Mission de bons offices des Nations Unies en Afghanistan et au Pakistan

Nom de l'opération internationale : Mission de bons offices des Nations Unies en Afghanistan et au Pakistan (UNGOMAP)

Dates de l'opération internationale : 1988/05/15 – 1990/03/15

Organisme responsable : Nations Unies

Nom de la région : Asie

Lieu : Afghanistan et Pakistan

Nom de l'opération canadienne : Mission de bons offices des Nations Unies en Afghanistan et au Pakistan (UNGOMAP)

Dates de l'opération canadienne : 1988/05/01 – 1990/03/15

Mandat de la mission :

La Mission de bons offices des Nations Unies en Afghanistan et au Pakistan a été créée le 15 mai 1988 en réponse à une lettre envoyée le 25 avril 1988 par le président du Conseil de sécurité au Secrétaire général des Nations Unies. Elle avait pour but d’aider le représentant personnel du Secrétaire général à prodiguer ses bons offices aux parties dans la mise en œuvre de l’Accord sur le retrait militaire soviétique d’Afghanistan (l’Accord de Genève) et, dans ce contexte, à enquêter sur les violations possibles des dispositions de l’accord et d’en faire rapport. 

Notes sur la mission :  

Le 27 décembre 1979, l’Union soviétique (URSS) a envahi l’Afghanistan. Comme bien d’autres avant eux, les Soviétiques se sont enlisés dans une guérilla dont ils ne pouvaient espérer sortir vainqueurs. La résistance afghane – les moudjahidines – a reçu une aide substantielle des États-Unis. L’Afghanistan devenait ainsi une autre zone de confrontation de la guerre froide, mais avec ceci de particulier que les Soviétiques s’y trouvaient engagés en grand nombre. Les forces militaires qui s’affrontaient en Afghanistan s’aventuraient parfois en territoire pakistanais, tandis que de nombreux civils tentaient de trouver refuge au Pakistan. Dans l’autre direction, les Américains acheminaient du ravitaillement en Afghanistan à partir du Pakistan, ce qui amenait les gouvernements de l’Afghanistan et du Pakistan à s’accuser mutuellement d’ingérence.

Dès juin 1982, des pourparlers indirects entre l’Afghanistan et le Pakistan ont été entamés à Genève, en Suisse. Le gouvernement afghan a agi comme intermédiaire pour l’Union soviétique, dont l’armée était manifestement là pour soutenir un gouvernement socialiste allié. Le nombre croissant de pertes de vie et le désir de se tirer de cette coûteuse aventure ont incité les Soviétiques à négocier un accord.

L’Accord sur le retrait militaire soviétique d’Afghanistan a été signé le 14 avril 1988 par l’Afghanistan, le Pakistan, l’Union soviétique et les États-Unis. Il comportait quatre volets. L’Afghanistan et le Pakistan promettaient de ne pas intervenir dans leurs affaires respectives et d’assurer le retour des réfugiés, tandis que l’Union soviétique et les États-Unis consentaient à fournir les garanties de l’accord. Toutes les parties acceptaient de chercher une solution à la situation en Afghanistan, permettant ainsi à l’URSS de se retirer. Cette dernière partie de l’accord exigeait que le Secrétaire général des Nations Unies délègue un représentant pour contribuer à son application. La Mission de bons offices des Nations Unies en Afghanistan et au Pakistan (UNGOMAP) a fourni le soutien nécessaire au représentant spécial. L’approbation officielle de cette mission ne devait venir que le 31 octobre 1988, date à laquelle le Conseil de sécurité a approuvé la démarche du Secrétaire général au moyen de la résolution 622.

Le rôle de l’UNGOMAP était d’assurer le respect des dispositions de non ingérence ainsi que de surveiller le retrait des troupes soviétiques et le retour des réfugiés. À cette fin, le représentant spécial s’était adjoint 50 observateurs militaires de 10 pays approuvés par chacune des quatre parties. Deux quartiers généraux de cinq officiers chacun ont été formés à Kaboul et à Islamabad. Les 40 autres officiers devaient faire partie des équipes d’inspection.

