Opération des Nations Unies en Somalie II (ONUSOM II) - Consort
Information internationale
Nom de l'opération internationale : Opération des Nations Unies en Somalie II (ONUSOM II)
Nom de la mission internationale : Opération des Nations Unies en Somalie II (ONUSOM II)
Organisme responsable : Conseil de sécurité des Nations Unies, résolution 814 (26 mars 1993) (Chapitre VII)
Résolution 837 (6 juin 1993)
Résolution 897 (4 février 1994)
Région géographique : Afrique
Lieu : Somalie
Date : 26 mars 1993 - 31 mars 1995
Mandat : L’ONUSOM II a été mise sur pied en vertu de la résolution 814 (1993) du Conseil de sécurité des Nations Unies, adoptée le 26 mars 1993, pour prendre la relève de la Force d’intervention unifiée (UNITAF). L’ONUSOM devait prendre les mesures nécessaires, y compris coercitives, pour sécuriser l’ensemble du territoire somalien et permettre l’arrivée de l’aide humanitaire. À cette fin, l’ONUSOM II devait terminer le travail entrepris par l’UNITAF et, au moyen du désarmement et de la réconciliation, rétablir la paix, la stabilité et l’ordre public.
Dans le cadre de la même résolution, le Conseil de sécurité a également demandé au Secrétaire général, assisté de l’ensemble des agences spécialisées, des bureaux et des organismes des Nations Unies, de fournir de l’aide, notamment humanitaire, à la population somalienne pour rétablir ses institutions politiques et son économie et pour favoriser le règlement politique et la réconciliation nationale. L’aide comprenait des mesures pour rapatrier les réfugiés et soutenir les personnes déplacées, rétablir les institutions régionales et nationales ainsi que l’administration civile dans l’ensemble du pays, rebâtir le corps policier somalien et procéder au déminage.
Le 6 juin 1993, le Conseil de sécurité, terriblement alarmé de constater les assauts armés prémédités de la veille, exécutés par des milices somaliennes à l’endroit du personnel de l’ONUSOM II, adopte la Résolution 837 (1993), qui réaffirme le pouvoir du Secrétaire général, en vertu de la Résolution 814, de prendre, afin d'établir l’autorité effective de l’ONUSOM II sur l’ensemble du territoire somalien, toutes les mesures nécessaires contre les responsables de tels assauts et contre les personnes qui en incitent publiquement d'autres à les lancer. Par conséquent, l’ONUSOM II est notamment autorisée à ouvrir une enquête sur les faits, à arrêter les responsables et à les incarcérer en attente de poursuites, d'un procès et de l'imposition d'une peine.
Le 4 février 1994, le Conseil de sécurité modifie le mandat de l’ONUSOM II par l’adoption de la résolution 897 (1994) afin d’exclure l’emploi de méthodes coercitives.
L’ONUSOM II se retire de la Somalie au début de mars 1995, alors que son mandat se termine à la fin du même mois.
Notes sur la mission : En 1991, un regroupement de factions de divers clans renverse le président de la Somalie, Siad Barré. Dans le bouleversement qui suit, près d’un million de Somaliens se retrouvent en situation de réfugiés et plus de cinq millions sont menacés de famine. L’aide humanitaire fournie par les Nations Unies et les organismes non gouvernementaux fait l’objet de vol et de pillage. Bien que le Conseil de sécurité ait autorisé l’ONUSOM I en avril 1992, le mandat de l’opération, confié en vertu du Chapitre VI et attribué à un effectif insuffisant, ne permet pas aux forces de l’ONUSOM de mettre la main sur les bandits et de riposter.
En novembre 1992, les États Unis offrent de mener une opération pour rétablir l’ordre et veiller à la livraison des approvisionnements de secours. Le conseil de sécurité accepte l’offre et, le 3 décembre, crée l’UNITAF en adoptant la résolution 794. L’UNITAF arrive en Somalie le 9 décembre. L’ordre public étant rapidement rétabli, l’aide se rend à nouveau à destination. Quatorze factions somaliennes acceptent un cessez-le-feu et promettent de rendre les armes.
