Opération Renaissance 13-1

Nom de l’opération internationale : sans objet

Dates des opérations internationales : sans objet

Organisme responsable : Gouvernement du Canada

Région géographique : Asie

Lieu : Philippines

Nom de l’opération canadienne : Opération RENAISSANCE 13-1

Dates des opérations canadiennes : 2013/11/12 – 2013/12/15

Mandat de la mission :

Notes sur las mission:

La République des Philippines est un pays insulaire souverain situé dans la région du Pacifique occidental où se trouve l’Asie du Sud-Est. Le pays comprend 7 107 îles réparties en trois grandes divisions géographiques; la capitale, Manille, est établie sur le plus important des arcs insulaires. La République des Philippines compte environ 99 millions d’habitants, ce qui la place au 12e rang des pays les plus peuplés du monde. Considérées comme faisant partie de la « ceinture de feu du Pacifique », les Philippines subissent des centaines de tremblements de terre et en moyenne 20 typhons par année. Le 8 novembre 2013, le typhon Haiyan, une tempête de catégorie 5, a frayé un chemin dévastateur dans la partie centrale des Philippines.

Également connu sous le nom de Yolanda aux Philippines, le typhon Haiyan est considéré comme ayant été l’un des plus violents ouragans jamais consignés. Il est reconnu comme la tempête la plus forte à avoir touché terre avec des vents pouvant atteindre 315 km/h et des rafales pouvant aller jusqu’à 380 km/h. Dans certaines régions, l’onde de tempête s’est élevée jusqu’à sept mètres et a pénétré à plus d’un kilomètre dans les terres. C’était également le typhon le plus meurtrier à avoir frappé les Philippines en plus de 100 ans, tuant sur son passage au moins 6 340 personnes et causant des dommages catastrophiques dans la majeure partie des îles centrales, où les villes et les villages ont été presque entièrement rasés. Au total, il y a eu plus de 27 665 blessés, plus d’un million de foyers détruits et plus de 4,1 millions de personnes déplacées, et les dommages dans la région se sont élevés à près de trois milliards de dollars. La partie est et, en particulier, les terres basses où se situait Tacloban ont été les plus gravement touchées, 90 p. 100 de la ville ayant été détruits. Disposant de peu de moyens de communication, n’ayant aucun service de téléphonie cellulaire, leurs routes et chemins ayant été emportés et leur réseau électrique étant réduit à néant, les nombreux villages et villes se trouvaient entièrement coupés du monde et n’avaient que peu de chance d’obtenir rapidement de l’aide.

Le 11 novembre 2013, le gouvernement de la République des Philippines a déclaré que les provinces de Samar, d’Iloilo, de Cebu, de Palawan, de Leyte et d’Aklan étaient dans un état de cataclysme national, ce qui a permis au pays d’utiliser des fonds de secours et de réhabilitation ainsi que de contrôler les prix des matières de base. Dans le cadre de son intervention d’urgence, le gouvernement a envoyé une demande d’aide à tout pays ou organisme d’aide qui pouvait répondre à ses besoins. Quarante pays ont répondu à l’appel et divers organismes d’aide ont envoyé des secours à la nation dévastée. Les gouvernements ont notamment fourni des approvisionnements d’urgence et d’aide humanitaire, des équipes d’aide médicale, des hôpitaux de campagne, des systèmes de purification d’eau, du personnel de soutien médical, des médecins, des infirmiers, de l’équipement logistique, des ressources techniques, des hélicoptères, des navires-hôpitaux, des équipes de sauvetage, des génératrices et du matériel de communication. Divers organismes de secours et des individus ont également répondu à la demande d’aide, dont des organisations non gouvernementales, les Nations Unies, l’Organisation mondiale de la Santé, des célébrités, des entreprises et des corporations, comme Ikea, Wal-Mart, Samsung, la Croix-Rouge, Coca-Cola et MercyCorps, pour n’en nommer que quelques-uns. Des centaines de millions de dollars ont été recueillis en vue d’aider à rebâtir le pays ravagé.

Agissant en collaboration avec la République des Philippines, de multiples sources dans le monde entier ont envoyé une profusion de matériel et de personnel pour fournir de l’aide au pays. Des centres de distribution et des points d’approvisionnement logistique ont été établis dans l’ensemble de la région. L’aide médicale et le traitement de l’eau étaient considérés comme la principale priorité, les initiatives de rétablissement et de dégagement des routes venant en deuxième. À la mi-novembre 2013, l’initiative de rétablissement a commencé à prendre forme.

