Discours du ministre Blair lors du 15e Forum d’Halifax sur la sécurité internationale

Discours

Introduction

Tout d’abord, merci, Peter, de cette aimable présentation. Le secrétaire à la Défense des États‑Unis, Lloyd Austin, m’a téléphoné lorsque j’ai été nommé à ce poste pour me dire que j’occupais désormais le poste le plus difficile du gouvernement, mais aussi le plus intéressant, et il avait parfaitement raison.

  • Ministres,
  • Ambassadeurs,
  • Députés,
  • Membres de la délégation du Congrès,
  • Général Eyre,
  • Membres des Forces armées canadiennes,
  • Sous‑ministre Matthews,
  • Distingués invités,

Bienvenue à vous tous.

À ceux et celles qui nous rendent visite au Canada, vous êtes les bienvenus, et nous en sommes très honorés. Je tiens également à saluer Peter MacKay et le leadership dont il a fait preuve en nous rassemblant ici, à Halifax, car c’est un endroit agréable.

(Applaudissements)

C’est pour moi un grand honneur et un véritable privilège de me joindre à Peter pour vous souhaiter la bienvenue au Forum d’Halifax sur la sécurité internationale, qui se déroule sur le territoire traditionnel du peuple mi’kmaq.

Comme Peter l’a mentionné, il s’agit de ma première participation au Forum d’Halifax, mais je tiens à vous rassurer que la réputation de cet événement extraordinaire n’est plus à faire. Une réputation qui remonte à 15 ans, celle d’être la plus importante conférence sur la sécurité au monde pour les démocraties. Peter, vous avez remercié beaucoup de gens. Permettez-moi de vous remercier à mon tour.

(Applaudissements)

Vous avez fait en sorte que l’idée de ce forum reste vivante, prospère, pertinente et importante pendant quinze ans. Au cours de ces quinze années, je pense que vous avez contribué largement à un dialogue important entre des pays partageant les mêmes idées. Comme nous l’avons vu, comme la vidéo nous l’a montré, les défis mondiaux en matière de sécurité ont évolué de manière considérable au fil des quinze dernières années. L’ordre international fondé sur des règles est de plus en plus menacé. Nous constatons que les changements climatiques accroissent les exigences auxquelles sont soumises les Forces armées canadiennes au pays et à l’étranger. Nous assistons à de rapides progrès technologiques. Et nous constatons que les changements climatiques accroissent la demande de nos forces armées canadiennes, ici comme à l’étranger.

Bien sûr, depuis les quinze derniers mois, nous assistons à la guerre en Ukraine, au conflit au Moyen-Orient et à la montée des tensions dans l’Indopacifique. Nous sommes très chanceux au Canada, car nous sommes à une distance considérable de bon nombre de ces conflits; cependant, comme notre monde est de plus en plus interdépendant, nous ne pouvons pas profiter uniquement de notre isolement par rapport à ces conflits, car comme Peter l’a indiqué, nous avons tous une responsabilité à assumer.

Ces défis mondiaux ont une incidence directe sur la population canadienne, sur notre sécurité, sur nos familles à l’étranger, sur le coût de la vie au pays et sur notre avenir, le monde de demain que nous laisserons à nos enfants et à nos petits-enfants. En ces temps difficiles, la position du Canada doit demeurer claire :

la liberté importe.

La démocratie importe.

La souveraineté importe.

Au moment où l’on remet en question l’ordre international fondé sur des règles qui a garanti notre sécurité, ces règles importent, elles aussi.

La liberté doit prévaloir. Pour nos citoyens, nous sommes tenus de renforcer ces règles et de faire respecter cet ordre. Je suis convaincu qu’ensemble, nous pouvons renforcer les règles internationales qui nous protègent tous et nous pouvons relever les défis en matière de sécurité d’aujourd’hui et de demain. Mais soyons francs. Nous avons beaucoup de travail à faire. Pour y parvenir, des alliances remarquables comme l’OTAN et le NORAD sont nécessaires. Effectifs, disponibilité opérationnelle et investissements importants seront également nécessaires.

Nous devons donc tenir des discussions franches, ce à quoi nous nous attendons à Halifax, dans le cadre de la principale conférence sur la sécurité organisée par les démocraties.

