Vidéo – L’histoire du jupon en piqûre de Marseille

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Transcription de la vidéo « L’histoire du jupon en piqûre de Marseille »

Durée de la vidéo : 00:04:47

Chris Paulocik, restauratrice principale, textiles, Musée royal de l’Ontario

Cette pièce que l’on a apportée à l’ICC est un exemple rare et très important d’une technique du XVIIIe siècle appelée piqûre de Marseille.

Détails en gros plan du textile du jupon en piqûre dans son état original.

Ce style de broderie se caractérise par ses motifs en fil blanc sur fond blanc et a été mis au point à Marseille, le grand port du sud de la France. La pièce est un jupon brodé au cours de la première moitié du XVIIIe siècle, entre 1740 et 1750. C’est un exemple rare : les pièces fabriquées avec cette technique de broderie sont généralement beaucoup plus petites, notamment des bonnets, des gilets ou des justaucorps. Nous n’avions jamais vu un aussi très grand jupon comme celui-là.

Un collectionneur a proposé le jupon au Musée royal de l’Ontario. En examinant les photos du jupon, nous avons remarqué qu’il était très taché, ce qui est fréquent pour des anciens vêtements, longtemps portés.

Détails des taches sur le jupon. 

Lorsque nous avons considéré l’achat de la pièce, nous avons communiqué avec l’ICC, l’Institut canadien de conservation, un chef de file mondial de la conservation, des traitements et de la science de la conservation.

Représentation visuelle de l’équipe de l’Institut canadien de conservation et de Chris Paulocik en pleine discussion alors qu’ils examinent le textile immergé dans l’eau dans une cuvette de lavage

Nos discussions ont suscité la possibilité d’une collaboration entre le Musée royal de l’Ontario et l’ICC visant à tenter un traitement pour améliorer l’aspect de l’objet et l’état du tissu.

Représentation visuelle de l’équipe de l’Institut canadien de conservation et de Chris Paulocik pendant le processus de traitement du textile 

À mon avis, l’un des aspects les plus importants de ce projet est de combiner l’expertise des scientifiques en conservation de l’ICC à celle des restaurateurs des musées publics. C’est très important de pouvoir compter sur le filin de sécurité qu’est l’ICC et en particulier sur des personnes comme Season Tse, une scientifique en conservation qui s’intéresse particulièrement aux textiles et au blanchiment. Ce partenariat entre les deux organismes est excellent, car nous tirons parti de leurs conseils et de leur expertise pour compléter le projet et sauvegarder le jupon.

Représentation visuelle panoramique des professionnels de la conservation en train de discuter du textile dans le laboratoire de conservation

Ce qui m’emballe dans ce projet c’est que non seulement nous allons travailler avec le département de la science de la conservation, mais que nous pourrons aussi collaborer avec les autres laboratoires de conservation de l’ICC.

Représentation visuelle des restaurateurs en train d’appliquer de la gomme gellane sur le textile

Nous travaillerons avec les restaurateurs de papier sur un traitement à la gomme gellane, l’une des techniques que nous pensons utiliser. Pour mener à terme cet important traitement, nous aurons aussi accès au laboratoire de conservation des textiles, à son personnel et à leur expertise. Le laboratoire de conservation du Musée royal de l’Ontario n’est pas assez grand et son personnel est trop réduit pour réaliser certains des traitements.

Représentation visuelle de l’équipe travaillant de concert pour soulever et retirer le textile plié et mouillé de la cuve de lavage
Nous arriverons à mener ce projet à bien grâce à la collaboration et au partage d’outils et de matériel. Nous espérons vivement que la collaboration permettra de préserver le textile, mais il ne s’agit que d’un des volets du travail.

Détails en gros plan de la scientifique en conservation effectuant un contrôle de l’acidité du textile et restauratrices qui se servent d’une éponge pour agiter l’eau dans une cuvette de lavage.

Le textile est très acide et nous souhaitons neutraliser cette acidité par un nettoyage aqueux. En plus d’obtenir un pH plus neutre, nous souhaitons aussi améliorer l’aspect visuel du jupon en atténuant les taches. Il est souvent très difficile de faire disparaître complètement des taches remontant à plusieurs années, voire des décennies. Il faut donc être réaliste et accepter qu’on ne puisse pas les éliminer toutes, mais on peut espérer en réduire l’impact sur l’apparence générale.

Représentation visuelle panoramique du textile du jupon qui est visiblement plus propre et plus clair après le traitement.
Nous espérons être en mesure d’exposer le jupon au Musée pour le public.

Cette vidéo explique l’histoire du tissu marseillais de même que le travail de restauration de ce tissu du XVIIIe siècle, effectué en collaboration par le Musée royal de l’Ontario et l’Institut canadien de conservation. Cette vidéo a été créée par l’Institut canadien de conservation.

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