Commandement et contrôle pan-domaine (C2PD) Document de conception
Avant-propos

Le monde assiste à une résurgence de la concurrence stratégique, et les adversaires du Canada représentent un défi concerté, soutenu et dangereux pour l’ordre international fondé sur des règles dont dépendent la sécurité et la prospérité du pays. Le Canada ne peut plus compter sur la géographie pour assurer sa sécurité. En outre, l’environnement de sécurité mondial évolue en raison d’une multitude d’éléments perturbateurs tels que le changement climatique, la démographie et les technologies perturbatrices. Ces menaces sont sans précédent et représentent des défis uniques pour notre mode de vie. Le temps de la réflexion est terminé, nous devons maintenant agir.
Le concept d’emploi de la force pan-domaine (CEFPD) reconnaissait les impératifs de changement et décrivait les grandes façons dont les FAC doivent s’adapter et se transformer face à l’évolution de l’environnement de sécurité mondial. Nos plus proches alliés ont également compris que l’évolution du paysage des menaces exige une nouvelle approche pour rivaliser avec les adversaires, les contester et les vaincre. L’ensemble de l’Équipe de la Défense doit transformer son approche pour être complètement interopérable, dans tous les domaines des opérations militaires, avec nos plus proches alliés. L’interopérabilité au « jour zéro » au niveau du service n’est plus suffisante pour défendre efficacement l’intérêt national du Canada. La complexité et la nature intégrée de la synchronisation des effets dans tous les domaines nécessiteront un nouvel état d’esprit. Les opérations pan-domaine n’atteindront pas les objectifs fixés si les FAC mènent le C2 de la même manière qu’elles l’ont fait au cours des dernières décennies.
Le présent document de conception sur le commandement et le contrôle pan-domaine (C2PD) établit un cadre transformateur pour la façon dont les FAC mènent le C2 dans tous les domaines des opérations militaires afin de produire des effets cohérents et synchronisés. Les principaux aspects élaborés dans le présent document de conception comprennent : l’établissement d’une connaissance de la situation pan-domaine (CSPD), l’établissement d’un lien entre les capteurs et les sources et les effets par l’intermédiaire d’un décideur, l’habilitation d’opérations pan-domaine avec les partenaires de la sécurité nationale et l’habilitation d’une approche de campagne nationale pour la défense du Canada. L’aspect transformateur du C2 pan-domaine doit être complet et axé sur la fourniture d’un avantage décisionnel aux dirigeants des FAC. Pour atteindre ces objectifs, le C2PD doit être considéré comme une capacité composée de cinq éléments : les personnes, les processus, les structures, les données et la technologie. Les FAC doivent être en mesure de développer une capacité de C2PD efficace pour être en mesure de rivaliser avec les adversaires, de les contester, de les affronter et, si nécessaire, de les vaincre, faute de quoi elles risquent de ne plus être pertinentes pour les alliés. À court terme, la priorité sera de participer à l’expérimentation alliée relative au commandement et au contrôle interarmées combinés pan-domaine (C2ICPD), comme le projet Olympus dirigé par les États-Unis, afin d’aligner le développement de la capacité de C2PD et d’améliorer l’interopérabilité avec les États-Unis et d’autres alliés.
Par conséquent, les FAC, de concert avec leurs alliés, doivent relever le défi de plus en plus complexe du renforcement de la dissuasion et de la préparation à la concurrence à l’aide de capacités offensives démontrables et crédibles. Les FAC doivent adopter un état d’esprit plus proactif et délibéré afin de prévenir les conflits armés traditionnels de haute intensité tout en se préparant à gagner un tel conflit s’il devait se produire. Alors que les FAC s’adaptent à l’environnement opérationnel futur, le concept de C2PD fournit un cadre complet pour transformer notre approche du C2. Il met l’accent sur le leadership, la capacité d’adaptation, la pensée critique et la prise de risque calculée, tout en adoptant les avancées technologiques et l’évolution des processus. La réalisation de cette vision exige de profonds changements institutionnels dans l’ensemble de l’Équipe de la Défense, et cela est essentiel pour s’imposer dans un monde complexe et dangereux.
1. Sommaire
L’environnement de sécurité mondial est complexe et dangereux, caractérisé par la réémergence de la concurrence stratégique, la prolifération des technologies de pointe et l’évolution des menaces multidomaines. Les approches traditionnelles de commandement et de contrôle (C2) axées sur un domaine sont inadéquates pour relever ces défis en constante évolution. Le concept de commandement et de contrôle pan-domaine (C2PD) établit un cadre transformateur pour la façon dont les Forces armées canadiennes (FAC) mènent le C2 dans des environnements opérationnels complexes.
Objectif et facteurs
L’objectif du C2PD est de fournir un avantage décisionnel global, agile et axé sur les données et un avantage opérationnel. Le C2PD doit être interopérable avec les alliés dès le jour zéro d’une opération, afin de permettre aux FAC de s’imposer dans une ère de concurrence et de conflits perpétuels. Les principaux facteurs ayant une incidence sur ce changement sont les suivants :
- Évolution des menaces : Résurgence de la rivalité entre les grandes puissances, utilisation potentielle d’armes nucléaires, instabilité régionale et perturbations causées par des acteurs étatiques ou non étatiques qui remettent en question l’ordre international fondé sur des règles.
- Espace de combat multidomaines : Adversaires contestant tous les domaines (maritime, terrestre, aérien, spatial, cyberespace et l’environnement de l’information) avec des capacités avancées, exigeant des effets pan-domaine intégrés.
- Technologies émergentes : Diffusion rapide de technologies émergentes comme l’IA, les systèmes autonomes, les armes hypersoniques, l’informatique quantique et les capacités de neutralisation spatiale parmi les acteurs étatiques et non étatiques.
- Interopérabilité avec les alliés : Maintenir la pertinence et l’intégration transparente avec les alliés qui élaborent des concepts de C2 similaires.
Approche conceptuelle
Le C2PD vise à transcender l’approche historique des opérations axée sur un domaine et cloisonnée et à adopter une approche plus globale et synchronisée pour produire des effets militaires à l’appui du gouvernement du Canada (GC). Les principes clés sont les suivants :
- Cycle décisionnel : Le cycle décision-action pan-domaine permettra aux FAC de détecter, de comprendre, de décider et de prendre des mesures conscientes en permanence. Cela exige de tirer parti des données, de la technologie et des décideurs pour offrir un avantage décisionnel et une initiative opérationnelle aux FAC.
- Environnement d’information : Tirer parti d’un environnement d’information fondamental favorise l’efficacité et l’évolutivité. En assurant un accès complet aux données, il soutient la prise de décisions éclairées et la planification stratégique, essentielles au maintien de l’avantage opérationnel dans un paysage multidomaines complexe.
- Éléments : Le C2PD comprend cinq éléments interdépendants : les personnes, les processus, les structures, les données et la technologie, qui doivent collectivement progresser pour soutenir l’interopérabilité de C2 et l’agilité de C2 dans un état d’esprit qui favorise la prise de risques calculés.
- Association homme-machine : Les processus et les structures doivent évoluer pour permettre une plus grande automatisation en tirant parti des méthodes d’intelligence artificielle (IA) et d’apprentissage automatique (AA) afin d’augmenter la cognition humaine, de donner un sens aux vastes données et de soutenir la prise de décision.
Conséquences
La réalisation de la vision du C2PD nécessite un profond changement institutionnel dans l’ensemble de l’Équipe de la Défense :
- Changement d’état d’esprit : La mise en œuvre du C2PD nécessite un profond changement culturel dans la façon dont nous envisageons une capacité de C2 intégrée non limitée par des contraintes de domaine, en mettant l’accent sur le leadership, la capacité d’adaptation, la pensée critique, la volonté de prendre des risques calculés et l’autonomisation à tous les niveaux.
- Évolution des processus : Les processus existants doivent être mis à jour et de nouveaux doivent être créés pour prendre en charge les opérations pan-domaine et tirer parti de l’automatisation (y compris de l’IA, de l’AA et de l’analyse avancée).
