Opération Sirona

Nom de l’opération internationale : Opération GRITROCK

Dates des opérations internationales : 2014/09/08 – 2015/11/13

Organisme responsable : Gouvernement de la Grande-Bretagne

Région géographique : Afrique

Lieu : Sierra Leone

Nom de l’opération canadienne : Opération SIRONA

Dates des opérations canadiennes : 2014/12/084 – 2015/07/07

Mandat de la mission :

Appuyer les efforts britanniques visant à combattre l’éclosion du virus Ebola en Sierra Leone.

Notes sur la mission :

En décembre 2013, un jeune garçon est mort dans le village de Méliandou, en Guinée (Afrique occidentale). Peu après, sa mère, sa sœur, sa grand-mère, une sage-femme du village et une infirmière sont toutes mortes après avoir présenté les mêmes symptômes que lui. Personne ne s’est rendu compte qu’ils avaient tous succombé au virus Ebola et, au moment où l’on s’en est aperçu, le virus s’était déjà répandu dans de vastes régions de l’Afrique occidentale et même à l’étranger.

Le virus Ebola a été dépisté pour la première fois en 1976 au cours d’épidémies au Zaïre et dans le Soudan du Sud. Après deux petites épidémies en 1977 et en 1979 respectivement, il n’a resurgi qu’en 1994 et il s’est manifesté sporadiquement depuis. Les symptômes de l’Ebola, qui comprennent une forte fièvre, des selles noires et des vomissements, sont semblables à ceux d’autres maladies tropicales et, comme d’autres virus de la famille des Filoviridae, l’Ebola réside habituellement dans les animaux, qui le transmettent aux humains. L’animal hôte demeure inconnu. Le virus entraîne un taux de mortalité allant de 25 à 90 p. 100 et il se propage entre humains au contact de liquides corporels. L’un des grands risques est la possibilité que les travailleurs de la santé soient eux-mêmes infectés, ce qui réduirait le nombre de personnes fournissant un traitement.

En raison de l’augmentation de la mobilité de la population en Afrique occidentale et de la forte concentration de personnes vivant dans la pauvreté dans les villes, l’Ebola s’est propagé très rapidement à l’extérieur de la Guinée; très vite, le Libéria et la Sierra Leone ont affronté d’importantes épidémies. Toutefois, l’intervention à l’échelle internationale s’est fait attendre. L’épidémie a été a été dépistée pour la première fois en mars 2014, mais ce n’est que le 8 août que l’Organisation mondiale de la Santé a déclaré qu’il s’agissait d’une urgence de santé publique. Médecins Sans Frontières et d’autres organisations non gouvernementales s’efforçaient activement de traiter les victimes. Toutefois, à ce stade, l’épidémie d’Ebola en cours avait causé plus de décès et d’infections au virus que l’ensemble des épidémies d’Ebola ayant sévi antérieurement. En effet, plus de 22 000 personnes ont été infectées et plus de 11 000 sont mortes. En mai 2015, l’épidémie était presque terminée; la plupart des centres de traitement ont été fermés, car peu de nouveaux cas étaient signalés.

La réponse de la Grande-Bretagne à l’épidémie d’Ebola comprenait l’opération GRITROCK, qui consistait à établir un centre médical, le Kerry Town Treatment Unit (KTTU), à Kerry Town, en Sierra Leone, à 50 kilomètres au sud de Freetown, la capitale. L’opération permettrait de fournir des installations de traitement et de soins aux travailleurs de la santé infectés par le virus, ainsi que des installations de formation à l’intention des médecins praticiens locaux. Comptant plus de 11 000 cas signalés, la Sierra Leone était dépassée par l’Ebola, tout comme l’étaient les personnes traitant les malades.

L’Armée britannique a dépêché deux hôpitaux de campagne et un quartier général, appuyés par la Royal Air Force, tandis que la Royal Navy a chargé les Argus auxiliaires de la flotte de transporter l’équipement destiné aux centres de traitement que la Grande-Bretagne appuierait. Cette dernière a également invité d’autres pays du Commonwealth à participer. L’Irlande a fourni deux détachements d’unité médicale, et le Canada, du personnel médical. Les premiers membres du personnel britannique ont été déployés et ont commencé à traiter des patients en novembre dans des installations qui comptaient au départ 12 lits, mais qui sont passées à 20 lits en janvier 2015. Le KTTU était situé dans le même bâtiment qu’un centre de 80 lits dirigé parAide à l’enfance.

La participation des Forces armées canadiennes a pris le nom d’opération SIRONA, laquelle a été annoncée le 27 novembre 2014. L’opération a été autorisée pour une période de six mois, une rotation du personnel devant avoir lieu tous les deux mois. Le contingent comprendrait des médecins, des adjoints au médecin et du personnel de soutien. Trois membres des Forces armées canadiennes ont été affectés au KTTU avant le contingent principal, pour déterminer les besoins des contingents canadiens.

