Il y a 25 ans : Cold Lake part au combat
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Article de nouvelles / Le 25 février 2016
Quelques semaines après l’invasion des forces irakiennes au Koweït le 2 août 1990, le premier ministre annonce que des chasseurs CF-188 Hornet seront envoyés à Doha au Qatar pour effectuer des patrouilles aériennes de combat au-dessus des navires militaires dans le golfe. La première rotation est menée par une version élargie du 409e Escadron d’appui tactique (auquel sont ajoutés des éléments des 421e et 439e escadrons). Plus tard cette année-là, le 409e Escadron est remplacé par un escadron formé d’éléments du 439e Escadron d’appui tactique « Tiger » et du 416e Escadron d’appui tactique « Lynx ». « Le nom de Desert Cats nous est venu à l’esprit, » se souvient l’ancien lieutenant-colonel Don Matthews, commandant des Desert Cats, « et le nom est resté à mesure que le niveau d’activité augmentait chaque jour. » *
À l’époque, le 439e Escadron était basé sur la Base des Forces canadiennes de Baden-Soellingen en Allemagne et le 416e Escadron se trouvait sur la Base des Forces canadiennes à la 4e Escadre Cold Lake en Alberta. Le 409e Escadron, premier escadron sur la scène des opérations au Koweït, est dissous en 1991 et reconstitué deux ans plus tard en tant que 409e Escadron de soutien au combat. Cette forme d’escadron est de nouveau dissoute en 1994, mais voit de nouveau le jour à Cold Lake en 2006 en tant que 409e Escadron d’appui tactique, fusion des 416e et 441e escadrons. Le 439e Escadron est dissous en 1993 et reprend du service peu de temps après à la 3e Escadre Bagotville, au Québec, en tant que 439e Escadron de soutien au combat aux commandes de CH146 Griffons.
Voici un récit de la guerre du Golfe du point de vue du 416e Escadron et de sa base principale : Cold Lake.
Par Jeff Gaye
Ed McGillivray, brigadier-général (à la retraite), prend le commandement de la Base des Forces canadiennes à la 4e Escadre Cold Lake en Alberta, en juillet 1990. Il se souvient que l’été avait été chaud, mais pas en raison du temps.
Après l’envoi des troupes canadiennes à Oka au Québec, théâtre d’une manifestation de la Première Nation des Mohawks contre l’annexion municipale de terres traditionnelles, le brigadier-général McGillivray craint que la dégradation des relations entre les organisations autochtones et le gouvernement fédéral n’influe sur les relations entre la Base et les Premières Nations de Cold Lake (PNCL). Lorsque le pont sur chevalets de la rivière Beaver est incendié, coupant la ligne de chemin de fer dont dépend la base pour se ravitailler en carburant, bon nombre se demandent s’il faut y voir le début d’une confrontation entre les PNCL et la Base des Forces canadiennes Cold Lake.
Pendant ce temps, les réductions du budget de la Défense commencent à avoir des répercussions sur le fonctionnement de la Base.
« C’était une chose après l’autre, » affirme le brigadier-général McGillivray, qui occupait le rang de colonel à l’époque, il ajoute : « je me souviens m’être dit “Qu’est-ce que j’ai fait pour mériter que les choses se déroulent ainsi? “ »
Puis, le 2 août 1990, les forces irakiennes envahissent le Koweït.
L’invasion attire immédiatement l’attention de la communauté internationale. Si l’Irak tenait le Koweït sous son emprise, le dirigeant de l’Irak, Saddam Hussein, aurait alors contrôlé une grande partie de l’économie pétrolière de la région, entraînant des répercussions stratégiques sur le reste du monde. Les États-Unis, sous la présidence de George H.W. Bush, demandent à l’Irak de se retirer. Le Canada s’associe au cercle de nations qui condamnent l’invasion du Koweït et prend les devants pour amener les Nations Unies à appuyer une intervention en vue de libérer le Koweït de l’occupation irakienne.
La guerre semblait inéluctable. « Au fil des motions et autres actions des Nations Unies, je savais que le Canada finirait par prendre part au conflit », raconte le brigadier-général McGillivray.
