Enquêtes sur l’agent Orange à la Base Gagetown

L’agent Orange est un herbicide non homologué et un défoliant chimique qui a été créé par l’armée américaine dans les années 1960 pour le contrôle des broussailles et la gestion de la végétation. Durant trois jours en juin 1966 et quatre jours en juin 1967, l’agent Orange, l’agent Pourpre, l’agent Blanc et d’autres herbicides ont été pulvérisés par l’armée américaine à la Base de soutien de la 5e Division du Canada Gagetown afin d’évaluer leur efficacité pour la gestion de la végétation. Ces essais ont été effectués avec la permission du Canada et sont les seuls cas connus où l’agent Orange a été testé sur les propriétés des FAC.

Ces barils d’herbicides ont été transportés à la Base Gagetown par l’armée américaine, et les dossiers indiquent qu’ils sont retournés aux États-Unis avec l’armée américaine une fois les essais terminés en 1967. Bien qu’il n’y ait aucune preuve que les barils de l’agent Orange aient été éliminés à la Base Gagetown, la pratique courante à l’époque consistait à éliminer les déchets chimiques, y compris les herbicides, en les enfouissant dans des barils. Les pratiques environnementales ont beaucoup changé depuis, et tous ces anciens sites d’élimination sont entretenus conformément aux règlements et aux lignes directrices fédéraux en matière d’environnement. À ce jour, aucun baril d’agent Orange n’a été trouvé à la Base Gagetown.

Anciens sites d’élimination

Il y a cinq anciens sites d’élimination des déchets à la Base Gagetown : la décharge principale du chemin Shirley, la décharge des fûts, la décharge d’amiante, la décharge des conteneurs de produits chimiques et le site d’élimination des cendres. Tous ces sites ont été utilisés pour éliminer des barils d’herbicides, à l’exception du site d’élimination des cendres, qui a seulement été utilisé pour éliminer les cendres de l’ancienne centrale de chauffage de la Base Gagetown. À la suite de recherches sur les essais et l’utilisation d’herbicides à la Base Gagetown, on a déterminé que le pas de tir des chars était possiblement un ancien site d’élimination de barils. Cette zone a fait l’objet d’une enquête en 2005, et les résultats de cette enquête ont confirmé qu’aucun baril d’herbicides n’avait été trouvé sur le site.

Ces sites ont tous été fermés au milieu des années 1990 et ont été recouverts de terre fraîche pour former une barrière entre les matières contaminées et la surface. Le recouvrement permet de s’assurer que les précipitations s’écoulent le long de la surface de la couverture jusqu’aux fossés environnants, ce qui réduit le risque de migration de matières contaminées. Ces sites font actuellement l’objet d’une surveillance environnementale à long terme afin de s’assurer que les normes environnementales fédérales pour les sols, les eaux de surface et les eaux souterraines sont respectées. Le seul site qui n’a pas été recouvert était l’ancienne décharge de conteneurs de produits chimiques, qui a été excavée et assainie en 1984. Tous les barils trouvés à cet endroit ont été enlevés à ce moment-là, et aucun de ces barils ne portait de marques indiquant qu’ils contenaient de l’agent Orange.

Enquêtes sur l’agent Orange à la Base Gagetown

Depuis les années 1980, le MDN a mené des recherches approfondies sur l’utilisation et la mise à l’essai d’herbicides, y compris l’agent Orange, afin de mieux comprendre les circonstances et les effets de leur utilisation à la Base Gagetown.

Enquête sur les barils en août 2018

En juin 2018, un membre des FAC à la retraite a trouvé une nouvelle zone d’intérêt près de l’ancienne décharge du chemin Shirley. À la suite de la visite de ce site, un expert indépendant, MRS Management Ltd., en coentreprise avec Gemtec Consulting Engineers and Scientists Ltd., a mené une enquête approfondie concernant ce site en août 2018. La zone identifiée mesurait environ 223 hectares, soit environ 182 terrains de football canadiens, y compris les zones d’extrémité. L’enquête a commencé par un relevé aérien détaillé pour détecter les anomalies magnétiques qui auraient pu représenter des barils enfouis. Les résultats de ce relevé aérien ont permis de relever plusieurs anomalies métalliques enfouies au site nécessitant une enquête plus approfondie. Le relevé aérien a été suivi d’un relevé au sol, qui a nécessité l’utilisation de capteurs magnétiques pour déceler d’autres anomalies métalliques sous le sol. Cent cinq (105) anomalies ont été relevées et excavées manuellement dans le cadre du relevé au sol. Les objets trouvés à ces endroits étaient une boîte à munitions, de la ferraille, un câble, un crampon de 10 pouces, des fils et des tuyaux en acier, mais aucun baril n’a été trouvé. Ces résultats correspondent à ceux des enquêtes précédentes et confirment que cette zone n’est pas un ancien site d’élimination de barils et qu’aucun baril d’agent Orange n’a été trouvé à la Base Gagetown à ce jour.

