Mission de vérification des Nations unies en Angola II (UNAVEM II)

Information internationale

Nom de l'opération internationale : Mission de vérification des Nations unies en Angola II

Nom de la mission internationale : Mission de vérification des Nations unies en Angola II (UNAVEM II)

Mandat de l'opération : Nations Unies

Région géographique : Afrique

Lieu : Angola

Date : 30 mai 1991 - 8 février 1995

Mandat de la mission : Résolution 696 (30 mai 1991) du Conseil de sécurité des Nations Unies, modifiée par les résolutions 747 (24 mars 1992), 804 (20 janvier 1993), 811 (12 mars 1993), 834 (1 juin 1993), 952 (27 octobre 1994) et 966 (8 décembre 1994).

Notes sur la mission ou l'opération : Le Portugal a commencé à coloniser l’Angola en 1575, moment où il établit une base permanente à Luanda. Pendant des siècles, le Portugal a exploité le territoire, une source de ressources naturelles, dont les esclaves. En 1961, inspirés par le soulèvement d’autres colonies africaines, les Angolais se sont révoltés, mais l’armée portugaise a vite repris le contrôle. De nombreux révolutionnaires ont fui vers les pays voisins où ils ont lancé des mouvements révolutionnaires en faveur de l’indépendance angolaise. 

Même si de nombreux groupes voyaient le jour et que les groupuscules se multipliaient, trois mouvements pour l’indépendance dominaient la scène. Le premier mouvement formé, Movimento Popular de Libertacao de Angola (MPLA - Mouvement populaire de libération de l’Angola), s’inspirait du marxisme. Son quartier général se trouvait en Zambie et c’était chez les Angolais éduqués qu’il avait le plus d’influence. Le deuxième mouvement, le Frente Nacional para a Libertacao de Angola (FNLA - Front national de libération de l’Angola), a été lancé en 1962 par Holden Roberto. Installé au Congo, il avait des relations tant dans les pays occidentaux que communistes, mais son plus important soutien lui venait de l’Organisation de l’unité africaine. Le troisième, l’Uniao Nacional para a Independencia Total de Angola (UNITA - Union nationale pour l'indépendance totale de l'Angola), a été formé en 1966 par Jonas Savimbi. 

Ces trois groupes ont lancé une guérilla contre les autorités portugaises, ce qui les forçait à garder plus de 50 000 militaires en Angola au début des années 1970. En partie à cause des coûts des conflits de libération, un groupe d’officiers de l’armée portugaise a renversé la dictature pour installer un régime militaire qui a rapidement transformé le Portugal en pays démocratique. Le gouvernement militaire a accepté l’indépendance de l'Angola et a donné le pouvoir à une coalition des trois principaux mouvements de libération. Toutefois, cette coalition s’est vite désintégrée, ce qui a ouvert la voie à la guerre civile. Le MPLA est resté à la tête du gouvernement de l’Angola, pendant que les deux autres groupes retournaient à la guérilla. 

Le MPLA marxiste a reçu l’appui de l’Union soviétique, par l’intermédiaire de Cuba, alors que l’UNITA a été soutenu par l’Afrique du Sud. Vers la fin des années 1980, après avoir combattu les 40 000 soldats cubains et les forces du MPLA, l’UNITA tenait de grandes régions du pays. Le FNLA a subi une grave défaite en 1975, dont il ne s’est jamais relevé. En décembre 1988, après les négociations entre l’Angola, Cuba, l’Afrique du Sud et les états-Unis, une entente a été conclue sur le retrait des forces cubaines de l’Angola.

L’UNAVEM II a été créée en vertu de la résolution 696 (30 mai 1991) du Conseil de sécurité des Nations unies avec pour mandat de vérifier les ententes convenues par les parties angolaises en vue de la surveillance du cessez-le-feu et de la surveillance de la police angolaise pendant le cessez-le-feu. Le 24 mars 1992, le Conseil de sécurité a adopté la résolution 747 pour élargir le mandat de l’UNAVEM II, en y incluant l’observation et la vérification des élections législatives et présidentielles en Angola. Quand on a fait fi du cessez-le-feu en octobre 1992, le mandat de l’UNAVEM II a été modifié conformément aux résolutions 804 (20 janvier 1993), 811 (12 mars 1993) et 834 (1er juin 1993) du Conseil de sécurité. Ces résolutions visaient à la fois à aider les deux parties à trouver un terrain d’entente pour poursuivre le processus de paix et à négocier la mise en œuvre du cessez-le-feu au niveau national et local. Un nouvel accord de paix a été conclu le 20 novembre 1994 avec le Protocole de Lukasa. Par les résolutions 952 (27 octobre 1994) et 966 (8 décembre 1994), le Conseil de sécurité a autorisé l’UNAVEM II à surveiller le déroulement des étapes initiales de l’accord de paix. En février 1995, le Conseil de sécurité a lancé une nouvelle mission - UNAVEM III - la surveillance et la vérification de la mise en œuvre du Protocole de Lukasa.

