L’attaque sur la boucle d’Arleux

La boucle d’Arleux fait partie d’un système complexe de défenses allemandes qui sont entremêlées avec le village d’Arleux-en-Gohelle. Cette attaque s’inscrit dans le cadre d’une initiative britannique visant à refouler le front allemand et ainsi aider l’attaque française sur l’Aisne. Bien qu’une réussite, l’attaque a entraîné de lourdes pertes chez les quatre bataillons canadiens impliqués.

Après la victoire remportée lors de la bataille d’Arras, la pression contre les positions allemandes se poursuit à la fin d’avril 1917. La boucle d’Arleux fait partie d’un système complexe de défenses allemandes qui sont entremêlées avec le village d’Arleux-en-Gohelle, lourdement fortifié avec du béton, de longs courants de barbelés et ce que les patrouilles signalent comme étant « un nombre exceptionnellement élevé de mitrailleuses ».

L’attaque s’inscrit dans une initiative britannique de plus grande envergure, car le feld-maréchal sir Douglas Haig a l’intention de refouler le front allemand assez loin pour occuper les forces ennemies et d’ainsi aider l’attaque française sur l’Aisne. Trois divisions de l’Armée britannique sont censées attaquer les lignes allemandes le long de la Scarpe, une brigade de la 1re Division canadienne devant assurer la protection du flanc gauche en attaquant la boucle d’Arleux.

La partie de l’attaque confiée au Corps canadien est menée par trois bataillons de la 2e Brigade d’infanterie, 1re Division canadienne, et est appuyée par le 25e Bataillon de la 2e Division canadienne sur le flanc gauche. Le 10e Bataillon attaque le long de la frontière nord d’Arleux en direction de Drocourt, tandis que le 8e avance à sa droite et le 5e, à sa gauche.

En prévision de l’attaque,les Canadiens envoient des patrouilles terrestres et on ordonne à l’escadrille no 16 du R.F.C. d’effectuer des patrouilles aériennes spéciales afin de demeurer à l’affût d’éventuelles ripostes allemandes et de fournir ensuite de l’information à cet égard.

En se fondant sur les renseignements dont ils disposent concernant les défenses allemandes, les Canadiens planifient des barrages d’artillerie le long du front allemand. S’attendant à des contre attaques allemandes promptes et musclées, ils placent la 1re Brigade d’infanterie canadienne en réserve, en lui donnant l’ordre de faire une reconnaissance des voies d’accès camouflées pouvant permettre d’amener des renforts à Arleux.

Le 28 avril 1917, à 4 h 25, les bataillons canadiens s’élancent vers la ligne de front allemande, sur une largeur de 2 600 verges. Le 10e Bataillon exécute le plan établi avec efficacité, souvent en ayant à mener des combats corps à corps pour dégager toutes les casemates et tous les abris camouflés.

Le 10e Bataillon continue d’avancer le long de la route menant à Drocourt jusqu’à ce que les tirs allemands depuis le village d’Arleux ralentissent sa progression. Malgré un léger retard, le 10e bataillon parvient à dégager le village et à traverser Arleux. Il établit une position défensive dans la forêt au-delà de la ville.

À peine une heure et demie après le début de l’attaque, la 2e Brigade canadienne a atteint tous ses objectifs. Seule petite ombre au tableau : sur la gauche du 5e Bataillon, il faut établir un flanc de défense en raison des importants tirs de mitrailleuse. Au cours de l’après-midi, des renforts arrivent pour aider à résister aux contre-attaques, et l’Artillerie canadienne perturbe efficacement ces tentatives. Les Allemands finissent donc par abandonner leurs efforts en vue de reprendre la position.

L’action de la 2e Brigade a été qualifiée par l’historien officiel britannique de « seul succès concret » dans le cadre de l’attaque menée conjointement par les Britanniques et les Canadiens le 28 avril. C’est la planification et la préparation en vue de maximiser l’efficacité de l’attaque qui ont mené les Canadiens au succès.

Cependant, cette victoire a été chèrement payée. En effet, à la fin de la bataille de deux jours, les quatre bataillons canadiens participants avaient subi près de 1 000 pertes (morts et blessés). À la suite de cette bataille, 100 soldats du 10e Bataillon n’avaient pas de sépulture connue. En combinant la recherche historique et l’analyse anthropologique médico-légale, la Direction – Histoire et patrimoine du ministère de la Défense nationale a identifié le soldat mentionné ci dessous, dont la découverte des restes humains est attribuable à une activité humaine moderne.

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