Grupo de Observadores de las Naciones Unidas en Centroamérica (ONUCA)

Nom de l'opération internationale : Grupo de Observadores de las Naciones Unidas en Centroamérica (ONUCA)

Dates de l'opération internationale : 1989/11/07 – 1992/01/24

Organisme responsable :   Nations Unies

Nom de la région : Amérique centrale

Lieu : Costa Rica, du Salvador, du Guatemala, du Honduras et du Nicaragua

Nom de l'opération canadienne : Opération SULTAN

Dates de l'opération canadienne : 1989/12/12 – 1992/01/24

Mandat de la mission :

Le Conseil de sécurité de l’ONU a établi l’ONUCA au moyen de la résolution 644 (1989) adoptée le 7 novembre 1989. Ce groupe d’observateurs était chargé de vérifier sur place le respect par les gouvernements du Costa Rica, du Salvador, du Guatemala, du Honduras et du Nicaragua de leurs engagements respectifs en matière de sécurité aux termes de l’accord Esquipulas II. Ils devaient notamment :

•  cesser d’aider les troupes irrégulières et les mouvements insurrectionnels; et

• ne pas utiliser le territoire d’un État pour attaquer d’autres États.

Le 27 mars 1990, la résolution 650 du Conseil de sécurité (1990) a autorisé, en fonction des circonstances, l’élargissement du mandat de l’ONUCA et l’ajout, à son effectif, de militaires armés pour qu’elle puisse contribuer à la démobilisation volontaire des mouvements de résistance au Nicaragua.

Le 20 avril 1990, après la ratification par les parties visées d’une série complexe d’ententes concernant la démobilisation volontaire des mouvements de résistance au Nicaragua, le Conseil de sécurité, en vertu de la résolution 653 (1990), a décidé d’élargir le mandat de l’ONUCA et de lui confier des tâches supplémentaires portant sur la surveillance du cessez le feu et la séparation des forces en présence, ainsi que les activités de démobilisation.

Une fois le processus de démobilisation terminé en juin juillet 1990, l’ONUCA a poursuivi son œuvre initiale et contribué aux efforts de paix en Amérique centrale.

Notes sur la mission :  

Tout au long des années 70, les guerres civiles au Salvador, au Guatemala, au Honduras et au Nicaragua, en plus de s’intensifier, sont devenues interreliées du fait que les troupes de guérilla se servaient des pays voisins pour lancer leurs attaques et parfois y trouver refuge. Ces raids transfrontaliers dans le cadre de guerres civiles internes menaçaient l’équilibre de toute la région.

En 1983, les gouvernements de la Colombie, du Mexique, du Panama et du Venezuela, formant le Groupe de Contadora, ont entrepris la recherche de solutions pour arriver à une paix négociée. Malgré l’échec de leurs efforts, ils avaient ainsi pavé la voie pour permettre aux cinq pays d’Amérique centrale d’essayer de s’entendre entre eux afin de réduire les tensions. Finalement, le 7 août 1987, le Costa Rica, le Salvador, le Guatemala, le Honduras et le Nicaragua ont ratifié l’accord Esquipulas II, d’après le nom de la ville guatémaltèque où il a été conclu. Cet accord, basé sur une première ébauche rédigée par le président costaricain Oscar Arias Sanchez, au lieu de décréter un cessez le feu, exigeait que chaque pays en cause respecte la souveraineté de ses voisins et leur droit de résoudre par eux mêmes leurs problèmes internes, favorise l’essor de la démocratie grâce à des élections libres et facilite le retour des réfugiés et des personnes déplacées. En outre, chacune des parties signataires s’engageait à ne pas aider ni abriter des troupes irrégulières étrangères de sorte qu’elles puissent, à partir de son territoire, attaquer un pays voisin.

Le Secrétaire général de l’ONU avait suivi le déroulement des négociations et, une fois l’entente conclue et l’échéancier bien établi, l’ONU était prête à fournir de l’aide pour garantir le respect des dispositions. La résolution 644 adoptée par le Conseil de sécurité le 7 novembre 1999 a autorisé la mise sur pied du Grupo de Observadores de las Naciones Unidas en Centroamérica (ONUCA – Groupe d’observateurs des Nations Unies en Amérique centrale). Pour s’acquitter de son mandat, il était essentiel que la mission dispose de véhicules pour les patrouilles routières effectuées par les équipes d’observateurs, d’hélicoptères pour aller dans les endroits plus difficiles d’accès et de bateaux de patrouille pour exercer une surveillance dans le golfe de Fonseca et d’autres zones côtières.