Développement des capacités : Le C2PD sera un pilier du concept de commandement de la Force, une structure fondamentale du Centre des opérations et du renseignement de la Défense nationale (CORDN) et guidera les programmes et les initiatives de capacité connexes. - Partenariats : Il est crucial d’assurer l’interopérabilité de C2 avec les alliés et les partenaires de la sécurité nationale, et donc de s’aligner sur des concepts tels que le commandement et le contrôle interarmées combinés pan-domaine (C2ICPD) des États-Unis, l’intégration multidomaines (IMD) du Royaume-Uni et le concept d’opérations multidomaines (OMD) de l’OTAN.
Le concept de C2PD fournit un cadre pour transformer le C2 des FAC afin de relever les défis de l’environnement opérationnel futur. Il favorise l’agilité, l’intégration, la résilience et l’avantage décisionnel grâce à une prise de décision axée sur les données et la technologie et l’avantage opérationnel grâce aux effets intégrés.
2. Objectif
L’objectif du présent document est d’établir un cadre conceptuel qui redéfinit la façon dont les FAC exécutent le C2 dans l’ensemble de l’environnement opérationnel pan-domaine. Ce cadre sera utilisé pour offrir un avantage décisionnel agile et fondé sur les données par rapport à nos adversaires et une interopérabilité crédible au jour zéro qui maintient la pertinence avec nos alliés et nos partenaires de la sécurité nationale.
Ce concept de C2PD influencera l’élaboration du concept de commandement de la Force, permettra de mettre en œuvre certains aspects du concept de Force de l’avenir des FAC et éclairera l’élaboration du concept des opérations pour le Centre d’opérations et de renseignement de la Défense nationale (CORDN). Il guidera également la façon dont nous réexaminons la doctrine et l’élaboration de nouveaux concepts, programmes, projets et initiatives liés au C2PD dans l’ensemble de la Force.
Le concept de C2PD appuie le concept d’emploi de la force pan-domaine (CEFPD) et s’aligne sur le plan de campagne numérique des FAC pour s’assurer de tirer parti des technologies actuelles et émergentes et des changements institutionnels qui les accompagnent. Ce concept est également aligné sur d’autres documents d’orientation stratégique clés des FAC, y compris le concept opérationnel de C2 du VCEMD, le concept opérationnel futur de renseignement, surveillance et reconnaissance (RSR) interarmées et la stratégie d’IA du MDN et des FAC. Il est prévu de l’aligner sur la prochaine Stratégie de transformation numérique du MDN et des FAC et le renouvellement de la Stratégie relative aux données du MDN et des FAC.
Enfin, ce concept est éclairé par nos alliés et partenaires qui élaborent rapidement leurs concepts de C2, tels que les États-Unis (C2ICPD), le programme d’IMD du Royaume-Uni et le concept d’OMD de l’OTAN.
Figure 1 - Version textuelle
Le C2PD est façonné par les menaces, aligné sur les stratégies de défense et éclairé par les alliés et les partenaires. La figure décrit graphiquement l'intersection du concept C2PD avec les moyens institutionnels et opérationnels.
Les FAC doivent être : « Des forces prêtes, qui ont suffisamment de militaires bien formés, motivés et appuyés, qui disposent de l’équipement adéquat dans les délais impartis et qui travaillent avec des infrastructures sécuritaires et efficaces; des forces résilientes, dont on assure le maintien en puissance durant les opérations aussi longtemps que nécessaire, qui peuvent exercer leurs activités dans les domaines terrestre, maritime, aérien, et spatial et dans le cyberdomaine, et qui font l’objet d’une transformation numérique et qui sont mises en réseau pour l’ère de l’information; et des forces pertinentes, qui apportent une contribution d’envergure là où ça compte pour le Canada, avec des capacités qui conviennent au type de contributions que nous devons apporter ».
3. Impératif de changement et problème

Opérations visant à dissuader et à vaincre : Dans un conflit de haute intensité, les FAC doivent être en mesure de mener des frappes coordonnées dans les domaines maritime, terrestre, aérien, spatial, ainsi que le domaine cyberspatial, et dans l’environnement de l’information. La fusion des données des capteurs à partir de plusieurs plateformes permettra d’avoir une compréhension globale de l’espace de combat. Cela permettra aux décideurs de déterminer rapidement les cibles, d’intégrer les tirs et d’évaluer les dommages causés au combat, afin de conserver l’initiative face aux adversaires.
Impératif de changement
La situation mondiale en matière de sécurité est complexe et dangereuse avec la résurgence de la concurrence stratégique et la multipolarité croissante du système international, où les États révisionnistes s’affirment de plus en plus et sont de plus en plus disposés à agir de manière agressive, et où même des groupes non étatiques peuvent perturber l’ordre international fondé sur des règles (OIFR). Les conflits en cours, ainsi que la prolifération croissante et l’utilisation potentielle accrue d’armes conventionnelles et nucléaires, ont créé un environnement de concurrence mondiale persistante auquel le Canada doit faire face.
La guerre entre la Russie et l’Ukraine continue de poser un risque géopolitique important, avec des répercussions sur la cohésion de l’OTAN, la posture de l’Alliance et des conséquences à long terme pour les chaînes d’approvisionnement mondiales en matière de défense. Le renforcement militaire de la Chine, les progrès technologiques et les différends commerciaux et les points de friction en cours ont donné lieu à des tensions géopolitiques. Taïwan demeure un point chaud important, comme le démontrent les récentes élections présidentielles taïwanaises et les ambitions continues de Beijing en ce qui concerne la réunification. La guerre entre Israël et le Hamas a exacerbé les tensions régionales au Moyen-Orient avec un risque d’escalade et d’extension du conflit à la mer Rouge, à l’Irak, à l’Iran, à la Syrie et au Liban. La Corée du Nord a multiplié les provocations, renonçant récemment à la réunification pacifique avec la Corée du Sud comme objectif politique clé, tandis que ses programmes nucléaires et de missiles balistiques se poursuivent sans relâche. À l’échelle nationale, les FAC doivent être en mesure d’affirmer et de défendre la souveraineté du Canada, en mettant l’accent sur l’Arctique, qui devient de plus en plus accessible et contesté en raison du changement climatique, comme l’a récemment souligné la politique de défense de 2024 : Notre Nord, fort et libre. À l’heure actuelle, les FAC n’ont pas la présence militaire et les capacités nécessaires pour réagir efficacement aux menaces et aux défis dans le Nord. L’augmentation de l’activité militaire dans la région, y compris la capacité des adversaires à projeter des forces aériennes, navales de surface et sous-marines, et des missiles, pose un défi pour maintenir l’Arctique en tant que zone coopérative et non militarisée.
Les menaces contre l’OIFR étaient traditionnellement liées aux domaines terrestre, aérien et maritime. Sur le nouveau champ de bataille, ces menaces ont englouti les domaines spatial et cyberspatial. Des infractions agressives dans ces domaines ont mené à des agressions contre le Canada et ses alliés. Nos adversaires mobilisent tous les instruments de la puissance nationale pour lancer un défi concerté et soutenu à la sécurité et à la prospérité du Canada. Malheureusement, les capacités de C2 actuelles des FAC ne sont pas en mesure de relever ces défis.
L’environnement opérationnel en évolution est dynamique et nécessite diverses combinaisons de capacités provenant de l’ensemble de l’industrie et de l’ensemble du gouvernement (diplomatie, information, armée, économie). Les FAC ne peuvent pas dissuader et vaincre l’agression de nos adversaires sans travailler en étroite collaboration avec nos alliés, nos partenaires de la sécurité nationale et l’ensemble de la société canadienne. Cela nécessite une collaboration fréquente avec les alliés et partenaires proches, au fur et à mesure que leurs concepts évoluent.
Les technologies numériques émergentes sont omniprésentes et accessibles, avec un seuil de coût et de complexité moindre. Leur adoption rapide par nos rivaux a réduit les avantages que nous avions en matière de capacités et de méthodes. Cette situation, associée à une croissance exponentielle des données et à des tensions géopolitiques de plus en plus complexes et variables, a contribué à créer un environnement opérationnel incertain et sujet à des changements rapides. En réponse, les alliés adoptent des politiques et des processus d’exécution agiles pour mettre en service de nouvelles capacités technologiques. Ils s’efforcent de s’assurer que les changements doctrinaux appropriés sont en place pour exécuter le C2 dans un environnement opérationnel pan-domaine. Malheureusement, les longs délais d’acquisition de nouvelles capacités par les FAC ont une incidence sur notre capacité à former et à déployer des forces capables d’opérer dans un environnement pan-domaine, ainsi que sur la capacité de ces forces à s’intégrer et à être interopérables avec nos alliés et nos partenaires.
