Discours du premier ministre Justin Trudeau

Transcription

Séance plénière d’ouverture

La major-général Tammy Harris : Notre dernier conférencier de la journée n’a besoin d’aucune présentation. Il est un ardent défenseur des Nations Unies, de la jeunesse et de l’égalité des sexes. Fervent partisan du multilatéralisme, il est également convaincu de la valeur du travail en commun pour répondre aux défis et aux conflits qui affectent de nombreuses personnes dans le monde. Mesdames et Messieurs, veuillez accueillir le premier ministre du Canada, le très honorable Justin Trudeau.

(Applaudissements)

Le très honorable Justin Trudeau : Merci, Major-général, non seulement pour votre aide aujourd’hui, mais pour votre service exceptionnel depuis tant d’années, à une époque marquée par de nombreuses premières : la première femme canadienne aux commandes d’une escadre de l’Aviation royale du Canada, la première femme aux commandes d’une base importante des Forces armées canadiennes, et plus récemment, la première femme assumant la fonction de commandante adjointe de l’Aviation royale du Canada.

Grâce à votre leadership – et je vais ici emprunter vos propres mots –, je peux dire en toute confiance que ce ne seront éventuellement plus que des premières fois. Il y aura aussi des sixièmes, des septièmes et des huitièmes fois. Vous êtes vraiment une femme exceptionnelle, hautement gradée. Vous allez nous manquer quand vous prendrez votre retraite, mais il ne fait aucun doute qu’il s’agit d’une retraite pleinement méritée. Merci, thank you.

(Applaudissements)

Merci et bienvenue à tout le monde qui est rassemblé ici aujourd’hui, bienvenue à Vancouver, un endroit qui est vraiment devenu pour moi une deuxième maison. Vous savez, pour la majorité des Canadiennes et Canadiens, le maintien de la paix s’accompagne désormais d’une certaine nostalgie. Le Canada a déjà été perçu comme un grand gardien de la paix, et nous devons tenter de regagner cette réputation. Mais je souhaite plutôt profiter de ce moment avec vous pour me pencher non pas sur le passé de notre pays, ni même sur son état actuel, mais bien sur son avenir.

Je note les difficultés très réelles associées aux opérations de paix à l’ère moderne, et la manière dont nous pouvons, particulièrement au Canada, mieux les aborder. Les opérations de la paix sont importantes pour nous non seulement parce qu’elles nous permettant d’aider des millions de personnes vulnérables touchées par des conflits mais parce qu’un monde plus pacifique est aussi un monde plus sûr pour les Canadiens.

Mais pour dire la vérité, les choses ont changé au cours des 70 années qui se sont écoulées depuis que le Canada a contribué à mettre sur paix la première opération de maintien de la paix en réponse à la crise du Canal du Suez. À l’époque les opérations de paix consistaient littéralement à assurer le maintien de la paix, à se tenir entre deux états en guerre, à contribuer à la mise en œuvre d’un accord.

Eh bien, les temps ont changé. De nos jours, trop souvent, il n’y a pas de paix à maintenir. Les conflits auxquels nous faisons face aujourd’hui sont insolubles, plus dangereux, plus complexes. Les opérations de paix modernes ont lieu dans un contexte qui transcende les frontières et met en scène un éventail complexe de protagonistes : des états fragilisés ou en voie de déliquescence, des milices, des acteurs non gouvernementaux, des membres du crime organisé, sans oublier, évidemment, des terroristes. Pour dire la triste vérité, de nos jours, les opérations de paix de l’ONU sont elles-mêmes fréquemment des cibles.

C’est dans ce contexte que nous demandons néanmoins aux opérations de paix d’en faire davantage, non seulement pour lutter contre la violence lorsqu’elle éclate, mais aussi en abordant un conflit dans la totalité de son cycle de vie, pour empêcher qu’il s’embrase, pour en soutenir les processus de paix complexes et aider les gens à rebâtir leur vie une fois le conflit terminé. Les opérations de paix servent également de première et parfois d’unique ligne de protection pour les gens vulnérables, persécutés et aux prises avec une violence extrême, dans des environnements des plus difficiles.