Participation canadienne:

Le gouvernement du Canada et les Forces armées canadiennes (FAC) observaient la situation et dressaient des plans de contingence au cas où une demande d’aide serait présentée par le gouvernement des Philippines. Comme les FAC sont entraînées à réagir à toute situation, après avoir entendu parler de la destruction, le Canada est intervenu immédiatement en envoyant une équipe d’évaluation dans la région. Le plan de contingence (CONPLAN) RENAISSANCE est le plan des FAC pour le déploiement rapide sur les lieux d’une catastrophe outre-mer, sur l’ordre du gouvernement du Canada. Ce plan permet en effet au gouvernement du Canada d’ordonner aux FAC de répondre à une demande d’aide présentée par un autre pays. Il sert aussi à mettre en mouvement les ressources de secours aux sinistrés des FAC qui sont assez souples pour produire des résultats immédiats sur les lieux de la catastrophe et pour continuer à aider les gens à mesure que la situation évolue. La réaction du Canada à toutes les catastrophes naturelles internationales est coordonnée par le ministère des Affaires étrangères, du Commerce et du Développement (MAECD) et est gérée en étroit partenariat avec divers ministères et organismes, notamment le ministère de la Défense nationale (MDN) et le Bureau du Conseil privé (BCP).

Au 10 novembre 2013, soit deux jours après la catastrophe, l’équipe d’intervention d’urgence du Canada, composée de l’Équipe de reconnaissance des opérations humanitaires (EROH) et de l’Équipe de soutien stratégique interministérielle (ESSI), est arrivée aux Philippines. L’EROH constituerait en fin de compte le quartier général de la Force opérationnelle pour la mission, tandis que l’ESSI, dirigée par le MAECD, assurerait le déroulement de l’intervention humanitaire pangouvernementale. L’EROH, qui comptait 19 membres, a fait des recommandations à l’ESSI sur les capacités et l’équipement des FAC. Une fois l’EROH et l’ESSI sur les lieux, elles ont rencontré des habitants de l’endroit, des représentants internationaux et des représentants du gouvernement en vue d’évaluer les besoins sur le terrain et de décider de quelle façon le gouvernement du Canada pourrait coordonner les opérations de secours afin qu’elles soient menées aux endroits les plus stratégiques. À la suite des réunions initiales, l’EROH et l’ESSI ont effectué des évaluations et mené des opérations de reconnaissance dans la région dans le but de déployer le gros de l’équipe d’intervention.

Une fois que le gouvernement du Canada a eu dépêché l’EROH et l’ESSI aux Philippines, le Commandement des opérations interarmées du Canada a mis en œuvre l’Op RENAISSANCE 13-1 et a placé l’Équipe d’intervention en cas de catastrophe (EICC) en attente. Le groupe précurseur de l’EICC, comptant 43 membres, a été déployé à l’avant à Hawaï et il est arrivé à Iloilo le 13 novembre. D’autres membres et de l’équipement de plus sont arrivés très peu après et, le 15 novembre, le gros de l’EICC a débarqué aux Philippines. Les officiers de liaison des FAC, en particulier le personnel d’origine philippine, ont constitué un lien essentiel entre les autorités locales, les organismes d’aide internationaux et les membres des FAC. Après consultation de la République des Philippines, il a été décidé que les FAC concentreraient leurs efforts dans les provinces tant d’Iloilo que de Capiz, sur l’île de Panay, étant donné que celles-ci comptaient parmi les régions les plus touchées du pays.

L’Équipe d’intervention en cas de catastrophe (EICC) est une organisation militaire multidisciplinaire, autonome et adaptable qui est conçue pour participer à des déploiements à court préavis n’importe où dans le monde en réponse à des situations allant des catastrophes naturelles aux urgences humanitaires complexes, pendant une période pouvant durer jusqu’à 40 jours. Les principaux éléments de l’ESSI sont les suivants : le quartier général de l’EICC, un peloton logistique, une troupe du génie, un peloton médical et un peloton de défense et de sécurité. Le rôle principal de l’EICC consiste à fournir des soins médicaux indispensables, de l’aide technique et de l’eau potable. L’équipement, les fournitures et les approvisionnements de l’EICC sont entreposés à la 8e Escadre Trenton et sont maintenus par un petit groupe de personnel de soutien, aux fins de déploiement immédiat. L’EICC n’est pas conçue pour fournir des services de première intervention, comme la recherche et le sauvetage ou des soins de traumatologie d’urgence. Elle est déployée à la demande du pays touché immédiatement après la phase d’urgence d’une catastrophe naturelle. Elle a comme mission de combler les lacunes jusqu’à ce que les organisations d’aide civiles puissent s’établir et commencer à fournir de l’assistance à long terme.

