Discours WESTDEF par l’honorable Kent Hehr, ministre associé de la Défense nationale, Calgary (AB), le 5 juillet 2017

Discours

Seul le texte prononcé fait foi

Merci, Madame Tomlin.
(Présidente, Western Canadian Defence Industries Association)

Mesdames et Messieurs,

Je tiens à vous remercier de l’occasion qui m’est offerte aujourd’hui de m’adresser à vous. À titre de ministre associé de la Défense nationale, je suis toujours désireux d’aborder les avantages complémentaires d’un Canada fort et sécuritaire, mais c’est un plaisir de le faire dans ma ville natale.

Après avoir passé la majeure partie de ma vie et de ma carrière dans l’Ouest canadien, j’ai été témoin des répercussions des industries de la défense et de la sécurité sur l’économie régionale et sur les Forces armées canadiennes. À l’échelle nationale, ces secteurs génèrent environ 10 milliards de dollars en ventes et emploient des milliers de personnes dans des centaines d’entreprises. L’Ouest canadien abrite bon nombre d’industries qui contribuent à ces chiffres. Les entreprises dans l’Ouest produisent et fournissent l’équipement indispensable dont nos militaires se servent chaque jour, notamment les navires, les avions, les abris d’urgence, les capteurs et les systèmes d’énergie portatifs. Ce sont les produits qui viennent à l’esprit de bon nombre de personnes lorsqu’ils pensent à l’équipement et à l’infrastructure de défense.

Comme nous le savons, les industries de la défense et de la sécurité couvrent une gamme beaucoup plus étendue de besoins militaires, y compris les besoins moins observables. Les membres des FAC ont aussi besoin de logiciels de communication spécialisés, de nanotechnologie, d’environnements virtuels d’instructions, de cyberoutils et d’une foule d’autres appareils pour accomplir leur travail selon les normes les plus élevées. Les industries de la défense et de la sécurité dans l’Ouest fournissent à la fois l’équipement et l’infrastructure tangibles et intangibles qui permettent de garder en toute sécurité les membres des FAC ainsi que notre pays.

L’année dernière, notre ministère était en plein examen de la politique de défense. Nous avons sollicité des personnes et des groupes partout au pays ayant tous des intérêts dans l’approche que choisit le Canada en matière de sûreté et de sécurité. Nous leur avons demandé ce qu’ils pensaient que nous devions faire pour veiller à ce que l’équipement de la défense soit solide, moderne et durable.

La Western Canadian Defence Industries Association a répondu à l’invitation. Lors de la conférence WestDef de l’année dernière, vous avez travaillé ensemble pour produire un livre blanc contenant de précieuses recommandations quant à l’avenir de la défense de notre pays. Je suis heureux de constater que la nouvelle politique comprend plusieurs de vos suggestions.

Vous nous avez demandé de nous pencher sur la Stratégie nationale de construction navale, c’est-à-dire la SNCN. Sans aucun doute, la SNCN a eu des avantages probants pour les constructeurs de navires, tant sur la côte Est que sur la côte Ouest. Le partenariat entre le gouvernement et Seaspan à Vancouver assurera deux navires de soutien interarmées pour la Marine royale canadienne et jusqu’à 14 navires de plus pour la Garde côtière canadienne. Non seulement la construction de ces navires injecte environ 8 milliards de dollars dans l’économie de l’Ouest, mais leur réparation, leur carénage et leur entretien ultérieurs généreront de nombreux avantages pour l’industrie canadienne de la construction navale, y compris celle de la Colombie-Britannique.

