Discours principal prononcé par la ministre de la Défense nationale Anita Anand lors du Forum d’Halifax sur la sécurité internationale
Discours
Halifax (Nouvelle-Écosse)
Le 19 novembre 2021
Introduction
Distingués délégués,
Monsieur le chef d’état-major de la Défense par intérim, le général Wayne Eyre; Madame la sous-ministre de la Défense nationale, Jody Thomas.
Invités d’honneur;
Délégation du Congrès américain;
Amis d’ici et d’ailleurs, bienvenue en Nouvelle-Écosse, bienvenue chez moi, bienvenue au Canada, et bienvenue au 13e Forum d’Halifax sur la sécurité internationale.
C’est merveilleux de vous avoir ici avec nous.
Welcome.
Je tiens à reconnaître que nous sommes rassemblés aujourd’hui sur le territoire ancestral traditionnel du peuple Mi’kmaq (MIG-MA).
Avant de commencer, j’aimerais faire le point brièvement sur la situation actuelle dans la région intérieure de la Colombie-Britannique.
Nos amis et voisins dans l’Ouest vivent une période très difficile. Des coulées de boue et des inondations dramatiques ont coupé les routes, les voies ferrées et les chaînes d’approvisionnement. Ces conditions représentent un grave danger pour la sécurité des collectivités ainsi que pour les infrastructures essentielles.
Elles ont entraîné une déclaration d’état d’urgence pour la province de la Colombie‑Britannique.
Et dans de telles crises, nous savons que les Canadiens et les Canadiennes s’uniront toujours pour se soutenir mutuellement.
Il y a deux jours, le 17 novembre, une équipe de reconnaissance des Forces armées canadiennes est arrivée en Colombie‑Britannique pour évaluer la situation.
En ce moment même, des hélicoptères de l’Aviation royale canadienne survolent la région pour évaluer les dommages, et la nuit dernière, des soldats de l’unité d’intervention immédiate basée à Edmonton sont arrivés à Abbotsford, en Colombie-Britannique.
Et je tiens à vous assurer, ainsi qu’à l’ensemble des Canadiens et des Canadiennes, en particulier la population de la Colombie-Britannique, que nous avons des milliers de personnes supplémentaires qui sont prêtes à se déployer pour aider la province. Nos forces armées, ainsi que l’ensemble du gouvernement fédéral, continueront de faire ce qu’il faut pour intervenir en cette période difficile.
Comme je suis originaire de la Nouvelle-Écosse, permettez-moi de vous dire à quel point je suis heureuse de me retrouver chez moi. Comme Peter le mentionnait, je suis née à Kentville (dans la vallée) peu de temps après que ma famille y a immigré en 1965. C’est ici que j’ai grandi et que je suis allée à l’école, et je suis revenue plus tard pour étudier le droit à l’Université Dalhousie. Certains de mes plus proches amis vivent toujours ici, et j’y retourne le plus souvent possible pour passer du temps au chalet de ma famille à Chester. Je garde de très bons souvenirs de cette province – vous pouvez probablement le voir à mon sourire. C’est ici que je suis née, et c’est chez moi.
Laissez-moi tout d’abord commencer en remerciant Peter van Praagh et toute l’équipe du Forum d’Halifax ici sur la sécurité internationale pour le travail extraordinaire qu’ils ont accompli pour organiser le forum de cette année.
Et comme Peter le mentionnait également, nous vivons à une époque de changements incessants. En effet, cette vidéo est un rappel brutal de ce que nous avons tous vécu depuis deux ans. La stabilité est clairement devenue difficile à maintenir.
Notre défi consiste donc à comprendre cet environnement en constante évolution. Et nous devons nous préparer, nous adapter et agir en vue de répondre aux menaces actuelles et émergentes.
Mais en même temps, nous devons nous poser la question suivante, et y trouver les réponses :
« Comment pouvons-nous agir en tant que force stabilisante dans un monde aussi imprévisible? »
Pour répondre à cette question, j’aborderai trois enjeux clés auxquels fait face notre pays.
