Chef d’état-major de la Défense - la passation des fonctions de présidence du Réseau des chefs de la défense sur les femmes, la paix et la sécurité
Discours
Bonjour d’Ottawa — et bonsoir à vous!
Je tiens tout d’abord à reconnaître que je vous adresse la parole depuis le territoire traditionnel du peuple algonquin Anishinaabeg.
J’aurais tant aimé que nous puissions nous rassembler en personne à la présente occasion, soit la passation des fonctions de présidence du Réseau des chefs de la défense sur les femmes, la paix et la sécurité; cependant, comme cela a été le cas pour bien d’autres jalons au cours des deux dernières années, la pandémie de COVID-19 nous oblige à nous rassembler virtuellement.
La pandémie a perturbé toutes sortes d’activités depuis le début 2020, y compris le travail du Réseau des chefs de la défense sur les femmes, la paix et la sécurité.
Elle n’a toutefois pas amoindri notre résolution collective à voir notre travail important se poursuivre et porter ses fruits.
Assurer la présidence de cette organisation durant les deux dernières années et demie a été un immense honneur pour notre pays, pour nos forces armées et pour moi personnellement.
Nous ne pouvons pas réduire l’importance de rehausser la participation réelle des femmes aux opérations de paix et de sécurité.
En premier lieu, et surtout, les femmes ont un droit fondamental de participer sur un pied d’égalité aux opérations de paix et de sécurité, et de prendre part au processus de prise de décision régissant ces activités. Il convient tout simplement pour nous de les aider à ce faire.
En second lieu, tout un chacun tire parti de cette participation accrue — tant les personnes en service que celles que nous servons. Une approche plus inclusive au maintien de la paix ne fera que rehausser l’efficacité du maintien de la paix.
Le fait de recueillir diverses perspectives relatives au processus de prise de décision donnera lieu à la prise de meilleures décisions à la fois plus réfléchies et plus efficaces.
Par ailleurs, les relations sur le terrain si essentielles à l’efficacité opérationnelle sont consolidées lorsque les gardiens de la paix reflètent les populations avec lesquelles ils travaillent et peuvent établir des rapports avec celles-ci.
Cela renforce notre capacité d’interagir de façon significative avec les populations locales.
Comme nous le savons tous, les défis à l’égard des initiatives portant sur les femmes, la paix et la sécurité sont bien réels.
Les récompenses en cas de réussite sont toutefois immenses.
À moins que nous tirions parti de la gamme complète de talents et de perspectives à notre disposition, nous ne serons pas aussi efficaces que nous pourrions l’être — et que nous devons l’être.
En tant que Canadiens et Canadiennes, nous sommes très fiers de cette organisation.
Le Réseau des chefs de la défense sur les femmes, la paix et la sécurité a été fondé ici, au Canada, en marge de la Conférence ministérielle des Nations Unies sur le maintien de la paix tenue à Vancouver, en 2017.
Le Réseau se fonde sur d’autres initiatives canadiennes, par exemple l’Initiative Elsie, lancée en 2017 lors de la même conférence ministérielle, pour cerner et éliminer les obstacles à la participation des femmes aux opérations de paix.
Il s’agit d’une priorité pour Canada, ainsi que pour les Forces armées canadiennes, en particulier.
Lors de cette conférence en 2017, le Canada a formulé d’importantes promesses, notamment :
- faire passer à 25 le pourcentage de femmes dans les forces armées d’ici dix ans;
- appliquer les processus de l’analyse comparative entre les sexes plus à tous les aspects de nos opérations;
- se faire le champion de l’Initiative Dallaire sur la prévention du recrutement et de l’utilisation d’enfants soldats dans les conflits, de même que des Principes de Vancouver.
Pendant notre mandat à la présidence, nous avons accompli de réels progrès.
En 2019, un aide-mémoire a été publié pour aider les membres des forces armées à intégrer l’ACS+ dans les opérations, nous permettant ainsi de veiller à ce que nos militaires comprennent bien notre engagement à l’égard de l’ACS+, et de faire en sorte que celle-ci devienne une responsabilité de commandement relevant des dirigeants. Parallèlement, le ministère de la Défense nationale a mis sur pied une nouvelle organisation : le Directeur – Égalité des genres et analyse intersectionnelle.
Cette année-là, nous avons aussi établi le Centre d’excellence Dallaire pour la paix et la sécurité, élément du réseau des collèges militaires du Canada, pour donner suite à l’Initiative Dallaire.
De plus, le Canada a créé le Fonds de l’Initiative Elsie dans le but d’appuyer les objectifs de l’Initiative Elsie en soutenant et en favorisant la participation de femmes aux opérations de paix.
Les femmes ont toujours démontré du leadership, et ont toujours travaillé d’arrache-pied pour revendiquer leur appartenance. Maintenant, plus de femmes que jamais occupent des postes de hauts dirigeants au sein de nos forces armées et du ministère de la Défense nationale.
Ainsi, nous passons de l’étape des « premières », pendant laquelle les femmes brisaient le plafond de verre dans nos forces armées, et progressons vers l’étape suivante, « la suite ».
Nous accueillons les générations futures et leur montrons que l’Équipe de la Défense est un endroit où toutes les personnes qui souhaitent revêtir l’uniforme ou se joindre au Ministère peuvent le faire, comme elles sont, et où elles seront valorisées pour leurs contributions.
Lorsque le Canada a assumé la présidence du réseau, nous avons hérité d’une jeune organisation ayant joui d’une direction habile et solide pendant ses deux premières années d’existence, et je souhaite remercier nos collègues britanniques de leur bonne gouvernance.
Sous leur direction, le premier mandat du réseau a été mis au point et son site Web a été conçu, nous permettant ainsi de nous inspirer plus facilement les uns des autres au moyen d’idées concrètes et de pratiques exemplaires.
Pendant que nous étions à la barre de l’organisation, nous avons pu faire fond sur ces premières réalisations.
Nous avons surveillé le développement du mandat de l’organisation en une charte officielle.
Par ailleurs, nous avons officialisé le cadre de direction du Réseau, et l’avons renforcé en nommant comme championne des femmes, de la paix et de la sécurité la Mgén Lise Bourgon, conseillère pour la question des femmes auprès du Réseau.
Nous avons mis au point un programme d’instruction exhaustif portant sur les femmes, la paix et la sécurité à l’intention des officiers subalternes et des militaires du rang.
Nous avons organisé la première conférence sur les genres du Groupe des cinq plus en 2017. Durant celle-ci, nos alliés du Groupe de cinq ainsi que cinq autres pays ont eu l’occasion de partager des pratiques exemplaires sur l’intégration de perspectives fondées sur l’égalité des sexes à nos opérations.
Durant notre mandat, le nombre de membres de l’organisation est passé de 39 à 56. Et nos détachés de la défense aux quatre coins du monde s’efforcent toujours d’encourager de plus en plus de pays à adhérer à cette organisation.
J’aimerais remercier sincèrement nos collègues membres exécutifs, le Bangladesh, la Jamaïque, la Suède, l’Irlande, et le Royaume-Uni, qui assument un rôle d’office, pour leur soutien au cours de notre mandat.
Nous sommes fiers des réalisations qui ont eu lieu pendant notre mandat, et nous savons que ce succès se poursuivra avec nos collègues du Bangladesh, qui ont pris la relève avec énergie et enthousiasme.
Nous vous souhaitons bon succès, et sachez que vous avez tout notre soutien. Je me réjouis à l’idée de voir cette organisation, et son importante mission, continuer de croître et de prospérer au cours des prochaines années.