À la même période où le brigadier-général McGillivray reprend le commandement de la base, le lieutenant-colonel de l’époque, Ron Guidinger, succède au lieutenant-colonel Laurie Hawn au commandement du 416e Escadron d’appui tactique « Lynx » à Cold Lake.
Le lieutenant-colonel Guidinger a été impressionné par l’état de préparation de l’Escadron. Après l’invasion du Koweït, il sait que le 416e Escadron serait le choix le plus probable si le Canada décidait d’envoyer ses chasseurs CF-188 dans le golfe Persique. Il met sur pied une formation de déploiement afin de se préparer au cas où l’Escadron serait appelé.
« Nous avons déployé beaucoup d’efforts pendant ces trois mois pour atteindre des résultats, nous équiper, mener des opérations et faire face aux tactiques que nous serions amenés à employer », affirme-t-il. « Mais aussi pour travailler avec les Américains, car ils dirigeaient toutes les opérations, et régler les procédures de commandement et de contrôle au niveau tactique. »
Entre-temps, « l’équipe de maintenance de l’Escadron s’attachait vraiment à s’assurer que les avions à réaction étaient en parfaite condition, » avance-t-il. « C’était facile, car la base était d’un grand soutien, tous les escadrons mettaient prêtaient main-forte. »
« Ceux qui composaient l’équipe ne venaient pas seulement du 416e Escadron, » explique-t-il. Les membres de l’équipe provenaient des 441e et 410e escadrons, du Centre d’essais techniques (Aérospatiale) et du Bureau des techniques de maintenance des aéronefs, désormais le 1er escadron de maintenance (Air).
En août, le Canada envoie trois navires avec à leur bord des hélicoptères CH-124 Sea King afin de patrouiller le golfe Persique dans le cadre de l’opération Friction. En septembre, le premier ministre annonce qu’un escadron de chasse canadien serait envoyé sur place pour effectuer des patrouilles aériennes de combat afin de protéger les forces navales alliées dans la région; la mission aérienne est surnommée opération Scimitar et opère à partir de Doha au Qatar. Début novembre, Scimitar prend fin et toutes les opérations aériennes canadiennes sont regroupées sous l’opération Friction.
En décembre, le 409e Escadron est remplacé par un escadron constitué du 416e Escadron « Lynx » de Cold Lake et du 439e Escadron « Tiger » basé à Baden-Soellingen en Allemagne. L’escadron combiné, sous le commandement de lieutenant-colonel Don Matthews du 439e Escadron, se fait rapidement connaître sous le nom de « Desert Cats ».
Avant le transfert des responsabilités, neuf avions à réaction, des équipages, du personnel au sol et de l’équipement du 416e Escadron s’envolent vers Baden-Soellingen où l’Escadron passe trois semaines à mettre à niveau son équipement de guerre électronique et à se former avec les Canadiens sur place.
« Dieu merci, nous avions encore une présence en Allemagne à l’époque, » se souvient le brigadier-général McGillivray. « Sans ça, cela aurait été beaucoup plus difficile. » Nous avons tout organisé à partir de Baden-Soelligen, et le personnel sur place a fait un travail d’organisation exceptionnel. »
C’est la première incursion du Canada dans la guerre depuis 1953 et la toute première pour la Base des Forces canadiennes Cold Lake. Le lieutenant-colonel Guidinger et le brigadier-général McGillivray comprennent l’importance d’appuyer le front intérieur à Cold Lake.
« C’est là où nous avons passé beaucoup de temps, » affirme le lieutenant-colonel Guidinger. « Que pouvions-nous faire pour nous assurer que tout le monde au pays est bien pris en charge alors qu’un autre hiver s’annonçait à Cold Lake dans des foyers où au moins un des parents était déployé? »
« Ensuite, il a fallu composer avec le fait que nous partions en guerre. On risquait de se faire tirer dessus, d’être blessé, il fallait composer avec cette peur. Il a fallu tous les professionnels aidants : le corps médical, les aumôniers, les travailleurs sociaux et former un détachement arrière. Pour déterminer ceux qui iraient et ceux qui n’iraient pas rejoindre le déploiement », explique-t-il. Tout le monde était chargé à bloc et prêt à partir, et il a souvent été difficile pour le lieutenant-colonel Guidinger de dire à quelqu’un qu’il ne partirait pas. »
« J’ai nommé mon meilleur officier d’escadron pour prendre la tête du détachement arrière, » a indiqué le major Dave Burt.
