Commission internationale de surveillance et de contrôle - Vietnam (CISC - Vietnam)

Nom de l'opération internationale :  Commission internationale de surveillance et de contrôle – Vietnam

Dates de l'opération internationale :   1954/08/11 – 1973/01/29

Organisme responsable :  Accord relatif à la cessation des hostilités au Viêtnam

Nom de la région :  Asie

Lieu :  Vietnam

Nom de l'opération canadienne : Commission internationale de surveillance et de contrôle - Vietnam (CISC - Vietnam)

Dates de l'opération canadienne : 1954/08/10 – 1973/01/29

Mandat de la mission : 

Mettre en œuvre les modalités de l’Accord de Genève

Notes sur la mission :  

Au Vietnam, le rôle de la CISC consistait à surveiller l'échange et le retrait des forces militaires, de l'équipement ou de l'approvisionnement ainsi qu'à superviser le transfert du pouvoir entre les Français et les gouvernements respectifs au nord et au sud du 17e parallèle, qui constituait la frontière artificielle et temporaire imposée par les Accords de Genève. La CISC devait aussi veiller à ce qu'aucun nouvel équipement militaire n'entre au Vietnam, sauf pour remplacer celui qui était détruit ou autrement éliminé. Cette mesure devait permettre de maintenir les forces militaires au niveau de 1954. Il était également interdit de construire de nouvelles installations militaires. Les violations devaient être signalées à l'ICSC, qui enverrait des équipes aux fins d'enquête.

Pour faire appliquer ces règlements, la CISC Vietnam disposait de représentants à Hanoi et Saigon. Le quartier général de la Commission avait d'abord été établi à Hanoi, pour être ensuite déplacé à Saigon en avril 1958. Jusqu'à ce moment, les représentants du quartier général rendaient visite aux autorités sud-vietnamiennes plusieurs fois par année, chaque visite s'étalant sur six semaines.

Il y avait sept équipes dans le Nord et sept dans le Sud, chaque équipe étant composée de deux membres de chacun des trois pays participant à la CISC. Les équipes d’inspection ont été installées à différents points d’accès sélectionnés (aériens, ferroviaires et maritimes) et se sont vu assigner des zones de supervision à l'extérieur desquelles elles ne pouvaient pas s'aventurer. Des « équipes mobiles » composées de trois personnes étaient également autorisées à circuler librement dans l'ensemble des zones frontalières et de la zone démilitarisée. Leur rôle consistait à patrouiller dans les zones non couvertes par les équipes fixes et à surveiller des points d’entrée devenus actifs après la signature des Accords de Genève. Toutefois, le nombre d'équipes mobiles n'a jamais été fixé par les Accords et ces équipes n'ont jamais été autorisées à fonctionner de la façon prévue.

Au cours de la première année, la CISC a supervisé avec succès le transfert de pouvoir aux régimes du Nord et du Sud et le retrait des forces françaises du Vietnam. Cependant, la surveillance du retour des personnes déplacées et des réfugiés devait demeurer un problème tout au long de la période de service du CISC, tandis que les efforts visant à empêcher l'équipement et le personnel militaire d'entrer dans le pays se sont révélés un échec cuisant.

La question de réussir à tenir des élections libres et équitables dans l'ensemble du Vietnam au plus tard en 1956 s'est avérée encore plus problématique. Les pays de l'Ouest, notamment le Canada, ont reconnu que les communistes remporteraient fort probablement les élections et uniraient ainsi le Vietnam sous un régime gauchiste à Hanoi. Étant donné la rhétorique anticommuniste de l'époque, l'Ouest ne pouvait pas permettre l'imposition d'un tel régime dans le Sud. Les élections ont donc été reportées par le gouvernement du Sud-Vietnam, avec l'approbation tacite de l'Ouest. Puisqu'il n'y avait pas d'élections imminentes en vue, le Nord a décidé de procéder à l'infiltration d'agents communistes afin d'appuyer le Nord et de fomenter une révolution au sein du Sud-Vietnam. Ce n'était donc qu'une question de temps avant que l'on n'ait recours à la violence.