La Stratégie nationale de construction navale a eu, et continuera d’avoir, des répercussions positives sur l’industrie de la défense dans l’Ouest et sur l’économie canadienne de façon générale. Un rapport récent de Pricewaterhouse Coopers (PwC) présente des chiffres précis que génèrent ces répercussions. Cette société a analysé les avantages comparatifs d’un programme de construction de navires « fabriqués au Canada » par rapport à un programme de navires « fabriqués en Europe ». Les résultats ont été saisissants :

  • Pour chaque milliard de dollars dépensés dans le cadre d’un programme de navires « fabriqués au Canada », l’économie canadienne bénéficiera de retombées entre 1,8 milliard et 1,9 milliard de dollars. En revanche, un programme de navires « fabriqués en Europe » offrirait beaucoup moins d’avantages pour le Canada.
  • De façon plus concrète, ici même au Canada, chaque milliard de dollars consacré à un programme national crée de l’emploi pour environ 8 000 années-personnes. Et un grand nombre de Canadiens de l’Ouest pourront travailler pendant ces années.
  • Avec environ 760 millions de dollars en avantages économiques et fiscaux liés au programme, les constructeurs de navires en profiteront certainement, et ils ne seront pas les seuls à bénéficier des retombées de cette stratégie. L’étude de Pricewaterhouse Coopers révèle que la chaîne d’approvisionnement intérieure, les secteurs de la recherche et du développement ainsi que de la technologie, au même titre que d’autres investisseurs de l’industrie de la défense, devraient s’attendre à recevoir jusqu’à 540 millions de dollars en avantages économiques. Bien entendu, l’économie dans son ensemble bénéficiera aussi de la prospérité dont jouissent ces groupes.

Il s’agit là des retombées d’un seul programme d’approvisionnement national à grande échelle, et beaucoup d’entre elles se feront sentir dans l’Ouest. De toute évidence, appuyer notre propre industrie de la défense est beaucoup plus qu’une décision patriotique ou sentimentale. C’est une décision sensée sur le plan économique. La Défense continuera de parrainer le modèle de la Stratégie nationale de construction navale dans le cadre de son processus d’approvisionnement.

Toutefois, aussi forte que soit l’industrie de la construction navale dans l’Ouest, elle est égalée par les talents et la production du secteur aérospatial de notre région. En février, nous avons attribué un contrat de réparation et révision de moteur, d’ingénierie et de gestion de la chaîne d’approvisionnement à Standard Aero à Winnipeg. Ce contrat permettra d’assurer le suivi et la maintenance des moteurs des avions CP-140 Aurora et CC-130 Hercules de modèle H pendant les quatre prochaines années, au minimum. Alors que nous nous préparons pour le nouvel aéronef de recherche et de sauvetage à voilure fixe qui sera livré dès 2019, un centre d’entraînement sera construit à Comox, en Colombie-Britannique. Ce centre générera des emplois locaux non seulement dans l’installation elle-même, mais aussi durant sa conception de même que sa construction. Nous comptons sur l’expertise du secteur canadien de la défense pour tous les aspects liés à notre équipement, de la conception à la construction en passant par la maintenance et le prolongement de la durée de vie. Les nombreuses compétences de notre industrie de la défense sont essentielles à la force et à l’indépendance du Canada, même si nous continuons de travailler avec des partenaires dans un monde de plus en plus interdépendant.

Et cette interdépendance, à tort ou à raison, survient principalement dans le cyberespace. À titre de spécialistes de la défense, vous êtes conscients des conséquences qui en découlent pour la sécurité du Canada. À juste titre, le livre blanc de la WCDIA de l’année dernière contient des recommandations selon lesquelles la Défense utilise pleinement la vaste expérience de l’industrie de l’Ouest en matière de cybersécurité. De plus en plus, le cyberespace représente une frontière qu’il faut défendre. Les menaces à notre infrastructure, à notre économie et à notre stabilité sociale ne sont plus limitées qu’aux attaques physiques. Nous devons adapter nos capacités pour faire face à cette nouvelle réalité. Notre nouvelle politique de défense s’engage à renforcer nos capacités de cyberdéfense et de défense spatiale.

Nous créons actuellement une nouvelle capacité au sein des Forces armées canadiennes, les cyberopérateurs, qui se concentrent sur la protection des réseaux et des données essentiels contre les cybermenaces. Ce nouveau rôle dépasse le cadre des cyberactivités purement défensives, et nous donne la capacité de mener des cyberopérations actives contre des menaces de l’extérieur envers le Canada.