Le Conseil de sécurité des Nations unies a créé la Mission de vérification des Nations unies en Angola I (UNAVEM I) pour surveiller le retrait des Cubains, qui s’est terminé en mai 1991. Entre-temps, la communauté internationale faisait pression sur le MPLA et l’UNITA pour qu’ils trouvent un terrain d’entente. Les négociations ont commencé en avril 1990. Le Portugal agissait en qualité de médiateur et l’Union soviétique et les états-Unis étaient observateurs. Les Accords de Bicesse ont été signés le 31 mai 1991 à Lisbonne. 

Le cessez-le-feu est entré en vigueur le 15 mai 1991. Deux jours plus tard, le président de l’Angola a adressé une lettre au secrétaire général des Nations unies. Dans cette lettre, il demandait aux Nations unies de participer à la surveillance de la mise en œuvre des Accords de Bicesse, comme on s’y attendait. En fait, le secrétaire général avait déjà un plan pour la participation des Nations unies. Le 30 mai, par l’adoption de la résolution 696, le Conseil de sécurité a créé l’UNAVEM II. On prévoyait que la mission serait déployée jusqu’au 30 novembre 1992. On a autorisé le déploiement de jusqu’à 350 observateurs militaires non armés, ainsi que de policiers civils et de personnel médical militaire en Angola, les premiers arrivant le 2 juin. 

Les observateurs militaires de l’UNAVEM II étaient chargés d’aider les groupes de surveillance constitués d’un nombre égal de représentants du MPLA et de l’UNITA. Les observateurs ont été déployés sur 46 lieux de rassemblement où les forces du MPLA et de l’UNITA devaient se réunir pour être dénombrées et pour rendre leurs armes avant démobilisation. Les observateurs étaient aussi stationnés à des endroits stratégiques, comme les aéroports, les postes frontaliers et les ports. Ils devaient enquêter sur les violations du cessez-le-feu et tenter d’apporter des solutions, en plus d’utiliser leurs bons offices pour résoudre les problèmes entre les membres du MPLA et de l’UNITA dans les groupes de surveillance. 

Dès le début, les observateurs militaires des Nations unies ont dirigé les activités des groupes de surveillance. Ils ont également nourri les forces du MPLA et de l’UNITA, car aucune de ces organisations n’avaient la capacité de soutenir les soldats qui se rendaient aux lieux de rassemblement. 

En raison du manque de confiance et de malentendus, en plus des problèmes logistiques, les forces du MPLA et de l’UNITA ne se sont pas rassemblées aussi vite que prévu. En octobre 1991, cette partie du plan accusait un important retard. En outre, les deux parties trichaient sur les termes de l’entente, en rendant de vieilles armes ou des armes irréparables, alors qu’elles cachaient les plus récentes. 

Malgré tout, il n’y a pas eu de violation grave du cessez-le-feu et, en décembre 1991, on a demandé aux Nations unies de fournir une aide technique dans le cadre des élections prévues, de même que des observateurs pour veiller à ce que les élections soient libres et équitables. à la suite de négociations et de la préparation d’un plan par le secrétaire général, le Conseil de sécurité a autorisé le déploiement d’observateurs électoraux par l’adoption de la résolution 747 du 24 mars 1992. 

Le vote était prévu les 29 et 30 septembre 1992. Le personnel militaire de l’UNAVEM II a aidé au déploiement et au travail des observateurs d’élections, tout en accélérant le processus de démobilisation avant les élections. Le 1er octobre, le représentant spécial du secrétaire général a déclaré que les élections avaient été libres et équitables. Le président José Eduardo dos Santos du MPLA a été élu, mais Jonas Savimbi de l’UNITA a presque immédiatement rejeté les résultats en alléguant qu’ils avaient été obtenus frauduleusement. Les tensions se sont accrues pendant le mois d’octobre et, le 31 octobre, les affrontements ont éclaté à Luanda, la capitale. Deux observateurs militaires des Nations unies sont morts du fait de l’UNITA. 

Pendant un temps, on a convenu de cessez-le-feu locaux et une certaine stabilité a ainsi pu être maintenue, mais le 21 janvier 1993, le secrétaire général a indiqué que l’Angola était de nouveau plongé dans la guerre civile. Les équipes de l’UNAVEM II, menacées par ces actes de violence, ont éventuellement été évacuées. Avec sa résolution 804, le Conseil de sécurité a modifié le mandat de l’UNAVEM II afin que son personnel soit installé à Luanda et concentre ses efforts à rétablir le cessez-le-feu. Il ne restait plus qu’un squelette de ce qu’avait été le contingent de l’UNAVEM II. 