Problème
Les FAC font face à un défi de taille pour s’adapter au paysage en évolution rapide de la guerre moderne et de la concurrence stratégique, en particulier dans le domaine du C2 pan-domaine. Les alliés et les adversaires s’adaptent et développent des capacités pour exécuter le C2 dans l’environnement opérationnel pan-domaine. Les lacunes actuelles des FAC en matière de capacités de C2, associées à l’incapacité de mettre en œuvre de nouvelles capacités en temps opportun, mettent en péril leur capacité à répondre aux menaces et à mener des missions de base avec effet intégré. Cela, à son tour, compromet la capacité des FAC à maintenir l’interopérabilité avec les partenaires de la sécurité nationale et les alliés.
Sans capacités de C2 suffisantes, nous ne pouvons pas représenter une menace crédible, ce qui nuit à notre capacité de dissuasion à l’égard d’adversaires potentiels. Si nous n’avons pas les capacités et les concepts opérationnels nécessaires pour nous opposer aux adversaires, nous ne sommes pas une menace et sommes donc incapables d’exercer une dissuasion.
Ce défi complexe nécessite de moderniser et d’augmenter les capacités de C2 existantes, d’utiliser les technologies émergentes et de repenser les processus et les structures afin de donner à notre personnel les moyens d’agir dans l’environnement opérationnel pan-domaine.
Les FAC se trouvent à un tournant. Soit les FAC modernisent leur capacité de commandement et de contrôle pour être en mesure de rivaliser avec les adversaires, de les contester, de les affronter et, au besoin, de les combattre dans un environnement opérationnel pan-domaine, soit elles risquent de ne plus être pertinentes pour les alliés et les Canadiens.
Vision
Des FAC qui sont pertinentes pour nos partenaires de la sécurité nationale, et une interopérabilité avec nos alliés au jour zéro, et l’avantage décisionnel et opérationnel sur nos adversaires.
4. Cadre conceptuel
Approche du C2PD

Soutien opérationnel : Les FAC doivent être en mesure de déployer du personnel, de l’équipement et des fournitures dans des emplacements avancés d’opérations. Au-delà des capacités de transport stratégique, cela nécessite une chaîne d’approvisionnement de la Défense (CAD) modernisée et des lignes de communication stratégiques (LCS) résilientes pour assurer des opérations soutenues. Les futurs systèmes d’information sur le maintien en puissance qui soutiennent la CAD et les LCS doivent être interopérables avec nos alliés, permettre la visibilité et l’état en temps réel, fournir des informations fiables issues des données et donner des moyens numériques aux praticiens du maintien en puissance, de manière à ce qu’une CSPD puisse être fournie aux dirigeants des FAC à tous les niveaux.
Le concept de C2PD fournit la base intellectuelle pour le C2 des opérations dans un environnement pan-domaine tel que décrit dans le CEFPD. Le CEFPD décrit comment les FAC doivent s’adapter pour dissuader et contrer les actions agressives des adversaires dans tous les domaines, grâce à une approche intégrée et pangouvernementale en collaboration avec les alliés et les partenaires. Il cherche à donner la priorité à l’investissement dans les technologies de pointe, à faire évoluer la planification et les processus de C2 et à adopter un état d’esprit de campagne axé sur la concurrence à long terme.
Le C2PD est axé sur la mission et informé des menaces pour s’assurer que les FAC demeurent pertinentes pour nos alliés et capables de protéger la sécurité et les intérêts nationaux du Canada. Le C2PD s’applique aux huit (8) missions de base des FAC, dans le cadre de contingences continentales, expéditionnaires et de cyberdéfense, dans tous les domaines, ainsi que dans l’environnement de l’information, et dans l’ensemble du spectre des conflits (y compris la guerre en dessous du seuil).
La réalisation de la vision nécessitera un changement dans la façon dont le C2 est mené pour les opérations. Cela comprend des innovations dans les technologies liées au C2, la modification et l’adaptation de nos processus, et le renouvellement structurel. Les grands aspects à prendre en compte dans l’approche du C2 pan-domaine sont les suivants :
- Établissement d’une connaissance de la situation pan-domaine (CSPD). La CSPD sera rendue possible par une myriade de capteurs et de systèmes permettant de comprendre la situation globale et l’image opérationnelle. La CSPD est établie par l’ingestion de données provenant de capteurs et de sources, et par une surveillance permanente en temps réel. La valeur des données est extraite au moyen de la conservation, de l’analyse et de la synthèse à l’aide de l’IA/AA, en fonction des besoins d’information essentiels, et orientée pour mieux éclairer les décisions. La CSPD comprend également la compréhension de nous-mêmes et de notre situation en évolution. Les plateformes, l’infrastructure, les systèmes de maintien en puissance et, éventuellement, les personnes des FAC devront déclarer automatiquement leur état, comme les munitions, le carburant, la santé du personnel, etc., afin de comprendre de quoi la force est capable, à tout moment, dans des environnements contestés.
- Relier les capteurs et les sources aux effets intégrés. Les applications de C2 doivent relier une myriade d’ensembles de données institutionnels et opérationnels provenant de capteurs et de sources aux décideurs pour permettre l’exécution des décisions du commandement. Cela comprend les fonctions de transmission des ordres, de traitement des données et d’échange et de publication des informations. Cela appuiera la production d’informations à partir des données afin d’éclairer les décideurs et de fournir ainsi une orientation pour obtenir des effets intégrés. En se fondant sur une compréhension globale de l’environnement opérationnel, les décideurs seront en mesure de prendre des décisions fondées sur des données probantes, à la vitesse de la pertinence, afin de dicter le tempo aux adversaires et de maintenir l’initiative.
- Stimuler l’intégration et les partenariats. L’environnement opérationnel en constante évolution remet en question les notions traditionnelles de relations de soutien et exige que le C2PD s’efforce de produire des effets indépendamment de l’environnement et de la plateforme. Les partenaires de la sécurité nationale sont importants, car les adversaires remettent en question les barrières traditionnelles entre la défense nationale, la sécurité nationale et la prospérité nationale. Au sein de l’Équipe de la Défense, les liens entre les FAC et le MDN devront également être renforcés. Ces tendances favoriseront une plus grande intégration au sein de la Défense et de l’ensemble du gouvernement.
- Permettre une approche de campagne. La concurrence omniprésente, ainsi que l’exigence de positionner la force et de façonner l’environnement avant les conflits, remettent en question notre approche traditionnelle des opérations. Bien que les approches traditionnelles de contributions à service unique commandées par d’autres nations demeurent valides, des campagnes nationales seront nécessaires pour garantir la réalisation des objectifs stratégiques du Canada. Ces campagnes devront s’harmoniser avec les campagnes régionales et mondiales existantes des principaux alliés ainsi qu’avec les objectifs du gouvernement du Canada (GC). Cette approche nécessitera un solide mécanisme d’évaluation, s’appuyant sur les vastes ensembles de données que les opérations exploiteront pour s’assurer de rester alignées sur les objectifs
L’élaboration de ces aspects aura des résultats directs dans la réalisation de la vision relative au concept de C2PD. Les FAC seront de plus en plus en mesure d’obtenir un avantage décisionnel par rapport à leurs adversaires, d’accroître leur valeur pour les alliés et d’améliorer leur capacité d’atteindre des objectifs nationaux.
« Notre dépendance croissante au cyberespace, à l’infonuagique et aux technologies interconnectées dans la vie quotidienne et la croissance économique complique considérablement la défense du Canada et des intérêts canadiens. »
Notre Nord, fort et libre
Principes du C2PD

Aide humanitaire et secours aux sinistrés : Lorsqu’une grande catastrophe naturelle survient, les FAC doivent déployer rapidement des forces pour fournir de l’aide et du soutien aux autorités civiles. L’agrégation des données provenant de satellites, de drones, de capteurs au sol et de rapports du personnel donne une image détaillée des infrastructures endommagées, des populations déplacées et des besoins en ressources. La communication transparente de l’image intégrée aux organismes civils permettra aux FAC d’établir l’ordre de priorité des efforts de secours et de les coordonner efficacement.