Avec le déclenchement d'une guerre ouverte au Vietnam en 1965, la CISC a perdu toute efficacité. Invoquant comme raison qu'ils ne pouvaient pas protéger la Commission contre les attaques américaines, les Nord-vietnamiens ont indiqué en mars 1965 que celle-ci n'était plus la bienvenue à Hanoi, ce qui l'a obligée à se déplacer et a entraîné le départ des sept équipes fixes se trouvant dans le pays.

L'inefficacité de la Commission a été grandement amplifiée par le fait que les équipes de la CISC n'ont jamais rien trouvé lors de leurs inspections. Les résultats de ces inspections étaient d'ailleurs soigneusement orchestrés par le Nord-Vietnam et le Sud Vietnam. Les équipes fixes ont aussi tourné l'impartialité en dérision. En effet, elles exigeaient une décision à l'unanimité avant de réaliser quelque activité que ce soit, unanimité qui était rarement atteinte dans l'immédiat. C'est uniquement une fois terminé un incident pouvant se révéler embarrassant qu'une équipe était autorisée à inspecter un navire ou un emplacement.

L'échec de la CISC a découlé en grande partie des dispositions des Accords de Genève. Bien que toutes les parties aient convenu d'un départ précoce des Français et de la création de régimes distincts dans le Nord et le Sud – aspects qui ont été mis en œuvre avec rapidité et succès – la CISC n'avait aucune autorité réelle pour superviser ou maîtriser les situations pour lesquelles on n'était parvenu à aucun accord. Par conséquent, tant le gouvernement du Nord que celui du Sud ont comploté pour importer des armes tout simplement en refusant à la CISC l'accès aux ports et aux terrains d'aviation lorsque du fret illicite arrivait. En outre, aucun des États membres de la CISC n'abordait ses tâches d'une manière absolument neutre et objective.

C'est principalement l'Armée canadienne qui a assuré la participation canadienne à la CISC Vietnam en fournissant des inspecteurs, des commis, du personnel des communications et de la sécurité ainsi que du personnel médical, qui composaient les équipes fixes et mobiles dans l'ensemble des deux pays. L'Aviation royale canadienne (ARC) a pour sa part affecté au Vietnam trois officiers, tout comme la Marine royale du Canada (MRC), tout au long de la période de service de la CISC. Ceux-ci étaient chargés de fournir des conseils techniques et d'effectuer des inspections des installations ainsi que des patrouilles.

Les officiers de l'ARC étaient principalement chargés d'inspecter les terrains d'aviation pour s'assurer que ceux-ci n'étaient pas utilisés à des fins militaires et n'avaient aucune capacité militaire. Ils pouvaient aussi être appelés à inspecter des aéronefs qui déchargeaient du fret, bien qu'en général le Nord Vietnam et le Sud-Vietnam s'efforçaient d'entraver cette activité.

Les deux parties ont aussi fourni des bateaux aux officiers de la MRC pour qu'ils puissent patrouiller le long de la côte. Les officiers ont rarement vu quoi que ce soit qui ressemblait à de la contrebande ou à des envois d'armes, ces activités étant réalisées loin des équipes d'inspection. Ils étaient aussi censés être capables d'inspecter les navires marchands; cependant, cette activité a elle aussi été empêchée par les deux gouvernements.

Au plus fort de l'intervention en juillet 1955, l’effectif des Forces canadiennes au Vietnam était de 53 officiers et de 29 militaires du rang. À la fin de 1959, il a légèrement diminué pour s'établir à 41 et à 27 respectivement. De plus, le ministère des Affaires étrangères comptait environ 16 membres du personnel dans le pays à ce moment-là. Le nombre de militaires présents a lentement diminué au cours des années 60, si bien qu'au début de 1970, il n'en restait plus qu'une vingtaine.

 

 

Le Maj Richard Davis et le Maj Bill Eastwood surveillent le retour de PG au Sud Vietnam, dans un lieu d’échange, à Loc Ninh.

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