Futures enquêtes

Les résultats de l’enquête d’août 2018 correspondent à ceux des études précédentes et confirment qu’il n’y a aucune preuve de barils d’agent Orange enfouis à la Base Gagetown. Par conséquent, nous n’avons aucun plan d’activités pour l’instant. Les résultats de cette enquête ont fourni une plus grande certitude au sujet de l’utilisation passée d’herbicides non homologués à la Base Gagetown, et ils seront utilisés pour éclairer les activités continues de surveillance et de gestion de l’environnement aux anciens sites d’élimination de barils et de déchets.

Enquête sur les herbicides en 2005-2007

En 2005, le MDN, de concert avec Anciens Combattants Canada, Santé Canada et d’autres ministères et organismes, a entrepris une enquête exhaustive afin de comprendre les risques pour la santé et l’environnement associés à l’utilisation passée d’herbicides homologués et non homologués à la Base Gagetown. La recherche pour cette enquête a été effectuée par des experts non gouvernementaux hautement qualifiés et a été examinée par des spécialistes indépendants dans le domaine. L’ensemble de cette enquête a été supervisée par le Dr Dennis Furlong, qui a été nommé coordonnateur indépendant de l’établissement des faits et de la liaison.

Cette enquête comportait une approche exhaustive afin de comprendre les essais et l’utilisation antérieurs d’herbicides à la Base Gagetown, et comportait plusieurs tâches d’établissement des faits, notamment :

Les résultats de cette enquête ont permis de conclure que, mis à part les deux essais effectués en 1966 et en 1967, tous les herbicides utilisés à la Base Gagetown étaient réglementés et utilisés conformément à tous les règlements fédéraux et provinciaux et aux politiques scientifiques de l’époque. De plus, même si les analyses du sol ont permis de déceler des concentrations de dioxines supérieures aux recommandations pour le sol canadien, d’autres analyses ont confirmé que ces concentrations ne posaient aucun risque pour la santé humaine. Des analyses d’échantillons d’eau ont confirmé que les eaux de surface et souterraines de la Base Gagetown n’ont jamais dépassé les recommandations du gouvernement en matière d’eau. Les résultats de l’analyse des tissus des poissons et des anodontes ont confirmé que les concentrations de dioxines étaient conformes ou inférieures aux limites réglementées pour les poissons et les anodontes d’autres endroits.

Dans le cadre de l’enquête sur les barils et des travaux d’excavation, 14 sites de la Base Gagetown ont fait l’objet d’une enquête entre 2005 et 2006. Pour ce faire, on a procédé à un relevé géophysique des sites pour déceler des anomalies métalliques qui auraient pu représenter des barils d’herbicides enfouis. Des anomalies métalliques ont été relevées à six sites et ont été excavées. On a seulement trouvé de la ferraille à ces endroits – aucun baril n’a été trouvé.

Les résultats des évaluations des risques pour la santé humaine ont permis de conclure que la plupart des gens qui vivaient et travaillaient à la Base Gagetown ou près de celle-ci ne risquaient pas d’être exposés aux herbicides. Ces résultats ont également indiqué que seules des populations particulières, y compris celles qui participent directement à l’application d’herbicides et au débroussaillage peu après l’application, étaient plus à risque de présenter des effets néfastes pour la santé. En guise d’indemnisation pour l’exposition possible à des herbicides américains non homologués entre 1966 et 1967, le gouvernement du Canada a versé aux personnes admissibles un paiement à titre gracieux non imposable de 20 000 $.

Étude sur l’utilisation d’herbicides à l’échelle du MDN en 2006

En 2006, Services publics et Approvisionnement Canada a retenu les services de Golder Associés Ltd. pour effectuer des recherches, organiser et analyser tous les renseignements disponibles sur l’utilisation des herbicides dans tous les emplacements du MDN au Canada. Cette étude visait à déterminer si l’agent Orange et d’autres herbicides américains non homologués avaient été testés dans d’autres sites des Forces armées canadiennes partout au Canada. Les résultats de cette étude ont confirmé que, bien que les herbicides 2,4,5-T et 2,4-D disponibles sur le marché aient été utilisés et entreposés à la BFC Chatham, à la BFC Gagetown, à la BFC Borden et à la Station des Forces canadiennes Carp, l’agent Orange et d’autres herbicides américains non homologués ont seulement été utilisés à la Base Gagetown. Des renseignements supplémentaires sur l’utilisation des herbicides ont été recueillis et examinés en 2011, et les résultats concordaient avec les constatations antérieures de l’enquête de 2006.

Produits connexes

Essais des herbicides à la BFC Gagetown de 1952 à nos jours

 

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