À partir du 8 décembre, 37 membres du personnel médical ont commencé à recevoir de la formation avec leurs homologues britanniques au centre de formation du service de santé de l’Armée britannique. La plupart des militaires en déploiement venaient de la 2e Ambulance de campagne et du 1er Hôpital de campagne du Canada, tous deux établis à la BFC Petawawa. Ceux-ci et 116 militaires britanniques sont partis pour la Sierra Leone le 20 décembre, et les opérations ont débuté le 26 décembre.

Lorsque cette rotation initiale est rentrée au Canada, les membres du personnel avaient traité environ 80 patients atteints de l’Ebola, certains étant des habitants de l’endroit et certains venant d’autres pays, ainsi que beaucoup d’autres personnes que l’on soupçonnait au départ d’avoir la maladie. Les membres du personnel médical travaillaient en combinaisons d’isolement, portant deux paires de gants, un masque et une visière afin d’éviter d’attraper eux-mêmes la maladie. En raison de la chaleur en Sierra Leone et du manque de circulation d’air dans les combinaisons de protection, l’hydratation constituait un grave problème, car la perte d’eau par transpiration pouvait s’élever jusqu’à un kilogramme à l’heure. En comptant leurs homoIogues britanniques, il y avait quatre équipes médicales, qui travaillaient par quarts de huit heures, de sorte qu’il y avait toujours un quart de repos par jour. Les équipes travaillaient pendant trois jours, puis se reposaient une journée. Après la transmission des responsabilités à la rotation canadienne suivante, les membres de la rotation initiale ont pris le temps de se détendre avant d’arriver au Canada le 6 mars à bord d’un CT-150 Polaris de l’ARC en provenance du 437e Escadron.

Au cours de la période où la rotation initiale a été déployée, il y a eu une apparente diminution du nombre de cas signalés, mais cela ne signifiait pas que l’épidémie était terminée en Sierra Leone. Ainsi, le 14 février, le gouvernement a imposé une quarantaine dans une partie de la capitale, car cinq nouveaux cas avaient été signalés.

Le deuxième groupe, composé de 24 membres des FAC, a quitté le R.-U. le 19 février après avoir suivi une formation approfondie avec les Britanniques. Le personnel participant à cette rotation venait d’unités un peu partout au Canada. Ils ont procédé à un transfert détaillé des responsabilités avec leurs homologues britanniques et canadiens avant de prendre les opérations en main le 24 février. La rotation originale pour l’Op SIRONA avait consisté en un peloton médical composé de 3 membres du personnel de commandement et de deux sections de 13 et de 15 personnes respectivement. En raison du nombre moins élevé de nouveaux cas au moment où la première rotation a pris la relève, seule la première section avait un effectif complet tandis que la seconde ne comprenait que deux personnes. Cette première rotation est rentrée au pays le 8 mai.

Le troisième groupe, composé de 15 membres des FAC, est arrivé en Sierra Leone le 20 avril. Le personnel du quartier général a aussi été relevé à ce moment, les six membres du groupe initial ayant servi dans le théâtre de décembre à avril, avec une personne de plus de mars à juin. Cette deuxième rotation a elle aussi conservé les deux sections, la première, de 13 personnes, et la seconde, de 2, ainsi que les 3 membres du personnel de commandement du peloton. À ce stade, le taux de nouvelles infections en Sierra Leone avait considérablement chuté. Le 30 juin 2015, l’Op SIRONA a pris fin, car le contingent canadien n’était plus requis. Le personnel a entrepris le redéploiement le 2 juillet et il est rentré au Canada le 7 juillet.

Dans le cadre du protocole postdéploiement, tous les membres de l’Op SIRONA ont été envoyés au Royaume-Uni aux fins de soutien à la réintégration. Pour chaque rotation, trois personnes ont été affectées au R. U. afin de fournir le soutien postdéploiement nécessaire en matière de détente et sur le plan spirituel. De plus, tous les militaires ayant servi en Sierra Leone ont été étroitement surveillés pendant 21 jours pour garantir qu’ils n’avaient pas attrapé le virus Ebola.

Dans le cadre de l’Op SIRONA, les FAC ont aussi élaboré un plan d’évacuation aérienne adapté aux besoins particuliers engendrés par le virus Ebola. L’expérience d’autres pays qui avaient ramené du personnel médical infecté a servi à mettre au point une unité modulaire d’isolement des patients pouvant être installée dans les avions des FAC. Ce plan et les protocoles médicaux connexes n’ont pas été utilisés.

Détails de la page

2024-07-29