La réalisation du concept de C2PD sera une entreprise importante pour le MDN et les FAC. Les principes suivants seront utiles pour établir un état d’esprit opérationnel commun et une unité d’effort dans la poursuite de cette capacité :
- Interopérabilité de C2. Les FAC ne se battent pas seules et sont membres d’alliances et de partenariats qui sont essentiels à la sécurité nationale et aux intérêts du Canada. Pour permettre aux FAC d’agir de façon cohérente, efficace et efficiente pour atteindre des objectifs communs dans le cadre de ces efforts collectifs, l’interopérabilité est cruciale, en particulier en ce qui a trait à l’échange d’information et à la synchronisation des actions. Par ailleurs, notre réflexion sur l’interopérabilité doit évoluer en ce qui concerne le C2PD. Les processus, les structures et la technologie doivent tenir compte des priorités quant à la façon dont les points communs, la compatibilité ou l’interchangeabilité permettront le mieux d’échanger l’information pan-domaine au sein des FAC et avec les partenaires. De même, notre personnel doit posséder les compétences et l’état d’esprit appropriés pour faire le lien entre les différentes cultures organisationnelles, de sorte qu’une prise de conscience commune puisse être produite et que les actions puissent être coordonnées efficacement pour obtenir les effets intégrés souhaités.
- Intégration et harmonisation. Le C2PD exige une intégration beaucoup plus grande que celle à laquelle les FAC sont habituées. La complexité de l’environnement opérationnel exige que les FAC adoptent une approche opérationnelle intégrée et agissent délibérément en collaboration avec tous les ministères, alliés et partenaires. Cela permettra aux FAC de s’entraîner et de mener des exercices et des campagnes de manière plus efficace.
- Les modèles de C2 existants fondés sur une conception de l’interopérabilité qui s’appuie sur des éléments propres à un service ou à un domaine pour produire des effets devront évoluer pour tenir compte du fait qu’aucun service ou domaine n’est isolé des autres et qu’en fait ils se soutiennent les uns les autres et dépendent mutuellement les uns des autres.
- Agilité de C2. Les exigences traditionnelles des structures de C2 changent d’une mission à l’autre. La capacité d’anticiper, d’effectuer, de gérer ou d’exploiter les changements de circonstances est plus complexe dans un contexte pan-domaine. L’agilité de C2 est nécessaire pour utiliser les ressources des FAC de manière efficace et efficiente. Les structures de C2 de commandement de mission, y compris la délégation de pouvoirs, doivent être adaptées au contexte précis et à la gestion du combat en tant qu’élément de force de C2 évolutif et dispersé. Il n’y a pas d’approche universelle.
- Résilience cognitive. Un changement d’état d’esprit est nécessaire pour produire des effets intégrés dans tous les domaines afin de relever les défis posés par un environnement opérationnel beaucoup plus complexe. Le C2PD doit permettre une prise de décision éclairée dans un environnement riche en données et fonctionner dans un cycle de décision de plus en plus rapide. La cognition humaine et la capacité de prendre des décisions sont susceptibles d’être les facteurs limitatifs. Malgré cette réalité, la responsabilité incombera toujours aux décideurs humains. Le C2PD doit donc en tenir compte dans sa conception et sa mise en œuvre. De plus, sachant que les auteurs de menaces cibleront délibérément les processus cognitifs humains du personnel et des commandants pour en tirer profit, les processus cognitifs humains sont essentiels et doivent être protégés.
- Fiable et sécurisé. La cyberrésilience est une considération primordiale pour les capacités de C2PD, y compris l’infrastructure, les services de base et les plateformes (aéronefs, navires et véhicules, etc.) qui génèrent de plus en plus des quantités massives de données et dépendent du cyberespace. Les adversaires du Canada tenteront d’exploiter les vulnérabilités, ce qui souligne le besoin de confidentialité, d’intégrité et de disponibilité. Nos personnes, nos processus, nos structures, nos données et notre technologie doivent être fiables et sécurisés sur tous les réseaux, dans tous les niveaux de classification, à tous les points de terminaison physiques et logiques, et dans l’environnement de l’information et dans l’ensemble du spectre électromagnétique.
- Centralité des données. Les données et les informations ont toujours été nécessaires aux armées pour comprendre leur environnement. Le volume, la vitesse et la variété des données dans l’environnement pan-domaine ont augmenté de manière exponentielle ces dernières années, tout comme la technologie pour les exploiter. L’exploitation des données dépend de la façon dont elles sont régies et gérées, ainsi que d’un changement d’état d’esprit pour considérer et traiter les données comme un actif commun et stratégique essentiel au succès de la mission et à la préparation opérationnelle. Les données elles-mêmes sont une ressource nationale et militaire importante qui doit être protégée et exploitée. Elles doivent être accessibles, sécurisées, exactes, gérées de manière éthique et échangées pour favoriser la prise de décisions éclairées.
- Expérimentation et innovation. Le passage requis au C2PD est motivé par le caractère évolutif de la guerre moderne, et le MDN et les FAC doivent être prêts à adopter les capacités nécessaires pour permettre la mise en œuvre efficace du C2PD. Pour ce faire, les leçons retenues, les simulations et l’expérimentation doivent être intégrées dans le développement des capacités afin de tirer parti des innovations du gouvernement, du secteur privé et du milieu universitaire et d’une volonté de prendre des risques calculés.
En adoptant ces principes, en remettant en question les conventions existantes et en adoptant de nouvelles approches, le MDN et les FAC peuvent devancer leurs adversaires et s’assurer que nos forces sont équipées des outils et des systèmes les plus efficaces pour s’adapter au caractère en constante évolution des conflits.
Concept de base : définition du C2PD
Le concept du C2PD consiste à obtenir un avantage par rapport à nos adversaires grâce à l’optimisation du cycle de décision Détecter, Comprendre, Décider, Agir (DCDA). Ce concept nécessite des personnes habilitées, des processus agiles, des structures résilientes et une technologie d’aide à la décision diversifiée, qui permettront de tirer parti rapidement des données. Collectivement, ces éléments soutiennent l’interopérabilité avec les alliés et les effets intégrés dans tous les domaines. L’évolution de ces cinq (5) éléments est à la base du concept de C2PD.

Figure 2 - Version textuelle
Connecter les sources et les capteurs pour obtenir des effets intégrés à l’aide du cycle de décision DCDA. La figure décrit graphiquement les interrelations entre les décideurs, les objectifs, le C2PD en tant que capacité, et l'avantage informationnel.
Pour comprendre la fonction de C2, il est essentiel de savoir qu’il s’agit à la fois d’une action et d’une capacité. C’est une action qui se manifeste dans la planification, la préparation, l’exécution, l’évaluation et l’adaptation des opérations.
Le C2 est l’endroit où un décideur, un commandant ou un état-major évalue, décrit et dirige les actions nécessaires pour réaliser la mission. Il s’agit également d’une capacité qui comporte cinq éléments : les personnes, les processus, les structures, les données et la technologie. Comme toute autre capacité, elle doit être gérée, développée, générée et maintenue. Cette dualité doit être comprise afin de tracer la voie à suivre pour opérationnaliser le concept de C2PD et une force capable de l’employer. Ces deux aspects sont explorés dans les sections suivantes :
5. Le C2 en tant qu’action : cycle décision-action pan-domaine

Figure 3 - Version textuelle
Cycle de décision. La figure décrit graphiquement le cycle Détecter, Comprendre, Décider, Agir au cœur de l'avantage décisionnel.
Détecter, Comprendre, Décider, Agir (DCDA) est au cœur de l’obtention de l’avantage décisionnel nécessaire pour atteindre les résultats de la mission des FAC. Dans sa forme la plus simple, un cycle de décision est simplement une séquence d’étapes ou d’activités utilisées par une personne ou une organisation pour prendre des décisions de manière reproductible.