1.     Moyen-Orient

Il y a un mois et demi, le 7 octobre, Israël a été attaqué brutalement par le Hamas, organisation terroriste. Environ 1 200 citoyens israéliens ont été massacrés, et plus de 200 Israéliens et ressortissants étrangers, y compris des citoyens de nombreux pays représentés ici aujourd’hui, ont été pris en otage.

Nous avons tous vu les images bouleversantes qui nous proviennent d’Israël depuis un mois; des familles déchirées, des parents qui ont perdu leurs jeunes enfants, des personnes innocentes enlevées au cours d’une journée de célébration. Je tiens à être très clair. Le Canada condamne sans équivoque cette attaque terroriste et soutient sans réserve le droit d’Israël à se défendre conformément au droit international.

(Applaudissements)

Permettez-moi de réitérer l’appel lancé par notre premier ministre exigeant au Hamas de libérer immédiatement toutes les personnes retenues en otage à Gaza. La semaine dernière à la Chambre des communes du Canada, avec un bon nombre de mes collègues députés de tous les partis qui sont ici aujourd’hui, comme Peter l’a mentionné, nous avons adopté à l’unanimité une motion dans le même sens. La justice n’a pas pour prix la souffrance de civils innocents. La protection des civils reste primordiale, et le Hamas doit cesser d’utiliser les civils palestiniens comme boucliers humains.

Nous avons tous vu les images terribles de la situation humanitaire à Gaza. Nous ne ménageons aucun effort pour fournir une aide humanitaire. Nous réitérons la nécessité de garantir un accès sûr et sans entrave à l’aide humanitaire d’urgence pour les civils de Gaza, afin que l’aide puisse être acheminée en toute sécurité. Depuis octobre, les Forces armées canadiennes sont présentes afin d’aider les Canadiens dans la région, et je tiens à remercier le général.

Nos forces armées ont évacué d’Israël plus de 1 600 Canadiens et résidents permanents, et nous avons également participé à l’évacuation de 360 Canadiens de Gaza. Si la situation régionale devait s’aggraver, nous sommes également prêts à évacuer des Canadiens du Liban au besoin. Des centaines de membres des Forces armées canadiennes sont également cantonnés dans la région, et un quartier général de la Force opérationnelle a été établi à Chypre. Le Canada continuera de préconiser l’adoption d’une solution fondée sur deux États, afin qu’Israël et la Palestine puissent vivre en paix de façon durable.

2.     L'Europe

En Ukraine, des membres des forces armées ukrainiennes continuent de se battre pour la liberté de leur pays face à la guerre illégale et non provoquée menée par la Russie. L’Ukraine n’a pas demandé cette guerre.

L’Ukraine n’a pas provoqué cette guerre, mais elle doit la gagner.

(Applaudissements)

Afin de renforcer la position de l’Ukraine sur le champ de bataille, notre pays, comme de nombreux pays aux vues similaires, a apporté d’importantes contributions sous forme d’aide militaire à l’Ukraine et d’autres aides financières dont le pays aura besoin pour l’emporter, allant des chars aux véhicules blindés, sans oublier les obusiers et les munitions. Depuis 2015, nous avons également la chance de participer à une initiative visant à former les militaires ukrainiens.

J’ai eu l’incroyable honneur de me rendre au Royaume‑Uni pour visiter le Camp (inaudible) où des membres des Forces armées canadiennes travaillent aux côtés de leurs homologues britanniques pour entraîner les soldats ukrainiens afin qu’ils soient mieux préparés à survivre aux rigueurs et aux risques du champ de bataille. L’interaction entre les membres de nos forces armées et ces citoyens ukrainiens a été une source d’inspiration. Elle nous rappelle à tous l’importance de continuer à offrir cette aide militaire pour permettre à l’Ukraine de se protéger par tous les moyens possibles.

Outre cette aide à l’instruction, par exemple, nous fournissons également à l’Ukraine des systèmes destinés à protéger le pays contre les cyberactivités hostiles, lesquelles constituent un nouveau front sur le champ de bataille. Le Canada transmet régulièrement des renseignements avec l’Ukraine, y compris de l’information sur les cybermenaces. Comme bien des personnes ici présentes ne le savent que trop bien, le cyberdomaine est devenu un important champ de bataille dans ce conflit, et nous apportons des contributions essentielles pour assurer le succès de l’Ukraine, et nous poursuivrons en ce sens.

