Un héros de la bataille de l’Atlantique : Roland Chalifoux, signaleur

Héros de la bataille de l'Atlantique / Le 14 décembre 2020

Major Charles Grenier-Chalifoux

De 1942 à 1945, mon grand-père, Roland Chalifoux, a servi en tant que signaleur sur le Navire canadien de Sa Majesté (NCSM) Milltown, un dragueur de mines de la classe BANGOR. Le NCSM Milltown faisait partie de la 31e Flottille de dragueurs de mines ayant participé à la bataille de l’Atlantique, à la bataille du Saint-Laurent et à l’invasion de la Normandie. Au cours de son service, mon grand-père a reçu l’Étoile de 1939-1945, l’Étoile de l’Atlantique, l’Étoile France-Allemagne, la Médaille canadienne du volontaire et la Médaille de la guerre de 1939-1945. En 2014, il a été fait chevalier de la Légion d’honneur pour son service pendant le jour J et la libération de la France.

Le NCSM Milltown a contribué à la bataille de l’Atlantique en tant que navire d’escorte pour les nombreux convois en provenance de ports nord-américains, comme New York ou Halifax, et à destination de l’Angleterre. Comme signaleur, mon grand-père était chargé d’assurer la communication visuelle entre les navires lorsqu’ils naviguaient en formation en utilisant des signaux lumineux, des pavillons et des fanions.

En cas d’attaque, Roland utilisait un canon antiaérien Oerlikon de 20 mm. Il se portait également volontaire pour remplir d’autres tâches lorsque ses camarades étaient blessés ou malades. Ainsi, il a parfois sacrifié son temps de repos pour assumer le rôle de timonier ou d’opérateur radio à très haute fréquence.

Il avait un frère qui s’était enrôlé dans l’Aviation royale canadienne et qui était basé à Halifax. La communication entre mon grand-père et sa famille était très limitée pendant la bataille, car son navire était constamment déployé, mais ses trois sœurs continuaient à leur écrire, à lui et à son frère, des lettres que mon grand-père recevait lorsque le courrier parvenait à son navire.

La plus grande épreuve à laquelle mon grand-père a dû faire face a été la perte.

Pendant la bataille de l’Atlantique, un des navires jumeaux du NCSM Milltown a été coulé par un U-boot près de la côte nord-américaine. Le fait de voir un navire si proche du sien, avec lequel il naviguait en formation, se faire torpiller et couler, et les personnes à bord lutter pour quitter le navire et survivre l’a vraiment ébranlé.

Mon grand-père n’a jamais parlé de la perte de quelqu’un sur son bateau, mais il a mentionné qu’ils avaient un chien à bord et qu’un jour, lors d’une attaque, le chien est passé par-dessus bord. Bien que ce ne soit pas aussi tragique que de perdre un navire ou un collègue, ce chien était la mascotte du navire et sa disparition a profondément marqué tout le monde à bord. Il a également évoqué combien il était difficile pour lui d’être loin de chez lui pendant plus de trois ans d’affilée. Il a vécu des moments difficiles où sa famille lui manquait énormément, mais il n’a jamais manqué à son devoir envers le Canada.

Roland voulait se joindre à la Réserve de volontaires de la Marine royale du Canada parce qu’il estimait qu’il ne pouvait pas rester inactif pendant que des gens avaient besoin d’aide à l’étranger. Pour pouvoir le faire, il a menti sur son âge afin de pouvoir commencer son entraînement et partir en mer. C’est dire à quel point c’était important pour lui.

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2022-04-20