Autorité provisoire des Nations Unies au Cambodge (APRONUC)
Information internationale
Nom de l'opération internationale : Autorité provisoire des Nations Unies au Cambodge (APRONUC)
Nom de la mission internationale : Autorité provisoire des Nations Unies au Cambodge (APRONUC)
Mandat de l'opération : Nations Unies
Région géographique : Asie
Lieu : Cambodge
Date : 28 février 1992 - 24 septembre 1993
Mandat : Autorisée par la résolution 745 (28 février 1992) du Conseil de sécurité des Nations Unies, l’Autorité provisoire des Nations Unies au Cambodge (APRONUC) avait pour mandat de mettre en œuvre l’accord de cessez-le-feu (l’Accord pour un règlement politique global du conflit du Cambodge) signée en octobre 1991. Elle était chargée d’organiser des élections générales libres et équitables et de voir aux arrangements militaires, à l’administration civile, au maintien de l’ordre, au rapatriement et à la réinstallation des Cambodgiens réfugiés et déplacés, ainsi qu’à la réfection de l’infrastructure essentielle durant la période de transition.
Mandat appuyé par les résolutions 718 (1991) et 745 (1992) du Conseil de sécurité des Nations Unies.
Notes sur la mission : Après la Seconde Guerre mondiale, le Cambodge a été la proie de conflits intérieurs ainsi que des répercussions de la fin de la guerre du Vietnam, dont le point culminant a été le règne de terreur imposé par Pol Pot et les Khmers rouges pendant quatre ans. En 1978, l’armée vietnamienne s’en est mêlée et a occupé le Cambodge, remplaçant les dirigeants Khmers rouges pro-Chinois par un nouveau gouvernement cambodgien, également communiste, mais inspiré de l’Union soviétique, par l’intermédiaire des Vietnamiens. Ce pouvoir est demeuré en place pendant la plus grande partie des années 80 grâce à une grande armée d’occupation vietnamienne. L’occupation a donné naissance à trois groupes de résistance distincts.
Le Conseil de sécurité des Nations Unies s’est intéressé à la situation du Cambodge pour la première fois en 1979, un an après l’intervention vietnamienne, et a continué à chercher une solution au conflit dans les années 80. En fait, les négociations ont vraiment commencé uniquement quand, à la fin de la guerre froide, les Vietnamiens ont annoncé qu’ils allaient retirer leur armée du Cambodge au plus tard en septembre 1989. Aux mois de juillet et d'août 1989, les parties et 17 autres pays ont participé à la Conférence de Paris sur le Cambodge. Celle-ci a permis de s’entendre sur une stratégie globale pour rétablir la paix, mais elle a été interrompue avant qu’une entente complète ne soit conclue. Néanmoins, les progrès accomplis étaient suffisants pour permettre aux cinq membres permanents du Conseil de sécurité de poursuivre les négociations dans le but d’élaborer un plan pratique pour un accord de paix. En septembre 1990, ils ont présenté une proposition aux quatre parties, qui ont donné leur accord pour la formation d’un Conseil national suprême (CNS). On a ensuite pu négocier les détails du plan.
Le 1er octobre 1991, la deuxième séance de la Conférence de Paris sur le Cambodge a permis de produire un plan de paix, l’Accord pour un règlement politique global du conflit du Cambodge. Le 30 octobre 1991, après un mois de négociations, le Secrétaire général a informé le Conseil de sécurité que l’Accord de Paris avait été adopté et que celui-ci invitait le Conseil de sécurité à établir l’Autorité provisoire des Nations Unies au Cambodge (APRONUC).
La signature de l’Accord de Paris ouvrait la voie à l’une des plus ambitieuses opérations de maintien de la paix entreprises par les Nations Unies. Pendant les premières étapes de la planification de l’APRONUC, les Nations Unies ont déployé la Mission préparatoire des Nations Unies au Cambodge (MIPRENUC) pour faire le pont entre la signature de l’accord de paix et le déploiement complet de l’APRONUC au Cambodge. On estimait que cette transition durerait tout au plus six mois. La MIPRENUC a été déployée le 16 octobre 1991 pour contribuer à la surveillance du respect du cessez-le-feu et commencer le travail d’inscription des Cambodgiens en vue des élections à venir. Toutefois, au tout début de la mission, on a vite compris qu’il devait d'abord y avoir un grand effort de déminage le plus rapidement possible. En janvier, les Nations Unies ont donc fait passer l’effectif de la mission de 200 à 1 090 membres, en plus d’élargir la portée du programme de déminage.