Certes, l’Ukraine accomplit des progrès, mais elle a toujours besoin de notre collaboration et de notre soutien continu. Comme l’a affirmé le secrétaire général de l’OTAN, Jens Stoltenberg, « nous payons tous le prix de la guerre menée par la Russie contre l’Ukraine, mais pour beaucoup d’entre nous, il s’agit d’argent et de matériel. Pour les Ukrainiens, le prix à payer est celui du sang. » Comme l’a mentionné Peter, « si nous laissons Poutine gagner, il nous en coûtera beaucoup plus cher pendant bien des années à venir. »

Nous devons rester solidaires de l’Ukraine aussi longtemps qu’il le faudra et par tous les moyens nécessaires, et c’est ce que nous ferons. En tant que membre fondateur de l’OTAN, notre engagement à l’égard de la défense collective est inébranlable, et il le sera toujours. Le Canada fait plus que doubler sa présence militaire sur le flanc oriental de l’Alliance en déployant jusqu’à 2 200 militaires en permanence dans le cadre de l’opération REASSURANCE en Lettonie.

Comme beaucoup d’entre vous le savent, le Canada échange également des cyberdonnées essentielles avec ses Alliés de l’OTAN, notamment la Lettonie, où nous avons affecté du personnel civil et militaire pour contribuer à protéger les réseaux indispensables. Mais nous savons qu’il faut en faire davantage. Même si nous sommes de l’autre côté de l’Atlantique, nous ne nous berçons pas d’illusions. La sécurité en Europe va de pair avec la sécurité du Canada. Compte tenu des menaces auxquelles nous faisons face à l’heure actuelle, nous croyons que l’Alliance de l’OTAN et ce partenariat sont plus importants que jamais. Je tiens également à souligner que le Canada doit redoubler d’efforts et qu’il le fera.

3.     Indo-Pacifique

Nous avons également beaucoup de travail à accomplir dans l’Indopacifique. En tant que pays baigné par le Pacifique, le Canada a tout intérêt à maintenir une région indopacifique à la fois libre, ouverte et inclusive, et en particulier, à maintenir la liberté de navigation dans les voies d’eau internationales. Nous savons que la participation du Canada doit passer d’une présence sporadique dans la région à une présence fiable et constante.

C’est pour cette raison justement que nous déployons d’autres navires, aéronefs et effectifs dans la région. En 2023, le Canada a déployé pour la première fois trois navires de guerre dans l’Indopacifique. Là-bas, ils ont réalisé des exercices avec nos alliés et nos partenaires, entre autres, les États-Unis, la Corée du Sud, le Japon, l’Australie et la Nouvelle-Zélande. Je suis fier d’affirmer que ce navire de guerre supplémentaire provient d’ici même, à Halifax. Qu’il s’agisse de surveiller l’application des sanctions des Nations Unies contre la Corée du Nord ou de naviguer dans les eaux internationales du détroit de Taïwan, les partenariats importent.

Ce forum contribue à établir et à maintenir ces partenariats. Dans le cadre de ses opérations dans l’Indopacifique, le Canada continuera de défendre les règles internationales et de s’engager de manière responsable. Nous nous attendons à ce que les autres nous emboîtent le pas. Malheureusement, je dois vous faire savoir qu’au cours des dernières semaines, nous avons assisté à des interceptions aériennes dangereuses menées par la République populaire de Chine. Le 16 octobre dernier, un avion de patrouille maritime canadien chargé de surveiller l’application des sanctions des Nations Unies contre la Corée du Nord a été intercepté imprudemment par un chasseur chinois qui s’est approché à moins de cinq mètres de notre appareil.

À peine quelques semaines plus tard, le 29 octobre, un hélicoptère maritime canadien a eu deux rencontres dangereuses avec des aéronefs chinois, dont l’un a lancé des fusées éclairantes directement devant notre hélicoptère. Ces agissements mettent tout un chacun à risque. Nous avons déjà fait part de nos préoccupations liées à de tels comportements. Nous continuerons de le faire et nous maintiendrons notre présence dans la région. Notre stratégie pour l’Indopacifique est claire : la Chine méprise de plus en plus les règles et les normes internationales.

Le Canada continuera de défier la Chine lorsque nous le croyons nécessaire, et nous coopérerons avec la Chine quand nous le devrons, afin de trouver des solutions à des enjeux mondiaux.