Premièrement, le changement de culture au sein des Forces armées canadiennes; deuxièmement, l’équipement de nos militaires; et troisièmement, la paix et la stabilité au pays et à l’étranger.
1. Changement de culture
Donc premièrement, parlons du changement de culture au sein des Forces armées canadiennes. Le Canada s’est toujours efforcé d’être une force stabilisante dans le monde. L’existence même de ce forum en est la preuve, mais plus encore, vous avez consacré vos vies à la paix, à la stabilité et aux relations multilatérales. Nos forces armées ont toujours joué un rôle clé dans cette mission.
Mais pour que le Canada demeure cette force, notre propre pays et nos propres institutions doivent être en bon ordre.
À l’heure actuelle, l’une de nos principales menaces provient de l’intérieur.
Il y a une crise de culture et de confiance au sein de nos Forces armées canadiennes. Et cette crise, qui découle d’inconduites, a entraîné un bris de confiance.
Je tiens à souligner qu’il ne s’agit pas d’un enjeu touchant uniquement les femmes ou les survivants; c’est un enjeu qui nous concerne tous. Ce ne sont pas que les femmes qui souffrent : cette crise nuit également au moral et au recrutement au sein des Forces armées canadiennes. Je suis persuadée que pour que nos forces armées demeurent efficaces, nos militaires doivent tous et toutes se sentir en sécurité, protégés et respectés, peu importe où ils se trouvent ou ce qu’ils font.
Ma priorité absolue en tant que ministre de la Défense nationale est donc de superviser et de susciter un changement de culture positif et durable au sein des Forces armées canadiennes.
Pourquoi? Parce que nous avons l’obligation de protéger ceux et celles qui protègent notre pays pour qu’ils se sentent appuyés, respectés et en sécurité. Pendant trop longtemps, un trop grand nombre de membres de nos forces armées ont subi des préjudices aux mains de notre propre institution.
Ils ont été abandonnés par des personnes en qui ils auraient dû pouvoir avoir confiance. Ils ont été victimes de nombreux actes préjudiciables, notamment de misogynie, de racisme et de discrimination.
Les Canadiens et les Canadiennes devraient être heureux et fiers de porter l’uniforme, et le public devrait, en retour, pouvoir avoir confiance en ses forces armées.
Rétablir cette confiance est d’une importance primordiale. Et dans le cadre de ce processus de transformation, je sais que de nombreux membres des FAC sont impatients de voir ce changement culturel se produire. Ils veulent « incarner ce changement ». Je vous lève mon chapeau.
Nous avons encore beaucoup de chemin à parcourir avant d’assurer la justice et la reddition de compte pour toutes les personnes qui ont subi un préjudice, et pour faire en sorte que chaque membre de notre effectif se sente en sécurité, protégé et respecté.
Je suis prête, et j’ai déjà commencé ce travail.
L’un de mes premiers gestes en tant que ministre de la Défense nationale a été d’accepter, dans son intégralité, une recommandation externe visant à transférer du système de justice militaire au système de justice civil les enquêtes et les poursuites relatives aux cas d’inconduites sexuelles militaires.
Le transfert de ces dossiers aux autorités civiles constitue une étape cruciale pour établir des liens de confiance avec les survivants d’inconduite sexuelle.
Cette démarche démontre que nous sommes sérieux, que je suis sérieuse, et que nous sommes déterminés à mettre en place des institutions transparentes et exemptes de tout conflit d’intérêts.
Il s’agit d’une première étape, et il n’existe pas de solution miracle pour éliminer ces problèmes du jour au lendemain.
Dans le cadre de mes efforts pour régler ce problème systémique, je consulte directement des survivants, des experts externes, des employés de la Défense nationale et des membres des Forces armées canadiennes afin de changer la culture de cette institution.
Bien que nos militaires soient confrontés à de sérieux défis, les Forces armées canadiennes constituent sans conteste un élément crucial de notre pays.
Nous n’avons qu’à penser à la dernière année pour en avoir la preuve. Parlons maintenant de certaines de ces contributions et de l’importance d’équiper nos forces militaires.