En novembre 1994, alors que l’UNITA était sur le point d’être défait, Savimbi a signé une autre entente. Les Nations unies ont alors envoyé des militaires dans le cadre de l’UNAVEM III. Malgré tous les efforts internationaux, Savimbi n’a pas respecté les cessez-le-feu et les ententes qu’il a conclues. La guerre civile a fait rage en Angola jusqu’en 2002, au moment où Savimbi a été abattu par les forces du gouvernement. L’UNITA a alors signé un cessez-le-feu qui tient apparemment toujours.

Renseignements de l'opération des FC (PASTEL)

Nom : PASTEL

Date : 31 mai 1991 - 31 mai 1993

Enoncé de mission de la Force opérationnelle canadienne : La participation du Canada à l’UNAVEM II a commencé à la suite d’une demande du Secrétaire général. Le 14 juin 1991, on a donné l’ordre de mission de l’opération des Forces canadiennes (opération Pastel). Les FC allaient déployer 15 observateurs militaires le 21 juin. Chaque observateur était affecté au contingent canadien de l’UNAVEM (CCUNAVEM) pendant un an. Même si les Nations unies demandaient que les observateurs militaires des Nations unies arrivent sur place le plus vite possible, seulement 11 observateurs ont pu être déployés avant la fin de juin, en raison de la situation sur le terrain. Les quatre autres ne sont arrivés qu’au début de septembre. 

Les premiers observateurs militaires canadiens ont été forcés d’attendre avant de se rendre sur le terrain. Entre temps, certains d’entre eux sont devenus indispensables au quartier général de l’UNAVEM, parce qu’ils aidaient à régler les problèmes de démarrage. Un major parlant le portugais est devenu conseiller militaire du Chef des observateurs militaires, ce qui a accru son travail au-delà de celui d’un simple adjoint. 

Une fois les obstacles initiaux écartés, deux Canadiens ont été affectés au quartier général de l’UNAVEM à Luanda. Le commandant du CCUNAVEM a dirigé les opérations des Nations unies au centre-sud de l’Angola avec la moitié des officiers restants dans la région. Les autres ont été dispersés dans le pays. Les officiers canadiens ont servi d’officiers des opérations dans trois des six états-majors régionaux, un poste clé où leurs compétences ont été mises en évidence. 

Le remplacement du premier groupe d’observateurs canadiens a commencé en juin 1992 et s’est terminé en août. Quatorze officiers sont arrivés avec le deuxième contingent et un major est resté au quartier général de l’UNAVEM pour un mandat prolongé. Comme dans le premier contingent, les Canadiens étaient dispersés dans le pays et occupaient des postes clés dans les états-majors régionaux. 

Malgré la reprise des combats le 31 octobre 1992, la sécurité des Canadiens n'a pas été compromise. Ils ont cependant été coupés du reste du monde. Même si la plupart des contingents des Nations unies ont vu diminuer leurs forces, le Canada, l’égypte et le Sénégal ont maintenu tous leurs effectifs pour aider les Nations unies à rétablir l’ordre. Les opérations initiales pendant les combats consistaient à ouvrir l’aéroport de Luanda pour les vols d’évacuation et de secours, alors que, dans les autres régions, on tentait de négocier des cessez-le-feu locaux. 

Avec le rétablissement de l’ordre sur presque tout le territoire de l’Angola à la fin de novembre 1992, les observateurs militaires canadiens ont été redéployés, occupant ainsi davantage de postes dans les états-majors régionaux. à la reprise des affrontements, le personnel de l’UNAVEM a dû trouver refuge, car il était incapable d’influencer l’une ou l’autre des parties. Lors des combats de la mi-janvier 1993, cinq Canadiens ont été sous le feu pendant au moins 24 heures. Les positions de l’UNAVEM ont une fois de plus été évacuées et certains Canadiens ont quitté le pays pour leur période de congés normale, et non pas en raison des affrontements. L’évacuation des Canadiens restants vers Luanda a pris plusieurs semaines. 

à cause des combats et du désir évident des deux parties d'en découdre, le gouvernement du Canada a décidé que son personnel ne resterait pas sur les lieux après le 31 janvier. Cependant, l’évacuation exigerait des semaines entières. Le dernier officier canadien est parti le 31 mai 1993. En tout, 29 officiers canadiens ont été affectés à l’UNAVEM II, et un d’entre eux était là du début de la mission jusqu’à l’évacuation en février 1993. 

Pour certains officiers canadiens, la fin de la participation canadienne à l’UNAVEM n'a pas signifié la fin de leur déploiement. Parmi les Canadiens sans affectation (en raison de la réduction du personnel de l’UNAVEM) qui étaient encore sur les lieux le 4 février, neuf se sont portés volontaires pour servir dans le cadre de la nouvelle mission des Nations unies au Mozambique (ONUMOZ). Reconnaissant, le Secrétaire général a accepté et le 12 février 1993, ils avaient tous été dépêchés à l’ONUMOZ.

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