Le brigadier-général McGillivray affirme que le rôle permanent de la base dans le NORAD et le détachement arrière de l’opération Friction ont été ses deux plus grandes missions. « Je pensais que nous excellions en la matière, » confie-t-il. Il y avait une communication continue avec les personnes à charge afin de les tenir informées, des équipes itinérantes pour venir en aide aux familles pour tout : transport, épicerie et tout le reste, dans le but d’aider les familles à s’en sortir. C’était une période terrible. Personne ne savait ce qu’il allait arriver aux équipes au sol et aux équipages là-bas au Qatar. Évidemment, c’était la guerre, évidemment des gens étaient blessés. Alors bien sûr, tout le monde avait peur. »
« Et une des choses dont je me souviens en particulier au sujet du détachement arrière concernait les fêtes de Noël que nous organisions pour les personnes à charge cette année-là », poursuit-il. « C’était tout simplement extraordinaire et cela nous faisait oublier bon nombre d’ennuis et la peur liés à ce qui se passait au Koweït. »
L’adjudant (à la retraite) Bob McKinnon était responsable d’une équipe d’entretien de 40 personnes au sein du 416e Escadron. Il se souvient être arrivé à Doha à 2 h du matin le 12 décembre et avoir commencé à travailler sept heures plus tard. Les équipes œuvraient déjà au décollage et à la récupération des aéronefs alors que les affrontements n’avaient pas commencé.
Elles passaient la plupart de leur temps à remplir des sacs de sable. « Nous avons commencé à remplir des sacs de sable dès le tout premier jour, » raconte l’adjudant McKinnon. Nous avons rempli beaucoup de sacs de sable, ça je m’en souviens. Chaque jour après la fin de notre quart, nous allions manger, puis nous passions quelques heures à remplir des sacs de sable et à construire notre abri en cas d’attaque aérienne, des choses comme ça. Nous avons continué jusqu’à ce que la guerre commence.
Notre abri était une structure de ponceaux en béton constituée de sacs de sable. Nous n’étions pas très enthousiastes de voir ce que nous avions comme abris », se souvient-il.
« La vie dans le camp avant la guerre était tombée dans une sorte de routine. Le personnel organisait sa propre fête de Noël avec un petit échange de cadeaux. » L’adjudant McKinnon se souvient d’un jeu de soccer sur le terrain de soccer de la base de Doha le jour de l’An. « Les soldats qataris nous regardaient en pensant que nous étions tous un peu étranges », dit-il. « Ils étaient un peu contrariés que certaines de nos collègues portent des chemises à manches courtes, et des plaintes ont été déposées à ce sujet, nous avons donc dû commencer à faire attention à ce genre de détails.
À ce moment-là, l’humeur était la même que dans n’importe quel autre déploiement, » affirme-t-il. « L’ambiance était plutôt à la rigolade. Je crois qu’aucun d’entre nous ne pensait que nous irions vraiment au combat. Nous pensions qu’il n’y aurait pas de sifflement de balles ou quoi que ce soit du genre. Nous nous préparions, comme tout militaire. Nous nous préparions sérieusement, mais je crois qu’au fond, personne ne pensait que cela arriverait vraiment. »
Mais le 16 janvier, à l’expiration du délai de retrait des Irakiens du Koweït, les forces de la coalition, y compris les Canadiens, amorcent une opération aérienne offensive d’envergure dans le cadre de l’Opération Tempête du désert menée par les États-Unis. À ce moment-là, l’humeur dans le camp canadien change sensiblement. L’adjudant McKinnon se rappelle qu’il se rendait à la tente du mess, lorsqu’il a entendu une annonce convoquant tout le personnel de combat au poste de commandement. « Je me souviens m’être dit “Oh non, ce n’est pas bon signe”. »
Jusqu’à ce moment précis, l’adjudant McKinnon pensait avec certitude que rien ne se passerait. Pourtant, après le souper, il a réuni son équipe pour rappeler à tous de travailler par deux et de veiller les uns sur les autres, car il avait le sentiment que c’était le début de la guerre. « Tout à coup, nous avons eu un avertissement d’attaque aérienne. La situation était quelque peu maîtrisée, j’imagine, mais ça a été la ruée. »
Pendant la durée de la guerre, le camp a essuyé 26 attaques de missiles. Le personnel travaillait bien ensemble et veillait à la sécurité des uns et des autres.
