Opération des Nations unies au Mozambique (ONUMOZ)

Information internationale

Nom de l'opération internationale : Opération des Nations unies au Mozambique

Nom de la mission internationale : Opération des Nations unies au Mozambique (ONUMOZ)

Mandat de l'opération : Nations Unies

Région géographique : Afrique

Lieu : Mozambique

Date : 16 décembre 1992 - 31 janvier 1995

Mandat de la mission : Résolutions 782 du 13 octobre 1992 et 797 du 16 décembre 1992 du Conseil de sécurité des Nations unies.

L’ONUMOZ a été créée par la résolution 797 adoptée par le Conseil de sécurité le 16 décembre 1992 pour faciliter l’application de l’Accord général de paix signé le 4 octobre 1992 par le président de la République du Mozambique et le président de la Resistência Nacional Moçambicana (RENAMO). L’ONUMOZ avait pour mandat :

Le mandat de l’ONUMOZ a officiellement pris fin le 9 décembre 1994 à minuit. La mission a été officiellement interrompue le 31 janvier 1995.

Le Mozambique était une colonie portugaise depuis 1752. En 1962, le leader exilé Eduardo Mondlane a créé le Frente de Liberataçao de Moçambique (FRELIMO - Front de libération du Mozambique) en Tanzanie avec l’appui initial de pays occidentaux et de pays du bloc communiste. En 1964, le FRELIMO a lancé la première attaque de sa guérilla dans le Nord du Mozambique. Au milieu des années 1960, le Portugal était obligé d’entretenir une armée de plus de 70 000 hommes pour garder le contrôle de la colonie. Des événements survenus au Portugal ont mis un terme à cette situation lorsque, par suite de la « révolution des œillets » du 25 avril 1974, le nouveau gouvernement à Lisbonne a déclaré son intention d’accorder l'indépendance au Mozambique.

Après l'indépendance, le FRELIMO a entrepris de soutenir la lutte d’autres mouvements d’indépendance en Afrique. La Zimbabwe African National Union, dirigée par Robert Mugabe, utilisait le Mozambique pour préparer ses attaques contre le gouvernement blanc de la Rhodésie avec l’appui direct du gouvernement du Mozambique. Des conseillers militaires de l’Union soviétique, de l’Allemagne de l’Est et de Cuba se sont aussi rendus sur place pour aider le Mozambique et les groupes de guérilla qu’il soutenait.

En 1976, la Rhodésie a contribué à former la Resistencia Nacional Moçambique (RENAMO - Mouvement national de résistance du Mozambique) dans le but de renverser le gouvernement du Mozambique et de l’empêcher de soutenir des organisations de guérilla. Rapidement, les guérillas de la RENAMO ont commencé à miner gravement l’économie déjà frêle du Mozambique et ses infrastructures, en attaquant les chemins de fer et les lignes d’alimentation électrique, les routes et les ponts ainsi que les dépôts de pétrole. Pire encore, la RENAMO a entrepris une campagne systématique de terreur auprès de la population civile du pays.

La RENAMO a perdu son premier allié quand le gouvernement de la Rhodésie (Zimbabwe) a fait place à un gouvernement élu par la majorité, un vide que l’Afrique du Sud s’est empressée de combler. Le FRELIMO, dans le but de contrer les tactiques de la RENAMO, a commencé à intimider et à terroriser la population et a invité les troupes du Malawi, de la Zambie et du Zimbabwe à garder les chemins de fer ouverts entre Beira, sur la côte du Mozambique, et le Zimbabwe.

À cause des attaques de la RENAMO, des catastrophes naturelles, sécheresses et inondations, et de l’incapacité du gouvernement de créer une économie viable, le Mozambique est vite devenu l'un des pays les plus pauvres du monde. Plus d’un million de personnes ont perdu la vie et plus de 1,1 million d’autres sont devenus réfugiées à cause de cette guerre civile meurtrière.

Les pressions exercées par la communauté internationale ont forcé le FRELIMO et la RENAMO à s’asseoir à la table de négociation et, le 4 octobre 1992, à Rome, Joaquim Alberto Chissano, pour le Mozambique, et Afonso Dhlakama, pour la RENAMO, signaient un Accord général de paix. Cet accord, dont le but premier était de créer un cadre pour le rétablissement de la paix au Mozambique, nécessitait l’assistance de l’ONU dans la mise en œuvre de l’Accord et la fourniture d’une aide technique pour la tenue et la surveillance des élections.

Le Conseil de sécurité a adopté la résolution 782 le 13 octobre 1992. Cette résolution autorisait la désignation d’un représentant intérimaire et d’une équipe de 25 observateurs militaires. Les 21 premiers observateurs, provenant en majorité de l’Organisme des Nations unies chargé de la surveillance de la trêve, sont arrivés au Mozambique le 15 octobre, date d’entrée en vigueur de l’Accord. On a procédé au déploiement de deux équipes d’observateurs dans les capitales provinciales de Beira et de Nampula, et, par la suite, vers deux autres postes d’où elles s’assuraient que les troupes étrangères quittaient le Mozambique.

