Opération Apollo
Nom de l’opération internationale : Campagne contre le terrorisme – Opération ENDURING FREEDOM
Dates des opérations internationales : 2001/10/07 – 2014/12/28
Organisme responsable : États-Unis d’Amérique
Région géographique : Asie
Lieu : Afghanistan
Nom de l’opération canadienne : Opération APOLLO
Dates des opérations canadiennes : 2001/10/07 – 2003/11/01
Mandat de la mission :
Contribuer à l’élimination de la menace que pose le terrorisme en contribuant à la Force opérationnelle interarmées du Canada en Asie du Sud-Ouest auprès du commandant en chef du Commandement central, à l’appui de la campagne contre le terrorisme menée par les États-Unis. Cette mission visait à protéger le Canada et ses alliés des attentats terroristes et à prévenir de futures attaques.
Notes sur la mission :
Le 11 septembre 2001, 19 terroristes affiliés à al-Qaida, le groupe terroriste dirigé par Oussama ben Laden, ont détourné quatre avions aux États-Unis. Deux d’entre eux ont foncé dans les tours du World Trade Centre, à New York, et un autre dans le Pentagone, à Washington D.C., tandis que le dernier s’est écrasé dans une région rurale de la Pennsylvanie. Au moins 2 986 personnes sont mortes, notamment 265 à bord des 4 avions, 2 595 dans les tours du World Trade Centre et 125 militaires et civils au Pentagone. Les tours jumelles de 110 étages du World Trade Centre et 5 autres immeubles au même endroit se sont effondrés, alors qu’une partie du Pentagone a été gravement endommagée par le feu et que l’une de ses sections s’est écroulée.
La réaction internationale a été immédiate. Le 12 septembre, le Conseil de sécurité des Nations Unies a adopté la résolution 1368 indiquant sa détermination à « combattre par tous les moyens les menaces à la paix et à la sécurité internationales causées par les actes terroristes » et à reconnaître le droit inhérent à la légitime défense individuelle ou collective. La résolution 1373, adoptée le 28 septembre, a réitéré ces points et, se fondant sur le Chapitre VII de la Charte, a énuméré une série de mesures que les États membres devaient prendre pour combattre le terrorisme, notamment en refusant de donner refuge aux terroristes et de les appuyer, et, en vertu de l’alinéa 3c), en prenant des mesures contre les auteurs d’actes de terrorisme. Enfin, la résolution 1377, adoptée le 12 novembre, invitait les États à s’engager à combattre le terrorisme.
Pour la toute première fois, l’OTAN a invoqué l’article 5 du Traité de l’Atlantique, qui stipule qu’une attaque contre l’un ou plusieurs des membres de l’OTAN sera considérée comme une attaque dirigée contre eux tous. Les membres de l’Alliance de l’Atlantique Nord ont par conséquent adopté huit mesures précises d’appui collectif aux États-Unis. Certains membres, dont le Canada, ont offert des forces militaires additionnelles.
Au début, les auteurs des actes du 11 septembre étaient inconnus, mais il est vite devenu évident que le groupe al-Qaida dirigé par Oussama ben Laden en était responsable, comme c’était le cas pour des attaques terroristes perpétrées antérieurement contre des installations américaines en Afrique, au Moyen-Orient et ailleurs. Comptant sur l’appui des talibans, qui avaient pris de facto le pouvoir en Afghanistan au cours d’une très longue guerre civile, al-Quaida avait établi ses principales bases et installations dans ce pays. Les États-Unis, le Pakistan, l’Arabie Saoudite et d’autres pays ont demandé à l’Afghanistan de livrer ben Laden et d’autres chef d’al-Quaida, conformément aux résolutions du Conseil de sécurité. Lorsque ces demandes ont été repoussées, les États-Unis ont invoqué l’article 51 de la Charte des Nations Unies – droit de légitime défense – qui autorisait aussi l’OTAN à agir collectivement pour appuyer la campagne contre le terrorisme dirigée par les États-Unis et connue sous le nom d’opération Enduring Freedom.