Bien qu’il s’agisse d’un cycle séquentiel, chaque phase peut se produire simultanément et plusieurs cycles peuvent se produire simultanément dans l’environnement opérationnel. Ce cycle de décision (une évolution de la boucle Observer-Orienter-Décider-Agir adoptée par les FAC pour s’aligner sur nos alliés) entraîne des décisions et des actions disciplinées, intégrées et éclairées à l’échelle et à la vitesse voulues pour obtenir un avantage décisionnel et opérationnel. Les quatre (4) phases de DCDA sont les suivantes :
- Détecter. La phase Détecter est guidée par les exigences en matière de données des décideurs pour obtenir des informations sur l’environnement opérationnel. Cette phase est utilisée pour recueillir des données à partir de capteurs et de sources nécessaires pour comprendre l’évolution de la situation. La phase Détecter générera un volume de données si élevé qu’il est essentiel de les rendre accessibles, échangeables et disponibles pour soutenir la prise de décision dans l’ensemble de l’environnement opérationnel. Cela nécessitera des outils et une technologie numériques nouveaux et avancés, associés à des processus et des structures intégrés qui constituent le fondement de la CSPD. La phase Détecter est complète, persistante et continue. Ainsi, le reste du cycle de décision peut devoir être réévalué lorsque de nouvelles données indiquent un changement important dans la situation.
- Comprendre. La phase Comprendre implique la fusion, l’analyse et la synthèse des données et des informations détectées dans les connaissances et la compréhension pertinentes de l’environnement opérationnel. Il s’agit notamment de donner un sens aux données et d’évaluer les mesures déjà prises. Compte tenu du volume, de la variété et de la rapidité des données entrantes provenant de l’ensemble de l’environnement opérationnel intégré, des outils et une technologie numériques seront nécessaires pour faciliter la phase Comprendre, ainsi que des personnes, des structures et des processus qui garantissent que la bonne information est communiquée aux bons décideurs en temps opportun (avantage de l’information). Ces outils et applications comprendront l’utilisation de technologies de pointe (y compris l’intelligence artificielle, l’apprentissage machine, l’automatisation numérique, etc.), permettant aux décideurs d’obtenir des informations et une visibilité accrue de l’environnement opérationnel, de l’adversaire et des situations amicales. La phase Comprendre fournit une vue complète de l’environnement pan-domaine permettant une meilleure compréhension et prise de décision.
- Décider. Les décideurs humains continueront d’être au cœur de la phase Décider et seront de plus en plus activés par une technologie comme l’IA qui soutiendra les processus de planification grâce à des méthodes telles que l’élaboration rapide de plans d’action et l’évaluation des plans d’action. De même, les processus d’aide à la décision tireront parti de l’IA, de la simulation, de la visualisation et des méthodologies de pensée critique telles que le jeu de guerre et l’analyse alternative pour surmonter les biais et utiliser au mieux les données collectées. Aidée par la technologie et les structures qui soutiennent la prise de décision déléguée de manière appropriée, la phase Décider produira rapidement des décisions opportunes et fondées sur des données probantes (avantage décisionnel), réduisant ainsi le décalage entre Sens et Action.
- Agir. La phase Agir permet aux décideurs de diffuser des directives ou des ordres et de prendre des mesures conscientes pour obtenir les effets qui mènent aux objectifs et aux résultats souhaités (avantage opérationnel) ou qui y contribuent. Les décisions et les actions subséquentes (paires humain et personne-machine) ont une incidence sur l’environnement opérationnel et génèrent des données et des renseignements supplémentaires à réévaluer. L’évaluation est un processus continu qui a lieu à tous les niveaux et comprend des mesures du rendement et des mesures de l’efficacité qui évaluent les résultats des missions, les dommages de combat, les tâches et les effets, ce qui déclenche une autre itération du cycle décision-agir.

Défense continentale : Les FAC doivent travailler en étroite collaboration avec les États-Unis et d’autres alliés pour défendre l’Amérique du Nord contre les menaces comme les aéronefs, les missiles de croisière et les armes hypersoniques. L’intégration des données des radars d’alerte précoce, des satellites et d’autres capteurs à travers le continent fournira une image unifiée de l’espace aérien. Cela permettra de prendre rapidement des décisions et de coordonner les interventions pour protéger le Canada et l’Amérique du Nord.
« Pour nous préparer à répondre à des incursions plus rapides et plus difficiles à détecter, nous augmenterons la vitesse de notre prise de décision opérationnelle, en tirant parti des progrès de l’infonuagique, de l’intelligence artificielle et de l’apprentissage automatique. »
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6. C2 en tant que capacité : composantes
C2 en tant que capacité est composé de cinq composantes : les personnes, les processus, les structures, les données et la technologie. Une capacité C2PD efficace doit faire face aux complexités de ces composantes dans l’environnement opérationnel contemporain et prendre en compte les aspects transversaux de l’interopérabilité de C2 et de l’agilité de C2
Interopérabilité de C2 et agilité de C2
Comme le Canada fonctionne rarement seul, l’interopérabilité est une exigence essentielle de la plupart des capacités. Le C2 ne fait pas exception, et l’objectif des FAC est d’atteindre le plus haut niveau d’interopérabilité possible avec les alliés et les partenaires clés, de sorte que les données et les informations essentielles puissent être communiquées de manière transparente avant le premier jour du conflit afin d’atteindre une compréhension commune et une unité d’effort dès le départ.
Les missions et les opérations existent sur un spectre de complexité avec des contextes et des exigences différents. Pour être aussi efficaces que possible face à cette réalité, les FAC ont besoin de plus qu’une approche universelle de C2. Au lieu de cela, les composantes d’un C2PD doivent être capables de s’adapter aux changements de l’environnement et d’être en mesure de fonctionner dans des conditions dégradantes et de s’en remettre..
Les FAC doivent également être en mesure d’utiliser différentes approches de C2, d’agir en temps opportun, de maintenir l’efficacité dans un éventail de tâches et d’être en mesure d’effectuer de nouvelles choses (p. ex., prendre de l’expansion, passer des contrats et partager des tâches avec les partenaires de la coalition).
Le changement et l’incertitude sont les caractéristiques dominantes de l’environnement opérationnel contemporain et d’une organisation mieux à même d’utiliser son cycle SDDA pour anticiper, réaliser avec succès, faire face et/ou exploiter les changements qui auront un avantage concurrentiel. Pour être efficace dans l’environnement opérationnel contemporain, le C2 en tant que capacité doit être agile.
Avec la mise à l’échelle de l’interopérabilité entre la compatibilité et les points communs, et se manifestant différemment entre les composantes, les considérations clés pour les personnes, les processus, les structures, les données et la technologie sont mises en évidence dans les sections suivantes.

Figure 4 - Version textuelle
Composantes de C2PD. La figure décrit graphiquement les composantes de la capacité C2PD et son rôle dans l'établissement de l'interopérabilité C2 et l'agilité C2.

Cyberdéfense : À mesure que la menace des cyberattaques augmente, les FAC doivent défendre leurs propres réseaux et infrastructures essentielles. La collecte et l’analyse de grandes quantités de données sur le trafic réseau, de renseignements sur les menaces et de renseignements sur la vulnérabilité permettront aux FAC de détecter, d’attribuer, de répondre aux cybermenaces en temps réel, de garder une longueur d’avance sur les adversaires et de protéger les systèmes vitaux.
Les personnes
L’adoption de C2PD exige que les membres de l’Équipe de la Défense deviennent des catalyseurs essentiels d’un écosystème de C2 sophistiqué et interconnecté qui s’étend aux domaines maritime, terrestre, aérien, spatial et cyberespace, ainsi qu’à l’environnement de l’information. Le personnel des FAC et le système doivent également s’intégrer aux partenaires multinationaux, aux alliés et à d’autres éléments du gouvernement canadien. Ce paradigme met un accent sans précédent sur les capacités cognitives, techniques et collaboratives des membres des FAC, les positionnant comme l’élément central de l’exécution efficace de C2 dans un environnement pan-domaine.
Le concept de C2PD nécessite un changement profond dans la mentalité opérationnelle et l’orientation stratégique. Ce changement souligne la primauté du capital humain, reconnaissant que l’efficacité de C2PD dépend intrinsèquement de la capacité et de la volonté des dirigeants et des membres des FAC à tous les niveaux de changer. Le C2PD ne repose pas seulement sur les progrès technologiquesmais, plus important encore, sur le leadership, l’adaptabilité, la compétence, la confiance, le respect et l’autonomisation des personnes au sein de l’organisation. Le personnel des FAC doit s’entraîner et fonctionner avec une perspective pandomaine par défaut.
