Opération OXIDE

Nom de l'opération internationale :  Groupe d'observateurs de la commission électorale du Commonwealth en Rhodésie et Zimbabwe (GOCEC)

Dates de l'opération internationale : 

Organisme responsable : Commonwealth

Nom de la région : Afrique

Lieu :   Rhodésie / Zimbabwe

Nom de l'opération canadienne :  Opération OXIDE

Dates de l'opération canadienne : 1980/02/02 – 1980/03/13

Mandat de la mission :

Aider au transport des observateurs de la Commission électorale du Commonwealth chargés de surveiller le déroulement des élections en Rhodésie- Zimbabwe en février 1980

Notes sur la mission :  

En 1922, les colons blancs locaux ont voté en faveur de l’octroi à la Rhodésie du Sud d’un statut de colonie autogouvernée sous tutelle britannique. Durant les années 1960, la Grande Bretagne a accordé l’indépendance à la plupart de ses colonies africaines, suivant la règle de la majorité. Mais c’était inacceptable aux yeux du gouvernement minoritaire composé exclusivement de Blancs et dirigé par Ian Smith, premier ministre de la Rhodésie du Sud, comme s’appelait ce pays à l’époque. Le 11 novembre 1965, il a proclamé unilatéralement l’indépendance. La Grande-Bretagne et les autres pays ont alors rejeté cette proclamation, et l’Organisation des Nations Unies a imposé des sanctions contre la Rhodésie du Sud.

Étant donné l’impossibilité d’instaurer prochainement la règle de la majorité, les mécontents ont formé deux mouvements nationalistes qui se sont lancés dans une guérilla contre le gouvernement rhodésien : l’Union nationale africaine du Zimbabwe (ZANU), dirigée par Robert Mugabe, qui assurait son fonctionnement à partir du Mozambique, et l’Union populaire africaine du Zimbabwe (ZAPU), dirigée par Joshua Nkomo, qui menait ses opérations depuis la Zambie. Les deux groupes étaient divisés selon les tribus, celui de Mugabe représentant les Mashona et celui de Nkomo les Matabele. De 1965 à 1979, le pays a été ravagé par les combats, mais la guerre du Vietnam est venue éclipser ce conflit sanglant et brutal, qui a par conséquent échappé à l’attention internationale.

Soumis à de fortes pressions, Smith a fini par négocier en mars 1978 un accord de règlement interne avec trois dirigeants noirs. L’année suivante, une nouvelle constitution a été approuvée par un référendum auquel seuls les Blancs avaient le droit de participer, et le pays a pris le nom de Rhodésie Zimbabwe. Puis, en avril 1979, l’évêque Abel Muzorewa a remporté les élections générales, qui ont connu un taux de participation de 63 p. 100. Or, Mugabe et Nkomo n’ont pas apprécié les résultats de ce scrutin, qui avait pourtant été jugé conforme aux règles par les observateurs britanniques, et se sont mis à exercer des pressions sur les présidents du Mozambique et de la Zambie pour qu’on organise de nouvelles élections incluant à la fois la ZANU et la ZAPU. L’évêque Muzorewa a fini par autoriser la tenue de nouvelles élections, à la suite de l’Entente de Lancaster House et de négociations en ce sens qui ont abouti le 23 décembre 1979.

Dans le cadre de l’accord concernant les élections, les deux mouvements rebelles ont accepté un cessez le feu entré en vigueur le 28 décembre 1979 et l’envoi de leurs troupes à des points de rassemblement en vue du scrutin. Des pays du Commonwealth, soit la Grande-Bretagne, l’Australie, la Nouvelle Zélande, les Fidji et le Kenya, ont alors fourni une force de surveillance du cessez le feu chargée de vérifier le rassemblement des rebelles et de les dénombrer. Un groupe d’observateurs du Commonwealth regroupant 11 pays (dont le Canada) a également été mis sur pied pour surveiller le déroulement des élections. Plus d’une centaine d’observateurs officiels et officieux ainsi que du personnel de soutien, dont des policiers anglais, appuyaient le travail des équipes de surveillance et surveillaient les activités aux bureaux de scrutin et dans les diverses régions administratives avant l’élection, remportée par Mugabe.

C’est une demande du Royaume-Uni qui a amené le Canada à participer aux travaux du Groupe d’observateurs de la Commission électorale du Commonwealth. En janvier 1980, une équipe de reconnaissance, s’est rendue en Rhodésie Zimbabwe afin de proposer trois options pour la contribution canadienne. L’opération Oxide a reçu le feu vert le 22 janvier. Un groupe d’environ 70 personnes appuyé par trois avions Caribou devait se rendre en Rhodésie Zimbabwe le 2 février et revenir au plus tard le 4 mars.

L’unité de transport canadienne était chargée d’acheminer les observateurs du Commonwealth et les autres surveillants d’élection, de même que le commissaire aux élections et les membres de son personnel. S’il y avait assez de place dans les appareils, l’unité pouvait aussi transporter d’autres membres du personnel électoral et des journalistes. Mais il a été impossible de transporter les observateurs du Commonwealth chargés de surveiller l’application du cessez le feu.

Les trois avions Caribou du 424e Escadron de transport et de sauvetage ont quitté Trenton le 2 février, tandis qu’un appareil Boeing du 437 e Escadron de transport et trois avions Hercules du 426 e Escadron d’entraînement au transport et du 436 e Escadron de transport ont transporté du personnel et du matériel entre le 8 et le 12 février.

Une fois rendus sur place, les avions Caribou se sont révélés très utiles grâce à leurs capacités de décollage et d’atterrissage courts. Ils ont accumulé au total 370 heures de vol, opérant sur de petites pistes d’atterrissage rudimentaires. Les tâches du groupe consistaient à apporter dans des endroits reculés les urnes et les isoloirs et à transporter les observateurs appelés à surveiller le déroulement des élections. Pour leurs tâches quotidiennes, les membres de l’équipe recevaient des instructions du bureau du commissaire responsable de l’élection, même s’ils demeuraient sous commandement canadien. La sécurité au sol était assurée par des membres des forces de sécurité rhodésiennes.

Une fois l’élection terminée, l’équipe du 424 e Escadron a commencé à revenir au pays. Les trois avions Caribou sont partis en premier, étant ceux qui allaient prendre le plus de temps à voyager. Le dernier Caribou est rentré au Canada le 13 mars. Le Boeing et plusieurs appareils Hercules envoyés en Rhodésie-Zimbabwe le 28 février sont revenus au Canada avec le personnel restant le 4 mars.

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