Conférence sur les politiques scientifiques canadiennes 2018

Discours

Notes d'allocution

L’honorable Kirsty Duncan, C.P., députée
Ministre des Sciences et des Sports

Ottawa (Ontario)
Le 8 novembre 2018

La version prononcée fait foi

Distingués invités, Mesdames, Messieurs, parents et amis : Bonjour à tous.

Nous sommes réunis sur les terres faisant partie du territoire non cédé du peuple algonquin : je tiens à le souligner.

Permettez-moi en premier lieu de remercier M. Mehrdad Harari et son équipe.

J'ai entendu dire que la conférence est de nouveau un franc succès.

Je suis très honorée d'être ici pour la quatrième fois avec un groupe si remarquable!

C'est un honneur d'être des vôtres, parce que la science, c'est important… la recherche, c'est important… les politiques, c'est important. Et ce que vous faites, jour après jour, c'est profondément important… c'est important pour les Canadiens.

Il y a une dizaine d'années, j'ai choisi de quitter l'enseignement et la recherche et de me porter candidate aux élections.

J'ai quitté le milieu universitaire pour être au service des gens du milieu où je suis née et où j'ai grandi. J'ai choisi d'envisager le processus d'élaboration de politiques dans l'optique d'un chercheur.

Les sciences et la recherche étaient souvent au cœur de mes discussions avec le premier ministre alors que nous étions voisins de banquette dans l'Opposition.

Vous êtes tous au courant qu'il explique fort bien en quoi consiste l'informatique quantique. Il m'enseignait également à résoudre des énigmes d'ingénierie.

J'étais maintenant en mesure de développer un objectif important : un virage culturel complet dans le domaine scientifique au pays.

Mon principal objectif dès le départ était de redonner à la science et à la recherche la place qui leur revient au sein du gouvernement.

Je voulais m'assurer que nos chercheurs et nos étudiants disposent du financement nécessaire pour mener à bien leurs recherches, le financement essentiel pour leurs laboratoires et leur matériel, ainsi que l'infrastructure de recherche numérique requise maintenant et pour les années à venir.

Je voulais contribuer à la création d'une économie florissante stimulée par les découvertes et les innovations d'ici, à la création d'un pays renommé dans le monde entier à titre de chef de file scientifique.

Je voulais promouvoir la culture scientifique et, par là même, le respect des données et des preuves, ainsi que le respect du savoir autochtone.

Je voulais également encourager notre culture de la curiosité, en incitant les jeunes Canadiens à partir à la découverte et à rêver.

Passons maintenant à 2016 lorsque, de retour à cette conférence, j'ai fait part des réalisations accomplies en un an, notamment le complément de financement le plus important jamais accordé aux conseils subventionnaires fédéraux depuis dix ans.

Statistique Canada venait juste d'envoyer le premier questionnaire détaillé de recensement après dix ans.

Le gouvernement dans son ensemble s'est rallié pour mettre en œuvre notre politique visant à s'assurer que les scientifiques fédéraux peuvent parler librement de leur travail.

Nous avions fait avancer le dossier de la création du poste de conseiller scientifique en chef du Canada, poste qui avait été aboli.

De plus, n'oublions pas le financement de 2 milliards de dollars consentis pour quelque 300 projets de construction de nouveaux bâtiments et de modernisation des infrastructures de recherche des établissements d'enseignement postsecondaire du pays entier.

En même temps, nous étions à l'œuvre pour entreprendre le virage culturel dont j'ai parlé auparavant… un projet de grande envergure et de longue haleine.

Une étape importante à cet égard consistait à former un groupe d'experts chargé d'examiner les mesures à la portée du gouvernement pour améliorer le financement de la science au pays.

Je vois qu'il y a des membres de ce groupe parmi nous : veuillez les applaudir pour les services qu'ils ont rendus au Canada.

L'Examen du soutien fédéral aux sciences — comme on l'appelle — nous aura donné une opinion franche sur la façon d'améliorer la situation.

Je voulais savoir comment on pouvait améliorer le soutien à nos chercheurs débutants, multidisciplinaire et à risque, et si nous pouvions financer les efforts internationaux et mieux représenter la diversité canadienne dans nos laboratoires.

