Le lieutenant général Bill Carr, artisan du Commandement aérien

Article de nouvelles / Le 22 janvier 2014

Par les Affaires publiques de l’ARC

Jusqu’ici, le Canada est le seul pays membre du Commonwealth à avoir unifié ses forces armées.

L’unification repose sur le concept de « l’intégration », qui a été adopté par d’autres pays du Commonwealth et par les États-Unis. En vertu de ce concept, certaines fonctions communes à l’Armée, à la Marine et à l’Aviation sont confiées à une seule arme, puis partagées par les trois. Par exemple, plutôt que de faire en sorte que l’Armée canadienne, la Marine royale canadienne et l’ARC aient chacune leurs propres services médicaux, dentaires et postaux, l’Armée assume ces responsabilités et permet l’accès aux services à la Marine et à l’ARC.

Le processus d’unification commence avec l’adoption du projet de loi C-90, le 16 juillet 1964, lequel crée un quartier général unifié. Le maréchal en chef de l’Air Frank Robert Miller devient alors le premier chef d’état-major de la Défense.

Le projet de loi C-243, intitulé Loi sur la réorganisation des Forces canadiennes (qui modifie la Loi sur la défense nationale), franchit le stade de la dernière lecture au Parlement en mai 1967 et reçoit la sanction royale peu après. L’unification devient officielle le 1er février 1968 lorsque la Loi entre en vigueur. C’est ainsi que sont créées les Forces armées canadiennes, dont les membres portent un même uniforme vert, partagent une structure de grades commune et relèvent d’une unique structure de commandement. Une seule organisation pour servir l’ensemble des Forces armées canadiennes, dans des domaines tels que les soins de santé, la logistique, la solde et les avantages sociaux, l’approvisionnement et plus encore, est établie. Les groupes professionnels militaires qui sont communs à toutes les armées (ceux qui ne sont pas propres à l’Armée de terre, à la Marine ou à l’Aviation) – qu’il s’agisse de commis médicaux, du renseignement ou de la logistique ou d’aumôniers, de membres de la police militaire et autres – portent le surnom de groupes professionnels « violets ».

La Marine est l’armée qui s’oppose le plus à l’unification, même si c’est la Force aérienne qui est la plus désavantagée, car elle n’a même pas de structure de commandement. Ses éléments sont répartis dans cinq commandements : le Commandement maritime (Marine), la Force mobile (Armée de terre – Force mobile, devenue Force terrestre), la Défense aérienne, le Transport aérien et l’Instruction. La 1re Division aérienne du Canada est déclassée et devient le 1er Groupe aérien du Canada qui est intégré au sein des Forces canadiennes en Europe.

Toutefois, la répartition des ressources aériennes entre les lignes fonctionnelles ne donne tout simplement pas de bons résultats. La doctrine aérienne n’est pas enseignée ni mise à jour. La sécurité des vols ne fait l’objet d’aucune surveillance centrale. En outre, le Commandement maritime et la Force mobile ne sont pas vraiment « interarmées »; il s’agit plutôt de la Marine ou de l’Armée auxquelles des unités de la Force aérienne sont annexées. Ce qui est sans doute plus grave, c’est que la Force aérienne n’a plus de voix, surtout quand elle fait l’objet de lourdes compressions budgétaires en 1973.

Le lieutenant-général Bill Carr, sous-chef d’état-major de la Défense, est en mesure d’intervenir à cet égard.

« Quand l’unification a été annoncée, j’ai estimé tout d’abord qu’il s’agissait d’une bonne idée », déclare-t-il dans une entrevue accordée en 2005.

« Quelques années plus tard, il était devenu clair que l’amalgamation de toutes les armées avait particulièrement nui à l’aviation… Le moral en avait [aussi] beaucoup souffert, et cela s’expliquait surtout par l’absence d’une identité organisationnelle. »

« Nous devions vraiment créer une organisation regroupée pour bien administrer l’ensemble de l’aviation militaire au Canada. »

« Il y a eu deux autres acteurs clés, à savoir les majors-généraux Dave Adamson [chef – opérations aériennes, au Quartier général de la Défense nationale] et Norm Magnusson [commandant du commandement de la défense aérienne]. Nous devions agir judicieusement et formuler des arguments bien fondés qui seraient acceptables aux yeux du chef d’état-major de la Défense, le général Jacques Dextraze, qui avait servi dans l’Armée canadienne, et du ministre de la Défense James Richardson, qui, par pure coïncidence, avait servi dans l’ARC pendant la Seconde Guerre mondiale. »

Le 2 septembre 1975, ces efforts portent leurs fruits, et le Commandement aérien est créé. Son quartier général est situé à Winnipeg (Manitoba), et le lieutenant-général Carr en est le commandant. Dès lors, le Commandement aérien contrôlera toutes les ressources aériennes des Forces canadiennes..

En 1975, le Commandement aérien organise sa structure de commandement et de contrôle et crée cinq groupes (le groupe de la Réserve aérienne sera mis sur pied l’année suivante). Cette structure demeurera telle quelle jusqu’en 1997.

Le 1er Groupe aérien du Canada (1 GAC) a son quartier général à Baden-Soellingen, en Allemagne de l’Ouest, et il est chargé des opérations aériennes en Europe.

Le Groupe de chasse (GC) a son quartier général à North Bay (Ontario); il contrôle les avions de chasse et assure la liaison avec le centre de commandement du NORAD situé à Colorado Springs.

Le Groupe aérien maritime (GAM) a son quartier général à Halifax (Nouvelle-Écosse) et un détachement à Esquimalt (Colombie-Britannique); il commande les ressources aériennes maritimes.

Le Groupe transport aérien (GTAS) a son quartier général à Trenton (Ontario) et il s’occupe du transport aérien et des opérations de recherche et de sauvetage.

Le 10e Groupe aérien tactique (10 GAT) a son quartier général à Saint-Hubert (Québec) et il commande les ressources aériennes de la Force mobile (Armée canadienne).

Le Groupe Réserve aérienne (GRA) a son quartier général à Winnipeg (Manitoba); il est formé en 1976 et il s’occupe des réservistes du Commandement aérien.

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