2. Équiper nos forces armées
Depuis le début de la pandémie de COVID‑19, les Forces armées canadiennes ont déployé tous les efforts possibles pour aider les gens de ce pays.
Dans les premiers jours de la pandémie – nous en gardons tous un vif souvenir, et les propos de Peter témoignent bien de la souffrance qu’ont connue la population canadienne et les citoyens de ce monde – ce sont nos militaires qui ont rapatrié les Canadiens et les Canadiennes qui se trouvaient à l’étranger dans des régions touchées par des éclosions de COVID‑19.
Dans le cadre de l’opération LASER, les Forces armées canadiennes ont aidé à protéger les Canadiens vulnérables dans cinquante‑quatre établissements de soins de longue durée au Québec et en Ontario. Et je veux prendre un moment pour penser à ce service.
Des gens mourraient dans ces établissements de soins de longue durée. Ces lieux avaient le taux de mortalité le plus élevé.
Et où se trouvaient nos forces armées, si ce n’est dans ces mêmes lieux de dévastation – aidant les personnes âgées de notre pays.
Et dans le cadre de l’opération VECTOR, nos forces armées ont contribué à la distribution et à l’administration des vaccins contre la COVID-19 dans tout le pays. Et comme le mentionnait Peter, cette expérience a revêtu une signification particulière pour moi, car j’étais alors la ministre des Services publics et de l’Approvisionnement.
Je consacrais chaque journée à m’assurer que les contrats de vaccins que nous avions conclus en août 2020 garantissent que les doses soient livrées dans notre pays, chez nous.
Nous avons fait l’acquisition de millions de doses pour les Canadiens et les Canadiennes. Comment y sommes-nous parvenus? Comment sommes-nous devenus le chef de file mondial en matière d’approvisionnement et d’administration des vaccins? Une grande partie de notre travail auprès des fournisseurs consistait à leur garantir que les livraisons destinées au Canada seraient bien, en fait, distribuées dans les provinces et que les doses seraient administrées.
Et nous devions leur montrer que notre pays était prêt. Les Forces armées canadiennes ont joué un rôle clé dans ce projet, car elles sont l’incarnation même de la disponibilité opérationnelle.
Par exemple, au total, les FAC ont aidé plus d’une centaine de communautés autochtones dans le cadre de leurs efforts d’atténuation de la COVID-19, notamment en distribuant des vaccins dans quarante communautés nordiques et éloignées.
C’était d’ailleurs Moderna en particulier que nous devions assurer que nous comptions utiliser leur vaccin dans nos communautés nordiques, et c’est grâce aux Forces armées canadiennes que nous avions la capacité de le faire.
Et dans le cadre de l’opération GLOBE, nos militaires ont livré des fournitures humanitaires, y compris de l’équipement de protection individuelle, à nos amis et voisins dans les Caraïbes et en Amérique centrale.
À un moment où nos militaires sont appelés à servir dans des conditions nouvelles et difficiles, je suis déterminée à faire en sorte qu’ils disposent de l’équipement, de la formation et du soutien dont ils ont besoin.
Notre engagement envers nos militaires est parfaitement résumé dans la politique de défense de notre gouvernement Protection, Sécurité, Engagement.
Contrairement aux politiques de défense émises par les gouvernements précédents, la politique de défense de notre gouvernement libéral est chiffrée en détail et financée en fonction des besoins. Ainsi nos militaires peuvent compter sur des investissements durables et fiables qui répondent aux exigences relativement aux enjeux en constante évolution en matière de sécurité.
Ainsi, plutôt que de réduire ses dépenses de défense, notre gouvernement s’est engagé à accroître de plus de 70 % ses investissements en matière de défense entre 2016 et 2027. Nous ne renoncerons pas à notre engagement. Notre intérêt national n’en exige pas moins.
En dépit de la pandémie, nous comptons toujours augmenter nos dépenses en matière de défense, qui s’élevaient à 18,9 milliards de dollars en 2016-2017, pour les faire passer à 32,7 milliards de dollars en 2026-2027.
