caporal Frederick Percival Bousfield

En octobre 2019, un rapport de recherche suggérant qu’un soldat canadien inconnu enterré au cimetière de Bedford House (en anglais seulement) à Ypres, en Belgique, pouvait être identifié a été reçu par la DHP. En octobre 2021, les Forces armées canadiennes ont confirmé que la sépulture en question était celle du caporal Frederick Percival Bousfield.

Frederick Percival « Percy » Bousfield est né le 8 mars 1896 à Cotehill, Cumberland, en Angleterre. Fils de Frederick Ladlay Bousfield et de Hannah Bousfield (née Lloyd), il était un de neuf enfants qui ont survécu à l’enfance. À l’âge de 14 ans, il fait son apprentissage auprès du Mercantile Service de Glasgow. Puis, en 1912, alors qu’il travaille à bord de voiliers naviguant les eaux du globe, sa famille immigre au Canada, tout d’abord dans la ville de Québec, puis à Winnipeg, au Manitoba. Peu de temps après, il rejoint sa famille au Canada et s’enrôle auprès du 79th Cameron Highlanders of Canada. Pendant un an, il occupe le poste d’inspecteur de navires à Québec et à Halifax, puis retourne à Winnipeg pour l’hiver afin de travailler comme menuisier. Le 29 janvier 1915, il s’enrôle de nouveau et est affecté à la section des transmissions du 43e Bataillon d’infanterie canadien (The Cameron Highlanders of Canada), CEC. Il arrive en Angleterre le 10 juin 1915 et est promu au grade de caporal le 14 juillet 1915 après avoir suivi un entraînement. Il est envoyé en France le 21 février 1916.

Le 43e bataillon est autorisé le 7 novembre 1914 et part pour la Grande-Bretagne le 1er juin 1915. À la suite de son arrivée en France, en février 1916, le bataillon participera à de nombreuses batailles importantes tout au long de la Première Guerre mondiale au sein de la 9e brigade d’infanterie de la 3e Division canadienne dont il fait partie. Le bataillon est dissous le 30 août 1920.

La première bataille du 43e bataillon a lieu au mont Sorrel du 2 au 13 juin 1916. L’objectif des Canadiens était de défendre leur position sur le mont Sorrel, un terrain élevé situé dans le saillant d’Ypres d’où l’on pouvait voir la ville d’Ypres et ses environs. Le 2 juin 1916, l’armée allemande lance une attaque qui entraîne un bombardement violent des positions de la 3e Division canadienne à l’est de la ville. Les unités canadiennes subissent de lourdes pertes alors qu’elles défendent leur position, et sont repoussées sur près de 1 000 mètres par les forces germaniques. Le jour suivant, les Canadiens lancent une contre-attaque pour tenter de récupérer le terrain perdu, mais ils sont de nouveau repoussés par les Allemands. Du 2 au 7 juin 1916, le 43e bataillon se trouve à proximité du village de Zillebeke, au sud-est d’Ypres, où il occupe une ligne de tranchées de Maple Copse au Bois du Sanctuaire. Il essuie de lourdes pertes pendant qu’il défend ces tranchées, car une pluie d’obus allemands déferlait sur le village. Le bataillon est relevé des lignes de combat le 8 juin, mais retourne au front deux jours plus tard. Les soldats tiennent leur position jusqu’à ce qu’ils soient relevés, encore une fois, le jour suivant. Pendant ce temps, les forces germaniques avaient renforcé leur position le long du terrain surélevé nouvellement conquis, en ajoutant des mitrailleuses, des barbelés et des mines dans la zone. Afin de reprendre le mont Sorrel, les Canadiens planifient une contre-attaque qui sera lancée le 13 juin 1916. Cette nouvelle attaque était dirigée par la 1re Division du Canada, mais le 43e bataillon n’y a pas participé. Bien que les Canadiens aient pu reprendre le terrain élevé qu’ils avaient perdu, plus de 8 000 soldats ont perdu la vie durant la bataille.