Le Canada a expliqué clairement son engagement envers nos partenaires dans la région. Par exemple, nous contribuons à la stabilité de la péninsule coréenne. Depuis la guerre de Corée, les Forces armées canadiennes servent continuellement en Corée par l’intermédiaire du Commandement des Nations Unies dans le but de promouvoir la paix dans la péninsule.

Aujourd’hui, je suis heureux de vous annoncer que le lieutenant-général Derek MacAulay, des Forces armées canadiennes, a été nommé prochain commandant adjoint du Commandement des Nations Unies en République de Corée. Il entrera officiellement en fonction prochainement. Ce n’est que la deuxième fois que le Canada a le privilège de participer à cet échelon-là. Nous croyons que la stratégie pour l’Indopacifique fait partie intégrante de la sécurité et de la prospérité de notre pays.

4.     Renforcer nos défenses à l'intérieur de nos frontières

Je tiens à rassurer nos alliés; nous continuerons de travailler avec tous nos alliés et partenaires aux vues similaires afin d’établir la liberté, l’ouverture et la stabilité dans la région. Ici même, au Canada, notre souveraineté dans l’Arctique est de plus en plus contestée par la Russie et la Chine. Il y a neuf mois à peine, le NORAD a joué un rôle essentiel lors d’un incident au cours duquel un ballon de surveillance à haute altitude de la Chine a violé la souveraineté de notre pays et de celle des États‑Unis. Cela nous rappelle à tous le rôle important que joue le NORAD pour assurer la sécurité de notre population. 

Comme l’a déclaré le président Biden lors de sa visite au Canada cette année, le NORAD est un symbole marquant de notre confiance mutuelle et de la confiance que nous avons à l’égard de nos capacités respectives. Je tiens à dire clairement à la délégation du Congrès des États‑Unis qui est parmi nous aujourd’hui que nous attachons une grande importance à la relation de défense inégalée entre le Canada et les États‑Unis, y compris – et surtout – par l’intermédiaire du NORAD.

Le Canada fait des investissements générationnels pour contribuer à la modernisation des capacités du NORAD. En fait, nous investissons plus de 38 millions de dollars au cours des deux prochaines décennies, mais nous reconnaissons que nous devons contribuer davantage. Nous commençons à voir ces investissements se concrétiser. Nous travaillons à l’élaboration d’un nouveau système de radar transhorizon dans l’Arctique qui améliorera la détection des menaces dans le Nord. Au début de l’année, notre gouvernement a annoncé l’acquisition de 88 avions de combat F‑35. Cela représente un investissement de 19 milliards de dollars qui, certains le diront sans doute, aurait dû être réalisé depuis longtemps, mais nous sommes en train de le faire.

Nous collaborons étroitement avec nos partenaires de l’Arctique en vue de moderniser notre infrastructure afin que ces derniers puissent accueillir des chasseurs à réaction de pointe. Nous nous efforçons de moderniser les Forces armées canadiennes. Nous poursuivons la mise en œuvre de notre politique de défense de 2017, Protection, Sécurité, Engagement, laquelle représente une augmentation de plus de 70 % de nos dépenses de défense. Une fois de plus, permettez-moi de vous rassurer : le Canada sait qu’il doit en faire davantage, car le monde a changé depuis 2017.

Le contexte de menace a pris beaucoup d’ampleur. C’est pourquoi nous devons aller de l’avant avec la mise à jour de notre politique de défense. Nous collaborons avec la population canadienne, l’industrie, nos alliés et nos partenaires pour nous assurer de bien faire les choses. Nous reconnaissons toutefois l’urgence d’apporter ces investissements, ainsi que la tâche qu’il nous revient d’accomplir ensemble. Nous mettons l’accent sur les capacités pouvant être mises au profit de la population canadienne et de nos alliances clés. Par exemple, nous savons que les capacités de frappe à longue portée seront essentielles à l’OTAN. Nous savons que les capacités de surveillance sous-marine et l’infrastructure de défense dans l’Arctique importent au NORAD.