Les attaques aériennes contre le système de défense antiaérienne et d’autres installations militaires des talibans ont commencé le 7 octobre, l’objectif étant d’abord de forcer les talibans à livrer ben Laden puis, si cette tentative échouait, de renverser le régime. À la longue, appuyée et financée par les forces d’opérations de renseignement et les forces d’opérations spéciales américaines , la campagne allait se concentrer sur les forces de campagne des talibans et d’al-Quaida qui se livraient à des combats terrestres contre l’Alliance du Nord. Même si, au départ, on estimait que la campagne décisive pour évincer les talibans n’aurait lieu qu’au printemps 2002, en fin de compte les talibans ont commencé à céder du terrain à la mi-novembre 2001. Kaboul est alors tombée, de même que la ville de Kandahar, dans le Sud, environ un mois plus tard.
En mer, des navires de guerre de la coalition conservaient la maîtrise du golfe Arabo-Persique et de l’océan Indien, assuraient le leadership et menaient des opérations d’interdiction maritime afin de bloquer les voies d’évasion et d’approvisionnement des terroristes. Les avions de la coalition appuyaient ces initiatives et fournissaient aussi des services de transport stratégique et tactique ainsi que de ravitaillement en vol.
En novembre 2001, des discussions en vue de former, une fois le conflit terminé, un système de gouvernance largement représentatif ont été entamées à Bonn, en Allemagne. En quelques jours, un accord a été conclu et un gouvernement intérimaire afghan a été mis en place à Kaboul le 22 décembre 2001.
Opération Canadienne:
Les Forces canadiennes ont offert un soutien immédiat aux États-Unis en Amérique du Nord dans le cadre de l’opération Noble Eagle et l’envoi du NCSM IROQUOIS dans les eaux de New York. De plus, des membres canadiens des équipages AWACS de l’OTAN et de la USAF participaient à la campagne. En ce qui concerne les contributions purement canadiennes, les navires de guerre canadiens ont été les premiers à se déployer. Une fois la campagne organisée et les arrangements de positionnement pris, les forces aériennes et terrestres allaient suivre.
Forces navales
Le 8 octobre 2001, le NCSM HALIFAX a reçu l’ordre de se rendre au nord du golfe Arabo-Persique et de se joindre aux navires de guerre de la coalition. Pendant les deux années suivantes, 15 navires de guerre canadiens, y compris les deux navires de soutien, ont participé à l’opération APOLLO. Leurs tâches incluaient des opérations d’interdiction des chefs des réseaux terroristes et d’interdiction maritime (LIO et MIO), la protection des navires de guerre de grande valeur, comme les porte-avions et les bâtiments d’assaut amphibies et le ravitaillement de la flotte.
Élément peut-être encore plus significatif, le commandant du groupe opérationnel naval du Canada a aussi commandé la Force opérationnelle navale 151 de la coalition de février à juin 2003, coordonnant les activités de divers navires de guerre. La composition et la taille de la Force opérationnelle navale 151 ont changé au fil du temps, celle-ci menant des LIO et des MIO. Au cours de l’Op APOLLO, les navires de guerre canadiens ont également contribué grandement à la campagne contre le terrorisme. En juillet 2002, le NCSM ALGONQUIN, coopérant avec des avions CP140 Aurora et un navire de guerre français, a détenu quatre personnes soupçonnées d’être membres d’al-Qaida. Le 31 octobre 2002, le NCSM MONTRÉAL a intercepté un vaisseau à destination de l’Iraq qui transportait cinq bateaux de patrouille, ce qui constituait une violation des résolutions du Conseil de sécurité des Nations Unies. Les bateaux canadiens ont aussi percé à jour une tentative de contrebande de pétrole de la part de l’Iraq et ont trouvé des marins ayant besoin d’assistance en mer.
Les navires de guerre canadiens ont hélé plus de 10 000 bateaux et en ont arraisonné plus de 260, ce qui représentait presque 60 p. 100 de tous les arraisonnements de la coalition. C’est dans le cadre de l’Op APOLLO que les NCSM ont passé certaines des plus longues périodes de service en mer de leur existence. En effet, le NCSM VANCOUVER a passé 79 jours de suite en mer, tous ses approvisionnements (carburant, nourriture et autres) lui étant fournis par des ravitailleurs d’escadre. Le dernier NCSM à rentrer de l’Op APOLLO a été le Calgary, dont la responsabilité a été retransmise au Canada le 1er novembre 2003 et qui est retourné à Esquimalt le 14 décembre.
