise en place d’un système qui garantira la poursuite de la contribution du Canada à la connaissance du domaine spatial.

Le Centre des opérations spatiales canadiennes est responsable de la surveillance et de l’accès garanti aux données de positionnement, de navigation et de synchronisation (PNS) pour les FAC dans tous les domaines et dans l’ensemble du spectre des opérations. Des données de PNS exactes et fiables permettent à nos soldats, à nos marins et à nos aviateurs de savoir très précisément où ils se trouvent, et améliorent la précision des munitions guidées, ce qui réduit les risques de pertes civiles lors d’un conflit.

Bien que les données de PNS permettent de nombreuses applications, la perte d’accès à cette capacité se traduirait par de graves répercussions sur les opérations militaires et la vie quotidienne des Canadiens. En collaboration avec nos alliés et d’autres ministères, et grâce au programme de NAVWAR (Navigation Warfare), les FAC cherchent à fournir les outils et l’instruction nécessaires pour que les commandants opérationnels et les forces opérationnelles puissent intervenir en temps de paix et en cas de conflit.

Le système d’aide à la recherche et au sauvetage par satellite (SARSAT) consiste en des charges utiles et des instruments lancés au moyen d’un système international de constellations de satellites conçues pour travailler ensemble afin de fournir des données d’alerte et de positionnement en cas de détresse aux opérations de recherche et de sauvetage.

Le Canada est l’un des quatre pays, aux côtés de 40 pays participants du monde entier, qui dirigent le développement et la mise en place du système d’aide à la recherche et au sauvetage par satellite à l’échelle internationale, connu sous le nom de Système COSPAS-SARSAT.

Le Système COSPAS-SARSAT passe du système actuel de satellites en orbite basse terrestre de recherche et de sauvetage (LEOSAR) au nouveau système plus efficace de satellites de recherche et de sauvetage en orbite moyenne (MEOSAR).

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