Nous savons que les capacités d’aviation tactique sont essentielles aux interventions en cas d’urgence, ici au pays. Au cours des dernières semaines, j’ai eu l’occasion de rencontrer des représentants de l’industrie aérospatiale, des membres de l’Association des industries canadiennes de défense et de sécurité et d’autres partenaires de l’industrie, et d’autres partenaires de l’industrie, en vue de discuter de la mise à jour de la politique de la défense. J’ai entendu vos commentaires et je sais que vous avez besoin de clarté et de certitudes de notre part pour pouvoir nous prêter main-forte.

Même si nous investissons déjà dans d’importantes capacités militaires dans tous les domaines, je réitère que nous devons apporter des investissements supplémentaires, et que nous les apporterons. Nous savons que nous avons besoin de ressources pour réaliser nos aspirations et pendant que nous effectuons tout ce travail, nos effectifs demeurent notre priorité absolue. Voilà pourquoi nous donnons suite aux recommandations de la juge Arbour, afin de créer un changement de culture significatif au sein de nos forces armées.

À titre d’ambassadrice du Canada pour les femmes, la paix et la sécurité, Jacqueline O’Neil a affirmé, alors qu’elle recevait le Prix Vimy la semaine dernière, que « les groupes diversifiés prennent de meilleures décisions et quand les femmes participent, les résultats sont meilleurs. Nous parvenons à une véritable efficacité opérationnelle quand nous réduisons les angles morts relativement à la connaissance de la situation. L’inclusion importe. Le respect importe. »

Nous veillerons à mettre sur pied des Forces armées canadiennes à la fois inclusives et respectueuses de tous les hommes et de toutes les femmes qui servent. J’aimerais, si vous me le permettez, tout comme Peter l’a fait, saisir la présente occasion pour souhaiter la bienvenue à la cohorte du programme Peace with Women Fellowship de cette année qui, comme par le passé, prendra part aux discussions au cours de la fin de semaine. Bienvenue.

(Applaudissements)

Je désire aussi souhaiter chaleureusement la bienvenue à Irene Fallon, représentante spéciale du secrétaire général de l’OTAN pour les femmes, la paix et la sécurité.

5. Investir ici à Halifax

Enfin, si vous me le permettez, j’aimerais ajouter quelques mots au sujet de la ville qui nous accueille, la remarquable Halifax. À tous les Haligoniens – pas un mot facile à prononcer, en passant – sachez que votre ville constitue le cœur battant de la Défense au Canada. Il y a un peu plus d’une semaine, deux navires canadiens ont regagné leur port d’attache à Halifax après un mois de déploiement auprès de l’OTAN dans les eaux européennes.

Ce matin, j’ai eu l’occasion de rendre visite aux constructeurs navals œuvrant aux Chantiers maritimes Irving – à quelques kilomètres à peine de l’endroit où nous nous trouvons.

Les constructeurs navals d’Halifax ont déjà bâti et livré quatre nouveaux NPEA à la Marine, tandis que deux autres sont en cours de construction. Ils entameront bientôt la construction du premier de quinze nouveaux navires de guerre pour la Marine royale canadienne dans le cadre du projet de navires de combat canadiens.

Il s’agit de la plus vaste initiative de construction navale au Canada depuis la Seconde Guerre mondiale. On s’attend à ce que ce projet crée et maintienne 10 000 emplois sur une période de 25 ans et contribue à fournir à notre Marine des navires modernes et de pointe, bâtis ici-même au Canada, qui lui permettront de respecter ses engagements internationaux.

Annonce de la BFC Halifax

Tout près des Chantiers maritimes Irving, des milliers de militaires et d’employés civils se rendent au travail chaque jour à la Base des Forces canadiennes Halifax, qui abrite notre flotte de l’Atlantique et constitue la plus grande base militaire au Canada.

Elle nécessite toutefois de nouvelles installations pour répondre aux besoins croissants de notre personnel. J’ai aujourd’hui l’occasion d’annoncer à nouveau que nous irons de l’avant avec la construction d’un tout nouveau centre de formation d’une valeur de 188 millions de dollars ici-même à la BFC Halifax. Ce centre fournira aux membres des FAC l’expertise nécessaire pour combattre sur l’eau, sous l’eau et au-dessus de l’eau afin qu’ils soient prêts à se servir de notre future flotte de 15 navires de combat canadiens lorsque ceux-ci sortiront de la chaîne de production. Nous avons octroyé un contrat à EllisDon pour la conception de cette installation, et nous espérons qu’elle sera achevée d’ici 2029.