Pour l’Op RENAISSANCE 13-1, le gros des troupes de l’EICC, qui comprenait une équipe de 50 ingénieurs venant du 4e Régiment d’appui du génie, Base de soutien de la 5e Division du Canada Gagetown, a commencé à être déployé à partir de Trenton à bord d’un CC177 Globemaster III et est arrivé à Iloilo le 15 novembre. Les troupes ont emporté avec elles de l’équipement technique et médical essentiel ainsi que des palettes de trousses. Le 14 novembre, 70 autres membres du personnel, notamment des équipes médicales et de soutien, ont quitté Trenton.

Les équipes de sapeurs ont ramassé les débris, ouvert les routes, rétabli l’électricité, évalué les structures comme les ponts et les bâtiments et remédié aux emportements par les eaux. En outre, elles ont réparé 8 génératrices et réalisé 14 projets de construction différents. Les sapeurs ont manœuvré de l’équipement lourd et des scies à chaîne pour enlever une grande partie des décombres qui bloquaient les routes, ce qui a permis aux intervenants humanitaires, aux organisations non gouvernementales et aux organismes de l’ONU d’avoir accès aux villages et d’y distribuer des fournitures de secours. La production d’eau potable a constitué l’une des plus importantes contributions de l’EICC. Afin de répondre à ce besoin aux Philippines, les FAC ont déployé le système de purification d’eau par osmose inverse (SPEOI), qui est parvenu à la ville d’Iloilo le 17 novembre. Le SPEOI a été installé et entretenu par le détachement de production d’eau de la troupe du génie de l’EICC qui, dans des conditions idéales, peut purifier jusqu’à 50 000 litres d’eau par jour. L’eau produite par le SPEOI a été livrée en vrac aux postes de soins médicaux de l’EICC, pour ensuite être distribuée aux résidants locaux.

Les trois hélicoptères CH146 Griffon de la BFC Borden et de la BFC Valcartier ainsi que le personnel navigant du 408e Escadron tactique d’hélicoptères, situé à la BFC Edmonton, ont fourni un soutien indispensable dans le cadre de l’opération. Les pilotes et les membres d’équipage des hélicoptères ont effectué 184 sorties qui ont permis d’emmener du personnel de recherche et sauvetage dans des régions isolées. Ils ont aussi mené des opérations de reconnaissance et donné de l’assistance au besoin et ont transporté 828 passagers. Les aéronefs ainsi que le personnel de l’ARC qui en assurait le fonctionnement ont appuyé l’initiative de secours en fournissant à l’EICC des moyens supplémentaires d’atteindre et d’aider les personnes dans le besoin.

Au cours du déploiement, le soutien logistique a permis de livrer des approvisionnements d’aide humanitaire absolument nécessaires. Des équipes médicales mobiles ont été en mesure de se rendre à des centres d’évacuation et de traiter des blessures ainsi que de repérer d’éventuels emplacements où de l’aide pourrait être fournie. Le personnel des FAC a produit 493 346 litres d’eau purifiée pouvant être distribuée, a traité 6 525 patients, a dégagé plus de 131 kilomètres de route et livré 230 485 livres de nourriture. Au nom des organisations non gouvernementales et des autorités locales, 10 325 livres de matériaux de construction d’abri et environ 59 536 livres de matériel d’aide humanitaire ont aussi été livrées. Au cours de la mission, les Globemaster ont transporté quelque 750 000 livres de charge utile pour garantir que l’EICC serait en mesure de réagir de façon appropriée à la crise. Un CC144 Challenger, qui avait servi au départ à transporter l’EROH et l’ESSI aux Philippines, a ensuite effectué 60 sorties pour participer à la coordination et la reconnaissance à l’appui du MAECD jusqu’au 30 novembre.

À la mi-décembre, les conditions au sol s’étaient améliorées à tel point que les membres des FAC ont commencé à retirer le personnel et l’équipement de la région tandis que le gouvernement des Philippines, le ministère des Affaires étrangères, du Commerce et du Développement et les organisations non gouvernementales poursuivaient les initiatives de reconstruction. La décision de quitter les lieux a été prise de concert avec le gouvernement des Philippines et les Nations Unies. Le 15 décembre 2013, le gouvernement du Canada a annoncé que l’EICC avait terminé sa mission humanitaire aux Philippines et qu’elle était rentrée au Canada. Au total, plus de 319 membres des FAC ont pris part aux initiatives de secours lancées par le gouvernement du Canada aux Philippines. Le déploiement des membres des FAC dans la région a commencé le 13 novembre 2013, et la mission s’est officiellement terminée le 15 décembre 2013.

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