Ce nouveau mandat nécessite le meilleur de la technologie dans le domaine, et nous sommes sûrs que vous pouvez nous aider à l’obtenir. Nous investirons énormément dans la recherche et le développement liés à la cybertechnologie et à la technologie spatiale dans un large éventail de domaines, de la surveillance à la communication par satellite. Nous connaissons l’importance du rôle de l’industrie de l’Ouest dans des projets tels que Polar Epsilon II, et nous savons que l’Ouest canadien est tout à fait capable de s’associer à la Défense pour d’autres initiatives de communication par satellite et de communication protégée. Nous sommes impatients de voir ce que les innovateurs de l’Ouest peuvent produire afin de protéger l’intégrité de la cyberinfrastructure du Canada.

Toutefois, notre besoin lié à l’innovation va au-delà du cyberespace. À la suite de votre demande par l’entremise du livre blanc, nous avons déployé des efforts envers la recherche et le développement au niveau fédéral, dans le but de créer des occasions dans l’industrie manufacturière locale qui pourraient, en fin de compte, engendrer des occasions d’exportation à l’échelle mondiale.

Nous convenons que la recherche et le développement en matière de défense offrent un formidable potentiel à la fois pour la Défense nationale et pour l’industrie canadienne. Le contexte de la sécurité mondiale évolue rapidement, et nos forces armées font face à de nouveaux défis ainsi qu’à de nouvelles questions chaque année :

Comment s’assurer que nos militaires sont toujours à la fine pointe de la cybersécurité?

Quelles mesures pouvons-nous prendre pour protéger les membres des FAC contre les engins explosifs improvisés?

Existe-t-il des façons de tirer parti des appareils pilotés à distance afin d’assurer la sécurité des Canadiens et de notre personnel?

Aussi dévoués et intelligents que soient nos chercheurs et nos scientifiques de la Défense, nous savons que notre plus grand espoir d’arriver à des solutions de sécurité modernes repose sur des partenariats avec les plus grands spécialistes d’autres secteurs.

C’est pourquoi la nouvelle politique de défense s’engage à investir 1,6 milliard de dollars en science, en technologie et dans l’innovation au cours des 20 prochaines années, dont une partie substantielle nous permettra de lancer un nouveau programme : l’Innovation pour l’excellence en matière de défense et de sécurité, c’est-à-dire l’IEDS.

L’industrie de la défense au Canada, y compris l’industrie de la défense dans l’Ouest, bénéficiera du programme d’IEDS de plusieurs façons.

Le programme encouragera la collaboration entre l’industrie, le milieu universitaire, le gouvernement ainsi que d’autres partenaires pour entreprendre des recherches et du développement dans les domaines de la défense et de la sécurité, où le travail de modernisation est le plus urgent.

Le programme comprend des processus concurrentiels qui invitent les innovateurs à développer et à présenter des solutions aux défis actuels en matière de défense et de sécurité.

Ainsi, le programme assure que les meilleures stratégies en matière de recherche et de développement sont évaluées en temps opportun par les FAC et les services de sécurité publique, dans le but d’accélérer la mise en œuvre des solutions de défense.

Nous sommes enchantés du programme d’IEDS et de son potentiel pour améliorer les outils des FAC servant à défendre le Canada et sa population. Nous sommes également enthousiasmés par les occasions qu’il génère pour l’industrie canadienne, en offrant des solutions ingénieuses, perfectionnées et avant-gardistes. Étant originaire de l’Ouest, je sais que nos partenaires en matière de défense et de sécurité sauront faire preuve du même esprit pionnier qui a contribué à bâtir cette région, et qu’ils saisiront toutes les occasions de présenter leurs innovations et leur savoir-faire.