Voilà la réalité des opérations de paix à l’ère moderne. Compte tenu de cette réalité, nous devons tenter de nouvelles choses. Nous ne pouvons plus nous fier aux anciennes solutions et nous attendre à de nouveaux résultats. L’autre réalité comme tous ceux qui sont ici dans la salle le savent est que les opérations de paix de l’ONU n’arrivent pas toujours à répondre aux grandes attentes que nous avons : protéger les plus vulnérables, rebâtir les états en déroute, ce sont des tâches monumentales.

Nous ne parvenons pas à protéger les droits de la personne et les vies humaines de façon assez efficace et dans les pires cas, il faut l’avouer, nous contribuons même empirer ces problèmes. Lorsque ceux à qui nous avons confié la tâche de protéger deviennent les exploiteurs, lorsque ceux que nous avons déployés dans le monde pour contribuer à bâtir la paix perpétuent plutôt les agressions, nous avons échoué.

Nous pouvons et nous devons faire mieux. Les mandats d’aujourd’hui sont difficiles. Ils sont complexes. Nous en demandons beaucoup aux femmes et aux hommes qui participent à des opérations de paix, sans toutefois leur donner tous les outils nécessaires. Nous devons faire face à ces enjeux, et le Canada a beaucoup réfléchi au meilleur moyen de les aborder. Je veux être très clair avec vous. L’affectation de 600 membres des Forces armées canadiennes est un engagement considérable de la part du Canada, mais n’oublions pas que près de 100 000 soldats de la paix participent à des déploiements aux quatre coins du monde.

Nous devons nous concentrer sur la meilleure manière dont le Canada peut contribuer. Il nous faut donc intensifier nos efforts et contribuer comme nous seuls pouvons le faire. Nous savons collaborer avec d’autres pays et d’autres partenaires pour établir la paix. Nous avons des idées novatrices à partager, et surtout, nous sommes prêts à mettre ces idées en pratique. Notre pays est également riche en capacités concrètes dont les opérations de paix de l’ONU ont besoin.

Pour faire une différence, il faut nous assurer que ce que nous faisons le mieux correspond à ce que les opérations de paix de l’ONU ont le plus besoin. Nous allons faire cette différence, et ce, de quatre façons. D’abord, en signant les Principes de Vancouver, nous nous sommes engagés à prendre des mesures concrètes et immédiates pour lutter, dans le cadre des opérations de paix de l’ONU, contre l’enrôlement et l’utilisation d’enfants-soldats. J’ai le plaisir de vous informer que 53 pays se sont déjà joints à nous dans cet engagement.

En vertu de ces principes si un enfant fait face à un soldat sur un champ de bataille nous avons déjà échoué. Dès le départ nous devons faire plus pour éviter que cela ne se produise. Cela exige une surveillance, un signalement, une réaction plus efficace lorsque nous sommes confrontés aux signes précoces qui indiquent que les enfants vulnérables pourraient avoir été recrutés et contrés à la violence.

Cela veut dire que chaque mission doit posséder le savoir-faire nécessaire pour négocier la libération, le rétablissement et la réhabilitation d’enfants soldats Ensemble nous pouvons faire en sorte que les enfants restent des enfants et ne deviennent pas des armes de guerre. Parallèlement, il faut voir à la préparation de nos soldats sur le terrain. Imaginez ceci, un instant. Vous êtes un soldat de la paix en patrouille, et vous tombez sur un petit garçon de sept ans, les yeux écarquillés, qui vous vise avec un AK‑47 en hurlant.

Premièrement, si cette situation se produit, nous avons déjà échoué. Qu’aurait-il fallu faire, dans les heures précédentes, dans les semaines et les mois précédents, pour prévenir ce moment? Mais quand cette situation arrive, que faites-vous? Comment protégez-vous les femmes et les hommes qui vous accompagnent? Comment intervenez-vous? Est-ce que vous intervenez? Que fait-on en pareille situation, en pleine opération, et comment gérer les conséquences par la suite, comme les cauchemars qui découlent inévitablement de ce que vous avez fait ou n’avez pas fait devant ce choix impossible, en une fraction de seconde?

C’est à ce genre de questions que Roméo Dallaire tente de répondre depuis des décennies. Nous, les signataires des Principes, veillerons à ce que nos soldats obtiennent l’instruction nécessaire pour bien comprendre les risques et les dangers que posent les enfants-soldats. Nous veillerons à leur fournir une orientation quant aux meilleures manières d’éviter toute confrontation avec des enfants, mais aussi relativement aux règles d’engagement afin de bien savoir se protéger et protéger les autres.