Le chef du Groupe d’observateurs militaires et un détachement précurseur sont arrivés à Tegucigalpa, au Honduras, le 3 décembre pour y mettre sur pied le quartier général de l’ONUCA. Le chef des observateurs et les membres de son personnel ont ensuite fait une tournée rapide des cinq pays afin d’aménager les quartiers généraux régionaux et les centres de vérification depuis desquels les équipes mobiles d’observateurs militaires (jusqu’à 10) allaient se déployer. On a aussi établi des postes opérationnels dans des zones avancées, là d’où provenaient la plupart des allégations de violations des accords de paix. Étant donné le terrain accidenté et le manque de routes carrossables caractérisant ces régions frontalières, les observateurs militaires de l’ONU devaient compter sur la population locale pour connaître les routes et les pistes praticables et utiliser des hélicoptères pour les vols d’observation. Quand ils observaient des cas de violation ou recevaient des plaintes, ils en informaient la partie en cause ou le gouvernement, en réclamant sa coopération pour approfondir l’enquête, puis transmettaient leurs conclusions à tous les intéressés. Ils entretenaient également des contacts étroits avec les mouvements de guérilla afin de gagner leur confiance, de diffuser les informations et, surtout, d’assurer leur propre sécurité : en effet, dans la plupart des cas, les gouvernements n’avaient pas conclu d’accord de cessez le feu formel avec les mouvements de guérilla qu’ils combattaient (parallèlement à ceux liant les cinq États concernés) et, pendant que les observateurs militaires s’efforçaient de régler les litiges au niveau étatique, il fallait absolument que tous les ex belligérants croisant leur route sachent qui ils étaient.

Le mandat de l’ONUCA a été élargi peu après sa mise sur pied. Le 12 mars 1990, après les élections au Nicaragua, le gouvernement nicaraguayen déjà en place et celui nouvellement élu ont demandé l’assistance de l’ONU pour la démobilisation des troupes rebelles. L’ONUCA devait établir des points de rassemblement, vérifier la démobilisation des guérilléros et garantir leur sécurité avant qu’on leur remette des vêtements civils et leur permette de rentrer chez eux. Le 27 mars, le Conseil de sécurité a accepté cette demande, approuvant le plan du Secrétaire général quant au rôle de l’ONUCA.

Près de la moitié des observateurs militaires de l’ONUCA ont été envoyés au Nicaragua pour contribuer à la démobilisation des mouvements de guérilla, avec l’appui d’un bataillon d’infanterie vénézuélien. Les premiers combattants ont été démobilisés le 16 avril, et le processus de démobilisation, qui visait 19 000 guérilléros au Nicaragua et 2 700 au Honduras, s’est achevé le 5 juillet. La mission onusienne a alors pu reprendre sa fonction originale consistant à vérifier le respect du cessez le feu, à patrouiller dans les endroits où des violations étaient susceptibles de se produire et à enquêter sur les plaintes reçues. Même si les Casques bleus n’avaient pas le pouvoir d’empêcher des individus armés de franchir les frontières, on espérait que leur simple présence suffirait à prévenir toute action du genre.

La volonté des cinq gouvernements impliqués de respecter les conditions de l’accord d’Esquipulas a permis aux observateurs militaires d’obtenir de bons résultats, si bien que le 5 novembre, on a pu ramener les effectifs de l’ONUCA à 158 membres. La situation s’étant progressivement stabilisée, le Conseil de sécurité a encore réduit ses effectifs, cette fois à 132 membres, tout en prolongeant son mandat jusqu’au 30 avril 1992, dans l’espoir d’accomplir de nouveaux progrès.

Mais les événements ont rendu cet échéancier caduc, le gouvernement du Salvador étant parvenu à une entente avec le mouvement de guérilla qu’il combattait. La conclusion d’un accord pour mettre fin à cette guerre civile offrait des perspectives de stabilisation accrues pour la région; par conséquent, le 20 mai 1991, le Conseil de sécurité a adopté la résolution 693 approuvant la mise sur pied de la Mission d’observation des Nations Unies en El Salvador (ONUSAL) pour y surveiller l’application de l’accord de paix. Ensuite, le 16 janvier 1992, il a autorisé le transfert à l’ONUSAL de tous les membres de l’ONUCA encore en poste. Ce transfert, qui a eu lieu le 24 janvier 1991, marquait officiellement la fin de la mission de l’ONUCA.