Bref, je voulais savoir exactement ce qu'il fallait faire pour appuyer nos chercheurs de calibre mondial.

À mon retour à cette tribune en 2017, nous avions en main les recommandations formulées dans l'Examen du soutien fédéral aux sciences. De plus, ces recommandations étaient intégrées à une vision de l'avenir des sciences et de la recherche au Canada.

Je ne pouvais pas vous en parler à ce moment-là, mais vous savez désormais que nous avons donné suite à cette vision d'ensemble par un financement de taille : un montant sans précédent de 4 milliards de dollars de nouveaux investissements dans la science et la recherche au pays.

Cela comprend le plus important investissement en recherche fondamentale jamais effectué au Canada, soit 1,7 milliard de dollars, dont l'augmentation de 25 % du financement accordé aux conseils subventionnaires, l'élément vital de l'écosystème de recherche.

À l'heure actuelle, nous mobilisons toutes nos ressources pour verser cet argent.

Les personnes qui connaissent le Programme de subventions à la recherche du Conseil de recherches en sciences naturelles et en génie du Canada savent que nous avons déjà fait d'importantes annonces à ce sujet, et je suis reconnaissante d'apprendre que, pour les chercheurs, l'augmentation de ces subventions a eu des effets importants.

Et toutes les personnes associées au réseau d'institutions de calibre mondial du Canada peuvent voir que nous avons déjà renforcé considérablement le programme d'innovation du collège et de la communauté.

Comme je sais que cet auditoire est friand de détails, j'ai le plaisir maintenant de vous fournir des mises à jour sur quelques autres dossiers que nous menons de front en ce moment.

Notre conseillère scientifique en chef — Oui, applaudissons Dre Nemer qui a célébré dernièrement son premier anniversaire dans l'exercice de cette fonction.

J'avais demandé à Dre Nemer d'élaborer une politique en matière d'intégrité scientifique. J'ai le plaisir de vous faire savoir que l'adaptation et la mise en œuvre de son modèle par les ministères de l'ensemble du gouvernement se poursuivent à l'heure actuelle et qu'elles seront terminées d'ici la fin de l'exercice.

Je lui ai également demandé de veiller à ce qu'il y ait des experts scientifiques en chef dans les ministères, pour profiter davantage d'avis scientifiques dans l'ensemble du gouvernement.

Six experts scientifiques en chef entreront en fonction au cours des prochains mois, et d'autres se joindront à ce groupe. La conseillère scientifique en chef pourra ainsi compter sur un solide réseau de pairs à consulter.

De plus, j'ai demandé à la conseillère scientifique en chef du Canada de se pencher sur les dossiers de la science ouverte et des données ouvertes.

Dre Nemer a déjà beaucoup accompli jusqu'à maintenant en vue de l'intégration des sciences et des données probantes à l'échelle du gouvernement, et elle poursuivra ce travail au cours des années à venir.

Dans un autre ordre d'idées, mentionnons nos échanges sur les mesures à prendre afin de mettre en place notre important investissement dans l'infrastructure de recherche numérique.

Par ailleurs, le rapport issu des consultations du Comité de coordination de la recherche au Canada a été publié.

Je sais qu'il y a plusieurs personnes ici qui ont contribué aux efforts — merci à tous.

Je peux également ajouter que nous voulons trouver les moyens de prêter davantage main-forte à la prochaine génération de chercheurs à l'aide de bourses d'études et de bourses de recherche. Je vois que c'est le sujet d'un symposium prévu ce vendredi après-midi, et je suis ravie que nous soyons sur la même longueur d'onde à cet égard.

Je peux également vous dire que les responsables de mon ministère collaborent avec des intervenants clés pour élaborer un nouveau cadre fondé sur les principes régissant les modes de financement d'organismes de recherche indépendants.

Je veux améliorer la confiance et la transparence dans le processus. J'ai hâte de recevoir leurs recommandations dans les mois à venir.

Nous devrions être bientôt en mesure d'annoncer la première phase d'un plan de renouvellement pluriannuel des laboratoires scientifiques fédéraux. Il s'agit d'un engagement de 2,8 milliards de dollars.

En fin de compte, nous devons établir une nouvelle approche en matière d'activités scientifiques et de découvertes fédérales, à savoir une approche intégrée, multidisciplinaire, capable de renouveau constant et incorporant le savoir autochtone.