Le caporal Bousfield était membre de la section des transmissions du 43e bataillon pendant les combats au mont Sorrel. Selon les lettres que divers membres du bataillon ont envoyées à la famille du Caporal Bousfield, celui-ci a été mortellement frappé par un obus ennemi le 7 juin 1916 alors qu’il transportait des camarades blessés. Il venait de retourner chercher une autre civière pour continuer son travail lorsqu’il a été tué. De nombreux hommes ont dit que le caporal Bousfield avait fait preuve d’un grand courage dans les moments qui ont précédé sa mort et qu’il a été enterré avec bienveillance aux côtés d’autres hommes de son bataillon tombés au combat dans le village de Zillebeke. Le 28 février 1917, la famille a reçu un rapport d’inhumation indiquant que la tombe du caporal Bousfield était répertoriée, qu’elle était située dans un jardin derrière un chalet près de l’église de Zillebeke et qu’elle était marquée d’une croix en bois. Cependant, le 13 juillet 1927, la Commission des sépultures de guerre du Commonwealth(en anglais seulement) (qui s’appelait à l’époque la Imperial War Graves Commission) a informé la famille que toutes les tombes trouvées dans le secteur avaient été transférées dans des cimetières, mais que la tombe du caporal Bousfield n’avait pas été identifiée. On ignore ce qui est arrivé à sa tombe, mais il arrivait souvent que des croix en bois fussent endommagées, retirées ou détruites lors de combats ultérieurs.

Après la guerre, le nom du caporal Bousfield a été gravé sur le panneau 28 du Mémorial de la porte de Ménin (en anglais seulement) à Ypres. Le monument commémoratif à Ypres a été érigé pour rendre hommage aux soldats du monde entier, notamment du Canada, de l’Australie, de l’Inde, de l’Afrique du Sud et du Royaume-Uni qui ont perdu la vie sur le saillant d’Ypres durant la Première Guerre mondiale et dont le lieu de sépulture est inconnu.

Le 14 septembre 1923, une pierre tombale au cimetière de Bedford House a été inscrite au registre avec la mention suivante « A Corporal of the Great War – Canadian Scottish – Known Unto God ». La tombe, parmi d’autres, avait été transportée là en février depuis le village de Zillebeke. L’occupant de la sépulture n’avait pas été identifié et la date de sa mort n’était pas connue alors que les occupants des autres tombes figurant sur le même formulaire avaient tous été identifiés comme étant des soldats décédés lors de la bataille du mont Sorrel.

En octobre 2019, la Direction – Histoire et patrimoine (DHP) a reçu un rapport de la Commission des sépultures de guerre du Commonwealth(en anglais seulement) détaillant la possible identification de la tombe 68, rangée C, lot 11 dans l’enceinte no 4 du cimetière de Bedford House (en anglais seulement), à Ypres, en Belgique. La Commission des sépultures de guerre du Commonwealth(en anglais seulement) a reçu des rapports de chercheurs indépendants évoquant la possibilité que cette tombe était celle du caporal Frederick Percival Bousfield. Des recherches approfondies entreprises à la fois par la Commission des sépultures de guerre du Commonwealth(en anglais seulement) et la DHP ont déterminé que cette tombe peut uniquement être celle du caporal Bousfield, car aucun autre candidat ne correspondait aux détails de l’identification partielle. Les recherches historiques ont été menées à l’aide de nombreuses sources archivistiques, dont des journaux de guerre, des dossiers de service, et des rapports d’exhumation et de concentration de tombes.

En juin 2021, le comité d’examen du Programme d’identification des pertes militaires a confirmé l’identité du caporal Frederick Percival Bousfield du 43e Bataillon d’infanterie canadien (The Cameron Highlanders of Canada), CEC. Le comité d’examen du Programme d’identification des pertes militaires comprend des membres de la DHP, de la Commission des sépultures de guerre du Commonwealth(en anglais seulement), de l’Équipe d’intervention en odontologie médico-légale des Forces canadiennes et du Musée canadien de l’histoire.

Une cérémonie de reconsécration de la pierre tombale a eu lieu en Belgique le 14 septembre 2023, à l’enceinte no 4 cimetière de Bedford House (en anglais seulement) à Ypres dont la gestion relève de la Commission des sépultures de guerre du Commonwealth (en anglais seulement). Des membres de la famille, ainsi que des représentants des Forces armées canadiennes ont assisté à la cérémonie de reconsécration.

Pour obtenir de plus amples renseignements sur le caporal Frederick Percival Bousfield, vous pouvez consulter son dossier personnel qui est conservé par Bibliothèque et Archives Canada.

Informations sur le Programme d'identification des pertes militaires

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