(Applaudissements)

Pour ceux et celles qui ne le savent pas, ce sont nos députés d’Halifax qui viennent d’applaudir. Il s’agit là de bonnes nouvelles pour Halifax, mais aussi pour la Marine. Ce sont aussi de bonnes nouvelles pour les Forces armées canadiennes; j’espère que l’arrivée de ces nouveaux navires leur démontre que nous sommes prêts à investir pour eux et à leur fournir de l’équipement de pointe.

Annonce de l'OTAN DIANA

Halifax est aussi au cœur d’un impressionnant réseau de recherche et d’innovation en matière de défense.

La ville abrite également l’installation de recherche pour la défense de l’Atlantique au Canada, qui fournit de l’expertise de calibre mondial dans des sphères comme la recherche en acoustique sous-marine, ainsi que plusieurs universités et un centre de technologie et d’innovation dans le domaine maritime.

Comme l’a annoncé l’an dernier ma prédécesseuse, la ministre Anand, Halifax accueillera aussi bientôt l’accélérateur d’innovation de défense pour l’Atlantique Nord, ou « DIANA », de l’OTAN.

Aujourd’hui, nous réalisons un investissement supplémentaire 26,6 millions de dollars sur six ans pour permettre l’ouverture et l’exploitation du bureau régional nord-américain de DIANA à Halifax. Cet investissement permettra au DIANA d’ouvrir ses portes à Halifax l’été prochain et garantira que nos innovateurs disposent de l’espace et du financement adéquats pour mettre au point des technologies utiles sur les plans militaire et civil. C’est bénéfique pour nos Forces armées canadiennes, et j’espère que ce le sera pour toutes nos initiatives.

Au printemps dernier, DIANA a lancé son tout premier appel de propositions. Je suis fier d’annoncer que le Canada se classe au deuxième rang pour le nombre de propositions soumises, soit 211, tout juste derrière les États-Unis. Nous savons qu’en stimulant l’innovation canadienne et en investissant dans notre infrastructure industrielle de défense, nous l’améliorerons et pourrons ainsi mieux appuyer les FAC et nos alliés. Comme la nature des conflits évolue, nous devrons innover et nous adapter en tout et partout : en mer comme sur terre, de même que dans les airs, dans l’espace et dans le cyberespace.  

Nous devons investir dans des technologies révolutionnaires, comme l’intelligence artificielle et l’informatique quantique. C’est précisément ce que DIANA nous permettra de faire à Halifax. Je profite de l’occasion pour saluer Andy Fillmore, qui représente la région et a grandement milité  pour que ce projet se concrétise. Le Canada est fier d’avoir pu l’appuyer. Nous continuerons de  réaliser des investissements majeurs à Halifax et partout au pays.

Conclusion

Je tiens à vous assurer tous et toutes que le Canada comprend bien qu’il lui incombe de continuer d’investir dans les Forces armées canadiennes pour garantir que celles-ci jouissent de la préparation, des ressources et de l’équipement nécessaires pour accomplir leur mission première : assurer la sécurité de notre pays. Tous ceux et celles qui joignent à nous à Halifax à l’occasion de cette remarquable conférence noteront que nous avons manifestement beaucoup de travail à faire. De telles conférences revêtent plus que jamais de l’importance.

Les menaces à la stabilité mondiale sont en hausse, et nous devons collaborer pour leur faire face. Nous devons apprendre les uns des autres, mettre nos expériences en commun :

  • Au Moyen-Orient,
  • En Europe,
  • Dans la région indopacifique,
  • En Amérique du Nord
  • Et partout dans le monde.

Nous devons redoubler d’efforts pour relever ces défis afin de préserver la paix et la prospérité pour la population.

Je suis persuadé qu’ensemble, nous saurons bâtir un monde plus sûr. Nous pouvons faire front commun contre ceux qui tentent d’engendrer le chaos et la division. Nous pouvons garantir que nos forces armées sont prêtes à faire face aux futures menaces.  Enfin, nous pouvons protéger et renforcer l’ordre international fondé sur des règles qui assure notre sécurité à tous.

Nous avons de toute évidence bien du travail à faire. C’est ainsi, chers délégués au Forum d’Halifax sur la sécurité internationale 2023, que j’ai, en tant que co-hôte, le privilège et le plaisir de vous céder officiellement la parole.

Mettons-nous au travail!

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