Migration interprovinciale des immigrants d’expression française à l’extérieur du Québec

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Définition : Aux fins de la présente étude, les immigrants d’expression française vivant à l’extérieur du Québec comprennent ceux qui n’ont que le français comme première langue officielle parlée (PLOP français) et ceux qui ont le français et l’anglais (PLOP français-anglais). Lorsque les immigrants de PLOP français et ceux de PLOP français-anglais sont examinés comme des sous-populations distinctes d’immigrants d’expression française au Canada, des différences se manifestent dans la représentation et la composition de la population immigrante d’expression française à l’extérieur du Québec.

Les immigrants d’expression française à l’extérieur du Québec sont plus susceptibles à migrer d’une province à l’autre

Au Canada, les tendances migratoires internes révèlent que les immigrants d’expression française à l’extérieur du Québec sont plus susceptibles de déménager d’une région à l’autre que leurs compatriotes immigrants et canadiens de naissance. Selon l’Enquête nationale auprès des ménages (ENM) de 2011, le taux de migration interprovinciale des immigrants d’expression française était supérieur à celui de tout autre groupe démofigure à l’extérieur du Québec; en effet, 92 immigrants d’expression française pour mille ont déménagé d’une province à une autre. En 2011, le taux de migration interprovinciale des immigrants d’expression française dépassait du tiers celui des francophones nés au Canada, et était environ le double de celui des non-francophones immigrants ou nés au Canada.

Caractéristiques des immigrants d’expression française à l’extérieur du Québec qui migrent à l’intérieur du Canada

Les immigrants d’expression française ont tendance à migrer à l’intérieur du pays à un âge plus avancé que les francophones nés au Canada, ou que les non-francophones immigrants ou nés au Canada. Pour les immigrants d’expression française, le taux le plus élevé de migration interprovinciale se situe chez les personnes de 30 à 34 ans, alors que pour les francophones nés au Canada ou les non-francophones immigrants ou nés au Canada, il se situe chez les personnes de 25 à 29 ans. Dans le cas des autres immigrants, ce sont les jeunes enfants, suivis du groupe des 25 à 29 ans, qui sont le plus susceptibles de migrer d’une province à une autre.

Au sein de la population immigrante de langue française à l’extérieur du Québec, les immigrants de PLOP français ont davantage tendance à migrer d’une province à l’autre que les immigrants de PLOP français-anglais. Depuis 1991, le taux de migration interprovinciale des immigrants de PLOP français est nettement supérieur à celui des immigrants de PLOP français-anglais, atteignant parfois le double. Au cours des dernières années, toutefois, l’écart entre les comportements migratoires des deux groupes s’est rétréci, et les taux de migration interprovinciale des immigrants de PLOP français et de PLOP français-anglais s’élevaient respectivement à environ 100 et 80 pour mille en 2011.

Les tendances migratoires des immigrants d’expression française à l’extérieur du Québec sont comparables à celles des francophones nés au Canada, les deux groupes choisissant principalement, lors d’une migration interprovinciale, d’aller s’établir au Québec. De 2006 à 2011, 58,6 % des immigrants d’expression française qui ont migré d’une province à une autre sont allés au Québec, tandis que la proportion était légèrement inférieure, à 56,7 %, chez les francophones nés au Canada. Cependant, la proportion d’immigrants d’expression française ayant migré d’autres régions canadiennes vers le Québec a diminué de près de 10 % depuis 2006, où elle atteignait 67,5 %.

La migration interprovinciale des immigrants d’expression française privilégie le Canada à l’extérieur du Québec

Contrairement aux immigrants d’expression française à l’extérieur du Québec, chez qui le taux de migration interprovinciale est le plus élevé, les immigrants d’expression française qui vivent au Québec sont beaucoup moins susceptibles de migrer d’une province à une autre au Canada. En 2011, seulement 12 immigrants d’expression française au Québec sur mille ont déménagé hors de la province, alors que le taux de migration interprovinciale était nettement plus élevé parmi les non-francophones immigrants ou nés au Canada. Les tendances de migration interprovinciale chez les immigrants d’expression française sont donc à l’opposé selon qu’ils habitent au Québec ou à l’extérieur du Québec.

Même si la proportion relative d’immigrants d’expression française de l’extérieur du Québec qui migrent du reste du Canada vers le Québec est nettement supérieure à celle des immigrants d’expression française au Québec qui déménagent vers d’autres provinces, le nombre total d’immigrants qui quittent le Québec demeure plus élevé que celui des immigrants qui vont s’établir au Québec parce que la population immigrante d’expression française à l’extérieur du Québec est relativement peu nombreuse (figure 1). Depuis 1986, la migration nette des immigrants d’expression française penche en faveur du Canada, à l’exception du Québec, tendance qui a atteint un sommet entre 1996 et 2001, alors que les provinces autres que le Québec ont réalisé un gain d’environ 4 000 immigrants d’expression française provenant d’autres provinces canadiennes. Les échanges migratoires d’immigrants d’expression française entre le Québec et le reste du Canada privilégient par conséquent le reste du Canada (figure 1).

Les immigrants d’expression française vivant à l’extérieur du Québec qui ont migré d’une province à une autre au Canada provenaient surtout de cinq grandes villes : Québec, Montréal, Ottawa-Gatineau, Toronto et Vancouver. La plus grande proportion provenait de Montréal, et représentait 35 % ou plus de la population immigrante de langue française qui a migré entre 2006 et 2011 dans chacune des grandes régions canadiennes à l’extérieur du Québec (Atlantique, Ontario, Prairies, Alberta et Colombie-Britannique). Les migrants en provenance de Montréal constituaient la proportion la plus importante des immigrants d’expression française qui ont migré vers l’Ontario, où ils représentaient plus de 60 % de tous les immigrants d’expression française qui se sont établis dans la province entre 2006 et 2011.

Figure 1 : Migration des immigrants d’expression française entre le Québec et le reste du Canada, de 1991 à 2011

Figure 1 : Migration des immigrants d’expression française entre le Québec et le reste du Canada, de 1991 à 2011, décrit ci-dessous
Version texte : Figure 1 : Migration des immigrants d’expression française entre le Québec et le reste du Canada, de 1991 à 2011
Figure 1 : Migration des immigrants d’expression française entre le Québec et le reste du Canada, de 1991 à 2011
  Immigrants d'expression française qui migrent du Québec vers le reste du Canada Immigrants d'expression française qui migrent du reste du Canada vers le Québec Migration nette vers le reste du Canada
1991 2 785 2 425 360
1996 4 795 2 065 2 735
2001 6 495 2 445 4 055
2006 5 105 3 680 1 425
2011 6 570 3 590 2 980

PLOP = Population des groupes définis en fonction de la première langue officielle parlée.
La catégorie « PLOP autre » englobe les groupes de PLOP « anglais » et « ni anglais ni français ».
Source : Statistique Canada, Enquête nationale auprès des ménages 2011.

Cette note de recherche est basée sur l’étude suivante : Houle, R., Pereira, D. et Corbeil, J. P. (2014). Portrait statistique de la population immigrante de langue française à l’extérieur du Québec (1991 à 2011). Ottawa : CIC.

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