Pourquoi deux marins du NCSM Calgary apprennent le vietnamien lors de leur déploiement en Asie

Le 30 mars 2021 - Nouvelles de la Défense

Auteur : Capt Jeff Klassen

Matelot de 1re classe Richard Vuong et le Matelot de 2e classe Peter Bui
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Le Matelot de 1re classe Richard Vuong et le Matelot de 2e classe Peter Bui du NCSM Calgary tiennent des cafetières vietnamiennes sur la passerelle. Les deux marins sont d'origine vietnamienne et ils sont ravis que le navire se rende au Vietnam en mars 2021 dans le cadre de l'opération PROJECTION, même s'ils ne pourront pas quitter le navire en raison des précautions liées à la COVID-19.

Crédit photo : Caporal Lynette Ai Dang, technicienne en imagerie, NCSM Calgary.

Deux marins du Navire canadien de Sa Majesté (NCSM) Calgary, tous deux d'origine vietnamienne, ont des histoires personnelles remarquablement similaires. Tous deux sont ravis de se rendre au Vietnam, même s'ils ne pourront pas mettre les pieds sur terre à cause de la pandémie de la COVID-19.

Le Matelot de 1re classe (mat 1) Richard Vuong et Matelot de 2e classe (mat 2) Peter Bui travaillent tous les deux dans l'ingénierie à bord du navire. Nés au Canada, ils ont pourtant grandi dans des familles suivant les coutumes traditionnelles vietnamiennes car ils ont des parents nés et élevés au Vietnam.

L'une des principales raisons pour lesquelles les deux marins se sont joints à la Marine royale canadienne est le fait que le Canada envoie fréquemment des navires en Asie, et notamment pour visiter le Vietnam. Les deux marins ont pensé que cela pourrait être une occasion pour eux de renouer avec leurs racines. Bien qu'ils ne puissent pas débarquer au Vietnam lors de ce déploiement, les deux marins profitent quand même de l’occasion pour étudier le vietnamien.

Le NCSM Calgary va effectuer un arrêt de carburant au port international de Cam Ranh au Vietnam en mars 2021. Bien que les précautions sanitaires concernant la COVID-19 ne permettent pas à l'équipage de quitter la bulle sanitaire entourant le navire, les marins sont quand même ravis d’être au Vietnam.

Mat 1 Richard Vuong - Le marin d'origine vietnamienne qui ne s’est jamais rendu dans son pays d’origine, et dont la petite amie vietnamienne lui enseigne comment parler la langue

« Je ne me suis jamais rendu au Vietnam auparavant, ce sera en quelque sorte comme rentrer à la maison », a déclaré Mat 1 Vuong, un ancien réserviste d'infanterie qui a appris que la Marine royale canadienne effectue des voyages annuels en Asie dans le cadre de l’Opération PROJECTION.

Son père est originaire du Vietnam et il a de la famille à Ho Chi Minh-Ville, au sud, et à Hai Phong et Hong Gai, près de la baie d'Ha Long, au nord. Il ne s’est jamais rendu dans ces endroits et c’est son rêve d’y aller un jour. Il a commencé à apprendre le vietnamien pour pouvoir y aller et voir la terre de ses ancêtres. Même si l’équipage du NCSM Calgary ne pourra pas se rendre sur le sol vietnamien comme la plupart des autres années, il continue toujours d’étudier la langue.

Mat 1 Vuong a une petite amie vietnamienne qu'il a rencontrée parce qu'il l'a embauchée comme tutrice de langue avant de partir en déploiement. Il cherchait à l'origine un tuteur avec un accent du Nord - elle a un accent du Sud - mais les deux se sont finalement très bien entendus. Ils se font souvent des appels vidéo pendant que Vuong est en déploiement, et elle l'aide avec sa prononciation.

« Apprendre le vietnamien est un projet que j’envisage depuis longtemps. Mon père vieillit, je voulais aller au Vietnam pour renouer avec les membres de ma famille étendue sans l'aide de mon père. Je veux rester en contact avec mes racines », a-t-il déclaré.

En grandissant, Mat 1 Vuong a souvent mangé de la nourriture vietnamienne, a célébré la fête du Têt et a aidé à faire du Bánh chưng - un riz gluant avec du porc et du poulet enveloppé dans des feuilles de bananier - et manger des Bánh mì – un type de sandwich en forme de baguette à la vietnamienne. Il préfère aussi le café vietnamien au café typiquement canadien, simplement à cause du fait que le café vietnamien a un gout plus fort.

