De nouveaux gros remorqueurs nommés en l’honneur de l’histoire maritime du Canada

Nouvelles de la Marine / Le 9 décembre 2021

La Marine royale canadienne (MRC) a annoncé aujourd’hui que les noms des nouveaux gros remorqueurs de sa flotte avaient été choisis pour rendre hommage à la vaste histoire maritime du Canada.

« Je suis heureux d’annoncer aujourd’hui les noms des nouveaux gros remorqueurs de la flotte. Haro, Barkerville, Canso et Stella Maris sont liés de très près à la riche histoire maritime du Canada et le rôle des remorqueurs est lié à notre avenir », a déclaré le vice-amiral (vam) Craig Baines, commandant de la Marine royale canadienne.

Les quatre gros remorqueurs navals (GRN) sont construits par Industries Océan inc. de l’Isle-aux-Coudres, au Québec, aux termes de la Stratégie nationale de construction navale, et portent le nom de remorqueurs ayant péri dans l’exercice de leurs fonctions à des endroits des côtes Est et Ouest liés au patrimoine maritime de la MRC.

Le GRN Haro porte le nom du détroit de Haro, qui relie le détroit de Georgia et le détroit de Juan de Fuca en Colombie-Britannique, et qui est fréquemment emprunté par les navires de la MRC se dirigeant vers le nord à la partir d’Esquimalt, le port d’attache de notre Flotte du Pacifique.

Le GRN Barkerville est ainsi nommé en souvenir du remorqueur de la classe Ville du même nom, datant de la Seconde Guerre mondiale, qui a coulé le 17 décembre 1945 à l’entrée du port de Bedwell, en Colombie-Britannique, alors qu’il remorquait le Navire canadien de Sa Majesté (NCSM) Hespeler jusqu’à son point d’amarrage. Le remorqueur de la classe Ville devait son nom à la ville de Barkerville, située dans le centre de la Colombie-Britannique.

Le GRN Canso porte le nom du détroit de Canso, qui sépare la Nouvelle-Écosse de l’île du Cap-Breton. La région occupe une place importante dans l’histoire du Canada, ainsi que dans celle de la MRC en raison du NCSM Canso, un dragueur de mines de la classe Bangor qui a servi dans le Pacifique et l’Atlantique pendant la Seconde Guerre mondiale et qui était présent lors du jour J.

Le GRN Stella Maris est ainsi nommé pour reconnaître les actes de bravoure de l’équipage du remorqueur du même nom qui est venu en aide au navire à vapeur SS Mont Blanc, un porte-munitions français chargé d’explosifs, le 6 décembre 1917, dans le port d’Halifax. Le Mont Blanc était entré en collision avec le SS Imo norvégien, provoquant un incendie à bord du navire français et, par conséquent, l’évacuation de l’équipage. Stella Maris a été le premier remorqueur à arriver auprès du porte-munitions en flammes, et a tenté d’éteindre le feu au moyen de son tuyau d’incendie. Comme l’incendie était trop violent pour être maîtrisé avec un seul tuyau, l’équipage du Stella Maris a commencé à préparer un câble de remorquage pour éloigner le navire français de la jetée 6 afin d’éviter que le feu se propage à terre. L’équipage était en train de récupérer une aussière de 10 pouces de la cale pour aider un groupe de volontaires de la pinasse à vapeur du NCSM Niobe à lancer une corde vers le Mont Blanc, quand la fameuse explosion d’Halifax s’est produite.

Stella Maris a subi de graves avaries et a été projeté sur la plage près de la jetée 6, sa proue sur le rivage et sa poupe brisée sous l’eau. Dix-neuf membres de l’équipage ont été tués, dont le capitaine Horatio Harris Brannen. Par miracle, cinq personnes ont survécu.

Aujourd’hui, les remorqueurs demeurent une composante importante de la flotte de la MRC, effectuant une grande variété de tâches, notamment l’accostage dans le port, le remorquage côtier, la lutte contre les incendies dans les ports et d’autres tâches de soutien de la flotte navale. Les nouveaux remorqueurs remplaceront ceux de la classe Glen de la flotte actuelle, qui ont été achetés au milieu des années 1970 et qui approchent de la fin de leur vie utile.

Déployés sur les deux côtes, ces nouveaux remorqueurs plus performants soutiendront les flottes actuelles et futures de la MRC, notamment les six navires de patrouille extracôtiers et de l’Arctique, dont deux ont déjà été livrés à la Marine, deux navires de soutien interarmées et quinze navires de combat de surface canadiens.

Le découpage des tôles d’acier pour le premier remorqueur a commencé en septembre 2020, et la construction officielle a suivi en novembre 2020. Les deux premiers remorqueurs devraient être lancés en avril 2022 et en juin 2022, respectivement, et les premières livraisons devraient avoir lieu d’ici l’automne 2022.

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2024-05-29