Nouveaux systèmes de partage de données – Orientation des communications navales à l’avenir

Nouvelles de la Marine / Le 6 mai 2021

Par le capitaine Jeff Klassen

Pendant le récent exercice de groupe opérationnel (TGEX) 21-01, la flotte du Pacifique de la Marine royale canadienne (MRC) a introduit deux nouveaux systèmes de partage de données qui améliorent considérablement ses capacités stratégiques et interarmées. Ces capacités montrent que le Canada est un chef de file mondial en matière de communications navales.

Une nouvelle amélioration donne aux navires de défense côtière (NDC) et au reste de la flotte la capacité d’échanger instantanément et partout dans le monde des renseignements sur les capteurs, tandis qu’une autre amélioration permet de perfectionner grandement la façon dont les groupes de travail collaborent.

« Il est vraiment difficile de parler de ces choses; elles peuvent être difficiles à comprendre, mais c’est aussi vraiment fascinant », mentionne le matelot-chef (Matc) Jefren Liu, Opérateur d’équipement d’informations de combat (Marine), qui a travaillé à la mise en œuvre des nouveaux systèmes pendant le TGEX 21-01.

Des améliorations récentes ont été apportées aux capacités de liaison de données tactiques (LDT) de la flotte du Pacifique. La LDT est un ensemble de systèmes de partage de données qui coordonnent l’information provenant de divers actifs dans le monde et la combinent en une image de données tactique unique et de grande portée qui peut être utilisée par toutes les parties qui y sont liées.

Le concept de LDT n’est pas nouveau – les permutations du même concept remontent à la Seconde Guerre mondiale, et les Forces armées canadiennes, y compris la MRC, l’utilisent depuis des années; toutefois, les ajouts récents améliorent considérablement certaines de ses capacités.

Le plus important des deux mises à niveau de la LDT est peut-être le Joint Range Extension Application Protocol-C (JREAP-C). Cette nouvelle capacité signifie que les données tactiques sont partagées instantanément par la technologie satellite avec tous les autres actifs du réseau. Cela augmente considérablement le commandement et le contrôle de la flotte à des niveaux supérieurs et permet aux navires individuels d’avoir accès à de l’information de grande qualité au-delà de la portée de leurs capteurs et plateformes organiques.

Le Navire canadien de Sa Majesté Calgary est le premier navire à être muni de cette capacité sur la côte Ouest.

Étant donné que des NDC sont fréquemment déployés dans le cadre de l’opération CARIBBE dans la mer des Caraïbes et dans l’est de l’océan Pacifique pour aider aux opérations de lutte contre la contrebande et de lutte contre la drogue, le JREAP-Caugmente considérablement leur capacité de repérer les navires d’intérêt et de rester à l’abri des menaces. Cela signifie que l’on peut intercepter un plus grand nombre de contrebandiers et réduire les risques pour nos marins déployés.

« Le JREAP-C n’est pas seulement une amélioration, c’est un tout autre jeu. Une fois les limites de portée éliminées, vous pouvez être sans crainte en tant que navire de guerre, car vous savez exactement où se trouvent les menaces en tout temps, ce qui vous permet de vous préparer et de vous positionner bien à l’avance », explique le Matc Liu.

L’autre nouvelle avancée en matière de LDT est la Liaison 22. Elle devrait remplacer la Liaison 11, un système de partage de données acheminé par un seul nœud (une station de contrôle réseau), ce qui signifie que le réseau de LDT était en danger si ce point unique était défectueux ou endommagé. La Liaison 22 remplace cela par une structure de cycle net. Son fonctionnement est difficile à expliquer, mais, essentiellement, elle fonctionne comme une tour de téléphonie cellulaire et, ce qui est important, il n’y a pas de carrefour unique par lequel tout est acheminé alors que les navires se connectent directement les uns aux autres grâce à des centaines de diffuseurs de groupe soigneusement synchronisées par seconde.

Alors que le JREAP-C consiste à partager des données dans le monde entier, la Liaison 22 consiste à partager des informations détaillées sur les capteurs avec ceux qui se trouvent à une certaine distance. C’est particulièrement utile pour les navires d’un groupe opérationnel.

« Les capacités que nous offre la Liaison 22 représentent une grande amélioration. La Marine va de l’avant. Dans l’environnement maritime du Pacifique, le seul autre pays qui possède la Liaison 22 est l’Australie, donc nous avons vraiment une longueur d’avance », indique le Matc Liu.

Les deux mises à niveau augmenteront l’interopérabilité de la flotte avec les partenaires et les alliés. Les nouveaux systèmes montrent que la Marine va de l’avant avec les plans énoncés dans la politique de défense du Canada, Protection, Sécurité, Engagement, selon lesquels les capacités interarmées de renseignement, de surveillance et de reconnaissance sont une priorité.

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