Parallèlement au déploiement de la MIPRENUC et dans le but de soutenir le plan, le Conseil de sécurité a voté la résolution 718 (1991), mais a repoussé la création de l’APRONUC étant donné que le plan soulignait l’intention du Secrétaire général d’envoyer une mission d’étude au Cambodge pour préparer un plan d'opérations devant être approuvé par le Conseil de sécurité. Pour ce faire, les Nations Unies ont créé une équipe de 12 personnes qui devaient évaluer les modalités de contrôle et le nombre d’employés des Nations Unies nécessaires pour surveiller le respect du cessez-le-feu et le retrait de l’aide militaire étrangère en collaboration avec le groupe de travail militaire du CNS. L’équipe devait également faire le suivi de la recommandation formulée par les cinq membres permanents du Conseil de sécurité, laquelle visait à mettre en œuvre une mission pour amorcer les préparatifs des aspects militaires de l’APRONUC et étudier par quels moyens le Secrétaire général des Nations Unies pourrait utiliser ses bons offices afin d’aider à maintenir le cessez-le-feu illimité informel en vigueur au Cambodge. L’équipe d’étude était constituée d’officiers supérieurs de six pays et de membres du personnel des Nations Unies. Un lieutenant-colonel canadien spécialiste de la logistique en faisait partie. L’équipe a réalisé son étude du 19 août au 11 septembre 1991 et, se fondant sur les renseignements recueillis, le Secrétaire général a présenté au Conseil de sécurité son plan de mise en œuvre de l’APRONUC le 19 février 1992.
En février 1992, les Nations Unies ont voté la résolution 745 (1992) pour créer l’APRONUC, dont les opérations ont commencé le 15 mars. L’APRONUC était une mission civilo-militaire qui avait pour but d’aider à rétablir la paix et la stabilité dans le pays déchiré par la guerre. L’APRONUC avait le mandat d’organiser des élections générales libres et équitables, de mettre en œuvre des arrangements militaires, de veiller à l’administration civile, au maintien de l’ordre public ainsi qu'au rapatriement et à la réinstallation des Cambodgiens réfugiés et déplacés, en plus de voir à la réfection de l’infrastructure essentielle pendant la période de transition. À un certain moment, 20 000 personnes de divers pays et plus de 50 000 travailleurs locaux participaient à la mission.
Au cœur de son mandat, l’APRONUC avait pour tâche d'organiser des élections libres et équitables pour l’établissement du nouveau gouvernement. La réussite des élections générales est attribuable au plan audacieux proposé par les Nations Unies. En effet, celui-ci prévoyait que, durant les six jours de scrutin, la sécurité serait assurée par les éléments militaires des différentes factions opposées. C’était la première fois qu’on tentait cela dans le cadre d’une mission des Nations Unies. Par suite de cette initiative, un pourcentage record d'électeurs inscrits, soit 90 p. 100 ou environ 4,2 millions de personnes, sont venus voter lors des élections tenues du 23 au 28 mai.
Le 23 septembre 1993, on a mis fin au mandat de l’APRONUC, après des élections générales réussies, la création d’une nouvelle constitution et la formation d’un nouveau gouvernement.
Renseignements de l'opération des FC (MARQUIS)
Nom : Opération MARQUIS
Date : 15 mars 1992 - 30 novembre 1993
Dans le cadre de l’opération Marquis, le Canada avait affecté 103 personnes à la MIPRENUC. Quand l’APRONUC a pris la relève en mars 1992, la contribution canadienne a continué d’augmenter, si bien que, entre mars 1992 et novembre 1993, environ 240 membres des Forces canadiennes (FC) ont participé à la mission à un moment ou un autre. La contribution canadienne était principalement constituée d’ingénieurs, de personnel d’état-major et de logistique, de personnel de transport (la 92e Compagnie de transport), en plus de 30 observateurs de la Marine affectés à la composante maritime de l’APRONUC. Certains civils canadiens ont servi en tant qu’administrateurs ou observateurs électoraux, mais les membres des FC n’ont pas été autorisés à servir au sein du personnel électoral.
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