Journée mondiale des réfugiés - Histoires

Le Canada réinstalle les réfugiés pour sauver des vies et offrir la stabilité aux personnes qui fuient la persécution sans espoir de répit. Voici l'histoire de personnes qui sont venues au Canada à titre de réfugiés pour y refaire leur vie.

Histoires d'anciens réfugiés

Wahlay et Daisy

Wahlay Ray et son épouse, Daisy Aung, avaient craint ne jamais pouvoir fuir la chaleur accablante du camp de réfugiés Mae La, l’un des plus grands camps de réfugiés karen situés sur la frontière de la Thaïlande et de la Birmanie. Mais aujourd’hui, Wahlay et Daisy ont trouvé un nouveau foyer dans la ville pittoresque de Thunder Bay, dans le Nord de l’Ontario.

Wahlay et Daisy sont arrivés au Canada depuis la Birmanie en 2002 en tant que réfugiés parrainés par le secteur privé. Ils appartiennent à la minorité karen, qui est persécutée en Birmanie. Le couple a été forcé de trouver asile dans un camp de réfugiés après que son village eut été réduit en cendres.

La vie était dure dans le camp de réfugiés. « L’hygiène était vraiment mauvaise et les soins de santé étaient limités, nous confie Wahlay. Il s’y trouve toute une génération d’enfants karens qui ne connaissent rien de ce qui se trouve de l’autre côté de la clôture de barbelés entourant le camp. Ils sont comme des oiseaux en cage. »

À leur arrivée à Thunder Bay, Wahlay et Daisy ont été accueillis à bras ouverts par leurs répondants et par l’église.

Ils se sont créés une vie enrichissante, pour eux-mêmes et leurs trois enfants. Daisy est une interprète karen à temps complet et elle est très occupée à aider des membres de sa famille et des amis à remplir des demandes pour parrainer des réfugiés à titre privé. Wahlay a décroché un emploi de travailleur d’établissement à l’association multiculturelle de Thunder Bay. Il est également pasteur au Hosanna Karen Christian Fellowship et poursuit ses travaux en vue de l’obtention de sa maîtrise en théologie du collège théologique Carey. « Il m’a fallu sept ans pour venir au Canada et sept autres années pour pouvoir poursuivre mes études. Mais c’était mon plus grand rêve que de venir au Canada.”

Dans ses différentes fonctions, Wahlay aide les nouveaux arrivants, les jeunes et les chefs religieux à s’intégrer dans leur nouvelle société.

« Tout ce que je possède, soit ma famille, ma liberté, les possibilités qui s’offrent à moi et ma vie d’abondance ici, au Canada, est véritablement un cadeau de Dieu », déclare Wahlay.

Remzi

Remzi Cej avait 15 ans lorsque ses parents et lui ont été forcés de fuir le Kosovo ravagé par la guerre, en 1999. Ils ont passé plus d'un an dans sept différents camps de réfugiés en Albanie. Remzi est maintenant devenu un boursier Rhodes et il est le président de la Commission des droits de la personne de Terre-Neuve-et-Labrador.

La fuite du Kosovo a été déchirante. Sa famille a commencé le long périple en marchant en direction de la frontière albanienne et a été repoussée maintes fois par les forces paramilitaires serbes. Ils ont parcouru plus de 270 kilomètres en une semaine, avec des milliers de compatriotes. Ils ont perdu bon nombre de ces compatriotes en cours de route. Une année avant leur départ, le frère de Remzi avait fui en Türkiye. Ils n'ont pas entendu parler de lui pendant des années, jusqu'à ce qu'une rencontre fortuite avec un journaliste donne lieu à la réunion de la famille.

« Nous sommes venus si proche de perdre la vie ou de disparaître comme de nombreux innocents l'ont fait. Dans ce contexte, on apprend à apprécier réellement la valeur de la vie et à savourer chacun des moments passés en famille. C'est un sentiment que je n'oublierai jamais », nous confie Remzi.

La famille de Remzi a été choisie pour réinstallation par le Haut Commissariat des Nations Unies pour les réfugiés. Lorsqu'on leur a annoncé que le Canada les avait acceptés et que trois familles d'une ville appelée St. John's souhaitaient les accueillir, il se rappelle avoir pensé « Quel genre de pays est-ce là, où de parfaits étrangers souhaitent nous accueillir dans leur collectivité? ».