Et malgré des problèmes liés aux chaînes d’approvisionnement et d’autres difficultés dans l’industrie, plus de 90 % des grands projets d’équipement se déroulent selon le calendrier prévu et respectent le budget.
Le contexte actuel oblige le Canada à intensifier ses efforts, et c’est exactement ce que nous faisons.
À peu de kilomètres de nous se trouve un chantier maritime où trois nouveaux navires de patrouille extracôtiers et de l’Arctique ont déjà été construits. La production de deux autres est en cours. L’un des nouveaux navires – le NCSM Harry DeWolfe, construit en sol canadien – fait le tour de l’Amérique du Nord en ce moment même.
L’engagement de notre gouvernement envers nos forces armées est inébranlable, et nous continuerons à investir dans cette institution en étroite collaboration avec nos alliés.
En ce qui concerne nos alliés, le Canada n’a pas d’allié plus important que les États‑Unis. Et je remercie la délégation du Congrès des États‑Unis de sa présence ici et de son soutien continu à cette importante conférence.
Permettez-moi de dire qu’aucun allié n’est plus important pour le Canada que les États‑Unis. De concert avec nos partenaires américains, notre gouvernement réalise donc les investissements nécessaires à la modernisation du NORAD – soit le système qui protège les Canadiens et les Américains depuis plus de soixante ans.
Le plus récent budget de notre gouvernement jette les bases de la modernisation du NORAD au moyen de nouveaux investissements axés sur la connaissance de la situation, la mise à niveau des systèmes de commandement et contrôle, les activités de recherche et développement, ainsi que les capacités de défense modernes visant à dissuader et à contrer les menaces aérospatiales sur ce continent.
Cette discussion sur le NORAD m’amène à aborder mon troisième et dernier thème de cet après‑midi – la paix et la stabilité au pays comme à l’étranger. Pour commencer, examinons le travail accompli par le Canada et ses alliés dans le but d’assurer la paix, la stabilité et la liberté au-delà de notre petit coin de pays.
Depuis soixante‑dix ans, la stabilité de notre monde repose sur un ordre international fondé sur des règles.
3. La paix à l’étranger
Cet ordre international a donné lieu à une prospérité, à une sécurité et, malgré les propos de Peter au sujet des deux dernières années, à un optimisme sans précédent.
L’optimisme.
Un optimisme qui repose sur des alliances et des partenariats multilatéraux.
Et maintenant, nous devons veiller à ce que l’ordre international fondé sur des règles soit maintenu au cours des années à venir.
Toutefois, parallèlement, nous devons reconnaître que cet ordre est mis à rude épreuve. Il est menacé par des pays qui croient que la « force fait la loi », et par des États autoritaires affichant des comportements irresponsables.
Face à ces défis, il est plus important que jamais que nous soyons solidaires de nos alliés et partenaires et que nous veillions à ce que le multilatéralisme demeure solide.
La position du Canada est Claire. Plutôt que de renoncer au système qui a assuré la sécurité et la prospérité de notre pays, ainsi que du monde entier, nous réaffirmons notre engagement envers celui‑ci.
Pour le Canada, cela se traduit par l’accroissement de notre coopération avec nos partenaires du Groupe des cinq et nos alliés de l’OTAN, et de notre participation aux missions des Nations Unies fondées sur le soutien de la paix et de la stabilité.
Nous favorisons la coopération face à la menace d’escalade.
Aux quatre coins de la planète, la feuille d’érable qui orne l’uniforme de nos soldats, de nos aviateurs et de nos marins incarne cet engagement.
Dans la région indopacifique, des marins, des navires et des aéronefs militaires canadiens maintiennent une présence continue. Dans le cadre de l’opération NEON, nous travaillons avec nos partenaires afin d’appliquer les sanctions imposées à la Corée du Nord par le Conseil de sécurité de l’ONU.
Puis, dans le cadre de l’opération PROJECTION, de concert avec nos partenaires, des navires de guerre canadiens assurent une présence alliée significative et interopérable dans la région indopacifique et dans le monde entier, comme nous l’avons vu lors de la traversée du détroit de Taïwan.