Pendant ce temps, la guerre était retransmise sur tous les écrans de télévision au pays. Il est reconnu que la couverture médiatique de la guerre du Golfe par CNN a fait de cette chaîne un acteur important des nouvelles télévisées, mais à Cold Lake, très peu de foyers étaient équipés de télévisions par satellite. Le restaurant A&W était un des seuls endroits où il était possible de se réunir pour regarder des images télévisées remarquables de la guerre qui faisait rage.
Le lieutenant-colonel Guidinger fait remarquer que la retransmission des images de guerre à la télévision a ajouté au stress de certaines familles, jouant ainsi à son tour un petit rôle à Doha. Dans l’ensemble, le lieutenant-colonel affirme que les troupes ont très bien tenu le coup.
« Faisons du mieux que nous pouvons »
« J’ai dû renvoyer peut-être une demi-douzaine de personnes à la maison, déclare-t-il. Des situations très normales du côté familial, où le militaire doit être présent. Des mesures disciplinaires et des personnes qui avaient une peur bleue d’enfiler une tenue de protection contre les agents de combat nucléaires, biologiques et chimiques et de courir se mettre à l’abri pendant une alerte de missiles Scud. »
« Le niveau de stress variait de temps à autre, dit-il, et c’était parfois un problème. »
Le brigadier-général McGillivray confie que la gestion des médias qui se rendaient à Cold Lake commençait à prendre beaucoup de temps. « On aurait dit que les journalistes des chaînes de télévision et des stations de radio ainsi que ceux de la presse se trouvant dans un rayon de cinq ou six cents miles se rendaient à Cold Lake à la recherche de segments audio parfaits et du plus d’information possible. »
Il a même dû tenir des conférences de presse sur le stationnement du Mess des officiers, « ce qui, comme vous l’imaginez, me prenait du temps aux dépens de problèmes plus “ordinaires” comme faire la guerre. »
L’adjudant McKinnon affirme que quelques questions de doctrine militaire canadienne ont profité de la guerre du Golfe comme banc d’essai. Une d’entre elles est le principe d’universalité du service, qui stipule que tous les membres des Forces armées canadiennes, quelle que soit leur profession, font partie de la force de combat.
