Notes d'allocution pour l'honorable John McCallum, C.P., député, ministre de l'Immigration, des Réfugiés et de la Citoyenneté pour une discussion en groupe de l'UNHCR illustrant les pratiques exemplaires relatives à l'admission des réfugiés syriens

Discours

Genève, Suisse
le 30 mars, 2016

Texte intégral

Merci. Bonjour, mesdames et messieurs. C’est un grand plaisir pour moi d’être ici pour vous dire quelques mots au sujet de nos 25 000 réfugiés.

Avant de poursuivre, je tiens à remercier chaleureusement les gouvernements de la Jordanie, du Liban et de la Turquie, sans l’aide desquels tout ceci n’aurait pas été possible, ainsi que le Haut Commissariat des Nations Unies pour les réfugiés (HCR) et l’Organisation internationale pour les migrations (OIM) du rôle central qu’ils ont joué relativement à cette question.

Il y a quatre points sur lesquels je voudrais insister. Tout d’abord, je veux souligner l’importance que le leadership vienne d’en haut. Il y a plus de cent ans, le premier ministre du Canada d’alors, Sir Wilfrid Laurier, a déclaré ce qui suit : [traduction] « Il n’existe plus de famille ici, si ce n’est la famille humaine. La langue et la religion n’ont pas d’importance. » À ce titre, je crois que, dans un langage propre au 21e siècle, le premier ministre Trudeau a exprimé la même raison à l’appui du soutien des réfugiés, tout comme Angela Merkel, dans un discours semblable. Il s’agit tout simplement de la bonne chose à faire.

En deuxième lieu, bien qu’un leadership politique soit essentiel, un autre facteur important est une communication fréquente et franche avec la population canadienne. Chaque semaine, nous avons tenu une conférence de presse et avons été honnêtes dans notre présentation des faits, en faisant état des points positifs comme négatifs, ainsi que des défis à relever, et je crois que les Canadiennes et les Canadiens se sont sentis interpellés. Je crois qu’au moment des attaques de Paris, la première réflexion de tous a été l’importance de combattre le terrorisme. Toutefois, avec le recul et à la suite de cette communication, la principale préoccupation a convergé vers l’accueil des réfugiés. La population canadienne voulait un projet national pour les accueillir, qui unirait à la fois les enfants et les petites et grandes entreprises.

Et je crois que ce projet a porté ses fruits, à un point tel que l’un de mes plus grands défis en tant que ministre de l’Immigration est de trouver suffisamment de réfugiés pour répondre à la volonté de toutes les familles canadiennes qui veulent les accueillir au Canada.

Cela m’amène à mon troisième point, soit le fait qu’il me semble inadéquat de parler de « fardeau à porter », puisque bien que l’accueil des réfugiés génère un fardeau au départ, ce fardeau deviendra un investissement dans le court à moyen terme, et les réfugiés apportent une contribution positive à notre pays et à notre économie. Et nous savons, en nous appuyant sur les vagues précédentes de réfugiés provenant du Vietnam, de la Hongrie, de l’Ouganda et d’ailleurs, que ceux-ci ont réussi au Canada et qu’ils ont apporté une contribution positive au pays. Alors je crois que bien que cela crée un fardeau à court terme, les retombées positives qui en découlent relativement rapidement en valent la peine.

À titre d’exemple, une de mes collègues au Cabinet, âgée de 31 ans, est elle-même une réfugiée de l’Afghanistan, et elle n’est que l’une de bien d’autres personnes ayant les mêmes antécédents.

Le dernier point que j’aimerais souligner est le fait que nous avons mis sur pied un certain nombre de systèmes, qui selon moi peuvent être instaurés dans d’autres pays, ce qui a d’ailleurs déjà été fait dans une certaine mesure.

Nous avons déjà mis sur pied un système de traitement en Jordanie et au Liban regroupant quelque 500 Canadiennes et Canadiens sur place, et nous avons appris à faire quelque chose que nous n’avions jamais fait auparavant, soit de traiter les réfugiés beaucoup plus rapidement sans pour autant faire de sacrifices sur le plan de la sécurité. Nous avons donc discuté avec plusieurs pays, et nous serions heureux d’enclencher des discussions avec d’autres pays à ce sujet.

Nous avons également instauré un système de traitement au pays qui permet d’octroyer aux arrivants au pays le statut de résident permanent ainsi qu’une carte d’assurance-maladie en une heure. Et la majorité d’entre eux, soit 90 pour cent, deviendront des citoyennes et des citoyens canadiens à part entière en quatre ans ou moins.

Enfin, nous avons mis sur pied un système de traitement pour accueillir les Canadiennes et les Canadiens. Comme je l’ai dit, il s’agit d’un projet d’envergure nationale, et à ce titre, tous et toutes doivent participer, tant les entreprises, les enfants, les particuliers que les organismes d’aide à l’établissement qui travaillent dans ce domaine depuis des décennies.

Le point sur lequel j’aimerais terminer aujourd’hui, parce qu’il est à mon avis exportable et possiblement utile dans le contexte actuel, est notre programme de parrainage par les particuliers et les familles, dans le cadre duquel ceux-ci assument la part principale des coûts associés à l’accueil des réfugiés au Canada. Je crois que, dans le contexte actuel, le processus serait beaucoup plus harmonieux et accueillant si un plus grand nombre de familles accueillaient des réfugiés, plutôt que le Canada doive composer avec l’arrivée inconstante de réfugiés au pays.

Je vous remercie de m’avoir donné l’occasion de m’exprimer aujourd’hui. Le Canada est sans l’ombre du doute extrêmement conscient de la gravité de ce problème, et nous sommes prêts à répondre à l’appel de tous ceux et celles qui nous demanderaient notre aide pour la résolution de cette importante crise des réfugiés d’envergure mondiale.

Je vous remercie de votre attention.

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