Mission d’observation des Nations Unies pour l’Inde et le Pakistan (UNIPOM)

Nom de l'opération internationale :  Mission d'observation des Nations Unies pour l'Inde et le Pakistan (UNIPOM)

Dates de l'opération internationale :   1965/09/20 – 1966/03/22

Organisme responsable :   Nations Unies

Nom de la région :  Asie

Lieu :   Inde et Pakistan

Nom de l'opération canadienne :   Mission d’observation des Nations Unies pour l’Inde et le Pakistan (UNIPOM)

Dates de l'opération canadienne :  1965/09/26 - 1966/03/15

Mandat de la mission :   L’UNIPOM a été créé par la résolution 211 (1965) du Conseil de sécurité adoptée le 20 septembre 1965 dans le but de surveiller le respect du cessez-le-feu le long de la frontière indo-pakistanaise (sauf dans l’État de Jammu-et-Cachemire, où opérait le Groupe d’observateurs militaires des Nations Unies en Inde et au Pakistan [UNMOGIP]), et le retrait de toutes les forces armées jusqu’aux positions qu’elles occupaient avant le 5 août 1965.

Notes sur la mission :   L’Inde et le Pakistan se disputaient certaines sections de leur frontière commune depuis que les deux pays avaient acquis leur indépendance du Royaume-Uni en 1947. Ils s’étaient livrés une guerre sans issue pour la région de Jammu-et-Cachemire en 1947-1948, ce qui avait mené à la création du Groupe d’observateurs militaires des Nations Unies en Inde et au Pakistan (UNMOGIP), chargé de surveiller sur place le cessez-le-feu et la ligne de contrôle.

En avril 1965, les hostilités ont repris dans le Rann de Kutch, à l’extrême-sud de la frontière indo-pakistanaise et, bien qu’on ait convenu d’un cessez-le-feu officieux le 30 juin de la même année, il n’a pas été respecté. En date du 5 août, le Pakistan avait déjà déployé quelque 26 000 soldats au Cachemire et les hostilités se sont poursuivies durant tout le mois. Le 1er septembre, le Pakistan a intensifié le conflit en ouvrant un deuxième front au Punjab, au sud du Cachemire. Le Conseil de sécurité a donc commencé à réclamer un cessez-le-feu. Appuyée par le fait que la Grande Bretagne et les États-Unis avaient cessé tout envoi d’armes aux pays belligérants ainsi que par un ultimatum de la Chine, la démarche des Nations Unies s’est raffermie jusqu’à ce que, le 20 septembre, le Conseil de sécurité adopte la résolution 211, qui exigeait un cessez-le-feu et le retrait de toutes les forces armées jusqu’aux positions qu’elles occupaient avant le 5 août 1965. On y priait également le Secrétaire général de fournir l’assistance nécessaire pour assurer la surveillance du cessez-le-feu et du retrait des forces armées. Étant donné que le mandat de l’UNMOGIP se limitait au Cachemire, une mission distincte d’observation des Nations Unies pour l’Inde et le Pakistan a été créée pour surveiller le cessez-le-feu dans la région frontalière. L’Inde a ratifié le cessez-le-feu le 21 septembre et le Pakistan le 22 septembre.

À l’origine, l’UNIPOM avait été placée sous la responsabilité de l’UNMOGIP; cependant, avec l’arrivée en octobre 1965 d’un nouveau commandant canadien, le Major général B.F. Macdonald, l’UNIPOM a commencé à mener des opérations indépendantes, quoique toujours en étroite coordination avec l’UNMOGIP. Au départ, l’UNIPOM avait été dotée de 15 observateurs militaires détachés temporairement de l’Organisme des Nations Unies chargé de la surveillance de la trêve et de 12 autres détachés de l’UNMOGIP. Lorsque les premiers des 96 observateurs sont arrivés, ce personnel d'appoint fut retiré. La période qui a immédiatement suivi le cessez-le-feu n’a été qu’une suite constante d’escarmouches puisqu’aucun des adversaires n’était disposé à produire un plan de retraite à la table de négociation ou à imposer à ses propres troupes une discipline de cessez-le-feu. Les observateurs de l’UNIPOM se trouvaient donc dans la position difficile d’avoir à faire respecter un cessez-le-feu sans aucun moyen pour ce faire. Aux termes de l’Entente de Tashkent, conclue avec l’aide de l’Union soviétique et ratifiée le 10 janvier 1966, le retrait de toutes les troupes devait être terminé pour le 25 février 1966. Par la suite, les observateurs de l’UNIPOM ont pu tenir leur rôle avec toute l’efficacité voulue.

En plus du commandant de la Force, la contribution du Canada a l’UNIPOM consistait en 12 officiers de l’armée employés comme d’observateurs, 1 détachement de l’Aviation royale du Canada ainsi que les 3 officiers et les 5 aviateurs du détachement de l’ARC à l’UNMOGIP temporairement affectés à l’UNIPOM, pour une contribution totale de 90 militaires, nombre qui a été réduit à 79 en décembre. Le détachement de l’ARC, connu sous le nom de 117e Unité de transport aérien (UTA), était équipé de deux avions DHC 4 Caribou et de trois avions DHC 2 Otter. Les Caribou ont quitté Trenton le 24 septembre et sont arrivés à Lahore, au Pakistan, après un vol de convoyage de 11 jours. Les Otter, quant à eux, ont été démantelés et transportés sur place par le 436e Escadron de transport (Hercules). Les observateurs canadiens et les membres de la 117 UTA ont été transportés à Lahore, au Pakistan, par un avion du 437e Escadron de transport (Yukon). Les Caribou ont rapidement été très occupés par le transport des membres de l’UNIPOM vers des postes isolés dans le désert et par le ravitaillement. Ils ont également contribué à répondre aux exigences aériennes de l’UNMOGIP, y compris, en octobre, le déménagement semi-annuel du quartier général de l’UNMOGIP entre Srinagar et Rawalpindi. Pendant ce temps, les Otter effectuaient presque quotidiennement des missions de reconnaissance au-dessus du désert, faisaient des vols de convoyage bihebdomadaires dans les montagnes et assuraient, sur appel, le transport des observateurs vers des points névralgiques signalés.

Pour leur part, les officiers de l'armée canadienne étaient surtout affectés aux avant-postes de la frontière indo-pakistanaise, dont la plupart étaient situés en plein désert. Rendus sur place, ils devaient patrouiller les premières lignes et intervenir dans toute violation du cessez-le-feu.

Initialement, l’UNIPOM s’était vu confier un mandat de trois mois; cependant, en décembre 1965, l’Inde et le Pakistan ont manifesté le souhait de voir la mission se prolonger. On a donc accordé un prolongement de trois mois. Toutefois, compte tenu de l’évolution satisfaisante des pourparlers, le mandat de l’UNIPOM a pu prendre fin le 22 mars 1966. À ce moment, la plupart des Canadiens avaient déjà quitté le territoire. Le 1er mars, tous les membres de l'armée avaient quitté leur poste; ils ont été évacués par un avion Yukon. Les Caribou ont commencé à revenir au Canada le 15 mars et il a fallu trois vols d'Hercules pour récupérer les Otter désassemblés en avril. Le détachement arrière de 12 militaires, chargé de la fermeture de l’unité, a été le dernier groupe de Canadiens à quitter le territoire.

 

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