« Je ne pourrai pas me rendre dans un café vietnamien lors de ce déploiement, mais je suis toujours ravi de voir le pays de mes propres yeux, même si ce n'est que depuis le navire », a-t-il déclaré.

Mat 2 Peter Bui - Le marin qui a travaillé dans une petite ferme du nord du Vietnam et qui a hâte d'y retourner

Matelot de 1re classe Richard Vuong et le Matelot de 2e classe Peter Bui
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(De gauche à droite) Le Matelot de 1re classe Vuong et le Matelot de 2e classe Bui du NCSM Calgary étudient le vietnamien ensemble à bord du navire alors qu'il se dirige vers le Vietnam dans le cadre de l'opération PROJECTION. 

Crédit photo : NCSM Calgary

C’est l’envie de se rendre au Vietnam et de renouer avec ses racines qui a initialement conduit le Matelot de 2e classe (mat 2) Peter Bui à se joindre à la Marine royale canadienne.

« Quand j’ai appris que nous allions nous rendre au Vietnam, même en ne pouvant pas descendre de la jetée, j’étais vraiment content. J'ai tellement hâte de revoir mon pays d'origine. La raison pour laquelle je me suis joint à la marine était parce que je savais que les navires canadiens se rendaient souvent au Vietnam, et que je voulais faire le voyage avec eux », a-t-il déclaré. « Bien sûr, nous ne pouvons pas descendre du navire, mais ce sera quand même formidable de pouvoir retourner dans un pays qui me tient à cœur », a déclaré Bui.

Les parents du Mat 2 Bui ont déménagé au Canada lorsqu’il était très jeune et, pendant des années, sa connaissance de la culture vietnamienne reposait principalement sur sa vie à la maison. Lorsqu’il était enfant, ses parents ont suivi un mode de vie traditionnellement vietnamien, travaillant sur une ferme à champignons à Abbotsford, en Colombie-Britannique, et préparant des repas vietnamiens à la maison.

Après avoir obtenu son diplôme d'études secondaires, les parents du Mat 2 Bui l'ont envoyé pendant trois mois en voyage à Doan Lap, une zone agricole juste à l'extérieur de Hai Phong afin qu'il puisse renouer avec ses racines. C'était la première fois qu'il a rencontré sa grand-mère et le reste de sa famille étendue (qu’il avait vu pour la dernière fois étant bébé).

Au cours de ce voyage, il est passé d’une vie confortable et familière au Canada à travailler dans une rizière dans le nord rural du Vietnam, là ou on parle une langue qu’il ne connaissait pas. Ce fut une expérience qui a changé sa vie.

« Tout était tellement différent. J'ai adoré la vie en communauté des Vietnamiens. Les gens d'un même village mangent ensemble et prennent soin les uns les autres d'une manière plus intime que dans la plupart des communautés canadiennes », a-t-il déclaré. « Il y a un esprit très communautaire. Les gens se sentent libres de rentrer dans la maison de leurs voisins et de partager un repas ensemble. Ils prennent du thé et du café ensemble. C'est vraiment différent du Canada, mais à certains égards, les Canadiens veillent aussi les uns sur les autres et, bien évidemment, nous prenons des cafés ensemble. »

L'expérience du Mat 2 Bui au Vietnam, qui s'est déroulée il y a un peu plus de quatre ans, lui a fait comprendre que le monde était un endroit riche et fantastique, et qu’il voulait en voir plus. C’est pourquoi il a fini par rejoindre la Marine royale canadienne.

« Je voulais simplement découvrir le monde, et je voulais surtout retourner au Vietnam. Cette fois on y retourne dans des circonstances qui ne sont pas idéales, mais c'est quand même incroyable d’être ici. Quoi qu'il en soit, la marine sera toujours là, donc j'aurai toujours des opportunités de retourner ici », a-t-il déclaré.

Le Mat 2 Bui utilise des applications mobiles pour apprendre et pratiquer le vietnamien alors que le NCSM Calgary est en route au Vietnam. Il ne pourra peut-être pas utiliser ses nouvelles compétences en vietnamien cette fois-ci, mais il affirme que cela vaut quand même la peine d’apprendre.

« En apprenant le vietnamien, j'approfondis mon lien avec mon pays d’origines. Cela rend le déploiement tellement plus mémorable », a-t-il déclaré.

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