Nous veillerons à ce qu’ils obtiennent cette instruction avant d’être déployés en mission de paix. Le Canada s’appuie sur une certaine expérience en la matière. Au mois de mars, les Forces Armées Canadiennes ont rendu publique une doctrine militaire officielle concernant les enfants soldats. Nous avons adopté cette mesure parce que nous savons qu’un engagement qui consiste à mettre fin au recrutement et à l’utilisation d’enfants soldats est aussi un engagement à l’égard de nos propres citoyens.

C’est impossible de faire face à un enfant en contexte de guerre sans être changé à jamais. Les soldats qui participent à des opérations de paix de l’ONU sont forts, courageux et qualifiés, mais ils sont humains, et il faut qu’ils sachent qu’ils auront notre appui. Les Principes de Vancouver leur garantissent d’obtenir le soutien en santé mentale dont ils pourraient avoir besoin pour récupérer et guérir les blessures de guerre, y compris celles qui ne se voient pas.

Il s’agit d’enjeux difficiles et douloureux, et personne ne le sait mieux ou n’a autant travaillé pour faire avancer ce dossier que le général Dallaire. Pour ses efforts infatigables qui ont mené aux Principes de Vancouver, et pour son travail continu visant à améliorer la vie des enfants et des travailleurs de la paix dans le monde entier, nous lui sommes extrêmement reconnaissants. Roméo, mon Général, merci beaucoup pour ce que vous avez fait et continuez de faire. Merci.

(Applaudissements)

Deuxièmement le Canada prendra la responsabilité de veiller à ce que les femmes jouent un plus grand rôle dans les opérations de paix. Les faits sont les suivants. Lorsque les femmes et les filles participent au processus de paix la paix est plus durable. La participation des femmes au processus de paix augmente de 35% la probabilité qu’un accord de paix dure pendant au moins 15 ans.

En matière de résolution de conflits, les femmes apportent une perspective qui leur est propre et qui est d’une grande valeur. Elles savent voir au-delà des intérêts des belligérants. Elles invitent la collectivité élargie à la table et se concentrent sur les causes profondes d’un conflit. L’inclusion des femmes et des filles aux opérations de paix est une voie sensée et intelligente vers la paix durable. Il s’agit également d’une mesure nécessaire pour faire face à un véritable fléau mondial. À l’échelle mondiale, approximativement une femme sur trois a été victime de violence physique ou sexuelle.

Pire encore, la violence fondée sur le sexe augmente de façon marquée en situation de conflits. Nous savons également que les gens, hommes ou femmes, sont plus susceptibles de signaler les incidents de violence à des femmes. Les femmes peuvent généralement mieux cerner les risques et les dangers auxquels l’ensemble des membres d’une collectivité font face, et nous sommes en droit de penser que les soldats de la paix de sexe féminin constituent un facteur puissant pour l’élimination de l’exploitation et des atteintes sexuelles.

C’est pourquoi un si grand nombre des personnes rassemblées ici aujourd’hui travaillent si fort pour faire augmenter la participation des femmes aux opérations de maintien de la paix des Nations Unies. Déjà en 2015, le Conseil de sécurité avait établi certaines cibles ambitieuses à ce sujet. Il souhaitait, d’ici 2020, faire doubler le nombre de femmes au sein des contingents militaires et policiers des opérations de maintien de la paix. Malheureusement, au rythme actuel, il faudrait encore 37 ans pour atteindre cet objectif que nous espérions réaliser en cinq ans.

Nous devons faire mieux. C’est pourquoi, comme deuxième priorité, le Canada prévoit lancer l’Initiative Elsie sur les femmes dans les opérations de maintien de la paix. Nommée en l’honneur d’Elsie MacGill, ingénieure durant la Deuxième Guerre mondiale et pionnière canadienne des droits des femmes, l’Initiative Elsie amènera le Canada à travailler en concert avec les Nations Unies, avec d’autres États membres et pays qui veulent vraiment contribuer à concevoir et à mettre à l’essai des approches novatrices pour recruter, former et nommer un plus grand nombre de femmes au sein des opérations de maintien de la paix de l’ONU, y compris à des postes de haut niveau et de commandement.