Les FAC doivent doter leurs commandants des compétences « générales » nécessaires pour fonctionner efficacement dans l’environnement opérationnel moderne, y compris la pensée systémique, la collaboration, l’adaptabilité et l’empathie. Sans ces compétences, la défense ne peut pas produire de commandants militaires qui comprennent les complexités des OMD et, à son tour, la défense ne sera pas en mesure d’opérer efficacement contre nos adversaires. Le personnel des FAC doit adopter un état d’esprit agile et adaptatif qui tire parti d’un large éventail de connaissances, de compétences et de pensée critique pour naviguer dans ces divers degrés de complexité.
Changement d’état d’esprit : La mise en œuvre de C2PD nécessite un profond changement culturel, mettant l’accent sur le leadership, l’adaptabilité, la pensée critique, la volonté de prendre des risques calculés et l’autonomisation à tous les niveaux.
Les processus
Les processus sont une série d’actions ou d’étapes, généralement prises dans l’ordre, par laquelle les différentes parties du cycle de décision sont réalisées. Ils peuvent être conçus de diverses manières pour soutenir les décideurs par l’échange d’informations grâce à la liaison, à la coordination, à la collaboration, à la synchronisation et à l’intégration des ressources, des capacités, des activités et des effets.
Les processus comprennent les étapes pour gérer des entrées précises et fiables, effectuer des analyses et produire des résultats pertinents. La création de sens soutient la cognition, la perspicacité et le raisonnement humains, et pour s’assurer que les résultats sont opportuns, valides et pertinents, s’étendent et se contractent au rythme des opérations. L’automatisation des processus et des flux de travail jouera un rôle clé dans le développement d’informations à l’appui de la compréhension, de la prise de décision et des actions partagées.
Les processus existants, tels que ceux associés aux campagnes, au ciblage, au renseignement et aux opérations, doivent être mis à jour et de nouveaux processus doivent être créés et exercés pour exécuter le C2PD. Alors que les processus traditionnels incluent déjà les processus humains, personne-machine et machine à machine, l’exploitation dans un environnement pan-domaine entraîne une demande pour une plus grande automatisation et l’adoption d’une équipe personne-machine.
Évolution des processus : Les processus existants doivent être mis à jour et de nouveaux processus doivent être créés pour prendre en charge les opérations pan-domaine, en tirant parti de l’automatisation, de l’intelligence artificielle, de l’apprentissage machine et de l’analyse avancée.

Patrouille de souveraineté dans l’Arctique : Alors que le changement climatique ouvre la voie à l’Arctique, les FAC doivent surveiller la région pour y voir les activités accrues des adversaires. Les capteurs dans les domaines aérien, terrestre, maritime et spatial recueilleront de grandes quantités de données sur les conditions météorologiques, l’état des glaces, les mouvements des navires et l’activité de l’espace aérien. L’intégration et l’analyse de données en temps réel permettront aux décideurs d’avoir une compréhension approfondie de l’environnement opérationnel afin de coordonner les interventions et d’affirmer la souveraineté du Canada.
Les structures
Alors que les structures comprennent les bâtiments, les espaces de travail et les installations où les actions de C2 ont physiquement lieu, un accent supplémentaire dans le cadre du C2PD sont les structures intangibles qui régissent les interactions et la prise de décision. Les domaines d’intérêt comprennent les politiques, les pouvoirs, les hiérarchies organisationnelles, les regroupements, les relations et les droits décisionnels délégués.
Les FAC sont confrontées à l’impératif de faire évoluer leurs structures de C2 et leurs systèmes de soutien pour relever les défis de la planification, de l’exécution, de l’évaluation et de l’adaptation des opérations militaires dans un environnement pan-domaine. Aucune situation n’exigera la même structure de C2, ils devront donc être conçus en fonction des facteurs pertinents : si l’opération est continentale, expéditionnaire ou une cyberopération; un paysage des menaces; s’il s’agit d’une construction d’alliance; qui sont les commandants appuyés ou de soutien; et quels sont les objectifs stratégiques et opérationnels. Il s’agit notamment de déterminer le niveau approprié de décentralisation des pouvoirs.
Le Centre d’opérations et de renseignement de la Défense nationale (CORDN) représente l’incarnation physique du C2PD et sert de noyau pour l’intégration du renseignement et des activités opérationnelles, permettant une prise de décision efficace et judicieuse dans des environnements opérationnels complexes aux niveaux stratégique et opérationnel. Cependant, le C2PD en tant que concept ne se termine pas avec le CORDN. Sa manifestation doit également exister dans les forces opérationnelles interarmées et les éléments de commandement et de soutien nationaux des FAC, ainsi que dans les divers centres d’opérations des FAC.
Ces structures exigeront l’élimination des silos organisationnels et fonctionnels. Les structures physiques, d’autorité et hiérarchiques devraient être souples et adaptées à l’évolution des situations et permettre la mise sur place d’équipes ponctuelles. L’élaboration continue de la doctrine et du concept devra tenir compte des exigences du C2PD.
Les données
Les données sont l’élément fondamental qui sous-tend la prise de décisions éclairées dans les opérations militaires. Les bonnes données doivent être mises à la disposition des bonnes personnes, au bon endroit, au bon moment. Les données de qualité doivent être intégrées, découvrables, communicables, accessibles, sécurisées, fiables et bien gérées.
Dans le cadre du C2PD, les données provenant de diverses sources auront une influence critique sur tous les décideurs. L’avènement et la prolifération des capteurs et des plateformes technologiques introduisent une pléthore d’ensembles de données qui n’étaient pas auparavant disponibles pour les FAC. La collecte, le traitement, le stockage, l’analyse et la diffusion de données avec de nouvelles capacités construites avec ces avancées technologiques transformeront considérablement notre dépendance à l’intuition, à la formation passée et à l’expérience opérationnelle pour la prise de décision.
Avec le déluge de données provenant de capteurs et de sources dans tous les domaines, il est essentiel de déterminer ce qui est pertinent, puis de le rendre exploitable pour une prise de décision judicieuse. Les techniques avancées d’intégration et de fusion des données – y compris l’intelligence artificielle, l’apprentissage machine, l’apprentissage profond, la virtualisation des données et l’analyse – peuvent aider à déceler les lacunes et à déterminer quelles données sont pertinentes à collecter et à gérer.
Les données seront continuellement recueillies, cataloguées et intégrées à des ensembles de données fondamentaux. En fin de compte, nos décisions et nos actions produiront encore plus de données qui doivent être gérées et utilisées pour des évaluations afin de déterminer si nous avons atteint les effets et les résultats intégrés souhaités. Des politiques, des procédures et des rôles/responsabilités clairs pour la gestion de la qualité, de la confidentialité et de la sécurité des données tout au long du cycle de vie sont essentiels.
Le MDN et les FAC effectuent actuellement une mise à jour de sa stratégie de données afin de se conformer aux nouvelles lignes directrices émises par le Secrétariat du Conseil du Trésor et nos partenaires internationaux, ainsi qu’aux besoins opérationnels immédiats des FAC en ce qui concerne les données. Les principaux piliers sont :
- Habiliter et outiller l’Équipe de la Défense;
- Gérer et gouverner les données dans le cadre d’une approche fondée sur la conception des données;
- Exploiter les données pour favoriser la prise de décisions judicieuses;
- Permettre à l’utilisateur de recevoir des services basés sur des données.
Les données doivent être comprises non seulement comme des chiffres bruts ou des faits, mais comme la pierre angulaire d’un continuum qui progresse vers l’information, la connaissance et, en fin de compte, la perspicacité. Ce continuum sous-tend le cycle décisionnel de SDDA.
« Le Canada bâtira une organisation axée sur les données capable de transformer ces données en information exploitable qui permettra une prise de décisions rapide et des réponses en temps quasi réel. Elles permettront également aux Forces armées canadiennes de maintenir leur interopérabilité avec nos alliés et partenaires les plus importants pour de nombreuses années à venir. »
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La technologie
Les progrès les plus récents et pertinents en matière d’infrastructure, de plateformes et d’applications apportent de nouveaux moyens pour activer le C2 des FAC. Les FAC doivent maintenir une approche tournée vers l’avenir, en balayant continuellement l’horizon à la recherche de nouvelles possibilités d’innover, d’adopter, d’adapter et d’améliorer.