En Europe centrale et en Europe de l’Est, nos militaires travaillent d’arrache‑pied pour appuyer les mesures d’assurance et de dissuasion de nos alliés.
En ce moment, le Canada dirige l’un des quatre groupements tactiques multinationaux de présence avancée renforcée de l’OTAN visant à prévenir les actes d’agression de la Russie envers les pays baltes et la Pologne.
Le Canada assure aussi le commandement du 1er Groupe maritime permanent de l’OTAN, avec le NCSM Fredericton comme navire amiral, et participe à une mission de police aérienne renforcée de l’OTAN en Roumanie.
Et surtout, et c’est très important, le Canada maintient une présence en Ukraine depuis 2015 dans le cadre de l’opération UNIFIER, en formant des milliers de membres des forces de sécurité ukrainiennes pour aider le pays à demeurer souverain, sécuritaire et stable.
Dans le cadre de l’opération IMPACT, nos forces armées continuent d’offrir de l’instruction et d’aider à établir les conditions propices à la stabilité au Moyen‑Orient.
Et à l’heure actuelle, les Forces armées canadiennes et des policiers civils canadiens travaillent avec l’Organisation des Nations Unies au Soudan du Sud, en République démocratique du Congo, au Mali, à Chypre, en Haïti et au Moyen-Orient.
Dans le cadre de l’Initiative Elsie, nous contribuons à accroître la participation des femmes et leur leadership dans les opérations de paix.
Et par l’entremise des Principes de Vancouver, nous avons incité plus d’une centaine de pays à agir pour mettre fin au recrutement et à l’utilisation d’enfants soldats.
Plus près de chez nous maintenant, le Canada et les États‑Unis continuent d’accroître leur collaboration en matière de défense continentale et dans l’Arctique.
Par exemple, nous travaillons ensemble pour améliorer la sécurité dans l’Arctique au moyen d’activités multinationales comme l’opération NANOOK et l’exercice ARCTIC EDGE.
Pour faire en sorte que le Nord demeure une région forte et sécuritaire, nous accordons une grande importance à l’expertise de ceux qui la connaissent mieux que quiconque – les personnes qui y vivent.
Les peuples autochtones, les territoires et les provinces ont joué un rôle central dans l’élaboration du Cadre stratégique pour l’Arctique et le Nord du Canada – notre vision pour l’avenir d’une région qui est d’une importance vitale pour notre planète.
Bien que les défis conventionnels en matière de sécurité soient une préoccupation grave, certains desquels ont été décrits aujourd’hui, nous sommes confrontés à un défi en matière de sécurité qui définira notre génération – les changements climatiques.
De plus en plus, nos militaires sont appelés à venir en aide aux collectivités lors de catastrophes naturelles comme des inondations, des tempêtes de verglas et des feux de forêt.
Depuis janvier 2020, nos forces armées ont répondu à douze demandes d’aide provinciales en lien avec des catastrophes naturelles survenues à divers endroits au pays, dont une cette semaine en Colombie-Britannique; il est prévu que leur intervention dure au moins 30 jours et soit prolongée si nécessaire.
De toute évidence, l’impact des changements climatiques exige non seulement une intervention d’urgence, mais aussi une stratégie à long terme.
Et pour surmonter les défis posés par les changements climatiques, nous devons investir dans l’équipement et les infrastructures de demain afin que nos forces armées puissent continuer de mener leurs missions avec succès. C’est important, sans doute.
Nous devons tous placer la sécurité climatique en tête de notre liste des priorités. C’est pourquoi, lors du Sommet de l’OTAN l’été dernier, le premier ministre Trudeau a annoncé notre intention d’établir, au Canada, un Centre d’excellence de l’OTAN pour le climat et la sécurité.
Notre mode de vie – non seulement au Canada, mais aussi dans le monde entier – repose sur la préservation du seul chez-soi que nous possédons collectivement.
Tout comme les défis environnementaux, les menaces dans le cyberespace ne peuvent pas être résolues par un pays agissant seul.