J’ai passé beaucoup de temps aujourd’hui à parler des retombées économiques que génèrent les industries de la défense et de la sécurité, surtout ici dans l’Ouest canadien. Au ministère de la Défense nationale, nous avons la chance de pouvoir compter sur un important bassin d’expertise afin d’outiller les femmes et les hommes dans les Forces canadiennes.

Mais j’aimerais exposer mon point de vue brièvement à titre de ministre des Anciens Combattants; je tiens également à attirer votre attention sur la profondeur des compétences et des connaissances des anciens membres des FAC et ce qu’ils peuvent apporter dans votre secteur.

Plus de 206 000 anciens combattants vivent en Colombie-Britannique, en Alberta, en Saskatchewan et au Manitoba. Bien que tous ces individus ne cherchent pas forcément à se lancer dans une nouvelle carrière, nous savons que c’est le cas pour bon nombre d’entre eux. Chaque année, environ 10 000 membres des Forces armées canadiennes sont libérés de la Force régulière et de la Réserve, et la plupart d’entre eux sont désireux de relever de nouveaux défis dans une carrière civile. Le secteur de la défense est un choix naturel pour beaucoup d’entre eux. Étant donné que ce secteur est celui qui emploie le plus grand nombre d’anciens combattants des FAC, je crois bien que je prêche pour ma propre paroisse. Cela dit, je ne rate jamais une occasion de faire l’éloge de leurs compétences.

Les anciens combattants s’adaptent facilement et sont résilients. Ils travaillent efficacement sous pression et possèdent une vaste expérience en matière de leadership et au sein d’une équipe. Ce sont des traits hautement prisés dans tout secteur, mais ils ont un trait qui concerne plus particulièrement votre secteur : ils connaissent la défense canadienne. Ils apprécient ses forces, comprennent ses défis et sont motivés à trouver des moyens d’en faire la meilleure défense possible.

Aux ministères de la Défense nationale et des Anciens Combattants, nous souhaitons aider les anciens membres des FAC à faire une transition vers une carrière qui leur permettra de s’épanouir. Et nous voulons faciliter la tâche aux employeurs comme vous pour embaucher ces individus hautement compétents. La nouvelle politique de défense présente notre plan visant à créer un nouveau groupe de transition des Forces armées canadiennes de 1 200 membres, dont le mandat est de fournir aux anciens combattants des ressources individualisées pour les soutenir dans leur parcours de la vie militaire à la vie civile.

De plus, le ministère des Anciens Combattants révise ses services de transition de carrière, notamment l’encadrement, l’orientation en matière d’éducation et de formation, ainsi que le financement lié aux études collégiales, universitaires ou à tout autre type de perfectionnement professionnel qui complétera leur ensemble de compétences déjà impressionnant. Ce financement est en vigueur jusqu’à dix ans après la libération d’un membre des FAC et s’applique aux études à temps partiel. Ces conditions souples permettent à un ancien combattant des FAC de faire son entrée sur le marché du travail civil, pour ensuite poursuivre un perfectionnement professionnel qui lui permettra d’affiner ses compétences dans la carrière de son choix. Voilà une possibilité qui profite à la fois à l’employé et à l’employeur. Plus que jamais, les anciens combattants des FAC continuent d’être un atout précieux pour le secteur de la défense et de la sécurité, au même titre que le secteur de la défense et de la sécurité du Canada est un atout précieux pour notre pays.

Au sein de la Défense nationale, nous parlons souvent d’une Équipe de la Défense, c’est-à-dire les civils et les militaires qui travaillent de concert afin d’assurer la sûreté et la sécurité du Canada. Je veux toutefois réitérer que l’Équipe de la Défense s’étend bien au-delà de nos forces armées et de notre Ministère. Elle comprend des partenaires comme vous, les chercheurs, les innovateurs, les bâtisseurs et les industriels, qui élaborez et fournissez des outils pour assurer la sécurité du Canada. Ensemble, nous bâtissons un Canada fort, sûr et engagé.

Je vous remercie.

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2017-07-05