Remzi a réussi ce qui pour la plupart d'entre nous ne serait qu'un rêve. Il a obtenu un diplôme d'études supérieures d'Oxford, parle sept langues et sa vision du monde n'est égalée que par sa passion pour les droits de la personne. Il est déterminé à changer le cours des choses et il a reçu de nombreuses distinctions pour ses efforts à ce jour.

« Le premier signe donnant l'impression que l'on est à sa place est le coup de main que donnent des inconnus au moment opportun. Grâce à nos parrains, je me suis senti le bienvenu dès le tout premier moment où ma famille et moi sommes arrivés dans cette magnifique province. Tandis que je me prépare à accueillir un réfugié que j'ai coparrainé à St. John's, je suis heureux de donner à une autre personne qui fuit la persécution et la violence l'occasion d'appartenir de nouveau à une communauté. »

Karny

Pour certains réfugiés venus au Canada qui ne parlent pas encore l'anglais ni le français, la vie courante peut poser certains défis en raison de la barrière de la langue.

Heureusement, il y a des interprètes comme Karny Koshkarian qui sont là pour aider. Karny est étudiante à l'école secondaire catholique John Cabot de Mississauga, en Ontario. Elle est arrivée au Canada, en tant que réfugiée parrainée par le secteur privé, avec ses parents et son frère, le 7 janvier 2016. D'origine arménienne, ils sont nés et ont grandi à Damas, en Syrie.

Karny parle couramment l'arménien, l'arabe et l'anglais; elle a donc été rapidement recrutée pour travailler comme interprète lors de l'accueil d'autres réfugiés syriens à l'aéroport international Pearson de Toronto. « L'ami de mon père, à Montréal, lui a dit qu'ils avaient besoin d'interprètes de l'arménien et de l'arabe à l'aéroport Pearson. J'ai envoyé mon curriculum vitae à MCIS Language Services et j'ai été embauchée en février 2016. Si MCIS avait besoin d'aide, j'étais là chaque soir pour aider les gens de la même façon qu'on m'a aidée quand je suis venue au Canada », dit Karny.

En tant qu'interprète, Karny a passé beaucoup de temps à réconforter d'autres réfugiés. « Quitter sa maison, ses amis, sa famille, sa société, c'est très difficile, en particulier lorsqu'on est forcé de partir. Je sais par quoi ils sont passés. J'aimais les voir sourire quand je leur parlais dans leur langue maternelle. Ils étaient soulagés et se sentaient chez eux. La chose la plus importante pour moi était qu'ils se sentent en sécurité. »

Chai

Chai Bouphaphanh est né à Vientiane, au Laos, en 1967, où il a vécu jusqu'en 1978. En raison de la guerre du Vietnam et des ravages qu'elle a faits dans leur pays, les parents de Chai ont pris la douloureuse décision de partir. Après avoir séjourné pendant deux ans dans un camp de réfugiés de Nongkhai, en Thaïlande, Chai et sa famille sont parrainés par l'Église mennonite de Drake pour venir au Canada. La famille arrive le 1er février 1980 dans la petite ville de Drake, en Saskatchewan, alors qu'une tempête fait rage.

L'adaptation à la vie au Canada est difficile, notamment en raison du temps froid et de la nouvelle langue. Chai soutient qu'il était parfois ardu de concilier sa culture laotienne avec son nouveau foyer canadien, tout en reconnaissant que ses parents comprenaient la nécessité de fusionner les deux cultures. Dans l'ensemble, Chai a aimé grandir en Saskatchewan; il jouait au hockey l'hiver, puis au tennis et au soccer l'été. « J'aime le froid maintenant! » dit-il.

Chai est actuellement photographe pigiste. Son amour de la photographie, son bénévolat et ses voyages l'ont amené à exécuter des contrats pour l'organisme Room to Read, dans le nord du Laos, pour le Comité central mennonite Canada, pour la Regina Open Door Society, et pour l'organisme d'aide aux jeunes Macdonald Youth Services de Winnipeg.

L'objectif de Chai pour l'avenir est de continuer à faire sourire les gens grâce à sa passion pour la photographie. Deux de ses photographies ont d'ailleurs été sélectionnées par l'équipe My Shot du National Geographic, qui la versera dans sa banque d'images. Il est également fier de figurer dans le nouvel ouvrage Flight and Freedom : Stories of Escape to Canada et de faire partie d'un projet du Musée canadien de l'immigration du Quai 21 appelé Canada : Jour 1 qui a pour objectif de célébrer le 150e anniversaire du pays en 2017.

