Mission de vérification des Nations Unies au Guatemala (MINUGUA) - Vision

Information internationale

Nom de l'opération internationale : Mission de vérification des Nations Unies au Guatemala

Nom de la mission internationale : Mission de vérification des Nations Unies au Guatemala (MINUGUA)

Mandat de l'opération : Nations Unies

Région géographique : Amérique centrale

Lieu : Guatemala

Date : 19 septembre 1994 - 15 novembre 2004

Mandat de la mission : La résolution A/RES/48/267 du 19 septembre 1994, adoptée par l’Assemblée générale des Nations Unies. La résolution 1094 du 20 janvier 1997, adoptée par le Conseil de sécurité des Nations Unies.

La Mission de vérification des Nations Unies au Guatemala a été créée en vertu de la résolution A/RES/48/267 adoptée par l’Assemblée générale le 19 septembre 1994. Elle avait pour mandat la vérification de la situation des droits de la personne et des activités de renforcement des institutions au Guatemala. Il s’agissait principalement d’une mission civile et humanitaire. Après la signature de l’Accord de cessez-le-feu définitif entre le gouvernement du Guatemala et l’Unidad Revolucionaria Nacional Guatemalteca (URNG - Union révolutionnaire nationale guatémaltèque) à Oslo le 4 décembre 1996, le Conseil de sécurité a mis sur pied une mission d’observation militaire au moyen de la résolution 1094 du 20 janvier 1997. Les observateurs militaires ont été notamment chargés d’observer la cessation officielle des hostilités, la séparation et la concentration des forces respectives et le désarmement et la démobilisation des combattants de l’URNG dans des points de rassemblement préparés à cet effet.

Historique de la mission : La guerre civile a sévi au Guatemala pendant 36 ans. Le conflit a été sanglant, les deux parties ayant violé les droits de la personne contre des civils et des combattants. À la fin, le conflit opposait l’URNG de gauche à une dictature militaire de droite et, plus tard, à un gouvernement démocratiquement élu.

L’URNG a vu le jour en février 1982. Elle a été formée par la fusion de quatre groupes de gauche qui luttaient contre le gouvernement guatémaltèque. Le plus ancien des groupes datait de 1962, même si la violence politique avait commencé à se manifester deux ans auparavant. Ces groupes et, ensuite, l’URNG attaquaient les installations gouvernementales et militaires et, pour se procurer de l’argent, avaient mis en place des points de « perception » sur les routes. Ils ont également exigé des paysans le paiement d'« impôts de guerre » comme autre moyen de financer leurs activités.

En 1966, le gouvernement avait créé des organisations anti insurrectionnelles qui organisaient des campagnes de la terre brûlée, dans le cadre de ses opérations de suppression de l’aide aux révolutionnaires. En 1981, la dictature militaire s’est mise à forcer les agriculteurs à se joindre aux patrouilles de la défense civile et à travailler comme indicateurs et exécuteurs pour le compte de l’armée. Les personnes qui refusaient d'aider étaient victimes de harcèlement et certaines ont même disparu.

Devant les violences politiques qui sévissaient au Salvador, au Guatemala, au Honduras et au Nicaragua, les incitations au rétablissement d’une paix véritable qui mettrait un terme aux opérations et aux sanctuaires transfrontières se sont multipliées vers le milieu des années 80. En 1989, l’URNG et le gouvernement civil (élu en 1986) ont signé à Oslo un accord pour amorcer des pourparlers, mais cela n’a pas mis fin aux violences. En

Pour appuyer ces accords, l’Assemblée générale de l’ONU a adopté la résolution A/RES/48/267 le 19 septembre 1994, en vertu de laquelle elle a créé la Misión de Verificación de las Naciones Unidas en Guatemala (MINUGUA – Mission de vérification des Nations Unies au Guatemala). Plus de 250 observateurs ayant pour fonction de veiller au respect des droits de la personne, de jurisconsultes et de policiers ont été affectés dans le pays en vue de réduire la violence pendant que les négociations pour un accord de paix permanent se poursuivaient.

En janvier 1996, Alvaro Arzu devenait président. L'un de ses objectifs était d’établir une paix durable. En mars de la même année, les deux parties ont interrompu les hostilités. En décembre, un accord a été conclu avec l’URNG et a été rendu officiel par l’Accord de cessez-le-feu définitif, signé à Oslo le 4 décembre 1996 et l’Accord pour une paix solide et durable (Accord de paix), signé à Guatemala le 29 décembre. En conformité avec l’Accord de paix, les guérilléros de l’URNG devaient se démobiliser pendant la première moitié de 1997, une opération que les observateurs militaires de l'ONU devaient vérifier. En conséquence, le Conseil de sécurité a adopté la résolution 1094 le 20 janvier 1997 pour créer une mission d’observation militaire dans le cadre de la MINUGUA. La conclusion de ces accords a marqué la fin d’une guerre civile qui avait coûté la vie à plus de 200 000 Guatémaltèques.