Les FAC doivent améliorer l’interopérabilité du C2, tant à l’interne qu’avec les alliés. Pour ce faire, l’Équipe de la Défense doit concentrer et accélérer les efforts pour être interopérable avec le C2ICPD des États-Unis et l’environnement des partenaires de mission (EPM); devenir et rester conforme au réseau des missions fédérées (RMF) de l’OTAN; et accélérer l’adoption de l’informatique en nuage sécurisé (y compris l’informatique en nuage classifié). Cela se fera, en partie, par l’adoption hiérarchisée et stratégique de normes et de protocoles pertinents. Le cadre des FAC pour l’harmonisation et l’interopérabilité avec nos alliés est le Réseau de mission déployable canadien (RMDC).
L’informatique en nuage sécurisé est l’épine dorsale des services de base et d’intérêt général prenant en charge le C2PD. Il offre aux FAC des ressources informatiques évolutives et résilientes accessibles de partout dans le monde pour échanger des données entre les domaines opérationnels, facilitant la prise de décision rapide et brisant les silos existants.
Les alliés des FAC, en particulier les États-Unis, ont fait progresser leurs solutions infonuagiques de défense. Les FAC doivent être un suiveur attentif et s’assurer que leurs solutions de défense souveraines seront robustes et sûres, permettant l’interopérabilité du C2 au jour zéro avec nos alliés. Pour passer d’un modèle de sécurité axé sur le réseau, l’Équipe de la Défense intégrera diverses stratégies :
- La sécurité centrée sur les données (SCD) est un concept axé sur la protection directe des données, l’amélioration de l’interopérabilité et l’envoi sécurisé des informations. Elle complète la sécurité traditionnelle centrée sur le réseau en appliquant des contrôles d’accès basés sur des stratégies et des éléments clés tels que la découverte de données et la gestion des identités.
- Le concept zéro-confiance (ZC) intègre la protection des données et la sécurité du réseau dans un modèle unifié qui vérifie en permanence l’accès à toutes les ressources.
- La gestion des identités, des justificatifs d’identité et de l’accès (GIJIA) intègre les identités numériques et les contrôles d’accès pour permettre un accès sécurisé aux ressources critiques.
- Le contrôle d’accès basé sur les attributs (CABA) améliore la sécurité des données en permettant des contrôles d’accès granulaires basés sur les attributs de l’utilisateur et les facteurs contextuels.
Ensemble, la SCD, ZC, la GIJIA et le CABA forment un cadre de sécurité complet pour fonctionner dans un environnement de C2 pan-domaine. Collectivement, ces concepts (Figure 4) sont essentiels à la nouvelle stratégie d’adoption de l’informatique en nuage sécurisée des FAC et sont à la base de l’interopérabilité interne et externe.

Figure 5 - Version textuelle
Les stratégies centrées sur les données et de contrôle d’accès soutiennent la voie vers l’interopérabilité. La figure décrit graphiquement les fondations technologiques qui remplaceront la sécurité centrée sur le réseau.

Opérations spéciales : Les unités d’élite des FAC ont besoin du renseignement précis et urgent pour exécuter des missions délicates. La collecte et le traitement de données provenant de sources humaines, du renseignement d’origine électromagnétique et d’autres capteurs spécialisés fournissent aux décideurs des informations exploitables. Cela permettra aux opérateurs spéciaux de mener avec succès des raids, des sauvetages d’otages et d’autres opérations critiques.
Intelligence artificielle (IA) et apprentissage machine (AM)
La stratégie d’IA du MDN et des FAC définit l’IA comme « la capacité d’un ordinateur de faire des choses qui sont normalement associées à la connaissance humaine, comme le raisonnement, l’apprentissage et l’auto-amélioration ». L’AM est une branche de l’IA et de l’informatique qui se concentre sur l’utilisation de données et d’algorithmes pour permettre à l’IA d’imiter la façon dont les humains apprennent, améliorant progressivement sa précision. Bien que l’avantage de l’AM soit sa capacité à effectuer des analyses quantitatives sur de grands ensembles de données, l’efficacité de l’AM et de l’apprentissage profond dépend de l’accès à des données suffisantes, pertinentes et de hautes qualités. L’avantage décisionnel reposera de plus en plus sur l’accès et la capacité de traiter des données accablantes à l’aide de ces techniques. Les FAC doivent se défendre contre les auteurs de menaces ciblant la connaissance de l’IA en tentant de dégrader et d’endommager les sources, les services et les processus.La stratégie d’IA du MDN et des FAC reconnaît également les risques de l’IA et de l’AM, y compris la traçabilité moindre des décisions et une tendance à l’homogénéité de la pensée, des opinions et des commentaires. En considérant le cycle de décision de SDDA, l’IA augmente la capacité de permettre la prise de décision basée sur les données. Il n’y a pas de panacée en matière d’IA, et il faut comprendre qu’il existera de nombreuses solutions d’IA qui pourront automatiser des processus simples dans un contexte de C2 plus large.
L’IA peut être présente dans diverses fonctions telles que le renseignement, la logistique, les services de santé, les opérations, l’administration et la formation en augmentant la connaissance humaine. La mise à jour et l’amélioration continues seront essentielles à une utilisation responsable de l’IA.
Conclusion
Le système international évolue rapidement et la technologie évolue à un rythme accéléré. Cela exige un changement immédiat. Le concept d’emploi de la force pan-domaine (CEFPD) a jeté les bases pour comprendre le nouvel environnement opérationnel et a lancé l’évolution des FAC. Pour effectuer les changements exigés en opérant dans un environnement pan-domaine, les FAC doivent faire évoluer leur approche à l’égard du C2.
Le concept de C2PD donne l’impulsion nécessaire pour transformer la façon dont les FAC mènent le C2. Elle exige que les FAC apportent les changements nécessaires à leurs processus, à leurs structures et à leur technologie, tout en donnant plus de pouvoir à leurs employés afin que les données puissent être connectées en temps réel avec les décideurs pour prendre de meilleures décisions. L’environnement de sécurité d’une concurrence persistante avec un potentiel élevé de conflit exigera que les FAC positionnent leurs forces et harmonisent étroitement les cycles décisionnels avec les alliés, les partenaires et les intervenants afin d’atteindre avec succès les objectifs stratégiques. Cela nécessitera une approche intégrée qui sera de plus en plus indépendante du domaine.
Le C2PD considère le C2 comme une action et une capacité. À la base, le C2PD est basé sur le cycle de décision-action SDDA, qui est soutenu par les composants des personnes, des processus, des structures, des données et de la technologie. Il s’appuie sur une base de données acquises dans l’ensemble des environnements opérationnels et de maintien en puissance intégrés, pour inclure à la fois des données et des informations adverses et amicales. Soutenues par des technologies telles que l’AM et l’IA pour traiter, analyser et synthétiser, ces données permettent de prendre des décisions basées sur les données à la vitesse dictée par les circonstances.
Pour apporter les changements nécessaires, les FAC devront prendre des mesures délibérées dans l’ensemble des composantes Personnes, Processus, Données, Structures et Technologie. Il devra également coordonner les changements entre ces composantes de C2PD à mesure que toutes les activités et organisations militaires deviennent de plus en plus harmonisées. Ce processus de changement prendra du temps, cependant, il y a des mesures immédiates qui sont en cours et doivent être poursuivies de manière agressive. D’autres seront poursuivies dans le cadre du Plan de campagne numérique en vue d’une transformation numérique des FAC d’ici 2030.
Pour réaliser le changement requis, il est essentiel de cultiver un cadre de dirigeants « à l’esprit pan-domaine », en soulignant l’importance de favoriser une culture de leadership tournée vers l’avenir capable de relever les défis de la réalisation des effets militaires dans un environnement pan-domaine. Ces efforts soulignent l’impératif de s’adapter aux paysages technologiques en évolution et d’adopter un état d’esprit de campagne pour relever efficacement les défis des environnements de sécurité contemporains.
Le C2PD s’aligne bien sur les FAC avec les partenaires alliés, en particulier le C2ICPD des États-Unis, le programme d’IMD du Royaume-Uni et les efforts de l’OTAN en matière d’OMD. À court terme, la priorité sera de participer à l’expérimentation alliée relative au C2ICPD, comme le projet Olympus dirigé par les États-Unis, afin d’aligner le développement de la capacité de C2PD et d’améliorer l’interopérabilité avec les États-Unis et d’autres alliés.
