Vous êtes maître de la situation (Face à l’information lue ou vue dans les médias)

Conseils à l’intention des survivant(e)s au sujet des médias et de ce que l’on y lit ou voit

Les médias peuvent grandement aider à sensibiliser le public à la violence sexuelle, mais ils risquent aussi de perturber certains survivants. Les scènes de violence sexuelle de certains films ou émissions de télévision, ou montrées aux nouvelles et dans les médias sociaux, risquent de susciter des réactions négatives, comme des retours en arrière ou de l’angoisse, ou encore des sentiments de tristesse ou de l’irritabilité. Voici quelques moyens de limiter votre exposition aux médias susceptibles d’engendrer ces expériences désagréables

Films et émissions de télévision

Les films et les émissions de télévision qui montrent des scènes de violence sexuelle peuvent faire partie d’une intrigue dramatique, contenir des scènes explicites, ou mettre l’accent sur les traumatismes plutôt que sur la guérison. Gardez à l’esprit les conseils suivants qui vous aideront à choisir judicieusement vos expériences en tant que téléspectateur ou téléspectatrice.

Vous êtes maître de la situation. Vous n’avez pas à regarder quelque chose juste pour vous prouver que vous pouvez gérer la situation. Si vous allez au cinéma et que le film vous bouleverse, n’hésitez pas à sortir. Si votre émission de télévision hebdomadaire préférée présente une scène qui vous dérange, éteignez pendant cinq minutes. Vous n’êtes pas tenu(e) de regarder une émission qui ne vous plaît pas.

Prenez bonne note des avertissements. Si vous craignez qu’un film ou une émission de télévision vous mette mal à l’aise, renseignez-vous d’avance à son sujet. Les articles du guide télé, les critiques de film et les explications sur les côtes ou catégories peuvent vous donner une idée du contenu du film ou de l’émission. Si vous voulez les regarder, mais que vous éprouviez tout de même une certaine nervosité, songez à le faire dans un endroit où vous vous sentez en sécurité, par exemple votre résidence au lieu d’une salle de cinéma bondée.

Rappelez-vous que ce n’est pas toute l’histoire. Souvent, les films et émissions de télévision n’abordent pas la partie la plus vitale : le processus de guérison. Certains survivants mettent beaucoup de temps à tourner la page, mais cet aspect ne constitue pas nécessairement un contenu divertissant. Les films et les émissions de télévision risquent de mettre l’accent sur l’aspect dramatique de l’expérience vécue par les survivants, plutôt que sur les étapes positives qui suivront.

Médias d’information

Les journaux, les revues et leurs versions en ligne peuvent tous diffuser des reportages sur des affaires de violence sexuelle. D’habitude, ces affaires mettent en vedette une personne bien connue, ou elles mettent au jour un grand problème au sein d’une institution. Gardez à l’esprit les conseils suivants quand vous choisissez quelles histoires lire ou regarder.

C’est vous qui décidez ce que vous regardez. Vous n’avez aucun compte à rendre à qui que ce soit si au sujet de ces reportages. Si un article vous perturbe, ou vous met en colère ou mal à l’aise, rien ne vous oblige à le lire.

Ce ne sont pas que des nouvelles. Même les organes de presse doivent déployer de grands efforts pour attirer le lectorat. Leurs reportages risquent d’être explicites, de verser dans le sensationnalisme en décrivant le crime, ou même de défendre le contrevenant.

Le public va réagir. Les reportages sur la violence sexuelle tendent à susciter des réactions chez le public qui souscrit aux allégations ou, au contraire, les conteste. Cela peut vous faire du mal de lire que des personnes ne croit pas le (la) survivant(e), ou d’apprendre qu’une enquête se heurte à des difficultés. Rappelez-vous que, dans le moment même, vous n’êtes pas la victime dans le cas décrit, et cherchez du réconfort auprès d’une personne en qui vous avez confiance. Évitez de lire les commentaires en ligne sur la violence sexuelle.

Médias sociaux

Les médias sociaux permettent aux gens de publier leurs opinions et leurs pensées personnelles sur les actualités ou même sur d’autres personnes. Utilisés de la bonne façon, ils peuvent faire partie du cheminement des survivants vers la guérison, mais ils risquent aussi de susciter chez eux des réactions négatives.

C’est vous qui décidez comment vous utilisez les médias sociaux. Si vous lisez quelque chose qui vous met mal à l’aise, vous pouvez fermer la fenêtre en question n’importe quand. Quand vous diffusez un élément sur le site d’un média social, renseignez-vous sur les réglages concernant la vie privée et les filtres pour cerner les renseignements que vous partagez avec autrui et ceux auxquels vous avez accès. Si vous craignez de recevoir ou de voir des messages qui pourraient vous perturber, n’hésitez pas à ne suivre que les personnes ou les groupes dont vous savez qu’ils ne diffuseraient aucun contenu négatif ou explicite.

Le partage est une fonction ambivalente. De nombreux survivant(e)s diffusent leur histoire en ligne, soit dans des blogues personnels, soit en participant à des conversations au moyen de mots-clics tels que #ViolEtBoucheCousue. Ces outils peuvent donner une voix aux survivants et les aider à tourner la page. Vous trouverez peut-être une source d’inspiration dans ces récits, mais vous risquez aussi d’éprouver de l’angoisse ou d’autres sentiments imprévus. Rappelez-vous que rien ne vous oblige à partager votre expérience en public. C’est un choix personnel.

Tout le monde n’utilise pas les médias sociaux à bon escient. Il arrive que des gens se servent de la technologie pour faire du mal aux autres. Ils peuvent interpeller un(e) survivant(e) d’une façon intimidante, non sollicitée ou non consensuelle. Ils risquent aussi de bafouer le caractère de quelqu’un ou de divulguer sur sa vie des détails qui ne sont pas censés être partagés. Cet emploi des médias sociaux risque de susciter chez la personne visée la peur ou un sentiment d’inconfort.

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