La famille de Chai a récemment célébré ses 36 ans passés au Canada. « Nous vivons dans le meilleur endroit du monde. Je tiens à remercier le Canada de nous avoir donné la liberté de vivre dans cet endroit extraordinaire. »

Safwan

Le fait de laisser derrière sa famille, sa maison et ses amis est toujours un évènement déchirant. 

Pendant un an, Safwan, sa femme et leurs trois enfants ont vécu dans la peur et la panique alors que les bombes explosaient autour de leur maison, à Homs, en Syrie. Chaque jour, ils devaient risquer leur vie pour aller acheter de la nourriture dans les quelques épiceries toujours ouvertes. De plus, Safwan a failli se faire abattre alors qu'il fuyait la Syrie vers le Liban, en quête d'une relative sécurité.

Heureusement, le gouvernement du Canada a accepté Safwan et sa famille en janvier 2016 à titre de réfugié pris en charge par le gouvernement.

« Je ne savais rien sur le Canada quand je suis arrivé à Toronto. COSTI Immigrant Services, financé par Immigration, Réfugiés et Citoyenneté Canada, m'a donné un aperçu de mon nouveau pays, m'a aidé à trouver un logement, des meubles et une assurance habitation et a organisé une visite chez le médecin pour moi et toute ma famille. Je remercie le gouvernement du Canada de m'avoir remis sur mes pieds. Tous les services offerts par COSTI étaient en arabe. J'étais si heureux d'entendre quelqu'un me parler dans ma langue maternelle. »

Un jour, Safwan faisait ses courses avec un ami au supermarché Adonis, à Scarborough. Le gérant du magasin, Hani Tawil, l'a entendu parler le dialecte arabe syrien à la caisse et lui a offert un emploi sur le champ. Le supermarché Adonis a sa propre boulangerie qui produit des pains pita ainsi que des spécialités du Moyen-Orient (manakeesh, lahmajin, safiha et kibeh). Cet emploi convenait parfaitement à Safwan, étant donné qu'il était boulanger en Syrie.

Hani est un immigrant syrien qui désire aider les réfugiés à se trouver un premier emploi pour qu'ils puissent bâtir leur vie au Canada. Jusqu'à maintenant, il a recruté presque 60 réfugiés syriens.

Safwan a commencé à travailler au supermarché Adonis en mai 2016. Il prépare maintenant des pitas frais tous les jours.

« Je me sens mieux maintenant que je travaille à Adonis avec d'autres travailleurs qui parlent arabe. » Safwan ne parlait pas anglais lorsqu'il est arrivé au Canada. Dans le cadre de son travail, il peut communiquer avec ses collègues et les clients dans sa langue maternelle.

Maintenant qu'il a un emploi pour subvenir aux besoins de sa famille, l'objectif de Safwan est d'améliorer son anglais afin de pouvoir ouvrir sa propre entreprise un jour.

Reconnaître les efforts des élèves et des écoles pour souhaiter la #Bienvenueauxréfugiés

Dans toute les régions du Canada, des élèves, des enseignants et des écoles ont fait montre de leadership dans leur communauté en aidant à souhaiter la #Bienvenueauxréfugiés. Découvrez les efforts qu'ils ont déployés pour créer un environnement accueillant pour les réfugiés venus s'établir dans notre pays.

Collecte de fonds pour l'intégration des réfugiés à Regina

De gauche à droite : Hannah Perkins, Sheren Jahanpour et Duncan Willis

Touchés par la couverture médiatique de la crise des réfugiés syriens et déterminés à aider ces personnes, les élèves et enseignants du collège Sheldon-Williams, à Regina (Saskatchewan), ont lancé une campagne de cinq mois, le projet « Welcome Home ». Les fonds ont été recueillis pour aider à l'établissement et à l'intégration des nouveaux arrivants par le biais de la Regina Open Door Society.

L'école secondaire a facilement dépassé son objectif de financement de 15 000 $ et a amassé 16 806 $ grâce à des promesses de don et à la vente de t-shirts, ainsi que par la tenue en février d'un « veille-o-thon » de 24 heures.

« Les membres de la communauté, le personnel et les élèves ont joint leurs efforts pour recueillir de l'argent en participant aux activités prévues dans un calendrier bien garni : des parties de soccer bulle, une danse, des prestations de groupes de musique, un concours de variétés, des tournois de jeux vidéos, des défis du genre proposé par les émissions Fear Factor et Les chefs, des matchs de hockey et de ballon-panier, des séances de jeux d'arcade, une chasse au trésor et des jeux-questionnaires. Nous sommes fiers d'appartenir à l'équipe des Spartans, qui change le cours des choses », a déclaré l'enseignante et conseillère Samantha Taylor.