Pour notre part, au Canada, nous travaillons fort pour voir augmenter le nombre de femmes dans nos forces armées, et sommes déterminés à déployer un plus grand nombre de femmes dans le cadre des opérations de paix de l’ONU. Toutefois, le nombre et les qualifications du personnel féminin déployé dans les opérations de paix de l’ONU ne pourront être améliorés du jour au lendemain, car il existe, pour de nombreuses femmes, d’importants obstacles à la participation, y compris des barrières institutionnelles et comportementales dans les pays où ont lieu les opérations de paix.

Nous sommes persuadés que les choses peuvent s’améliorer beaucoup et rapidement avec le soutien technique spécialisé que le Canada est prêt à fournir. Ce sera d’autant plus vrai si nous fournissons des ressources supplémentaires. Il y a deux ans, le Conseil de sécurité et plusieurs examens importants de l’ONU ont appelé à la création d’un fonds pour appuyer le déploiement d’un plus grand nombre de femmes dans les opérations de paix. Le Canada est prêt à faire le premier pas. Nous investirons dans un premier lieu 15 millions de dollars dans la mise sur pied de l’Initiative Elsie.

Troisièmement le Canada cherchera également plus d’occasions de partager ses capacités de formation de capacité de calibre mondial. Nous possédons un savoir-faire dont d’autres ont besoin. C’est un savoir-faire que nous avons durement acquis in Afghanistan et en Iraq dans les environnements opérationnels les plus difficiles. Là-bas nous avons été aux côtés de nos partenaires des autres nations qui cherchaient rebâtir leur pays.

Les expériences difficiles qui nous ont mis au défi ont aussi prouvé que l’instruction canadienne entraîne un professionnalisme accru et une plus grande efficacité. Nous continuerons à offrir une aide à l’instruction en fonction des besoins courants de l’ONU. Il est notamment question de petites équipes d’instruction mobiles pour offrir une instruction spécialisée sur le terrain, une instruction adaptée aux besoins d’une situation donnée, qu’il s’agisse de médecine, de communications, de violence sexuelle ou fondée sur le sexe, ou de lutte contre les engins explosifs improvisés.

Nous établirons également une équipe canadienne consultative en matière d’instruction. Cette équipe contribuerait aussi à entraîner des soldats de la paix provenant d’autres pays, travaillera avec eux pour améliorer leurs compétences et leur professionnalisme, et leur fournira l’équipement nécessaire pour une instruction efficace et sécuritaire. Si les circonstances le permettent, les instructeurs canadiens pourraient accompagner ces mêmes soldats de la paix lors d’un déploiement afin d’effectuer un suivi des progrès et assurer un meilleur succès.

En collaborant plus étroitement avec ces unités, en faisant partie de leur développement qui s’échelonne de l’instruction initiale à leur déploiement sur le terrain, le Canada peut contribuer à renforcer la capacité des opérations de maintien de la paix de l’ONU, et permettre de meilleurs résultats pour tout le monde. Ce qui nous mène à la quatrième partie de l’engagement du Canada, qui consiste à établir des engagements conjoints. De la manière dont les choses fonctionnent maintenant, une mission est d’abord déterminée, puis l’appel est lancé pour savoir qui peut aider, quand et comment. Trop souvent, les planificateurs de mission doivent composer avec un écart entre les engagements d’importance que les pays sont prêts à prendre, et ce dont les zones de conflit ont réellement besoin aux quatre coins du monde.

Les engagements conjoints nous aideront à réduire cet écart en faisant mieux concorder les engagements offerts avec les besoins à combler, en déterminant dès le départ à quel moment et de quelle manière nous pouvons aider, et en nous assurant d’arriver aux bons endroits, aux bons moments, ainsi qu’avec le bon équipement et l’expertise nécessaire. Collectivement, nous pouvons veiller à ce que toutes les missions de l’ONU obtiennent ce dont elles ont besoin pour réussir, du début à la fin. Il s’agit d’une nouvelle approche, une approche innovatrice.

Le Canada est prêt à montrer la voie à suivre. Grâce à nos capacités, à notre savoir-faire spécialisé nous pouvons jouer un rôle de premier plan dans le but d’accroitre l’efficacité des missions sur le terrain, d’appuyer les processus de paix et de consolidation de la paix après les conflits et d’améliorer la formation offerte à d’autres pays participants.