Les premiers membres du personnel sont arrivés le 25 avril, temporairement détachés de l’Organisme des Nations Unies chargé de la surveillance de la trêve, de la Force des Nations Unies chargée d’observer le désengagement et de la Force intérimaire des Nations Unies au Liban. Les membres permanents sont arrivés peu après, les quartiers généraux et les 50 observateurs se retrouvant en poste bien avant l’entrée en vigueur de l’accord, le 15 mai 1988.

La surveillance du retrait des Soviétiques s’est très bien déroulée. L’UNGOMAP a établi trois postes d’observation en Afghanistan : à Hayratan, à Torghundi et à la base aérienne soviétique de Shindand. Les équipes d’inspection mobiles ont été installées en cinq endroits. Comme l’UNGOMAP dépendait des forces soviétiques et afghanes pour le transport, les observateurs ne pouvaient pas toujours surveiller de près le retrait des troupes et devaient s’en remettre aux rapports des Soviétiques. Toutefois, comme ceux ci étaient pressés de se retirer et que les Afghans étaient disposés à collaborer, le retrait n’a posé aucune difficulté notable. Cette partie de l’accord a pris fin comme prévu, le 15 février 1989.

Le quartier général d’Islamabad était responsable de la surveillance de l’entente de non ingérence. Cela s’est révélé plus difficile que le retrait des troupes. Du 1er mai 1988 au 15 avril 1989, 495 notes verbales signalaient 4 145 incidents. De ce nombre, 650 incidents ont fait l’objet d’une enquête. Pour diverses raisons, notamment l’inaccessibilité des lieux, on n’a pu enquêter sur les autres incidents. Avec le retrait des forces soviétiques, le nombre de rapports d’incidents afghans a augmenté, ce qui a amené l’UNGOMAP à établir trois postes de surveillance sur les routes d’accès à l’Afghanistan.

Pour le retour des réfugiés, l’UNGOMAP a travaillé avec le Haut Commissaire des Nations Unies pour les réfugiés. Les observateurs étaient prêts à surveiller les conditions en Afghanistan. Toutefois, le retrait des Soviétiques ne signifiait pas la fin des actes de violence – les moudjahidines, qui n’avaient pas signé l’accord, continuaient à combattre le gouvernement soutenu par les Soviétiques. Seul un faible pourcentage des quelque cinq millions d’Afghans réfugiés au Pakistan est revenu au pays.

Au départ, l’UNGOMAP devait prendre fin en janvier 1990, mais, compte tenu de la mise en œuvre tardive des dispositions relatives aux réfugiés, le Secrétaire général a demandé deux mois de plus pour mener à bien l’opération et le Conseil de sécurité lui a accordé ce délai supplémentaire. Comme les parties n’étaient pas arrivées à s’entendre pour prolonger l’opération au delà du 15 mars 1990, l’UNGOMAP a alors pris fin. Le Secrétaire général, préoccupé par le travail qui restait à faire, a créé le Bureau du secrétaire général en Afghanistan et au Pakistan (OSGAP) pour assurer le suivi de la mission précédente. Il a retenu les services d’un représentant de chacun des 10 pays participants, y compris le Canada, pour mener les activités de l’OSGAP.

La participation canadienne consistait en cinq observateurs qui sont arrivés du Canada au Pakistan le 2 mai 1988 pour une affectation d’un an. Une semaine après leur arrivée, deux officiers ont été affectés à Kaboul, l’un au quartier général et l’autre à la direction d’une équipe d’inspection. Deux autres Canadiens ont été affectés à des postes de l’UNGOMAP pour surveiller le retrait des troupes soviétiques. Ces quatre Canadiens ont échangé leurs postes en novembre 1988. Le cinquième Canadien, observateur militaire des Nations Unies, a travaillé au quartier général de l’UNGOMAP au Pakistan.

En mai 1989, trois Canadiens sont venus remplacer leurs cinq collègues de la délégation originale. Cette réduction d’effectif résultait d’une décision des Nations Unies de réduire l’ampleur de l’UNGOMAP, étant donné qu'une partie de son mandat initial, soit assurer le retrait des Soviétiques, était achevée. Les fonctions des nouveaux venus consistaient à enquêter sur les éventuelles violations des dispositions de non ingérence et à faciliter le retour des réfugiés. Leur affectation a pris fin au terme de la mission de l’UNGOMAP.

 

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