Les efforts des élèves ont fait l'objet d'une couverture médiatique élogieuse et d'une marque de reconnaissance du gouvernement de la Saskatchewan; des reportages ont souligné la détermination de ces jeunes chefs de file de contribuer à l'intégration des réfugiés.

« C'était une occasion passionnante que de participer à changer le cours de choses dans la vie d'un si grand nombre de personnes », fait remarquer Duncan Willis, élève de 12e année et président du conseil étudiant.

« Le projet Welcome Home représente selon moi à quel point les membres de notre communauté ont uni leurs efforts pour aider les réfugiés à s'établir et à se créer une vie meilleure. Cette expérience a changé nos vies », ajoute Lucas Kuffner, élève de 12e année.

Nourriture et camaraderie pour accueillir les réfugiés

Rien de mieux pour souhaiter la bienvenue qu'une invitation à partager un repas.

En avril, les membres du personnel et les parents des élèves de l'école élémentaire Marion McVeety, à Regina (Saskatchewan), ont organisé un souper pour souhaiter la bienvenue à 40 nouveaux élèves syriens et leur famille dans la communauté. Les enseignants et les membres du personnel, le Conseil des parents, les membres de la Regina Open Door Society et les employés et administrateurs de la commission scolaire de Regina ont mis la main à la pâte. Les organisateurs ont pris des ententes pour le transport des familles et les services d'interprètes. Pour faire suite au repas principal, les enseignants et les membres du personnel de l'école ont préparé des desserts traditionnels de leur propre culture.

« Ce fut une soirée magnifique : la nourriture était excellente, tout le monde avait le sourire aux lèvres et les liens entre les membres du personnel et de la communauté, les élèves et leurs parents ont été renforcés », affirme Karin Leusink, au nom des organisateurs de l'activité.

Avec l'aide des interprètes, les gens ont fait connaissance, ont échangé des histoires et les réfugiés ont parlé des membres de leur famille restés en Syrie. Les parents syriens ont également exprimé leurs espoirs et leurs rêves pour leurs enfants, maintenant qu'ils sont arrivés au Canada.

Les participants ont communiqué dans un anglais rudimentaire, avec de larges sourires et de chaleureuses poignées de main. La soirée a ému chacun d'entre nous d'une manière que nous n'aurions pu imaginer quand nous avons commencé à organiser l'événement. Karin dresse le bilan suivant : « La soirée est un véritable cadeau de camaraderie et de création de liens; cela nous rappelle à tous l'importance de cheminer ensemble tout au long de cette aventure. »

La technologie répond aux objectifs humanitaires

De gauche à droite : L'enseignante Jennifer MacDonald et les United Utopians : Rachel Beechinor, Nicole Fonseca, Golshid Z Emami, Jasmine Yang et Mackenzie Hall

Un groupe d'adolescents de l'école secondaire Rockridge de West Vancouver (Colombie-Britannique) s'est associé avec une entreprise locale de haute technologie, Appnovation, afin de créer une application conviviale visant à faciliter l'intégration des nouveaux arrivants à Vancouver.

Comme l'explique l'adolescente Nicole Fonseca, « Mon équipe et moi avons eu l'idée de créer une application mobile pour aider les nouveaux réfugiés à s'intégrer facilement et efficacement dans la société canadienne, parce que nous voulions nous attaquer à un problème qui existait dans notre communauté locale et mondiale. »

L'application, qui s'appellera Hello, offrira aux nouveaux arrivants des renseignements essentiels au sujet de besoins précis à Vancouver, comme la nourriture, le transport en commun, l'argent et les situations d'urgence. Elle contient des traductions en arabe et une fonction de conversion des devises. Un prototype est en cours d'élaboration et il est prévu d'offrir gratuitement cette application.

Nicole fait partie d'une équipe de cinq jeunes filles appelée les « United Utopians ». Ces jeunes ont travaillé de concert à la réalisation du projet, qui a englobé les étapes suivantes : la présentation de l'idée originale, l'exécution des recherches, la rédaction d'un plan d'affaires, la consultation auprès d'organisations d'aide aux réfugiés et de nouveaux arrivants et la conception et le codage de l'application.