Avant que ne commence la mission de l’ONU, l’URNG avait fourni des renseignements sur ses 3 570 personnes à démobiliser, sur l’inventaire de son matériel militaire et sur l’emplacement des mines. De leur côté, les forces armées guatémaltèques avaient fourni des listes des unités à renvoyer aux bases. Les premiers observateurs militaires de l'ONU se sont répartis entre six lieux de vérification le 21 février 1997 et ont commencé leurs opérations le 3 mars 1997. Au total, 132 observateurs militaires et 13 membres du personnel médical de 16 pays ont participé à la mission.

Les forces ont été séparées au moyen de la création d’une zone de sécurité interne et d’une zone de coordination externe autour de chaque point de rassemblement de l’URNG. L’armée guatémaltèque ne pouvait pas accéder à la zone de sécurité et la police ne pouvait le faire qu'après consultation avec les observateurs de la MINUGUA. À leur arrivée aux points de rassemblement, les guérilléros rendaient aux observateurs militaires leurs armes, ainsi que les explosifs et les mines.

Au total, les observateurs militaires ont démobilisé 2 928 combattants de l’URNG et leur ont délivré, ainsi qu’aux membres de l’URNG qui n’étaient pas tenus de se rassembler, des cartes d’identité provisoires. Ils ont récupéré plus de 535 000 armes et munitions. Ils ont participé également au retrait de 378 mines, désignées par les membres de l’URNG, même si cette opération ne faisait pas partie de leur mandat.

Le mandat des observateurs militaires de la MINUGUA s’est achevé le 14 mai 1997 lorsque le Chef du groupe a transféré les armes et l’équipement de l’URNG au ministre de l’Intérieur. Il restait à poursuivre la vérification de la situation des droits de la personne et le renforcement des institutions.

La transition à un Guatemala paisible ne s’est pas déroulée sans difficultés. L’évêque Juan Gerardi a été assassiné en avril 1998 après la publication d’un rapport qu’il avait été chargé de rédiger et dans lequel il avait dénoncé des meurtres et des violations des droits de la personne par les forces armées guatémaltèques. De petits groupes paramilitaires, constitués d'anciens membres de l’URNG et des forces armées, ont continué à mener des attaques à motivations politiques qui menaçaient la réussite de l’Accord de paix. La pauvreté du pays a également conduit des groupes armés au vol et à l’extorsion. L’aide de la MINUGUA dans la création d’une police nationale a été un moyen très précieux de contrôler la situation.

Avec le retour de la stabilité au Guatemala, la présence de la MINUGUA n’était plus aussi nécessaire. Par conséquent, son mandat est venu à expiration en décembre 2004.

Renseignements de l'opération des FC (VISION)

Nom : VISION

Date : 31 janvier 1997 - 25 mai 1997

Enoncé de mission de la Force opérationnelle canadienne : La participation des Forces canadiennes à la mission d’observation militaire de la MINUGUA a été baptisée opération Vision. L’ordre de la mission a été donné le 31 janvier 1997, bien qu’elle ait été planifiée plusieurs mois auparavant. Parmi les participants figuraient 17 hispanophones, dont 15 choisis pour le déploiement. Le personnel du Contingent canadien au Guatemala (CCAG) est arrivé au pays le 15 février. Le Commandant, lui, était arrivé le 9. Après une semaine d’entraînement, ils ont été affectés dans les zones de rassemblement.

Les membres du personnel du CCAG ont été envoyés par groupes de deux dans chacune des six zones de rassemblement. Les conditions de vie étaient considérées comme « rudimentaires », car certaines zones étaient privées d’eau courante et d’électricité, et elles ne disposaient pas d’assez de tentes lorsque le personnel est arrivé. Mais la volonté de la plupart des guérilléros de conclure un cessez le feu permanent rendait ces conditions tolérables.

La période la plus occupée pour les équipes d’observateurs a été celle du rassemblement. Les noms des personnes qui arrivaient pour être démobilisées devaient être rayés des listes de l’URNG, leurs armes devaient être retirées et l’accès aux zones de rassemblement contrôlé. Les observateurs ont également enquêté sur d'éventuelles violations de la zone de sécurité et ont fait rapport sur la mise en œuvre générale de l’Accord de paix. Ils devaient aussi escorter les membres de l’URNG à l’extérieur des zones de rassemblement en cas de besoin.

À la fin du mandat d’observation militaire de la MINUGUA, le Contingent canadien a commencé à rentrer au Canada. Le gros des troupes a quitté le pays le 18 mai et le Commandant, le 27.

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