Commissions internationales de surveillance et de contrôle (CISC)
Nom de l'opération internationale : Commissions internationales de surveillance et de contrôle (CISC)
Dates de l'opération internationale : 1954/08/11 – 1974/06/15
Organisme responsable : Accord relatif à la cessation des hostilités au Cambodge, Laos et Vietnam
Nom de la région : Asie
Lieu : Cambodge, Laos, Vietnam
Nom de l'opération canadienne : Commissions internationales de surveillance et de contrôle (CISC)
Dates de l'opération canadienne : 1954/08/10 – 1974/06/15
Mandat de la mission :
Mettre en œuvre les dispositions des trois Accords de Genève.
Notes sur la mission :
Avant la Seconde Guerre mondiale, le territoire couvert actuellement par le Cambodge, le Laos et le Vietnam formait une seule et même colonie française, l'Indochine. Pendant la guerre, le régime français de Vichy a obtenu le privilège de continuer à gouverner symboliquement la colonie jusqu'à ce que les Japonais s’emparent carrément du pouvoir le 9 mars 1945.
Pendant la guerre, divers mouvements nationaux ont combattu les Japonais, le principal étant au Vietnam le Viet Minh d’allégeance communiste, dirigé par Ho Chi Minh. Ce groupe avait d’abord mené des actions de guérilla mineures contre les Français, puis des offensives de grande envergure contre les Japonais, afin d’obtenir l’indépendance pour son peuple. En fait, à la fin de la guerre, c'est le Viet Minh qui contrôlait le Vietnam. Mais avec l'appui de la Grande-Bretagne et des États-Unis, l'autorité de la France sur sa colonie a été réaffirmée dans l'ensemble de l'Indochine, ce qui a amené le Viet Minh, le Pathet Lao (Laos) et les Khmers rouges à reprendre leur lutte pour l'indépendance. Avec le temps, le soutien du public à l'égard de ces guerres coloniales a diminué en France et, après la défaite de la garnison française à Dien Bien Phu en mai 1954, le gouvernement de la France était disposé à négocier le retrait de ses troupes de l'Indochine.
Les Accords de Genève sur la cessation des hostilités au Vietnam, au Laos et au Cambodge, parrainés conjointement par la Grande-Bretagne et l’Union soviétique, ont été ratifiés les 20 et 21 juillet 1954; ils incluaient aussi la Chine, la France et les États Unis. Les parties signataires pour les belligérants étaient le Cambodge, la France, le Laos et le Viet Minh. Il n’y avait aucun représentant du gouvernement sud vietnamien.
La conférence de Genève a donné lieu à trois accords distincts, s’appliquant respectivement au Cambodge, au Laos et au Vietnam. Les accords étaient comparables en gros, mais les détails variaient, et les objectifs différaient selon le pays. À la grande surprise des autorités canadiennes, le Canada a été proposé par la Chine pour faire partie du trio, avec l’Inde et la Pologne, chargé de déléguer des représentants pour assurer le respect des accords.
Les trois missions de la CISC avaient respectivement leur quartier général à Hanoi (Vietnam), à Phnom Penh (Cambodge) et à Vientiane (Laos). À partir de ces endroits, les délégués faisaient rapport sur les progrès ou les violations aux deux pays parrainant les Accords de Genève (Grande-Bretagne et Union soviétique). Il fallait aussi soumettre les rapports à une commission mixte composée de fonctionnaires français et nord vietnamiens de haut niveau, laquelle devait décider des mesures à prendre pour remédier aux éventuels problèmes évoqués dans les rapports. Mais, en raison des objectifs divergents des deux nations en cause, la Commission mixte ne s’est guère révélée utile.
Sur le terrain, dans chacun des trois pays, des équipes stationnaires et mobiles mèneraient des inspections et enquêteraient sur les plaintes reçues. Chaque équipe compterait trois ou six personnes, selon une représentation égale pour le Canada, l’Inde et la Pologne. Les équipes étaient censées adresser des rapports unanimes, mais on pouvait aussi soumettre des rapports minoritaires. Par ailleurs, l’Inde devait fournir la majorité du personnel de soutien de la CISC, de même que le président de chacune des trois commissions. En fait, toutes les équipes étaient présidées par un Indien. Chacun des trois pays devait également fournir à la fois des militaires et du personnel civil qui, dans le cas du Canada, provenait du ministère des Affaires étrangères.
Étant donné le bref préavis donné et le fait que la CISC devait en principe amorcer ses travaux le 11 août 1954, il a fallu dénicher à la hâte des militaires un peu partout au pays.
En ce qui concerne les Forces canadiennes, il y a eu en fait trois missions distinctes auprès de la CISC; chacune d’elles, commandée habituellement par un brigadier général, était désignée sous le titre de Composante militaire, délégation canadienne – Cambodge/Laos/vietnam. Les membres du personnel étaient envoyés en Indochine pour des affectations d’un an, sauf les gardes de sécurité militaires, qui devaient y servir pendant six mois. Bien qu’affectés spécifiquement à l'une des trois commissions, les spécialistes pouvaient être mutés, et on les transférait à l’occasion d’une commission à une autre. En règle générale, les officiers, rattachés aux équipes stationnaires, ne changeaient pas de commission d’appartenance; toutefois, on pouvait les muter d’une équipe stationnaire à une autre au sein d’une même commission.
Le Canada a ensuite envoyé à la hâte au Laos une équipe de reconnaissance formée à partir de la Mission militaire canadienne en Extrême Orient basée à Tokyo, au Japon, pour s’occuper des aspects logistiques comme l’hébergement; l’équipe est arrivée sur place le 10 août. Les membres canadiens des autres CISC sont arrivés au début de septembre à bord d’un appareil North Star du 426 e Escadron de l’Aviation royale du Canada (ARC). Par la suite, l'ARC a envoyé un North Star tous les six mois en Indochine pour y amener du personnel et en ramener, utilisant ensuite un Yukon du 437e Escadron à cette même fin.
Les conditions de service un peu partout en Indochine étaient pénibles. À part le succès initial pour ce qui est d'avoir facilité le transfert de pouvoir à mesure que les Français se retiraient, le travail a suscité plus de frustration que de satisfaction.
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