Nous pouvons également améliorer la gestion globale des opérations de la paix en rehaussant la capacité des hauts dirigeants de l’ONU à fournir un leadership et une orientation à partir des quartiers généraux. Telles sont les capacités fondamentales dont dépend la réussite des missions de l’ONU et qui constituent le fondement d’une opération de maintien de la paix efficace. Comme vous le savez, le Canada s’est engagé à y affecter 600 membres des Forces armées canadiennes, qui pourront être déployés dans les diverses opérations de paix des Nations Unies. Nous respecterons cet engagement au fil du temps, au moyen d’une série d’engagements conjoints.

Pour le Canada, c’est la meilleure façon d’aider, et celle qui offre les meilleures possibilités de réussite. Conformément à l’un des premiers engagements du Canada, nous avons engagé des négociations avec les Nations Unies, et nous prévoyons nous engager à fournir des opérations de transport aérien tactique depuis le centre de service régional des Nations Unies à Entebbe, en Ouganda, qui en a grandement besoin. Le Canada y jouera un rôle de premier plan pour transporter les choses dont les gens ont besoin, là où ils en ont besoin.

Un appareil C130 du Canada sera déployé avec du personnel de soutien et de protection de la force pour une période pouvant atteindre une année afin de fournir aux opérations de paix de l’ONU en Afrique ce dont ils ont besoin pour accomplir leur travail parfois dans des conditions des plus difficiles qui soient.

Que nous soyons appelés à transformer les effectifs, des matériaux de construction et des fournitures médicales ce déploiement apportera un soutien très nécessaire aux missions dans une région du monde où en raison de l’étendue des conflits la logistique et la livraison des matériels sont un défi constant.

L’un des engagements conjoints que nous offrons consiste à déployer une force de réaction rapide, c’est-à-dire une compagnie d’élite et l’équipement permettant d’intervenir rapidement face aux menaces, notamment celles à l’endroit des positions et des postes d’observation de l’ONU. De plus, en réponse à la pénurie chronique de détachements d’hélicoptères, nous offrons également des engagements conjoints impliquant jusqu’à deux forces opérationnelles d’aviation. Ces contributions d’hélicoptères armés et d’hélicoptères polyvalents, sans oublier le personnel de soutien et de sécurité, contribueront au transport des troupes, à l’évaluation médicale et à d’autres besoins logistiques.

Si nous prenons tous ces engagements aujourd’hui, c’est parce que nous croyons en les Nations Unies, et nous croyons au maintien de la paix. La nature des conflits a changé, les besoins des opérations de paix aussi. Les offres discrètes et les engagements à la pièce nous ont menés jusqu’ici mais des changements réels majeurs et profonds seront impossibles sans qu’un véritable changement institutionnel soit apporté. Le Canada est prêt à participer à l’orientation de ces efforts; à réfléchir à la façon dont nous nous engageons, et non seulement aux endroits où nous nous engageons, à combler les lacunes institutionnelles qui nous empêchent d’être des agents de paix encore plus efficaces dans un monde qui en a tant besoin.

Voilà comment nous comptons protéger les enfants du monde, assurer l’autonomisation des femmes et des filles et bâtir un monde plus pacifique et prospère. J’aimerais reprendre les mots de Lester Pearson, qui recevait, il y a 60 ans, le prix Nobel de la paix et à qui nous rendons hommage, sa médaille étant affichée ici aujourd’hui. Il a dit : « De tous nos rêves actuels, aucun n’est plus important ou difficile à réaliser que celui de la paix dans le monde ».

Ne perdons jamais notre foi en ce rêve ni notre détermination à faire tout ce qui est en notre pouvoir pour qu’il devienne un jour une réalité. Les opérations de paix modernes s’accompagnent de certains des plus grands défis, elles impliquent des décisions parmi les plus difficiles et des conséquences parmi les plus déchirantes, mais nous continuons à nous engager dans ces efforts parce que nous croyons au maintien de la paix.

Nous avons vu son pouvoir de transformation, et nous savons que la paix durable et véritable est le plus beau cadeau que nous puissions faire à nos enfants et nos petits-enfants. Soyons audacieux. Innovons. Tentons de nouvelles choses. Soyons à la source du changement nécessaire pour construire ensemble un monde plus pacifique. Merci beaucoup.

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