« Au moment d’apprendre que nous devions y aller, nous avions des personnes qui étaient des parents seuls, des personnes qui avaient des difficultés avec des enfants ou la famille et même certaines personnes souffrant de problèmes de santé, et lorsque nous nous équipions pour partir, nous avons constaté que nous n’avions pas autant d’effectifs que prévu dans l’escadron qui étaient aptes à partir », avance-t-il. « Je pense que c’est à ce moment qu’ils ont dit “Oh oui, cette universalité du service n’a jamais vraiment touché la force aérienne auparavant”. Et tout à coup, c’était le cas. Nous avons dû recruter des personnes des 410e, 441e [escadrons] et du 1er [escadron des mouvements aériens] juste pour mettre notre effectif à son niveau d’origine. »
Il s’agissait aussi de la première guerre à laquelle participait le Canada depuis l’intégration des femmes à l’ensemble des professions, notamment aux rôles de combat. L’adjudant McKinnon se souvient de deux femmes qui faisaient partie de son équipe d’entretien. « Elles ont travaillé dur pendant toute la guerre sans ne s’être jamais plaintes », déclare l’adjuvant McKinnon. « Elles étaient au combat comme tout autre soldat. Et elles ont tenu bon. En réalité, elles ont tenu plus que bon en ce qui me concerne. »
L’immense effort de coalition qui a culminé à l’occasion d’une campagne terrestre de cent heures a permis de rediriger la force d’invasion de Saddam Hussein. Le 28 février, l’Irak avait reculé à ses frontières d’avant le mois d’août, et un cessez-le-feu a été déclaré. Le lieutenant-colonel Guidinger pense que malgré les 40 ans ou presque en tant que force aérienne en temps de paix, la formation et l’expérience des pilotes canadiens ont permis à ces derniers de réussir. Selon lui, ce sont ces facteurs qui ont donné à la force aérienne un plus grand nombre de choix et qui ont permis des rotations régulières sans compromettre excessivement la formation aux bases principales. « D’ailleurs, concernant les bases principales, nous disposions également de Baden-Soellingen, qui nous fournissait non seulement un grand nombre de pilotes de chasse et d’équipes de maintenance, mais aussi le soutien indispensable en matière de logistique et de maintenance à proximité du théâtre des opérations. »
« En définitive, je suppose que la guerre du Golfe a été un succès », affirme le brigadier-général McGillivray. « L’Irak a dû se retirer du Koweït, et je suis d’avis que nous y avons contribué. Mais le point important qui a été vraiment gratifiant pour moi, c’est que cette guerre n’a fait aucune victime canadienne, pas même dans un accident de voiture ou autre. »
« Et je me souviendrai toujours de la grande fête célébrant notre retour avec des centaines de personnes de Cold Lake, des hauts gradés de l’armée et des responsables du gouvernement, notamment le ministre de la Défense nationale. J’ai passé beaucoup de temps avec [le ministre] et il a consacré un bon moment à parler aux personnes qui revenaient tout juste de la guerre, car c’était une expérience très, très émouvante. Et quand ils sont tous revenus, croyez-moi, j’étais la personne la plus heureuse sur terre. »
« J’ai ramené tout le monde à la maison »
Le lieutenant-colonel Guidinger ressent exactement la même chose. « Le clou de mes 28 ans de carrière, c’est quand j’ai regardé par-dessus mon épaule après avoir conduit mes neuf vaisseaux jusqu’à l’arrivée à Cold Lake. J’ai regardé par-dessus mon épaule en roulant hors de la piste à l’arrivée et j’ai vu le dernier des neuf jets atterrir. J’ai alors su que je ramenais à la maison tous ceux avec qui j’étais parti. Et que nous y avions été et que nous avions fait ce qu’il fallait. Et que nous l’avions bien fait. »
L’adjudant McKinnon, lui aussi, était content de rentrer et heureux qu’aucune vie n’ait été perdue. Pour lui cependant, la fin de la guerre annonçait le début d’une nouvelle étape en tant que porte-parole des anciens combattants de la guerre du Golfe revenus avec des blessures psychologiques, notamment l’état de stress post-traumatique (ESPT). Il a participé à des enquêtes et à des commissions afin d’aider les anciens combattants à faire reconnaître leurs blessures.
Il est plutôt satisfait de savoir que le travail accompli pour les anciens combattants de la guerre du Golfe a permis aux Forces armées canadiennes de comprendre l’ESPT et d’en savoir davantage sur le sujet. Il craint qu’on oublie les anciens combattants de 1991 au fur et à mesure que la guerre du Golfe est éclipsée par d’autres campagnes ultérieures, notamment l’Afghanistan.
Dans l’ensemble, il considère que la guerre du Golfe s’est avérée une expérience importante pour l’armée canadienne, de laquelle on a tiré des enseignements qui s’appliquent toujours. « Je suis content d’y être allé, déclare-t-il. Et je ne voudrais pas y retourner. »
*Extrait de Desert Cats: The Canadian Fighter Squadron in the Gulf War par le capitaine David N. Deere, 1991.
*Cet article a été publié pour la première fois le 19 janvier 2016, édition du journal de la 4e escadre Cold Lake en Alberta, The Courier, et il est réimprimé ici sous autorisation