Étant donné que l’UNITAF a été organisée comme moyen provisoire seulement, le Secrétaire général planifie une opération pour faire suite à l’ONUSOM I et à l’UNITAF, soit une opération qui serait mise sur pied en vertu du Chapitre VII et qui, contrairement à l’UNITAF dont l’activité se limite principalement à la moitié sud du pays, serait conçue pour couvrir l’ensemble du territoire somalien. Le Conseil de sécurité adopte la résolution 814 le 26 mars 1993, créant ainsi l’ONUSOM II, dont le mandat principal est de désarmer les factions somaliennes, de maintenir la paix, même par des moyens coercitifs, de favoriser le travail des organismes de secours et la prestation de l’aide humanitaire, et d’aider au retour des réfugiés et des personnes déplacées.
L’ONUSOM II n’entre pas en fonction immédiatement, mais on met fin à l’ONUSOM I le 30 avril 1993. Une période de transition est nécessaire avant que, le 4 mai, l’ONUSOM II puisse relever l’UNITAF de ses responsabilités. La majeure partie des forces de l’UNITAF est intégrée à l’ONUSOM II.
Sur ces entrefaites, une conférence de réconciliation nationale rassemble à Addis Abeba (Éthiopie) 15 mouvements politiques somaliens. Un accord est signé le 27 mars selon lequel tous indiquent leur intention de respecter le cessez le feu, déclaré en janvier 1993, de rendre les armes à l’UNITAF et à l’ONUSOM, et de collaborer pour établir des gouvernements aux niveaux national, régional et local.
Pourtant, peu après, il devient évident que la faction dirigée par le « Général » Muhamad Faarah Aideed s'apprête à manquer à ses engagements. Quand, le 5 juin, l’ONUSOM II tente de s’emparer des armes dans un entrepôt appartenant à Aideed, les forces de ce dernier attaquent le personnel pakistanais de l’ONUSOM II, faisant 25 morts et 54 blessés. Dix autres soldats sont portés disparus. Les victimes sont terriblement mutilées et les corps font l’objet de traitements dégradants. Plus tard, les milices d’Aideed se serviront de femmes et d’enfants comme boucliers pour attaquer les forces de l’ONUSOM II, en les obligeant à lancer aux troupes de l’ONU des roches, des grenades et des cocktails Molotov.
Par conséquent, le 6 juin 1993, le Conseil de sécurité adopte la Résolution 837 permettant aux forces de l’ONU de prendre à l’encontre des responsables les mesures punitives nécessaires. Ainsi, le 12 juin, l’ONUSOM II attaque les quartiers militaires, les sites d’entreposage et les installations clandestines d’Aideed par des frappes aériennes et des assauts terrestres. L’ONUSOM II a également le mandat d’arrêter Aideed et de le faire prisonnier, ce qui indique clairement que l'opération est menée en vertu des dispositions du Chapitre VII.
Toutefois, l’offensive de l’ONUSOM n’a pas l’effet dissuasif prévu. Diverses factions somaliennes à Mogadiscio (et non uniquement les milices d’Aideed) continuent d’attaquer les forces de l’ONU et, même si aucune de ces attaques ne fait un grand nombre de victimes, l’accumulation des pertes devient préoccupante. Le 3 octobre, les Rangers de la US Army lancent une attaque pour capturer les aides principaux d’Aideed soupçonnés d’avoir planifié et dirigé l’attaque du 5 juin contre les Pakistanais ainsi que plusieurs attaques subséquentes (sinon toutes) contre le personnel de l’ONUSOM II. Ils réussissent à prendre 24 suspects, mais ils ont de la difficulté à s’extraire de la situation et subissent un violent assaut. Un hélicoptère américain s’écrase et, dans les combats qui s'ensuivent, 18 soldats américains sont tués avant l’arrivée des troupes pakistanaises. Comme dans les autres incidents, les corps des soldats subissent de la part des milices des traitements dégradants qui, cette fois, sont diffusés par la plupart des réseaux de télévision.