Les United Utopians ont développé l'application dans le contexte d'un concours international de codage d'applications et d'entrepreneuriat d'une durée de 12 semaines. Tenu cette année à la faculté des sciences appliquées de l'Université Simon Fraser, le concours vise à encourager l'entrepreneuriat chez les filles en les invitant à créer des applications mobiles pour régler des problèmes dans la communauté. L'équipe a remporté la première place au concours dans la catégorie des écoles secondaires.

Tout au long du processus, nous avons vécu de nombreux moments marqués par l'inspiration », ajoute Nicole. « Lorsque nous avons achevé la conception de notre application Hello, nous avions hâte de recevoir de la rétroaction. J'ai donc rencontré un nouvel arrivant du Lower Mainland. Quelle expérience que de rencontrer une personne faisant partie du groupe que nous avions ciblé. Non seulement ce nouvel arrivant s'est-il montré chaleureux, mais il était reconnaissant de notre aide. Ce sont des occasions comme ces concours qui décloisonnent les communautés. »

Des étudiants font leur part pour accueillir les réfugiés syriens réinstallés dans leur région

Il faut consacrer beaucoup de temps et d’effort, et faire preuve d’un grand altruisme, pour préparer 300 boîtes remplies d’articles utiles pour la vie de tous les jours. Pourtant, c’est exactement ce qu’ont accompli les étudiants et le personnel de l’école secondaire L.A. Matheson, à Surrey (Colombie Britannique), dans le cadre d’un projet spécial visant à accueillir les réfugiés nouvellement admis au pays dans la foulée de la crise syrienne.

L’idée de ces « boîtes réconfort » a été lancée par le Global Issues Club, un forum de discussion animé par l’enseignante en sciences humaines Annie Ohana auquel participent des étudiants cherchant à faire une différence dans leur communauté.

« Nous voulions démontrer aux jeunes syriens, ainsi qu’à leurs familles, que peu importe d’où ils viennent et quelle que soit l’école où ils étudieront éventuellement, nous sommes heureux de les compter désormais parmi nous. C’est pourquoi nous voulions leur offrir un accueil chaleureux et positif au Canada. Le fait qu’ils ne fréquenteront pas nécessairement notre école n’avait aucune importance; plus grande sera la portée de notre geste, le mieux ce sera », a indiqué Annie.

Les boîtes réconfort ont été financées par des étudiants et enseignants à titre individuel, par des classes entières et par des membres de la communauté, par le biais de dons en argent et de l’achat d’articles divers. La Fédération des enseignantes et enseignants de la Colombie-Britannique a également contribué au projet en versant une subvention de 1 000 $.

Les boîtes remises aux réfugiés contenaient des fournitures scolaires, des articles ménagers, des articles de toilette, des accessoires de base pour l’hiver et un manuel d’anglais. On y retrouvait également une liste pratique des services locaux accompagnée des coordonnées de personnes ressources, des lettres de bienvenue personnalisées, ainsi qu’une copie de la Charte canadienne des droits et libertés. Enfin, on y a rajouté des livres sur le Canada, de petits drapeaux canadiens, et même des rondelles de hockey ornées du logo d’Équipe Canada, ce qui apportait une saveur typiquement canadienne.

Les boîtes ont été distribuées à des familles syriennes et à des organismes qui leur viennent en aide, comme la Muslim Food Bank Association, le centre d’accueil pour immigrants et l’Association musulmane du Canada, et d’autres ont été remises à des maisons de transition situées dans le Lower Mainland; on peut donc dire que le projet a non seulement permis d’aider de nouveaux réfugiés, mais également d’autres personnes vulnérables vivant dans la pauvreté ou dans des conditions précaires.

Le directeur de l’école, M. Paulo Sarmento, a dit : « La réponse à l’égard du projet a été incroyable. Nous comptons maintenant parmi les élèves de nos écoles de jeunes syriens qui ont reçu l’une de ces boîtes, et ils ont affirmé que cet élan de sympathie à leur égard a contribué à rendre leur transition un peu plus facile. Le personnel du centre d’accueil a mentionné tous les câlins et les remerciements auxquels ils ont eu droit de la part des réfugiés lorsque ces derniers ont reçu leur « boîte réconfort ». De plus, tous les organismes auxquels nous avons remis des boîtes ont été à même de constater leur impact positif dans la vie des gens. À la fin du projet, nous avons organisé un souper auquel étaient conviées toutes les personnes ayant contribué à notre réussite, mais également certaines familles ayant reçu l’une de ces boîtes et dont les enfants sont nouvellement inscrits dans nos écoles. »

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