S’inscrire pour aider à identifier les Canadiens morts à la guerre qui n’ont pas de sépulture connue
Le 18 février 2021 - Nouvelles de la Défense
À l’occasion de la Journée mondiale de l’anthropologie
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Le capitaine Sye VanMaanen, aumônier, est à la tête du détachement d’inhumation du British Columbia Regiment, le 12 juin 2019, lors de la cérémonie d’inhumation du soldat George Alfred Newburn, un soldat canadien ayant combattu pendant la Première Guerre mondiale, au cimetière britannique de Loos de la Commission des sépultures de guerre du Commonwealth, près de Loos-en-Gohelle, en France.
Photo : Cplc PJ Letourneau, Caméra de combat des Forces canadiennes
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Dans l’esprit de la Journée mondiale de l’anthropologie le 18 février, je tenais à vous faire connaître davantage mon travail en tant qu’anthropologue judiciaire : je suis la coordonnatrice de l’identification des pertes militaires pour les Forces armées canadiennes. J’analyse les ossements récemment découverts de militaires canadiens qui sont tombés au champ d’honneur durant les Première et Seconde Guerres mondiales, ainsi que le conflit en Corée, et qui n’ont pas de sépulture connue.
Le Programme d’identification des pertes militaires a pour objet d’identifier les restes de plus de 27 000 Canadiens morts à la guerre, dans l’espoir de pouvoir les inhumer avec leur nom, par leur régiment, et en présence de leur famille. Depuis 2007, le Programme a réussi à identifier les restes humains de 31 soldats canadiens, et cinq ensembles de restes humains ont été enterrés en tant que soldats inconnus, puisque nous n’avons pas été en mesure de les identifier. Ce sont les familles des personnes dont nous avons établi l’identité et celles des personnes qui n’ont toujours pas été retrouvées qui illustrent l’importance de ce travail. J’ai entendu de nombreuses histoires de familles qui continuent d’honorer leurs ancêtres qui ont péri lors d’un conflit et n’ont pas de sépulture connue, peu importe le nombre d’années qui se sont écoulées, de génération en génération.
Les gens sont souvent surpris d’apprendre que l’on continue toujours de découvrir des restes de Canadiens morts à la guerre. Certes, ce n’est pas chose courante; cependant, un certain nombre de nouveaux cas me sont confiés chaque année. Mon objectif, en ma qualité d’anthropologue judiciaire, c’est de redonner un nom et un visage aux personnes qui ont péri dans l’exercice de leurs fonctions au service du Canada, dont certaines sont mortes il y a plus de 100 ans. Le processus n’est pas aussi facile qu’il a l’air à la télévision, dans les téléséries « Bones » et « CSI : Les Experts ». En raison de divers facteurs, de nombreuses années peuvent passer avant que nous puissions identifier des restes. Certains des restes que j’analyse toujours ont été découverts il y a dix ans.
Pourquoi ne recourrons-nous pas à l’analyse d’ADN? En fait, nous y avons recours. L’analyse d’ADN constitue un outil précieux, lequel nous aide à identifier les restes d’un inconnu; cette technique n’est toutefois pas aussi simple que bien des gens le pensent. Certains types d’ADN ne se conservent pas très bien, ce qui peut limiter les données que nous pouvons recueillir des restes. Si nous n’avons pas l’échantillon d’un membre de la famille, l’ADN ne nous est pas très utile pour identifier des restes humains. Il nous faut parfois très longtemps pour trouver des donneurs viables qui acceptent de faire don de leur ADN. Au fil des ans, nous avons eu des conversations téléphoniques intéressantes avec des membres de la famille afin de les rassurer : le Programme d’identification des pertes militaires est légitime, il ne coûte rien aux familles et il assure la protection de leurs renseignements personnels. Après tout, nous reconnaissons que c’est une demande inhabituelle.
Aujourd’hui, je sollicite votre aide pour identifier les Canadiens morts à la guerre, dans certains cas, il peut s’agir d’un membre de votre famille. Le Programme d’identification des pertes militaires a mis au point un formulaire d’inscription en ligne à l’intention des familles de Canadiens morts à la guerre qui n’ont pas de sépulture connue. Il suffit de nous fournir vos coordonnées et des renseignements sur le soldat qui fait partie de votre famille. En vous inscrivant, vous pouvez nous aider à accélérer le processus d’identification. Pour ce faire, rendez-vous sur le site suivant : https://www.canada.ca/fr/ministere-defense-nationale/services/histoire-militaire/histoire-patrimoine/identification-pertes-militaires/inscriver-famille-militaire-disparu.html. Et qui sait, peut-être recevrez-vous un jour un appel téléphonique de moi.
Pour obtenir de plus amples renseignements sur le Programme d’identification des pertes militaires, visitez le site : https://www.canada.ca/fr/ministere-defense-nationale/services/histoire-militaire/histoire-patrimoine/identification-pertes-militaires.html.
Sarah Lockyer, Ph. D., est anthropologue juridique et coordonnatrice de l’identification des pertes militaires pour les Forces armées canadiennes. Elle travaille à Ottawa, en Ontario.
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