L’opération canadienne

Les Forces armées canadiennes (FAC) avaient commencé à se préparer en vue de cette mission en octobre 1989, quand on a émis les ordres d’avertissement et vérifié les listes de personnel pour trouver les candidats susceptibles d’y participer. La demande officielle de l’ONU a été reçue le 3 décembre et, après l’approbation de la requête par le gouvernement, l’ordre de mission a été transmis le 12 décembre, sous le nom d’opération Sultan. Le contingent canadien comprendrait 36 observateurs militaires et 8 hélicoptères CH139 Jet Ranger, appuyés par 84 aviateurs et membres du personnel de piste qui formeraient l’Unité (canadienne) d’hélicoptères légers d’observation no 89.

De plus, 23 militaires composeraient l’élément de soutien national (QG canadien) et les sections des communications, tandis que 3 autres officiers serviraient au quartier général de l’ONUCA. L’effectif total du contingent canadien de l’ONUCA (CC ONUCA) s’établirait à 146, les observateurs militaires étant affectés à cette mission pendant 1 an, et les membres de l’unité d’hélicoptères, pendant 6 mois.

Les FAC ont d’abord envoyé un détachement précurseur formé de neuf officiers, qui sont arrivés dans le théâtre le 3 décembre. Une équipe de reconnaissance s’est rendue sur place le 10 décembre, après quoi les préposés aux communications et les éléments du QG canadien ainsi que quatre hélicoptères Jet Ranger et une partie du personnel de l’Unité d’hélicoptères légers d’observation no 89 sont arrivés respectivement les 23 et 26 février. La majorité des 36 observateurs militaires ont fait leur arrivée le 9 mars 1990. Le reste du personnel de la 89e Unité d’hélicoptères est arrivé à la fin du mois, mais cette unité allait subir un changement. Le 6 mars, l’ONU a demandé au Canada de remplacer les quatre hélicoptères Jet Ranger par quatre hélicoptères CH135 Twin Huey, étant donné leur plus long rayon d’action et leur capacité de chargement supérieure. Cette demande ayant été approuvée, les appareils Twin Huey sont arrivés dans la région entre le 27 et le 29 mars, et on a rebaptisé l’unité, qui est devenue la 89e Unité d’hélicoptères canadienne (89 UH). Elle avait pour rôle de transporter les membres des équipes de commandement, de liaison et d’observation déployée, mais durant le jour seulement. Des appareils Hercules du 436e Escadron des FAC ont également accordé un appui tout au long de la mission, se rendant à Tegucigalpa, au Honduras, deux fois par mois, jusqu’en août 1990. Parallèlement, des membres de la Marine canadienne participaient aux opérations à bord des bateaux de patrouille fournis par l’Argentine et avec un équipage argentin. Ces bateaux, basés à San Lorenzo, au Honduras, effectuaient des patrouilles côtières, océaniques et fluviales.

L’ONU a fini par augmenter à quatre le nombre de militaires canadiens affectés au quartier général de l’ONUCA, pour pourvoir les postes d’officier supérieur d’état major - Air (OSEM Air), d’OSEM Air adjoint, d’adjoint aux plans de vols et d’officier supérieur des opérations. Étant donné l’augmentation des effectifs de l’unité d’hélicoptères (102 membres), le contingent canadien comptait à présent 165 membres.

En entamant le démantèlement de l’ONUCA, l’ONU a demandé au Canada de retirer la 89 UH et tout le personnel de soutien, en ne laissant sur place que 30 observateurs militaires. Le rapatriement des troupes canadiennes s’est déroulé du 27 novembre au 15 décembre 1990. Les membres de l’unité d’hélicoptères, après avoir cessé complètement de voler le 30 novembre, sont rentrés au Canada à bord d’appareils Hercules des FAC. Les véhicules et les autres équipements des FAC, qui avaient été transportés dans le théâtre par vols commerciaux, ont été réexpédiés au Canada par bateau. Sept observateurs militaires sont partis quand on a réduit à nouveau le personnel de l’ONUCA, vers la fin de la mission. Lorsque l’ONUCA a mis fin à ses activités le 17 janvier 1992, les 23 observateurs militaires canadiens encore sur place ont été transférés à la Mission d’observation des Nations Unies en El Salvador (ONUSAL). Au total, environ 350 militaires canadiens ont participé à l’ONUCA, en deux rotations tant pour les observateurs militaires que pour les membres de la 89 UH. 

 

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