Dans le contexte canadien, le C2PD doit également être un pilier du concept de commandement de la Force et une capacité fondamentale du CORDN. L’évolution du concept de C2PD permettra aux FAC de demeurer un partenaire de confiance et pertinent dans les opérations combinées. De plus, l’avantage opérationnel obtenu grâce à la prise de décisions fondées sur des données probantes permettra aux FAC de rivaliser, de contester, d’affronter et, au besoin, de vaincre des adversaires au combat.
Glossaire du C2PD
Action du C2 : Exercice de l’autorité et de la direction par un commandant désigné sur les forces affectées dans l’accomplissement de la mission de la Force. Les fonctions de commandement et de contrôle sont exercées par un ensemble de personnel, d’équipement, de communications, d’installations et de procédures utilisées par un commandant pour planifier, diriger, coordonner et contrôler les forces dans l’accomplissement de la mission.
Agilité du C2 : Capacité d’anticiper, d’effectuer, d’affronter et/ou d’exploiter les changements de circonstances. L’agilité du C2 permet aux entités d’utiliser les ressources dont elles disposent de manière efficace et efficiente en temps opportun.
Approche pangouvernementale : Une approche intégrée d’une situation qui intègre des instruments diplomatiques, économiques, militaires et d’information de la puissance nationale (BTD no 35242).
Approche pan-nationale : Une approche intégrée d’une situation qui intègre le gouvernement, le secteur privé, le milieu universitaire, la société civile, les communautés et les individus.
Avantage décisionnel : La capacité des commandants, fondée sur la supériorité de l’information et la connaissance de la situation, à prendre des décisions efficaces plus rapidement que leur adversaire, obtenant ainsi un avantage dans le tempo, la cohérence et l’efficacité des opérations (BTD no 41405).
C2 : L’autorité, les responsabilités et les activités des commandants militaires pour la direction et la coordination des forces militaires ainsi que pour la mise en œuvre des ordres relatifs à l’exécution des opérations (BTD no 13802).
C2ICPD : Le C2 interarmées combinés pan-domaine des États-Unis est une approche stratégique pour façonner les futures capacités de la Force du C2 interarmées combinée qui utilise l’EPM comme mécanisme par lequel les partenaires s’intègrent aux États-Unis.
C2PD : Exercice de C2 dans un environnement pan-domaine.
campagne : Un ensemble d’opérations militaires planifiées et conduites pour atteindre un objectif stratégique (BTD no 18743).
Capacité du C2 : Un système socio-technique complexe dont le but est de diriger, de coordonner, de planifier, d’organiser et de contrôler des activités dans de multiples domaines.
Capacité : L’aptitude à contribuer à l’obtention d’un effet souhaité dans un environnement et un délai donnés et maintien de cet effet pendant une période donnée. Il comprenait des composants fonctionnels, tels qu’énumérés dans PRICIE + MP (Manuel de PFC, 2019).
Commandement de la Force : Représente la fonction du CEMD qui est de planifier, de diriger et de surveiller les cinq fonctions stratégiques suivantes avec l’appui des 5F +D du SM (doctrine de base 01 de la PIFC, 2023).
Commandement de mission : Une philosophie de commandement qui encourage l’unité d’effort par l’expression claire des intentions des commandants immédiat et supérieur et par la délégation aux commandants subordonnés du pouvoir d’agir de leur propre initiative en fonction de ces intentions. (BTD no 21037)
Composante de C2PD : Aux fins du concept de C2PD, domaines à prendre en considération pour la capacité globale.
Comprend : les personnes, les processus, les structures, les données et la technologie.
Concourir : Rechercher un avantage dans le système international en poursuivant des objectifs nationaux.
Connaissance de la situation : Une connaissance de l’environnement d’opérations nécessaire pour prendre des décisions bien informées. (BTD no 41441)
CSPD : Connaissance de la situation dans un contexte pan-domaine.
Cyberdomaine : Le domaine mondial englobant toutes les communications interconnectées, les technologies de l’information, et tous les autres systèmes électroniques, réseaux et données connexes, y compris ceux qui sont séparés ou indépendants, et qui traitent, entreposent ou transmettent des données (BTD no 694338).
DIME : Instruments diplomatiques, d’information, militaires et économiques de la puissance nationale.
Domaine aérien : L’atmosphère, commençant à la surface de la Terre, s’étendant jusqu’à une altitude de 100 kilomètres.
Domaine maritime : Les océans, les mers et les voies navigables de la Terre.
Domaine spatial : La zone entourant la Terre à des altitudes supérieures ou égales à 100 kilomètres au-dessus du niveau moyen de la mer. (US JP 3-14).
Domaine terrestre : La surface de la Terre se terminant à la ligne des hautes eaux.
Domaine : Une partie importante de l’environnement d’opérations caractérisée par des propriétés particulières qui concernent la conduite des opérations militaires. Les FAC reconnaissent cinq domaines : maritime, terrestre, aérien, spatial et cyberespace.
Environnement d’information : Un environnement composé de personnes, d’organisations et de systèmes qui acquièrent, traitent, diffusent ou agissent sur l’information, ainsi que l’information elle-même (BTD no 695898).
Environnement opérationnel : L’environnement dans lequel se déroulent les opérations militaires (BTD no 43606).
EPM : L’environnement des partenaires de mission des États-Unis facilite l’échange d’informations et l’interopérabilité entre les pays alliés et sert de plateforme pour améliorer la communication, la coordination et la coopération afin de renforcer les capacités de défense collective.
État révisionniste : Est un terme de la théorie de la transition de pouvoir dans le domaine plus large des relations internationales. Il décrit les États dont l’objectif est de changer ou de mettre fin au système actuel.
Gestion des données : La gestion du cycle de vie des plans, politiques, programmes et pratiques qui contrôlent et protègent les actifs de données. (BTD no 27521)
IMD : Programme d’intégration multidomaines (IMD) du Royaume-Uni.
Informatique en nuage sécurisé : Aux fins de ce document, cela comprend le calcul et le stockage non classifiés, protégés et classifiés.
Instruments de la puissance nationale : Les moyens à la disposition du gouvernement en faveur de la réalisation des objectifs nationaux. Remarque : Ils s’expriment sous des formes diplomatiques, informationnelles, militaires et économiques (DIME).
Interchangeabilité : La capacité d’un produit, d’un procédé ou d’un service à être utilisé à la place d’un autre pour satisfaire aux mêmes exigences (BTD no 4566).
Interopérabilité au jour zéro : Intégration dans les réseaux, systèmes, concepts et plans des partenaires et alliés, avant le début des opérations pour permettre la coordination et l’échange de données de manière transparente. Remarque : le terme est conforme à la terminologie du RMF de l’OTAN.
Interopérabilité du C2 : L’intégration de systèmes de commandement et de contrôle pour communiquer efficacement l’information, diffuser des ordres et coordonner les actions, conduisant à des effets militaires synchronisés et cohérents dans tous les domaines.
Interopérabilité numérique : L’échange de données et d’informations entre les plateformes, les capteurs, et les dispositifs de communication.
Interopérabilité : La capacité d’agir ensemble de manière cohérente, efficace et efficiente pour atteindre des objectifs communs. Remarque : L’interopérabilité peut se réaliser grâce à la compatibilité de la doctrine, des processus et du matériel (BTD no 32228).
OMD : Concept d’opérations multidomaines (OMD) de l’OTAN.
Ordre international fondé sur des règles (OIFR) : Le cadre mondial coopératif de règles, de relations, d’organisations internationales et de réglementations politiques et économiques mis en place à la fin de la Seconde Guerre mondiale.
Pan-domaine : À travers l’environnement opérationnel comme un tout unifié. Remarque : Certains alliés du Canada ont adopté le terme similaire « multidomaine » et « tous les domaines ». Ces termes ont un objectif commun d’assurer la cohérence entre les domaines en tant qu’ensemble unifié.
RMDC : Réseau de mission déployable canadien
RMF : Le Réseau des missions fédérées de l’OTAN établit des normes et des protocoles communs pour l’interopérabilité entre les membres et les organisations partenaires.
Zéro confiance : Une approche d’entreprise à la sécurité d’une conception de système basée sur le principe que la confiance inhérente n’est jamais accordée par défaut à un sujet (BTD no 697017).
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