Partout dans le monde, des pays subissent les répercussions de cyberactivités malveillantes. La cybersécurité est une priorité pour le Canada et pour moi personnellement. Notre politique de défense Protection, Sécurité, Engagement reconnaît qu’il est essentiel de défendre le cyberespace pour protéger nos gens et nos intérêts.
Le cyberespace constitue un environnement de menace de plus en plus complexe et contesté dans un contexte mondial. Des campagnes de désinformation, le vol de propriété intellectuelle et des actes malveillants contre des infrastructures essentielles se produisent souvent juste en dessous du seuil de conflit, de sorte qu’on ne distingue plus les activités militaires des activités civiles.
Et dans ce contexte compliqué, nous avons donc besoin de réponses collectives coordonnées afin de préserver le cyberespace en tant qu’espace ouvert, fiable et sûr.
C’est pourquoi le Canada a un cadre juridique clair et transparent grâce auquel le Centre de la sécurité des télécommunications, notre organisme national de cryptologie, peut contrer les menaces étrangères pour le Canada dans le cyberespace.
Nous savons que le meilleur moyen d’assurer la cybersécurité est de travailler en étroite collaboration avec nos alliés. C’est pourquoi en juin dernier, le premier ministre Trudeau a souligné l’engagement continu du Canada à fournir à l’OTAN ses effets cyber souverains, à titre volontaire. – favorisant ainsi la résilience de notre alliance face aux cybermenaces d’adversaires.
Mais au-delà des opérations dans le cyberespace, le Canada ainsi que ses alliés et partenaires ne doivent pas avoir peur de définir clairement et de défendre les règles de ce qui constitue un comportement acceptable dans le cyberespace.
En juillet dernier, nous avons joint notre voix à celles de nos alliés de l’OTAN et du Groupe des cinq afin de dénoncer la République populaire de Chine et ses acteurs appuyés par l’État pour la compromission d’environ 400 000 serveurs Microsoft Exchange,
et nous continuerons d’œuvrer en collaboration avec nos alliés pour protéger nos citoyens et institutions de ces actes inacceptables.
Bref, la cybersécurité est cruciale à notre sécurité nationale.
Chers délégués, amis et collègues,
Le monde est confronté à des défis complexes et urgents en matière de sécurité. Et la situation n’est pas différente pour le Canada.
Mes priorités, en tant que nouvelle ministre de la Défense nationale du Canada, sont claires.
Premièrement, mon travail commence par la réalisation d’un changement profond et durable dans la culture militaire du Canada, afin que l’institution puisse continuer d’accomplir sa mission.
Deuxièmement, mon travail consiste à faire en sorte que nos forces armées soient équipées pour relever les défis auxquels elles font face tous les jours dans la mise en œuvre de la politique Protection, Sécurité, Engagement. C’est une priorité.
Troisièmement, mon travail signifie que nous continuons à nous attaquer aux menaces, au pays et à l’étranger, y compris en ce qui concerne la cybersécurité, les changements climatiques, et les actes d’agression de la part de nations qui cherchent à remettre en question l’ordre international fondé sur des règles.
Mes amis, la voie à suivre est claire pour le Canada. Nous continuerons d’être un partenaire fiable pour nos amis et alliés en travaillant à l’appui de nos valeurs les plus importantes – la démocratie, la liberté et les droits de la personne – dans le but de réaliser notre vision commune d’un avenir meilleur.
Dans un monde qui semble de plus en plus imprévisible et accablant, la tenue de conférences comme le Forum d’Halifax sur la sécurité internationale n’a jamais été aussi essentielle.
Votre travail, notre travail, et les discussions que nous aurons ensemble cette fin de semaine n’ont jamais été aussi utiles.
D’importantes conversations nous attendent.
Ces conversations nous permettent de réfléchir de façon critique et claire, et de renforcer la stabilité dans un monde en perpétuel changement.
Je serai heureuse de travailler avec vous aujourd’hui et au cours des prochains jours à la création d’un monde plus stable, plus sécuritaire et plus juste.
C’est là notre responsabilité collective et mon engagement.
Merci beaucoup.
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