Nous demeurons résolus dans notre engagement à faire progresser la réconciliation avec les Premières Nations, les Métis et les Inuits.

Je suis convaincue que la recherche et les sciences sont autant d'éléments importants pour faire progresser la réconciliation, et je suis reconnaissante envers toutes les personnes qui mettent cette question à l'avant-plan.

Permettez-moi maintenant d'aborder un sujet auquel j'accorde une grande importance : l'équité et la diversité. Plus précisément, l'équité et la diversité dans nos universités, collèges, cégeps et écoles polytechniques, et au sein du gouvernement.

En tant que chercheur et individu politique, j'essaie d'encourager la diversité dans la recherche. Plus important encore, demeurer dans la recherche tout au long des études et de la carrière.

À cette fin, nous avons modifié les critères relatifs à nos postes de recherche les plus prestigieux, afin que davantage de femmes — de même que les personnes handicapées et les membres des communautés autochtones, des minorités visibles et des milieux LGBTQ2 — aient la chance de décrocher les emplois convoités.

J'ai également demandé aux universités de mettre de l'avant des projets ambitieux en matière d'équité et de diversité.

Je suis très encouragée par les gains déjà obtenus. À titre d'exemple, 60 % des titulaires d'une chaire de recherche Canada 150 sont des femmes.

Dans cette même veine, nous cherchons à mettre en place une version canadienne de l'initiative Athena SWAN. Il s'agit d'un programme mondialement reconnu visant à favoriser l'égalité au sein des établissements d'enseignement postsecondaires.

Nous veillerons à ce que l'approche canadienne englobe chacun des quatre groupes désignés ainsi que les membres de la communauté LGBTQ2.

Mes amis, des améliorations dans ces domaines sont essentielles pour prendre le type de virage culturel complet dont je parle.

Si nous voulons rester compétitifs, le Canada doit avoir plus de diversité dans les rôles académiques supérieurs et dans les rôles des chaires de recherche.

Nous devons favoriser le foisonnement d'idées et de questions de recherche de toutes sortes. Imaginez un peu les possibilités de découvertes, de perspectives et d'innovations. La diversité ne peut que renforcer les activités de recherche au pays.

Nommée dernièrement titulaire d'une chaire de recherche Canada 150, Judith Elizabeth Mank étudie les différences génétiques entre les hommes et les femmes.

Ses recherches visent à savoir si nous passons outre à des traitements plus efficaces pour les femmes lorsque les activités de contrôle ne portent que sur des souris mâles pour le ciblage de médicaments!

Voilà le genre de connaissances que l'on ne peut acquérir que par la diversité de perspectives.

Chers collègues, il s'agit tout aussi bien de changer les cœurs et les mentalités que les programmes et les politiques.

Et cela s'applique à tout ce que nous entreprenons ici.

Le changement n'est jamais facile, mais il en vaut la chandelle, et il s'impose.

Nous savons que plus de quatre Canadiens sur cinq croient que la science contribue à améliorer leur qualité de vie, alors nous pouvons compter sur leur soutien.

Le Canada n'est cependant pas à l'abri des tendances internationales.

Malheureusement, selon une étude récente, plus de deux Canadiens sur cinq estiment que l'importance de la science est « une question d'opinion ».

C'est très inquiétant.

Nous devons être attentifs à ces opinions.

Ainsi, à titre de membres à parts égales de notre communauté d'esprit, je vous exhorte à passer à l'action.

Dites à toutes vos connaissances que le Canada a besoin de la science et que le Canada a besoin de la recherche.

Et lorsque vous voyagez à l'étranger, faites savoir également que le monde de la recherche a besoin du Canada.

Sachez que, à cet égard, je suis votre plus grande alliée.

En tant que ministre des Sciences, j'espère démontrer par mes paroles et mes gestes que je suis une championne de la science et des scientifiques canadiennes.

J'espère sincèrement que nous parviendrons à consolider notre solide relation, car, ensemble, nous pouvons révolutionner la culture scientifique au Canada. J'en suis pleinement convaincue.

Nous transformerons la recherche dans ce pays pour de nombreuses années à venir.

Merci.

Passons maintenant aux questions. Mehrdad?

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