Forces aériennes
Les premières unités des Forces aériennes à participer au déploiement ont été les CH124 Sea King à bord des NCSM. Chaque détachement sur un destroyer ou une frégate comprenait environ 20 membres (équipages et personnel de soutien). Les Sea King étaient utilisés pour inspecter des navires marchands et de petits bâtiments dans la région où se trouvaient les NCSM, élargissant ainsi la portée de leur surveillance, et pour transporter les équipes d’arraisonnement jusqu’aux navires à inspecter.
Le 16 novembre 2001, un CC150 Polaris du 437e Escadron et environ 40 membres du personnel ont été affectés en Allemagne afin de transporter hommes et matériel dans la région du golfe Arabo-Persique à l’appui des NCSM. Leurs tâches comprenaient aussi les évacuations sanitaires et le transport d’équipement dont les navires avaient immédiatement besoin. Ce détachement de transport aérien stratégique a effectué plus de 590 vols, transportant plus de 3,5 millions de kilogrammes de fret et 2 300 membres du personnel avant de retourner à la 8e Escadre Trenton le 21 mai 2002.
Deux CP140 Aurora ont ensuite été envoyés en déploiement comme parties intégrantes d’un détachement de patrouille à long rayon d’action (DPLRA). Comptant environ 200 membres du personnel qui menaient des opérations à partir de la région du golfe Arabo-Persique, le DPLRA était chargé de surveiller le transport maritime dans la mer d’Oman et l’océan Indien. Grâce à leurs divers capteurs et dispositifs de communication, les avions ont pu élargir leur aire de surveillance et ont permis aux navires de la coalition de se déployer plus efficacement. Après plus de 500 vols, le DPLRA est rentré au Canada à la fin de juin 2003.
Comme dernière contribution à l’Op APOLLO, la Force aérienne a envoyé trois CC130 Hercules et environ 180 membres du personnel de soutien qui ont mené des opérations à partir de la même région que le DPLRA. Parti en déploiement le 21 janvier 2001, le Détachement de transport aérien tactique (DTAT) a fourni un soutien non seulement au groupement tactique du 3 PPCLI à Kandahar mais aussi à d’autres forces de la coalition en Afghanistan. Après l’invasion de l’Iraq, le DTAT a transporté des fournitures de secours humanitaire et de reconstruction en Iraq dans le cadre de l’opération IRIS (voir rubrique distincte) et a fourni deux Hercules pour appuyer la Force multinationale d’urgence provisoire en Ouganda et en République démocratique du Congo, au cours de l’opération Caravan (voir rubrique distincte). Lors du passage de l’Op APOLLO à l’Op ATHENA – l’opération canadienne à l’appui de la Force internationale d’assistance à la sécurité (FIAS) à Kaboul, en Afghanistan – le DTAT a été renommé Unité aérienne tactique le 16 août 2003.
Forces terrestres
Le Canada souhaitait vivement appuyer les opérations en Afghanistan au moyen de forces terrestres, mais la nature d’un tel engagement et les tâches qu’il pouvait supposer ont varié plusieurs fois au gré des changements dans la dynamique de la campagne dirigée par les Américains. Parmi les possibilités se rangeaient la sécurité de l’aérodrome en Ouzbékistan, l’aide humanitaire, la stabilisation (près d’Herat ou de Bagram) et, enfin, une contribution à la FIAS, dirigée par les Britanniques et approuvée pour Kaboul. Chacune de ces possibilités a été dépassée par les événements, la victoire contre les talibans ayant été remportée en fin de compte à un rythme presque étourdissant. Il y avait cependant une constante : bien que les talibans se soient retirés, leur chef, le mollah Omar, avait promis qu’ils reviendraient en grand nombre pour combattre la coalition et que les opérations de guérilla se poursuivraient entre-temps. Bref, il existait une menace militaire palpable et, à la fin de décembre 2001, le gouvernement du Canada a décidé que la contribution la plus utile serait d’appuyer les opérations militaires américaines en cours conte les forces talibanes et les membres d’al Quaida se trouvant encore dans la région de Kandahar. Cette décision a été annoncée en janvier 2002. Le Canada enverrait un groupement tactique constitué de membres du 3e Bataillon, Princess Patricia’s Canadian Light Infantry (3 PPCLI) pour mener des opérations avec l’équipe de combat de la 187th Brigade (Force opérationnelle Rakasan) rattachée à la 101st Airborne Division de l’Armée américaine. Le gouvernement a également annoncé que des forces d’opérations spéciales provenant de la Deuxième Force opérationnelle interarmées (FOI 2) seraient envoyées en Afghanistan.