Cet événement constitue un moment crucial de la situation somalienne pour la communauté internationale. Même si les efforts humanitaires de l'ONUSOM portent leurs fruits (p. ex., les réfugiés commencent à revenir, les hôpitaux dispensent de nouveau des soins, le corps policier assume ses fonctions et les infrastructures sont lentement reconstruites), la brutalité intense de l’ennemi commence à influer sur l’opinion de certains pays contributeurs. La Belgique, la France et les États Unis annoncent le retrait de leurs troupes, enlevant ainsi l’encadrement qui avait jusqu'à maintenant permis à l’ONUSOM II de mener à bien ses activités en toute sécurité. L’ONU essaie désespérément de rétablir la sécurité, mais avant de réussir à le faire, l’ONUSOM II réduit ses opérations en mettant l’accent sur la consolidation de sa position dans quelques localités pour, à tout le moins, y maintenir une présence.
Vers la fin d’octobre 1994, le niveau de violence ne cessant de croître, les « quelques » localités ne sont plus que trois. À la suite d’une visite effectuée en Somalie à la fin du mois, une mission du Conseil de sécurité regarde en face l'amère mais inévitable réalité et reconnaît l’échec de l’ONUSOM II. Ainsi, puisque personne ne demande une prolongation du mandat au delà du 31 mars 1995, on commence à rapatrier en décembre les troupes des divers pays, et les derniers membres du personnel de l’ONUSOM II quittent la Somalie le 3 mars, soit presque un mois avant l’échéance. À ce stade, les factions somaliennes à Mogadiscio ont commencé à se réconcilier et, le 19 février, elles concluent une entente pour partager le pouvoir. La paix est cependant de courte durée.
Renseignements de l'opération des FC (CONSORT)
Nom : CONSORT
Date : 26 mars 1993 - 30 avril 1994
Toutefois, les Canadiens affectés au quartier général de l’ONUSOM II font partie de l’Op Consort. Cependant, les opérations du Canada en Somalie ne prennent pas fin avec ces départs, car des Canadiens servent encore au quartier général de l’ONUSOM II dans le cadre de l’Op Consort. Lors de la mise sur pied de l’ONUSOM II, en mars 1993, le Canada fournit au quartier général de l’ONUSOM II cinq personnes, soit des officiers et des militaires du rang, dont trois sont affectées au quartier général civil de l’ONUSOM. En août 1993, l’effectif de l’Op Consort est porté à neuf personnes, même si ce nombre est par la suite réduit à sept lorsque le Canada se retire de l’ONUSOM II.
En mars 1994, le Canada informe l’ONU que ces sept personnes se retireront au 30 avril et ne seront pas remplacées. Trois des officiers sont affectés à la Mission d’observation des Nations Unies au Rwanda, où ils aident le Brigadier-général Roméo Dallaire à étendre et à réorganiser la mission pendant la guerre civile et au début du génocide. Au départ des quatre autres personnes, la participation des Forces canadiennes à l’Op Consort et à l’ONUSOM II prend fin.
En somme, plus de 1500 membres des Forces canadiennes ont participé à l’ONUSOM II. La plupart ont été déployés au début de l’opération, lorsque l’UNITAF a été intégrée à l’ONUSOM II dans le cadre de l’Op Deliverance. Moins de 20 membres des FC ont participé à l’Op Consort.
Description : Le Sdt Jason Vienneau, du 48th Highlanders (Toronto) détaché auprès du 2e Commando, GT RAC, distribue des épinglettes du drapeau canadien à des enfants somaliens.
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