Cependant, pour observer la mise en œuvre de l’Accord, les Nations unies avaient besoin de plus de 25 observateurs. Les deux camps devaient arrêter les hostilités et se rassembler à des endroits désignés; les soldats qui refusaient d’intégrer les nouvelles forces armées du Mozambique devaient être démobilisés au plus tard six mois après l’entrée en vigueur de l’Accord. L’ONU était aussi déterminée à superviser la tenue d’une élection générale et à faciliter les opérations d’aide humanitaire. Le 3 décembre 1992, le secrétaire général a présenté un plan au Conseil de sécurité pour la création de l’ONUMOZ. Le plan a été approuvé le 16 décembre avec la résolution 797.

Sur le plan militaire, ONUMOZ disposait d’un effectif de plus de 6 300 militaires armés, y compris cinq bataillons d’infanterie, pour assurer la sécurité partout au pays, particulièrement contre les brigands armés, dont le nombre augmentait à mesure que les anciennes forces de la guérilla étaient rassemblées aux fins de démobilisation. On comptait également 354 observateurs militaires sans armes chargés d’assurer le respect du cessez-le-feu, de désarmer les deux camps et de procéder à leur démobilisation leur réintégration dans la société. Les observateurs militaires devaient également prêter main-forte pour l’approvisionnement en vivres des secteurs où l’on rassemblait les forces en démobilisation et faciliter les opérations d’aide humanitaire partout au pays.

En dépit de la leuteur du déploiement des troupes de l'ONU et malgrés le désaccord entre le gouvernement et la RENAMO sur la localisation des 49 sites de rassemblement -- il faudra une année avant qu'ils fonctionnent tous -- le cessez-le-feu a tenu. Tandis que les batallions d'infanterie de l'ONU arrivaient, les troupes étrangères quittaient. Avec la réouverture des toutes, l'aide humanitaire a pu être distribuée à grande échelle. En revanche, il était devenu évident que les mines terrestres constituaient un problème supplémentaire et qu’il fallait ajouter une formation en déminage aux responsabilités de la mission.

Une élection générale a eu lieu les 27 et 28 octobre 1994, malgré le banditisme. La participation au scrutin a été élevée et, étant donné la coopération de tous les partis, l’élection a été déclarée libre et juste. Le président Chissano, candidat du FRELIMO, a remporté les suffrages, et le chef de la RENAMO, M. Dhlakama, a accepté les résultats.

Bien que l'élection devait mettre un terme au mandat de l’ONUMOZ, celui ci a été prolongé de six semaines pour permettre au nouveau gouvernement de s’installer et pour finir la démobilisation des derniers soldats et combattants de la guérilla. Ces deux tâches menées à bien, l’ONUMOZ a officiellement pris fin le 9 décembre 1994. Le personnel est resté sur le théâtre des opérations jusqu’à la fin de janvier 1995, le temps de boucler ses opérations.

Renseignements de l'opération des FC (CONSONANCE)

Nom : CONSONANCE

Date : 14 février 1993 - 13 janvier 1995

Historique de la mission : Le Canada a entrepris la planification de l’ONUMOZ en octobre 1992. D’emblée, il était évident qu’il serait appelé à fournir des observateurs militaires et non des unités complètes, car les FC étaiant déjà lourdement engagées dans d’autres opérations. Le Canada a donc accepté de fournir quinze observateurs militaires. L’ordre d’avertissement a été délivré le 24 décembre, mais on n’y nommait aucun participant de manière spécifique. Par la suite, cinq observateurs militaires sous les auspices des Nations unies au Salvador (ONUSAL) et neuf autres avec la Mission de vérification des Nations unies en Angola II (UNAVEM II) se sont libérés, car l’ONUSAL commençait à réduire ses opérations et l’UNAVEM II avait échoué avec la recrudescence de la guerre civile.

Les quatorze officiers canadiens se sont rendus sur place pour le 14 février 1993 dans le cadre d’une mission qui portait le nom canadien d’opération Consonance. Chacun d’entre eux devait terminer une mission d’un an commencée dans le cadre d’une autre opération. Tous ces observateurs travaillaient au quartier général de l’ONUMOZ, aux trois quartiers généraux régionaux et aux secteurs de rassemblement. Leur tâche première consistait à compter et à démobiliser les combattants de la guérilla et du gouvernement, à transporter les armes saisies vers des dépôts, où elles seraient entreposées en toute sécurité. Une fois démobilisés, les anciens combattants étaient envoyés vers des centres de formation.

La rotation suivante comptait 15 observateurs. Comme pour le premier contingent, ils ont été déployés un peu partout dans le pays et dans tous les quartiers généraux. Cependant, un des officiers a été détaché à la Mission d’observation des Nations unies Ouganda-Rwanda (MONUOR) d’août à octobre 1993. Il faisait partie des éclaireurs qui devaient préparer la mission et à fournir de l'aide au brigadier général Roméo Dallaire, officier en charge de la MONUOR.

En juin 1994, l’ONUMOZ a commencé à planifier la réduction de ses activités. L’ONU a indiqué qu’elle n’aurait besoin que de quatre officiers canadiens après novembre 1994. On a donc réduit la taille du contingent canadien au cours des mois qui ont suivi. Treize officiers étaient de retour au Canada à la mi-août, deux autres sont demeurés sur place et ont été rejoints par deux autres officiers qui arrivaient du Canada. Ces quatre officiers sont revenus au Canada en décembre 1994 et en janvier 1995, après l’expiration du mandat des Nations unies. Le dernier officier canadien a quitté le Mozambique le 13 janvier.

En tout, 34 officiers des Forces canadiennes ont servi dans l’ONUMOZ.

Détails de la page

Date de modification :