Le 1er février, les premiers membres de ce qui allait devenir un contingent de 850 soldats ont quitté Edmonton, la majeure partie de leur équipement étant transportée par la Force aérienne américaine (USAF). Le groupement tactique comprenait un escadron de reconnaissance provenant du Lord Strathcona’s Horse (Royal Canadians), du personnel d’appui au combat provenant du 1er Bataillon des services et une compagnie de carabiniers provenant du 2 PPCLI.
Une fois rendu dans le théâtre d’opérations, le groupement tactique a participé à plusieurs opérations importantes contre les talibans, notamment l’opération Anaconda et l’opération Harpoon en mars, ainsi que l’opération Torii en mai. Les tireurs d’élite se sont bien acquittés de leur tâche, tandis que les véhicules de reconnaissance Coyote ont fourni une capacité hors pair. En marge de ces opérations de combat, le groupement tactique a mené des patrouilles de sécurité à l’aérodrome de Kandahar, où il était basé, et a réalisé des projets humanitaires dans la région.
Le bombardement accidentel de troupes canadiennes le 17 avril a gâché le déploiement. Pendant un exercice de tir réel au champ de tir de Tarnak Farm, quatre soldats ont été tués et huit autres, blessés, lorsqu’un avion de la USAF a largué une bombe sur le groupe.
Dans le cadre des combats terrestres contre les talibans et al-Qaida, la Deuxième Force opérationnelle interarmées a mené des opérations de concert avec le Groupe opérationnel interarmées pour les opérations spéciales – Sud (surnommé Groupe opérationnel K-BAR). Ils ont effectué de la surveillance et des raids à divers emplacements dans le Sud de l’Afghanistan, où l’on soupçonnait la présence de talibans ou de membres d’al-Quaida ou de matériel ayant une valeur du point de vue du renseignement. Les membres allaient par la suite recevoir la US Presidential Unit Citation.
À partir de mars 2003, les forces terrestres ont aussi fourni une force de sécurité de 35 personnes aux forces aériennes canadiennes déployées dans le golfe Arabo-Persique. La force de sécurité, appelée Peloton de défense et de sécurité, a poursuivi ses opérations tandis que le soutien était transféré de l’Op APOLLO à l’Op ATHENA.
Quartier général
Plusieurs unités ont été créées afin d’appuyer et de coordonner les activités des Forces canadiennes déployées dans le cadre de l’Op APOLLO. Toutes les forces canadiennes relevaient de la Force opérationnelle interarmées du Canada en Asie du Sud-Ouest, dont le quartier général (l’Élément de contrôle national – ECN) était installé au même endroit que le Commandement central de l’Armée américaine (CENTCOM), en Floride, afin de coordonner les activités canadiennes avec celles des forces de la coalition, qui maintenaient aussi des contingents au CENTCOM. En août 2003, vers la fin de l’Op APOLLO, l’effectif de l’Élément de contrôle national, qui comprenait environ 40 personnes, a été réduit à 7 et l’ECN a été rebaptisé opération Foundation.
Une Unité de soutien national (USN) a coordonné les divers besoins logistiques des forces aériennes, maritimes et terrestres déployées dans le cadre de l’Op APOLLO. Un escadron du Système national d’information, de commandement et de contrôle (Esc C2IS) a fourni un soutien en matière de communication et d’informatique aux diverses unités déployées. Une ligne de communication stratégique (SLOC) a aussi été établie et est demeurée opérationnelle pendant toute la période de déploiement du 3 PPCLI.
En mai 2003, le gouvernement du Canada a annoncé que le Canada participerait à la FIAS à Kaboul. Les premiers soldats canadiens affectés à cette nouvelle mission (opération ATHENA) ont été envoyés en déploiement en août 2003. Avec la mise en œuvre de l’Op ATHENA, les activités de l’Op APOLLO ont progressivement été réduites. Le 13 août, les unités soutenant l’Op APOLLO sont devenues des unités d’appui de l’Op ATHENA. Le NCSM CALGARY a été la dernière unité opérationnelle déployée dans le cadre de l’Op APOLLO. Lorsque le Canada en a repris la responsabilité le 1er novembre 2003, l’Op APOLLO a officiellement pris fin. Plus de 6 000 membres des Forces
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