Histoire des drapeaux navals canadiens
Le pavillon naval et le pavillon de beaupré canadiens arborés par un navire font savoir à l’observateur qu’il s’agit d’un bâtiment canadien. Voici l’histoire de notre pavillon naval et de notre pavillon de beaupré.
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Histoire sommaire des drapeaux navals
Les navires de guerre utilisent des pavillons navals pour indiquer leur nationalité. La plupart des pays du Commonwealth font flotter sur leurs navires de guerre un pavillon naval distinctif qui comporte d’habitude des éléments du drapeau national. Cette pratique acceptée au niveau international est aussi observée par de nombreux pays n’appartenant pas au Commonwealth, notamment :
- le Japon;
- la Chine;
- la Russie.
Tous les pays n’ont pas un pavillon naval distinctif. Dans certains pays, tels que les États-Unis et la France, le drapeau national est aussi le pavillon naval de leurs navires de guerre.
Notre pavillon naval distinctif, qui comprend le drapeau national, permet de distinguer les navires de guerre canadiens :
- d’autres navires canadiens arborant le drapeau national;
- des bâtiments des marines étrangères.
Les navires de guerre canadiens bénéficient d’un statut spécial en vertu du droit maritime international. En effet, en haute mer, les navires de guerre ne relèvent d’aucun gouvernement national, sauf de celui du pays dont ils battent le pavillon. Notre pavillon naval fait voir ce statut à tout le monde, car nos navires de guerre :
- sont des unités des Forces armées canadiennes;
- ont un équipage composé de militaires;
- sont déployés partout dans le monde pour faire valoir la politique nationale du Canada.
Le pavillon naval canadien contribue aussi à promouvoir et à renforcer l’identité canadienne de notre Marine. Il met en évidence le fait que les équipages de nos navires de guerre ont des rôles, des obligations, des responsabilités et des pouvoirs particuliers.
Il existe trois symboles distincts pour afficher la nationalité canadienne sur les navires de guerre et les autres bâtiments navals de notre pays.
Tout d’abord, il y a le pavillon naval canadien. Les navires l’arborent en tête de mât quand ils sont en mer, mais à la poupe quand ils sont à quai, au mouillage ou à l’ancre.
Le deuxième symbole est le drapeau national, également appelé « unifolié ». Les navires en font leur pavillon de beaupré. Ils le placent à la proue quand ils sont à quai, au mouillage ou à l’ancre.
Le troisième n’est exigé ni par la loi ni par les coutumes maritimes. Au cours de l’histoire, les navires de guerre canadiens ont fixé un insigne unifolié sur la cheminée principale ou près d’elle.
Premiers drapeaux navals canadiens
En 1870, le Service de la marine canadienne a commencé à arborer un pavillon bleu pour indiquer le statut gouvernemental spécial de ses navires.
Quand le Service naval du Canada a été créé le 4 mai 1910, cette pratique a été maintenue.
À la Conférence impériale de 1911, un accord naval a été signé en vertu duquel les navires de guerre canadiens arboreraient :
- le pavillon (naval) blanc de la Royal Navy à la poupe;
- le drapeau du Dominion (le pavillon bleu canadien) au mât de beaupré, à la poupe.
Les navires marchands canadiens ont continué d’arborer le pavillon rouge bien connu pour montrer leur statut non gouvernemental. Plus tard cette année‑là, soit le 16 août, le roi George V a autorisé les forces navales canadiennes à adopter le nom de Marine royale canadienne (MRC). Le 16 décembre 1911, le décret en conseil CP 2843 a prescrit ce qui suit :
Tous les navires et bâtiments de la Marine royale canadienne arboreront en poupe le pavillon blanc, comme symbole de l’autorité de la Couronne, et au mât de beaupré, le drapeau distinctif du Dominion du Canada, soit le pavillon bleu avec les armoiries du Dominion dans le battant. La flamme blanche flottera en tête de mât. [Traduction]
Veuillez lire le texte original en format PDF. Il a été publié dans The Canada Gazette, le 30 décembre 1911 (en anglais seulement).
L’autorisation concernant l’utilisation du pavillon blanc et du pavillon bleu en 1911 disait ce qui suit : « La flamme blanche flottera en tête de mât. » La flamme confirme la mise en service d’un navire. Elle symbolise aussi l’autorité du capitaine en tant que commandant du navire. Cette flamme porte aussi les noms suivants :
- la flamme du capitaine;
- la flamme de tête de mât;
- la flamme de mise en service.
La flamme est le drapeau distinctif du capitaine. Elle n’est pas hissée quand le souverain ou un officier plus élevé en grade que le capitaine est à bord. Leur drapeau distinctif remplace alors la flamme du capitaine en tête de mât. Voici donc ce qui compose « l’ensemble des couleurs » du navire :
- le pavillon naval à la poupe;
- le pavillon de beaupré à la poupe;
- un drapeau distinctif en tête de mât.
Le pavillon blanc n’a jamais changé jusqu’à son retrait en 1965.
Le pavillon bleu a changé trois fois :
- il a affiché l’insigne des quatre provinces sur le battant jusqu’en 1922;
- il a montré l’écu des armoiries canadiennes après 1922;
- les feuilles d’érable de l’écu sont passées du vert au rouge peu après 1957.
Adoption d’un drapeau national par la MRC
Le Canada a adopté un nouveau drapeau national le 15 février 1965. À ce moment-là, la MRC a remplacé le pavillon blanc et le pavillon bleu canadien par le drapeau unifolié. Les marines du Commonwealth utilisent habituellement le drapeau national comme pavillon de beaupré. Par conséquent, nous avons aussi adopté l’unifolié comme pavillon national et pavillon de beaupré.
Au cours des années suivantes, la MRC a commencé à créer des pavillons et des drapeaux militaires. En 1968, elle s’est dotée d’un pavillon de beaupré distinctif qui comportait l’unifolié. Nos navires de guerre en service l’arboraient quand ils étaient à quai ou à l’ancre.
La même année, les Forces armées canadiennes ont été réorganisées en une seule entité. La MRC a cessé d’exister en tant qu’élément distinct. Toutes les forces navales sont passées sous la coupe du Commandement maritime des Forces armées canadiennes.
Drapeaux navals modernes du Canada
En 1985, un décret en conseil a autorisé que l’on hisse le pavillon de beaupré des Forces armées canadiennes à terre en tant que drapeau du Commandement maritime, en plus de l’usage que l’on en faisait déjà à bord des navires en service. Le drapeau national est demeuré le pavillon naval que tous les navires de guerre canadiens arboraient.
Au début des années 1990, la MRC s’est départie progressivement de la flamme de mise en service du style propre à la Royal Navy. Elle l’a remplacée par une nouvelle flamme de modèle canadien qui faisait voir une feuille d’érable au lieu de la croix de Saint-Georges. Seuls les navires de guerre en service arborent cette flamme.
En 2011, son nom historique a été rendu à la Marine royale canadienne (MRC), et c’est ce nom qu’a dès lors pris le Commandement maritime.
En 2013, le gouvernement du Canada a rétabli une pratique normalisée des marines de guerre des pays du Commonwealth. Les navires de la MRC arborent maintenant :
- un pavillon naval canadien distinctif;
- le drapeau national en tant que pavillon de beaupré.
Le drapeau auparavant connu comme étant le pavillon de beaupré canadien est devenu le pavillon naval canadien, et le drapeau national est devenu le pavillon de beaupré canadien.
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